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Nouveau Front populaire : les « insoumis » proposent quatre noms de premier ministre possible, dont Jean-Luc Mélenchon
La France insoumise, qui revendique Matignon pour son mouvement, a mis quatre candidatures au débat, dont celle de son fondateur, alors que celui-ci cristallise les critiques. Les socialistes, eux, plaident pour leur chef de file, Olivier Faure.
La France insoumise, qui revendique Matignon pour son mouvement, a mis quatre candidatures au débat, dont celle de son fondateur, alors que celui-ci cristallise les critiques. Les socialistes, eux, plaident pour leur chef de file, Olivier Faure.
A gauche, certains y ont vu une provocation, d’autres un « pas en avant ». Jeudi 11 juillet, lors des discussions au sein du Nouveau Front populaire (NFP), La France insoumise (LFI) est enfin venue avec une liste officielle de noms à proposer pour la fonction de premier ministre. Selon plusieurs sources, le mouvement a mis au débat une liste de quatre personnalités : le coordinateur national, Manuel Bompard ; la coprésidente de l’Institut La Boétie et députée du Val-de-Marne, Clémence Guetté ; la présidente du groupe à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot ; et surtout le fondateur du mouvement, Jean-Luc Mélenchon.
LFI remet donc sur le devant de la scène le triple candidat à la présidentielle, qui cristallise les critiques et alors que les autres partis de gauche se sont évertués à assurer, pendant la campagne des législatives, qu’il ne serait jamais le premier ministre de l’alliance à gauche. « Jean-Luc Mélenchon n’est pas le leader du NFP, il n’en sera pas le premier ministre », affirmait encore le sénateur écologiste de Paris Yannick Jadot, le 9 juillet sur TF1. Qu’importe. Loin d’avoir disparu, l’ancien sénateur socialiste est omniprésent dans les médias, et s’est ostensiblement rendu sous le feu des caméras à la rentrée des parlementaires, mardi, à l’Assemblée nationale, alors qu’il n’est plus député depuis 2022. Sans vouloir « s’imposer », il s’est toujours dit prêt à assumer la fonction.
M. Bompard, qui confirme avoir proposé une liste de noms, continue de revendiquer Matignon pour son mouvement. « C’est la composante de la coalition avec le plus gros groupe parlementaire qui propose un nom », répète-t-il au Monde. A son sens, d’ailleurs, « le nom est fixé après discussions et consensus ».
La situation semble bloquée
Depuis lundi, la situation semble bloquée, avec, d’un côté, les socialistes, qui plaident pour leur chef de file, Olivier Faure, de l’autre, les « insoumis », qui s’y opposent. « Le PS veut imposer la candidature d’Olivier Faure en excluant toute autre possibilité », critique Manuel Bompard. La mise en avant de la potentielle candidature de M. Mélenchon dans la discussion a fait sursauter les socialistes. « C’est un peu triste, ils savent très bien que personne n’en veut. Ce n’est pas à la hauteur des événements », se désole l’un d’eux. Certains préfèrent y voir un geste d’ouverture de la part des « insoumis », alors que la situation s’enlise. « Le fait que LFI propose une liste de noms ouvre le jeu. Ceux qui refusent de le faire sont le PS », analyse un écologiste.
Mais la liste présentée par le mouvement de Jean-Luc Mélenchon a été fraîchement accueillie. « Tous les noms cristallisent sur eux la politique de LFI », se désole un négociateur, qui plaide pour un profil capable de créer des majorités à l’Assemblée nationale et de représenter le collectif.
Entamées dans l’après-midi, les discussions se sont interrompues jeudi, vers 21 heures. A ce stade, aucun nouveau rendez-vous n’a encore été pris vendredi. Le Parti communiste français considérait, jeudi soir, la situation bloquée, et qu’il fallait partir de nouvelles propositions. Une procédure de vote pourrait aussi faire son chemin. En attendant, les divergences du NFP devraient donner du grain à moudre au camp présidentiel et à la droite, qui multiplient les promesses de motion de censure à l’égard d’un gouvernement de gauche potentiel, qui n’a pas encore vu le jour.
Le Monde