Dragan a écrit:gigi, il faut que les uns et les autres votent autrement sur les 3 ans qui viennent, sinon le pays sera ingouvernable. Donc oui il faudra que les uns et les autres acceptent des choses qu'ils n'auraient pas accepté avant. Et sous Macron le SMIC a bien augmenté déjà hein (+16% depuis 2017 si je ne dis pas de bêtises).
Ce sur quoi ils ne doivent pas transiger c'est s'allier aux xénophobes du RN et aux antisémites du côté de LFI.
Ok mais justement pas en sacrifiant tout sur l’autel de la gouvernance en laissant encore la main aux macronistes. L’aile gauche de cette coalition apparaîtrait encore comme une coquille vide, d’autant plus après avoir obtenu la majorité du vote populaire sur un programme très ambitieux.
La gauche plurielle (sans LFI donc) qui se fondrait encore dans le macronisme obtiendrait quoi ? Roussel ministre des Sports qui nous parlerait des valeurs des soirées barbecue rugby ? Tondelier à l’Ecologie qui avalerait la couleuvre de booster le nucléaire moyennant un plan éoliennes ? Glucksmann à la Culture qui présenterait certes mieux que Dati ? Ruffin à l’Industrie qui se retrouverait autant coincé qu’un Montebourg dans le gouvernement Hollande-El Khomri ? En parlant d’Hollande, il prendrait les Affaires étrangères ? Si c’est pas Attal qui resterait PM, un Faure le remplacerait en obtenant au mieux que la réforme du chômage soit adoucie ou ne passe pas et que le SMIC prenne 50€ ?
Autant dire Mélenchon aurait le champ libre pour récupérer 80% des électeurs du NFP…
C’est bien de penser aux 3 années à venir mais on doit aussi penser à 2027. Un second tour Mélenchon-Lepen avec 5 ans de pleins pouvoirs à suivre pour le gagnant.
La logique serait qu’on accepte ce blocage, qu’on acte la fin du bi-partisme, le rejet de l’hyper-presésidentialisation de la 5ème depuis la mise en place du quinquennat et que Macron en tire les conséquences puisqu’il demandait une clarification au peuple. Le peuple lui a répondu que ce système, cette République ne fonctionnait plus.
Donc il ne reste qu’à lancer une révision constitutionnelle redonnant le pouvoir au parlement. C’est le chantier à mener ces 2-3 prochaines années.
Vu l’inertie, ça n’empêcherait peut-être pas au RN de gagner en 2027, en bénéficiant d’autant plus d’élections à la proportionnelle. Mais ça limiterait le risque autoritaire en créant davantage de contres pouvoirs, avec par exemple un vote de confiance des électeurs tous les 2 ans comme aux USA (ça a permis de tenir Trump en laisse), des référendums obligatoires à la Suisse sur les grandes questions, un Sénat plus représentatif et plus fort (encore comme au USA pouvant faire sauter des projets de loi et pouvant agir suite aux commissions d’enquête), la fin des 49-3 pour que les projets de loi ne soient plus écrits de A à Z à l’Elysée mais largement discutés en collant à l’avis majoritaire des représentants du peuple, une séparation plus forte entre le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire avec la fin des nominations par le président.
Macron n’entrerait plus dans l'histoire comme un président psychorigide ayant entraîné le chaos mais comme celui qui aura fini par redonner du souffle à un régime sclérosé.
De toute façon c’est soit ça, soit le respect des principes de la 5ème en démissionnant comme De Gaulle ou en se mettant en retrait par la nomination sans conditions d’un gouvernement NFP qui gouvernerait à coup de décrets et 49-3 comme son camp l’a fait ces 2 dernières années.