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Re: Législatives 2024 : un tournant, la victoire ou la crise

09 Juil 2024, 23:40

Ils sont fous furieux bordel :lol:
Ils ont 39 députés ces cons mais veulent diriger carrément le gouvernement.

Re: Législatives 2024 : un tournant, la victoire ou la crise

09 Juil 2024, 23:42

Pour un changement radical de politique, une entente entre macronistes et LR :ptdr:

Après un tel coup d’état écartant totalement la gauche et reproduisant exactement la ligne ultra libérale et identitaire de ces 2 dernières années, on aurait juste 100% de chances d’avoir un second tour de la présidentielle 2027 entre Mélenchon et Lepen avec le patelin de Bertrand qui tomberait totalement aux mains du RN avec les électeurs de gauche arrêtant de se forcer à un front républicain ne donnant le pouvoir qu’à la droite depuis 2002 :lol:

Re: Législatives 2024 : un tournant, la victoire ou la crise

09 Juil 2024, 23:46

mika a écrit:Il te dit ça sans sourciller, au calme.

oh le batard :lol:

Re: Législatives 2024 : un tournant, la victoire ou la crise

10 Juil 2024, 00:06

Brice résume tout :oss117:

Re: Législatives 2024 : un tournant, la victoire ou la crise

10 Juil 2024, 00:18



Mais Fabien arrête de te cacher. Aucune honte à pas vouloir gouverner avec eux. Ce serait tout à ton honneur de porter ce combat au contraire

Re: Législatives 2024 : un tournant, la victoire ou la crise

10 Juil 2024, 00:33

Les mecs ont un groupe minoritaire mais fuckles français, on fait notre popote

Re: Législatives 2024 : un tournant, la victoire ou la crise

10 Juil 2024, 00:45

Je viens de me mater ce que racontais Payan, et je le trouve assez bon ET dans son discours - et sa capacité à envoyer bouler les journalistes en face en recherche de petites phrases ou de réponses simplistes, ET dans sa vision du futur de la France (big up pour sa remarque sur l'erreur de passer sur un mandat de quinquennat, avec laquelle je suis entièrement d'accord)

Re: Législatives 2024 : un tournant, la victoire ou la crise

10 Juil 2024, 02:18

Dragan, t’appelles ça avoir de l’honneur ? :shock:

L’honneur aurait été que Roussel parle d’autre chose que de barbecues bleu blanc rouge ces dernières années pour éviter à LFI d’être le seul parti maintenant la gauche en vie. L’honneur aurait été qu’il refuse dès le départ toute alliance si LFI posait à ce point problème. L’honneur aurait été à la limite qu’il trahisse ce parti à condition de pas trahir en même temps tout l’électorat en se vendant à un Darmanin qui incarne l’aile droite du macronisme et qui s’est juste servi de lui pour faire éclater le NFP puisqu’il vient d’ailleurs de lancer sa campagne Reagan 2027.
Modifié en dernier par gigi le 10 Juil 2024, 02:27, modifié 1 fois.

Re: Législatives 2024 : un tournant, la victoire ou la crise

10 Juil 2024, 02:26

IceCold, sauf quand il passe une plombe à expliquer et répéter qu'il faut "rester humble", "être ouvert", "ne pas décider pour les autres", pour finalement dire... qu'en fait il faudrait un Socialiste comme premier ministre. :lol:

(ce qu'on peut trouver logique et légitime hein, surtout vu les équilibres à l'intérieur de la NFP où LFI n'est plus aussi majoritaire qu'il y a 1 semaine, c'est juste la manière dont c'est amené qui est poilante et pour le moins contradictoire avec tout ce qui est dit avant)

Re: Législatives 2024 : un tournant, la victoire ou la crise

10 Juil 2024, 03:09

Il a tellement raison sur l’extrême centrisme et l’escroquerie de Macron de s’être présenté progressiste…
Ça a contribué à faire monter les extrêmes droite et gauche et c’est ce qui rend en partie inaudible la critique des macronistes envers ces même extrêmes.
La dernière en date c’est Braun Pivet qui a défendu bec et ongles les 49-3 compulsifs de son gouvernement pour aujourd’hui hurler à l’autoritarisme de la gauche qui pourrait faire pareil…

Re: Législatives 2024 : un tournant, la victoire ou la crise

10 Juil 2024, 07:06

https://youtu.be/AAZMzW2H9cI?si=KuvBVufIGt3FH0qZ

Re: Législatives 2024 : un tournant, la victoire ou la crise

10 Juil 2024, 07:07

https://youtu.be/AAZMzW2H9cI?si=KuvBVufIGt3FH0qZ

Re: Législatives 2024 : un tournant, la victoire ou la crise

10 Juil 2024, 08:06

gigi a écrit:Dragan, t’appelles ça avoir de l’honneur ? :shock:

L’honneur aurait été que Roussel parle d’autre chose que de barbecues bleu blanc rouge ces dernières années pour éviter à LFI d’être le seul parti maintenant la gauche en vie. L’honneur aurait été qu’il refuse dès le départ toute alliance si LFI posait à ce point problème. L’honneur aurait été à la limite qu’il trahisse ce parti à condition de pas trahir en même temps tout l’électorat en se vendant à un Darmanin qui incarne l’aile droite du macronisme et qui s’est juste servi de lui pour faire éclater le NFP puisqu’il vient d’ailleurs de lancer sa campagne Reagan 2027.
oui oui je te confirme que rester alliés avec des antisemites reste toujours pire que tout.

Après tu peux considérer ça « noble »

Re: Législatives 2024 : un tournant, la victoire ou la crise

10 Juil 2024, 08:51

Juste pour comprendre, être noble du coup c'est faire alliance avec darmanin quand on se prétend de gauche ?

Re: Législatives 2024 : un tournant, la victoire ou la crise

10 Juil 2024, 08:59

Bon Renaissance est au bord de l'implosion. L'offensive droitière de Philippe, Bertrand et Bergé ne passe pas trop auprès de l'aile gauche du groupe.
Sacha Houlié aurait proposé de créer un groupe parlementaire en dehors.
On est peut être pas au bout de nos surprises.

Re: Législatives 2024 : un tournant, la victoire ou la crise

10 Juil 2024, 09:52

boodream a écrit:Juste pour comprendre, être noble du coup c'est faire alliance avec darmanin quand on se prétend de gauche ?

Tu préfères être allié avec des gens qui ont encore dit après l'élection dimanche soir d'une députée de confession juive que "elle aussi était problématique" ? Moi ça me fait froid dans le dos. Bien + que Darmanin d'ailleurs (même si je ne l'aime vraiment pas lui)

Re: Législatives 2024 : un tournant, la victoire ou la crise

10 Juil 2024, 09:55

Et eux aussi c'est une honte même si ils ne vont pas s'allier avec eux.Mais faire ce genre de dîners mais qu'est ce qu'ils ont dans le crâne sérieux :roll:

Information
Info Libé Chez Thierry Solère, les dîners secrets de la macronie et du RN

Le conseiller officieux d’Emmanuel Macron a reçu ces derniers mois à plusieurs reprises Marine Le Pen et Jordan Bardella, en présence notamment d’Edouard Philippe ou du ministre des Armées, en toute discrétion. Thierry Solère aurait rempli un rôle d‘agent de liaison entre le camp présidentiel et le RN.

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Le conseiller officieux d’Emmanuel Macron a reçu ces derniers mois à plusieurs reprises Marine Le Pen et Jordan Bardella, en présence notamment d’Edouard Philippe ou du ministre des Armées, en toute discrétion. Thierry Solère aurait rempli un rôle d‘agent de liaison entre le camp présidentiel et le RN.

Dans ce coin bobo du IXe arrondissement de Paris, la rue d’Aumale est aussi paisible que cossue. La sérénité des riverains est néanmoins parfois troublée depuis que Thierry Solère, élu régional, ancien député, et surtout ex-conseiller d’Emmanuel Macron, s’est installé, dans le vaste appartement qu’il occupe avec sa nouvelle compagne, une communicante. Thierry Solère reçoit, beaucoup, à toute heure, et pas n’importe qui. Le ballet des berlines au pied de l’immeuble, les gardes du corps qui font le pied de grue : tout indique que le conseiller officieux, un temps écarté des premiers cercles de l’Elysée, est à nouveau dans le jeu. Et dans un des rôles de l’ombre qu’il affectionne : celui d’agent de liaison entre la macronie et l’extrême droite.

Car ces derniers mois, selon nos informations, le binôme du Rassemblement national, Marine Le Pen et Jordan Bardella, a été reçu à plusieurs reprises rue d’Aumale. Pas en même temps, mais parfois en présence de membres éminents du camp présidentiel, comme l’ex-Premier ministre Edouard Philippe ou l’actuel ministre des Armées, Sébastien Lecornu, tous deux très proches de Solère. La dédiabolisation du RN passe aussi par ces rencontres secrètes.

Mercredi 12 juin, deux témoins racontent à Libération avoir vu Jordan Bardella sortir de l’immeuble à 16h30, et s’engouffrer dans la DS qui l’attendait. Que figurait au menu de ce rendez-vous avec Solère ? Le timing de la rencontre écarte l’hypothèse d’une visite de courtoisie. Trois jours plus tôt, Macron a annoncé avec fracas la dissolution de l’Assemblée nationale, offrant un potentiel boulevard au RN, caracolant en tête des élections européennes, et plongeant la droite et la macronie dans une crise profonde. Les deux hommes ont-ils parlé du parti Les Républicains qui était, au même moment, en train d’imploser à quelques kilomètres de là, après le ralliement d’ Eric Ciotti, le chef de LR, au RN ? Solère, issu de l’UMP, connaît le sujet, lui à qui on a prêté la mission de dynamiter la droite au profit du camp présidentiel. S’agissait-il pour l’Elysée, dans ce nouveau contexte, de prendre officieusement langue avec un potentiel Premier ministre ?

Un «trait d’union» avec «tout le monde»

Interrogé par Libération, l’Elysée botte en touche en répondant que Thierry Solère n’a plus de fonction en relation avec la présidence. «Auprès du Président, il a un rôle informel, nuance en privé un conseiller de Macron. Il peut prendre des contacts avec la droite, mais Bardella ou Le Pen, cela ne correspond pas à une demande du Président.» Contacté, Jordan Bardella n’a pas répondu à nos questions sur le motif de sa présence rue d’Aumale ce jour-là. Quant à Solère, il refuse de s’exprimer pour cet article et dément formellement toute rencontre, assurant que les gens «deviennent fous». A la question : «Vous ne savez pas ce que Bardella faisait devant chez vous ?» L’élu a cette réponse : «Ben non.»

Transfuge de LR en 2017, au service d’Edouard Philippe à Matignon puis d’Emmanuel Macron à l’Elysée, Solère joue au sommet de l’Etat le rôle «d’officier traitant», confie un conseiller politique, de «trait d’union» de la macronie avec «tout le monde». Mais l’intéressé a été progressivement contraint de prendre du champ, lesté par un nombre record de treize mises en examen (l’affaire est toujours en cours), dont il conteste le bien-fondé. En mai 2022, le député des Hauts-de-Seine annonçait sur X qu’il ne candidaterait pas à sa réélection. «Après dix années au Parlement, il est désormais temps pour moi de poursuivre cet engagement politique sous une forme nouvelle», disait-il, précisant qu’il continuerait «à accompagner politiquement» le président de la République. En juin 2023, il confiait à Libération : «Je fais le lien entre le Président et des personnalités aussi diverses que Arnaud Montebourg et Marine Le Pen.» Avant cela, en 2021, le même assurait avant un débat entre Darmanin et Le Pen, au cours duquel le ministre de l’Intérireur et grand ami de Solère avait estimé que Le Pen était «molle» sur la question de l’islam et de l’immigration : «Il faut débattre avec Le RN, bien sûr. C’est pas parce qu’on leur parle qu’on est complaisant.» Solère est aujourd’hui simple conseiller régional du parti présidentiel en Ile-de-France.

Le Point racontait en décembre qu’il était depuis revenu en grâce, notamment pour avoir été un des seuls à alerter le Président sur la forte probabilité de voir le projet de loi immigration rejeté à l’Assemblée nationale. On dit Macron «fasciné par ses réseaux phénoménaux», confie un ancien de l’Elysée. Solère était d’ailleurs du dîner de la majorité à l’Elysée, le 12 décembre, et garde en son sein des amitiés fortes. «Il est drôle et produit des analyses fines», dit un interlocuteur, qui assure aussi que les rapports de Solère avec le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, comme avec Sébastien Lecornu et Edouard Philippe, relèvent de l’amitié «réelle», pas simplement politique. Il a quotidiennement l’ancien Premier ministre au téléphone, et le ministre des Armées est l’un des habitués de l’appartement de la rue d’Aumale. Solère revient régulièrement à l’Elysée. Il y a ainsi passé la soirée du premier tour des législatives, jusqu’à une heure avancée de la nuit, avec une poignée de ministres et de proches d’Emmanuel Macron, comme Richard Ferrand, pour qui le champagne a été débouché : l’ancien président de l’Assemblée nationale fêtait ce soir-là son anniversaire. Ce mardi 9 juillet, le conseiller régional et son compère, Sébastien Lecornu, étaient reçus à la table d’Emmanuel Macron, à la présidence de la République.

Le soir de la dissolution, le cortège de Lecornu avait stationné devant chez Solère. Mercredi 19 juin, sa DS, accompagnée d’un fourgon et de deux motos, a de nouveau longuement attendu le ministre devant l’immeuble. Lecornu en est sorti autour de 19 heures. Et, cinq jours plus tard, ce dernier est revenu à nouveau rue d’Aumale, après une réunion électorale à Bondues (Nord), cette fois en compagnie de Gérald Darmanin : les deux étaient allés soutenir Violette Spillebout, la députée macroniste en campagne, finalement élue au second tour. Ce soir-là, un lundi, ils ont débarqué chez Solère… vers minuit.

«Qui vous raconte ces mensonges ?»

Trois mois plus tôt, mi-mars, Sébastien Lecornu était déjà venu dîner rue d’Aumale, mais dans une configuration différente cette fois : en présence de la cheffe de l’extrême droite. Marine Le Pen a franchi le porche de l’immeuble le samedi 16 mars pour une rencontre avec l’un des ministres les plus proches du chef de l’Etat, restée secrète jusqu’à présent. La compagne de Solère avait pris soin de quitter les lieux au préalable. Les agapes se sont terminées tard dans la nuit, aux alentours de 2 ou 3 heures du matin.

Réveillés par le moteur de la voiture de Le Pen, garée à moitié sur le passage piéton, qui tournait en son attente, des voisins ont appelé la police. Marine Le Pen se déplace en effet dans un cortège de deux véhicules, dont le second transporte ses officiers de sécurité. Quatre voitures officielles en pleine nuit dans l’une des rues les plus tranquilles du quartier, cela se remarque… Sollicitée, Le Pen assure ne pas avoir été à Paris ce soir-là. Solère et Lecornu démentent quant à eux auprès de Libération avec les mêmes mots : «Qui vous raconte ces mensonges ?»

Même réponse en chœur à une demande d’explication concernant un autre rendez-vous, tenu chez le même hôte quelques jours avant, avec Jordan Bardella. S’agissait-il d’un sujet directement lié à une demande du chef de l’Etat, devant donc rester secrète, comme se demande un conseiller politique qui utilise le qualificatif d’«agenda président» ?

Que Sébastien Lecornu dîne avec les figures du RN, voilà le naturel qui revient au galop. Tout au long de la législature, le ministre s’est montré affable avec les députés d’extrême droite, n’hésitant pas, parfois, à reprendre leurs amendements, en faisant comme s’ils provenaient du gouvernement. Les parlementaires RN le considèrent comme un homme courtois, avec qui il serait très agréable de travailler, malgré leurs désaccords. A l’inverse du garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, leur bête noire.

Un duel mis en scène

En décembre, c’est une autre personnalité qui se rend chez Thierry Solère pour dîner. Edouard Philippe a rendez-vous ce soir-là avec Marine Le Pen, comme l’entourage de l’ex-Premier ministre le confirme à Libération. Le patron d’Horizons, régulièrement derrière la cheffe du RN dans les sondages en vue de la présidentielle, met volontiers en scène le duel. Par stratégie ou conviction, il a clairement pris le parti de la dédiabolisation du RN. Aussi bien Philippe que les responsables d’Horizons ne cessent de dire leur hostilité à toute posture «morale» vis-à-vis du parti d’extrême droite, appelant à un affrontement «projet contre projet» pour 2027.

Mi-novembre, Edouard Philippe s’était ainsi félicité de la participation du Rassemblement national à la marche contre l’antisémitisme, qui fut un moment charnière de la quête de respectabilité du parti cocréé par des Waffen-SS. Quelques semaines plus tard, les deux responsables politiques se trouvaient donc autour de la même table… Il faut «se connaître» avant de «s’opposer», justifie l’entourage d’Edouard Philippe, qui note que, alors Premier ministre, ce dernier avait eu l’occasion de recevoir Marine Le Pen une ou deux fois entre 2017 et 2020, et a par exemple rencontré le secrétaire général du Parti communiste, Fabien Roussel, à la Fête de l’Huma. A des interlocuteurs, Thierry Solère a assuré que «ni Marine Le Pen ni Jordan Bardella ou même Edouard Philippe ne sont venus chez [lui], individuellement ou collectivement, depuis le 9 juin». Ce qui ressemble à la confirmation que Libé lui demandait… Le rendez-vous du 12 juin avec Bardella, lui, a peut-être été déplacé pour une raison ou pour une autre.

Quel rôle a joué précisément Solère, durant les semaines cruciales avant, et après l’annonce de la dissolution ? Interrogé au cœur de la campagne des législatives, un conseiller gouvernemental veut nuancer le rôle joué par le «baron noir» de la droite : «On ne peut pas dire qu’il soit au cœur du jeu», assure-t-il, ajoutant que la campagne ne se jouait pas, de toute manière, à l’Elysée.

Mais le même disait avoir eu vent de la visite de Bardella chez Solère quelques jours après la dissolution, et rapportait que l’ex-conseiller avait passé des coups de fil la semaine de l’entre-deux-tours, au moment où se négociaient les désistements. L’un a été ébruité. Sur X, le 2 juillet, la candidate LR-RN Babette de Rozières a affirmé avoir reçu des appels du chef de cabinet de Gabriel Attal mais aussi de Thierry Solère, pour la pousser à se désister en faveur de la macroniste Nadia Hai. La candidate assure s’être vue proposer un poste de ministre ou de préfet, ce que Solère a démenti, sans nier le coup de fil. Les deux candidates ont finalement été éliminées au profit d’Aurélien Rousseau, éphémère ministre de la Santé d’Emmanuel Macron, qui se présentait sous l’étiquette Nouveau Front populaire.

Libération

Re: Législatives 2024 : un tournant, la victoire ou la crise

10 Juil 2024, 10:43

Dragan a écrit:Tu préfères être allié avec des gens qui ont encore dit après l'élection dimanche soir d'une députée de confession juive que "elle aussi était problématique" ?

Par curiosité, tu as le contexte ? Qui a dit quoi en intégralité ?

Re: Législatives 2024 : un tournant, la victoire ou la crise

10 Juil 2024, 11:04

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fourcroy,

Re: Législatives 2024 : un tournant, la victoire ou la crise

10 Juil 2024, 11:18

Information
Raphaël Glucksmann : « Je veux construire une grande force sociale-démocrate »



Selon l'eurodéputé nouvellement réélu, la France est en train de basculer dans le parlementarisme. Si la gauche doit être à l'initiative, elle n'a d'autre choix que de construire des majorités avec des élus issus d'autres courants.

Après la campagne éclair des élections législatives anticipées, les Français ont rejeté massivement l'hypothèse d'une arrivée de Jordan Bardella à Matignon. Avez-vous été surpris par ce résultat ?

Raphaël Glucksmann L'ampleur du rejet m'a surpris. Cela a été un immense soulagement, à la mesure de l'inquiétude qui m'habitait. On a assisté au réveil de la France humaniste, attachée à la République. On n'a pas assez remercié tous ces citoyens qui ont voté pour des candidats parfois très éloignés de leurs opinions. Ils ont fait un effort sur eux-mêmes pour barrer la route à l'extrême droite. Il y a une noblesse dans ce geste, qui nous oblige. Nous ne devons pas verser dans le triomphalisme et faire ce qu'Emmanuel Macron a fait quand nos voix de gauche lui ont permis de battre Marine Le Pen. Il les a superbement ignorés.

Est-ce seulement un sursaut ou le signe que le Rassemblement national (RN) ne peut finalement pas gagner ?

J'y vois un sursaut et un sursis. Si l'on n'entend pas la colère, la frustration, le sentiment d'impuissance et de déclassement qui habitent la France, le RN finira par gagner. Le « barrage » évite le pire, mais ne résout rien. J'ai sillonné le pays et, partout, j'ai reçu le même message d'alarme, sur l'insécurité physique, culturelle, idéologique, morale, identitaire. Le sentiment que le pays part à vau-l'eau, qu'il n'est plus maître de son destin ; que les gens qui dirigent n'aiment pas leur pays. Les Françaises et les Français ont besoin de retrouver ce qui fait nation.

« Modéré », « social-écologiste », « conservateur identitaire » : comment la France s'est fracturée en trois pôles A vous écouter, le message envoyé par les urnes ne doit pas être interprété comme une victoire de la gauche...

Il y a un succès inespéré de la gauche, mais elle n'a pas de majorité absolue et doit aussi son score aux voix de gens qui n'adhèrent pas à son programme. Nous ne sommes pas le 10 mai 1981, dans un passage « de l'ombre à la lumière », comme disait Jack Lang. Ce succès nous permet de prendre l'initiative politique, poser des principes de gouvernement, lancer des projets de transformation.

Mais il faut avoir conscience des doutes de la société, en cherchant à apaiser, réconcilier, dialoguer, en refusant la brutalisation et l'arrogance politiques. Sinon le retour de bâton sera brutal. La demande exprimée est celle d'un retour du sérieux. Les travaillistes britanniques, qui viennent de reprendre le pouvoir, avaient un slogan génial : « Make Britain serious again ». Une façon de tourner la page de l'ère Corbyn et de l'ère populiste-conservatrice. En France, nous devons revenir aux fondements de la social-démocratie en délaissant l'esprit de « Jupiter » comme de « Robespierre ».

Législatives : « Il ne faudrait pas que la gauche crie victoire et oublie de regarder la géographie sociale du pays » Quelle gauche a gagné dimanche soir ?

Si vous comparez aux résultats de 2022, il y a eu une inversion des rapports de forces à gauche. Elle a commencé lors des européennes où la liste sociale-démocrate que je conduisais a fini largement en tête à gauche. Là, aux législatives, le groupe socialiste à ­l'Assemblée a doublé et rattrapé celui des insoumis, qui étaient ­pourtant mieux traités dans la répartition des circonscriptions. Ce sont les électeurs qui ont opéré ce rééquilibrage dans les urnes, par deux fois, pas les appareils. Cette Assemblée aurait pu être le résultat d'un scrutin proportionnel. Elle est étonnamment s­ociale-­démocrate, au fond...

Les sociaux-démocrates y sont minoritaires...

Si vous laissez le RN de côté, la social-démocratie est au barycentre de toute forme de majorité parlementaire républicaine. Je pense que les Français attendent une gauche qui assume sa vision avec sérieux.

Législatives : la gauche en tête face à un casse-tête Comment peut-elle le faire, concrètement, sans majorité absolue ?

La seule voie possible, c'est la démocratie parlementaire. Il faut prendre conscience du basculement sidérant qui vient d'avoir lieu. Le pouvoir est soudain passé du président le plus jupitérien de la V République au Parlement. C'était déjà en partie le message des urnes en 2022. Emmanuel Macron n'en a pas tenu compte. Il a gouverné comme avant. Alors les électeurs ont rendu encore plus claire leur demande. Maintenant, c'est à l'Assemblée de construire des majorités. L'exécutif va devenir l'exécutant. On ne pourra pas gouverner par des décrets et des 49.3... Ce bouleversement majeur, le président doit l'entendre et l'accepter. Les élus aussi. En réalité, on est déjà sorti de la V République. Il faut en prendre acte en changeant de mode de scrutin et en réformant le fonctionnement des institutions. La France rejoint les autres démocraties parlementaires européennes, et il va lui falloir un moment d'apprentissage qui risque d'être chaotique...

Depuis dimanche, les appareils négocient en coulisses le nom du futur Premier ministre. Ces discussions ne devraient-elles pas avoir lieu à l'Assemblée, entre les groupes politiques ?

Si ! La gauche ne doit pas se comporter comme si elle avait une majorité absolue et un président de la République issu de ses rangs. Attention au déni de réalité ! C'est à l'Assemblée qu'il faut constater les rapports de force, discuter, avancer.

« Notre logiciel politique qui génère des Macron plutôt que des Merkel semble inefficace et désuet en l'absence de majorité » Imaginez-vous un gouvernement de coalition, ou des coalitions au coup par coup ?

Pour l'instant, on ne prend pas vraiment le chemin d'une coalition à l'allemande. La classe politique française n'y est pas prête sans doute. La méthode sera donc, dans un premier temps, celle de la construction de majorités, projet par projet, à l'Assemblée. Est-ce viable ? Je n'en sais rien, mais c'est le modèle du ­Parlement européen, où, sur les questions d'environnement, on construit une majorité allant de la gauche aux libéraux. Sur les questions de défense, elle va des sociaux-démocrates aux conservateurs...

Emmanuel Macron a tenté, depuis 2022, de bâtir de telles « majorités de projet ». Cela n'a pas eu un grand succès...

Il l'a fait de façon verticale, descendante, et, en réalité, hypocrite. Ce n'est pas « le Roi » qui doit envoyer ses missionnaires sur terre avec des projets ficelés : les propositions de lois doivent être construites à l'Assemblée.

Un gouvernement de gauche peut-il commencer par gouverner par décrets ? Pour instaurer le smic à 1 600 euros ?

On peut prendre un décret, mais ce n'est pas une méthode de gouvernement. Et cela ne tiendra pas longtemps. La gauche doit avoir le pouvoir d'initiative, mais le faire fructifier par des discussions avec les autres élus. Il faut modifier le rapport au pouvoir. Cela passe par une révolution de la culture politique à gauche comme à droite. Et par une réforme constitutionnelle prévoyant des garde-fous démocratiques, un changement de mode de scrutin. Les seules raisons avancées par ceux qui refusaient la proportionnelle, c'était l'instabilité - nous sommes en plein dedans -, et le risque d'une arrivée massive de députés du Front national - or, aujourd'hui, c'est le scrutin majoritaire qui risque d'avantager le RN... Plus aucun argument ne s'oppose donc à cette réforme.

Avec une architecture institutionnelle solide, on peut bâtir des consensus. Par exemple sur une fiscalité plus juste, un nouvel ISF. Mais si, dès qu'on dialogue avec des élus qui ne sont pas à gauche, on se fait traiter de social traître, on n'arrivera à rien. Il faut sortir de soi deux minutes.

Augmenter le smic à 1 600 euros : facile techniquement, difficile politiquement Pouvez-vous gouverner avec les insoumis, alors que vous avez fait campagne sur une ligne de clarification vis-à-vis d'eux ?

La nécessité de s'unir a été dictée par la perspective du triomphe de l'extrême droite. Il fallait faire front ensemble. Mais lors des européennes, on a inversé le rapport de forces au sein de la gauche. La clarification, je continue à la porter. Pendant la négociation du Nouveau Front populaire (NFP), on a fait évoluer le discours de gauche français, que ce soit sur l'Europe, l'Ukraine, les attaques du 7 octobre, la brutalisation du débat public, la lutte contre l'antisémitisme... Il y a désormais un pôle idéologique qui peut faire face aux mélenchonistes, sans ciller ni trembler.

Les insoumis n'ont pas la même lecture que vous du résultat des législatives et revendiquent le poste de Premier ministre...

Ce n'est pas super étonnant. Mais regardez l'évolution entre 2022 et 2024. A l'époque, le mot d'ordre était « Jean-Luc Mélenchon Premier ministre ». Cette fois, c'était : « Il n'ira pas à Matignon ». Vous allez voir, à l'Assemblée, le parti dominant du groupe de gauche sera le PS. Et les fractures, elles se retrouvent aujourd'hui chez les insoumis. D'autres figures ont émergé comme François Ruffin, Clémentine Autain et les députés « purgés ». L'hégémonie mélenchoniste sur la gauche française est révolue.

Aux législatives, le trouble des sociaux-démocrates perdus entre Macron et Mélenchon Si Emmanuel Macron vous tend la main, que répondrez-vous ? Pourriez-vous être Premier ministre ?

Il ne m'a pas appelé et je n'ai rien demandé. Je vais m'atteler à la construction d'une grande force démocrate française, épousant l'écologie politique. Avec l'édification de la puissance européenne, ce sont les deux choses qui vont occuper ma vie dans les mois et années qui viennent.

On ne peut pas le faire depuis Matignon ?

A l'heure actuelle, je ne vois pas le chemin. Face au risque d'un triomphe de l'extrême droite, j'ai sillonné le pays, oeuvré comme je pouvais à l'édification de cette digue qui a tenu et sauvé le pays. Mon rôle va maintenant être de fixer un cap, de construire une alternative sociale-démocrate, écologiste, humaniste. Je vais continuer à arpenter la France, rassembler des gens qui ont eu des votes différents, tracer un chemin politique.

Allez-vous participer aux discussions pour ce gouvernement ?

Je veux participer à la révolution politique et culturelle en cours, montrer que le parlementarisme, ce n'est pas le chaos. Au Parlement européen, dominé par une force conservatrice, on a réussi à prendre des mesures de gauche comme le Green Deal, qui est un agenda écologique très ambitieux, bien plus que les agendas nationaux des pays membres.

Raphaël Glucksmann : « Je ne suis pas sorti de Sciences-Po pour aller au forum de Davos » Si Emmanuel Macron constituait une majorité relative avec la droite, serait-ce un hold-up démocratique ?

Cela montrerait qu'il n'a pas entendu le message, qu'il reste persuadé d'être le maître du jeu. Or, depuis la dissolution, le macronisme triomphant, c'est fini. D'où une forte responsabilité de la gauche. Si on est fermé, sectaire, si on ne discute avec personne d'autre que nous-mêmes, on commettra une faute démocratique et une erreur stratégique totale. Et on rendra la main à Emmanuel Macron qui dira « je vais choper 15 ou 20 élus LR pour faire un gouvernement de droite ».

Cela veut dire quoi « ne pas être fermé » ? S'élargir aux macronistes ?

C'est entamer des discussions pour avoir un agenda législatif sur la justice fiscale, la question des salaires, et des services publics, ou sur l'écologie. Dire : voilà les mesures que l'on propose, essayons de construire une majorité pour les faire passer. Débattre avec les autres groupes parlementaires, comprendre les réactions, voir comment on peut arrimer des gens qui ne sont pas de notre bord. Cela n'arrivera pas en répétant « tout mon programme, rien que mon programme », et en disant aux autres : vous êtes là en spectateur du déploiement de notre toute-puissance minoritaire !

En France, on a eu cette expérience sous la IV République et ça a mal tourné...

C'était le règne des partis et des appareils, l'instabilité permanente... Nous touchons à la fin de la monarchie, c'est la fin d'un cycle : le roi arrive, il est beau, et, deux mois après, on veut lui couper la tête. Maintenant, il ne peut plus y avoir de monarque, on va rendre la République plus républicaine. Si on a un gouvernement de gauche pure ou un gouvernement macroniste de centre droit, tous les deux mois une motion de censure sera votée. On n'a pas le choix, il faut discuter avec des gens qu'on a combattus, sans se renier, et convaincre. Démontrer que la réforme des retraites, rejetée par 80 % de Français, était une erreur ; qu'il faut un ISF, que ce n'est pas possible d'avoir un pays aussi riche avec des dividendes records versés aux actionnaires alors que des jeunes font la queue devant les banques alimentaires.

Le programme économique du Nouveau Front populaire est-il réaliste ? Le débat Jean Pisani-Ferry-Michaël Zemmour Vous dites que le Parlement français va être au centre du jeu. Mais vous n'y comptez qu'une poignée de députés Place publique. Que pesez-vous, au fond ?

Lors de l'élection européenne on a fait 14 % : 3,5 millions de voix. Place publique est en pleine dynamique. Le parti a dépassé les 10 000 adhérents et les 300 000 sympathisants. Nous allons nous structurer, aimanter toujours plus, développer notre ligne singulière : la refondation de la social-démocratie dans la révolution écologique. Je ne vais pas vous mentir : quand des discussions s'engagent entre partis, nous n'avons pas l'appareil pour faire face. Mais quand il y a des élections, les candidats nous demandent tous de les soutenir. On a un rapport différent à l'opinion, aux citoyens, et on va en faire une force.

Ce parti social-démocrate auquel vous aspirez, ce n'est pas le PS ?

On va agir en partenariat. Je suis fier d'avoir fait campagne aux européennes avec tous les militants socialistes et je sais qu'ils ont cette fierté en partage. Ce n'est que le début de notre aventure commune.

Un sondage vous place comme candidat de gauche en capacité de dépasser les 14 % à la présidentielle. Vous y pensez ?

La présidentielle 2027, on ne sait même pas si elle aura lieu en 2027... Je n'ai pas d'obsession, mais ce qui est sûr, c'est que je vais poursuivre le chemin engagé aux européennes, que je ne laisserai personne dilapider ce qu'on a initié, qu'il y a une voie fondée sur la sincérité, le sérieux. Une voie authentiquement sociale-­démocrate et écologiste. J'appelle toutes celles et tous ceux qui veulent la construire à nous rejoindre. On a quelque chose de grand à faire ensemble.

Le pays semble fracturé en trois blocs. Comment agir pour réconcilier la nation ?

En Belgique, quand il y a une crise politique, les gens vivent avec. En Italie, c'est une habitude. En France, quand le verbe politique est dévalorisé, c'est une tragédie intime pour chaque Français. Car, ici, le verbe politique a donné naissance à la nation. Il faut redéfinir ce qu'est être français, refaire aimer politiquement ce pays. Il faut reconstituer des solidarités - il n'y a plus d'institutions communes comme l'ont été le service militaire ou l'Eglise. Il faut une présence de la nation dans la vie quotidienne, à travers les services publics, la fin des déserts médicaux, les transports. Il faut enfin une politique de redistribution et de justice sociale, renouer avec l'histoire des conquêtes sociales : c'est comme cela que s'est construite la République...

Les élites ne peuvent pas faire sécession : elles doivent participer à l'effort commun. Pendant ma campagne, j'ai entendu partout cette impression que les élites n'aiment pas le peuple français. J'ai été marqué par la phrase d'une dame à Calais, militante du RN, alors que j'allais voir des exilés. Elle m'a dit : « Marine, c'est la seule qui n'a pas honte de nous sur la photo. » Je pense que « Marine » se moque d'elle. Mais c'est un message dévastateur. Si on ne lui répond pas, on sera balayé.


https://www.nouvelobs.com/politique/202 ... crate.html
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