Législatives 2024 : un tournant, la victoire ou la crise !

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Re: Législatives 2024 : un tournant, la victoire ou la crise

Messagepar peezee » 25 Juil 2024, 16:14

boodream a écrit:Ce que dit Macron fondamentalement est logique. Ce n'est pas au NFP qui n'a pas de majorité absolue et ne s'en approche même pas de se mettre d'accord entre ces différents composantes. C'est au NFP, à LREM et à LR de se mettre d'accord texte par texte. Donc logiquement il faut un gouvernement de synthèse entre eux 3 qui reflète les rapports de force à l'Assemblée. Le nom de consensus devait pas se faire entre la gauche et la gauche mais entre la gauche et la droite.

tout à fait crédible comme hypothèse, on imagine bien Wauquiez ou Bellamy discutant cordialement avec Panot ou Boyard et se mettant d'accord sur un texte de loi (rien que de l'écrire, surtout le "cordialement", je suis mdr). Bon le seul problème c'est que ni les LR ni une bonne partie de la "majorité présidentielle" (lol) ne veut entendre parler de LFI (ni mm de EELV pour certains) et lycée de Versailles, mais à part ça ouais ça pourrait tenir debout. :lol:

Faut être sérieux deux minutes, croire qu'on va pouvoir calquer du jour au lendemain le modèle d'autres pays européens avec formation d'un gouvernement hétéroclite qui arriverait à se mettre d'accord sur certains texte de lois c'est juste total utopique chez nous - et c'est d'ailleurs bien sur ça que Macron Ier compte pour continuer à diviser pour mieux régner. Et ce d'autant plus avec les visées politiques pour 2027 de certains d'entre eux, pour la France on verra. :labrune:

Je parierais plutôt sur un pourrissement de la situation avec l'excuse des JO mise en avant, d'ici mi-août la macronie s'entend avec LR sur un programme de gouvernement (ou en tous cas une série de projets de lois) tout en faisant le forcing pour tenter les hollandistes de venir participer avec eux (le tout sur fond d'échanges d'injures savoureuses au sein d'un NFP de plus en plus tendu du string ^^) pour avoir une majorité relative la plus importante possible (pour la majorité absolue je vois pas comment qui que ce soit peut y arriver).

En tous cas perso c'est le scénario que je privilégie depuis le 8 juillet, et pour l'instant le plan se déroule sans accroc. :fier:


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Re: Législatives 2024 : un tournant, la victoire ou la crise

Messagepar boodream » 25 Juil 2024, 16:34

Cette stratégie là ne te fait pas passer un budget, tout simplement.
«On a fait une erreur dans ce mercato, c'est d'avoir eu des discussions avec un joueurs qui ont trop duré. Et ça, c'est une erreur qu'on essaiera de ne pas reproduire» :eyraud:
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Re: Législatives 2024 : un tournant, la victoire ou la crise

Messagepar Dimeco63 » 25 Juil 2024, 16:35

Sauf qu'il n'y a pas besoin de s'entendre cordialement et de composer une coalition pour faire fonctionner l'AN !
On peut très bien présenter textes par textes et vote qui vote, c'est aussi cela le Parlementarisme. Ex : lfi viens de déposer au bureau un projet d'abrogation de la dernière loi retraite, elle sera soumise au vote et si il se trouve plus de 289 députés pour ce sera adopté, c'est aussi bête que ça. C'est exactement comme ça qu'a procédé Borne pendant plus d'un an d'ailleurs.

P.S : Boodream a posté dans l'intervalle et évidemment il souligne l’énorme point noir de la situation il est impossible de voter un PLF 2025 comme ça !

La seule solution pour moi c'est de présenter très peu de textes pendant 1 an et à la limite d'essayer d'adopter un budget à minima sans choix politiques structurant (juste pour fonctionner quoi) c'est ce que l'on fait à notre (petit) niveau dans les collectivités lors des changement de municipalités.
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Re: Législatives 2024 : un tournant, la victoire ou la crise

Messagepar Lo Provençau » 25 Juil 2024, 17:36

Dimeco63, non même pas besoin de 289 députés pour.
Il suffit qu'il y ait plus de pour que de contre, c'est à la majorité simple.
Donc une loi d'abrogation de la réforme des retraites passerait probablement.
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Re: Législatives 2024 : un tournant, la victoire ou la crise

Messagepar Dimeco63 » 25 Juil 2024, 18:58

Ah oui c'est vrai je me trompe, encore plus simple à la majorité sumple !
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Re: Législatives 2024 : un tournant, la victoire ou la crise

Messagepar John » 25 Juil 2024, 20:11

Et l'article 40 on s'assoit dessus ?
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Re: Législatives 2024 : un tournant, la victoire ou la crise

Messagepar Lo Provençau » 25 Juil 2024, 20:44

John, non, la proposition de loi est gagée.
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Re: Législatives 2024 : un tournant, la victoire ou la crise

Messagepar Dragan » 26 Juil 2024, 17:54

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Re: Législatives 2024 : un tournant, la victoire ou la crise

Messagepar Dragan » 26 Juil 2024, 18:07

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Hélène Geoffroy : « La stratégie actuelle du Nouveau Front populaire n’incarne pas la gauche de gouvernement »

La présidente du conseil national du Parti socialiste et maire de Vaulx-en-Velin estime que la candidate du Nouveau Front Populaire pour Matignon se trouve dans une situation « inconfortable » pour gouverner. Elle demande une « clarification » de la ligne du PS.



Après le choix de Lucie Castets par le Nouveau Front Populaire comme candidate à Matignon, Hélène Geoffroy est très remontée. L’ancienne ministre de François Hollande a demandé la convocation d’un conseil national du Parti socialiste, le parlement du parti, à 18 heures ce jeudi soir, pour faire entendre ses revendications sur la ligne du PS.

Lucie Castets est la candidate du NFP à Matignon. Est-elle en capacité de gouverner ?

HÉLÈNE GEOFFROY. La situation dans laquelle elle se trouve est particulièrement inconfortable pour se retrouver en capacité de gouverner. Son interview à BFMTV ce jeudi matin le démontre. Elle est obligée de porter les positions divergentes des différentes formations du Nouveau Front populaire, l’empêchant de montrer un chemin avec clarté. On a bien vu qu’il lui était compliqué de répondre sur le nucléaire, sur qui voteraient avec le NFP pour abroger la réforme des retraites, quelle coalition ou majorité elle chercherait, sous quel format, sur les commentaires liés à la question des athlètes israéliens…

Bref, tous les sujets ne pouvaient pas avoir de réponse parce que le mode de choix n’a pas été fait en se disant d’abord : que voulons nous porter clairement devant le pays ? Cela donne le sentiment aujourd’hui que nous n’avions pas clarifié un certain nombre de points à un moment de grande gravité pour le pays. Or, il faut que nous puissions démontrer notre capacité à gouverner. Mais la stratégie actuelle du NFP n’incarne pas la gauche de gouvernement.À lire aussi« Elle a le sens du service public chevillé au corps » : pourquoi la gauche a choisi Lucie Castets pour Matignon

Que traduit ce choix selon vous ? Car vous avez enfin un nom de Première ministre et on ne vous sent pourtant pas satisfaite…

On a préféré déplacer la question des clarifications très rapidement pour être en capacité de donner un nom. Ce qui était une ligne, l’union de la gauche, s’est peu à peu abîmée dans des échanges de noms qui, en plus, ont mis en difficulté les personnes dont les identités ont été lancées à la volée. Et on se retrouve avec des personnes qui disent finalement : « Je ne veux plus être candidate, je voulais l’être, vous ne voulez pas de moi. » Et puis des femmes en plus. Je me permets de rajouter cette dimension féminine qu’on a peu évoquée parce qu’on a fait semblant de dire que la modernité, c’est de choisir des femmes. J’ai l’impression que ce n’est pas la modernité, c’est plutôt de l’instrumentalisation en se disant : « Comme on met une femme, personne ne pourra dire non. »

Les négociations ont-elles trop duré ?

Le président de la République a mis le pays dans la détresse et la difficulté, et en plus il y a 10 millions de suffrages pour le Rassemblement national et nous, nous n’avons pas été à la hauteur de ce moment en cherchant des vraies solutions. On a fait des coups de billard à 50 bandes et ce n’est pas au niveau de la situation du pays. Cette stratégie nous a conduits dans le mur. Nous y sommes. Il faut s’en extraire et trouver les ressources pour le franchir. Mais pour ça, il faut qu’on ait une clarification de nos objectifs et de ce qu’on veut faire. L’été qui vient peut être propice à cette réflexion. Mais il faut se poser les bonnes questions : est-ce que l’on veut gouverner et pour faire quoi lorsque l’on va gouverner ? Quelles sont les premières mesures que l’on veut mettre en œuvre ? Sur qui pouvons-nous nous appuyer pour cela ? C’est ce que l’on doit faire maintenant, ce que l’on n’a pas fait en quinze jours de négociations.

Que proposez-vous ?

Lors de notre conseil national, je vais demander l’organisation d’une convention du PS à l’automne. Il faut que l’on puisse se dire quel parti nous voulons incarner et pour quoi faire et avec qui. Car nous sommes passés en trois semaines de la ligne de Raphaël Glucksmann à l’alignement sur la stratégie de Jean-Luc Mélenchon, qui veut obtenir la démission d’Emmanuel Macron. C’est ça la stratégie de La France Insoumise. Le problème, ce n’est pas la personnalité de la candidate retenue par le Nouveau Front populaire. Mais, je le répète, on ne s’est pas mis d’accord sur le principal : est-ce que nous voulons aller gouverner ou est-ce que nous voulons obtenir la démission d’Emmanuel Macron ?

Avez-vous été consultée par la direction du PS pendant les négociations ?

Je n’ai été associée à rien. Olivier Faure a organisé une réunion quand il a souhaité être candidat à Matignon. Nous l’avons soutenu. Ensuite, nous avons eu une réunion du conseil national le 13 juillet où nous avons refusé la candidature d’Huguette Bello. Puis nous avons eu quelques informations par un coup de fil du directeur de cabinet d’Olivier Faure. Mais une véritable association à la stratégie, au choix des noms, jamais.


https://www.leparisien.fr/politique/hel ... 6Z23PQ.php
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Re: Législatives 2024 : un tournant, la victoire ou la crise

Messagepar peezee » 26 Juil 2024, 18:20

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Re: Législatives 2024 : un tournant, la victoire ou la crise

Messagepar Dragan » 27 Juil 2024, 13:46

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« Clarification », « pétition » et « feu sur le quartier général » : au Parti socialiste, le choix de Lucie Castets ravive les tensions entre Olivier Faure et ses opposants internes



La stratégie retenue par le Nouveau Front populaire (NFP) pour imposer la nomination de la haute fonctionnaire à Matignon est contestée à l’intérieur du PS. Jeudi soir, lors d’un conseil national extraordinaire, les deux courants minoritaires du parti ont dénoncé l’abandon d’une culture de gouvernement au profit de la supposée « soumission » à Jean-Luc Mélenchon et ses méthodes. Comment, en quelques heures, le consensus unitaire du NFP s’est-il fissuré ? Récit.

En accouchant dans la douleur d’un consensus sur le nom Lucie Castets, le Premier secrétaire du PS Olivier Faure pensait avoir fait le plus dur. Qui pourrait lui reprocher d’être allé chercher cette énarque, certes issue de la « société civile », certes non encartée, mais dont le parcours témoigne d’un véritable tropisme socialiste ?

Sinon comment expliquer que Lucie Castets ait accepté de figurer sur la liste de son principal opposant interne, le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol, aux élections régionales de 2015 ?

En faire, comme la présidente du conseil régional de La Réunion Huguette Bello, une affidée de Jean-Luc Mélenchon alors qu’elle a collaboré au sein du cabinet d’Anne Hidalgo, avant de devenir directrice financière de la ville de Paris, relèverait de la pure mauvaise foi. Les fauristes en étaient persuadés : Lucie Castets à Matignon, c’était l’assurance de préserver l’unité de la vieille maison socialiste. Au moins jusqu'au prochain congrès.

Clarification. Et voilà pas que, jeudi 25 juillet, l’opposition interne se rebiffe et exige, par la voix de la maire de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy, que se tienne un conseil national extraordinaire le soir même pour procéder d'urgence à une « clarification ». Dans le langage diplomatique du PS, cela n’augure rien de bon.

Rapidement, dans l'après-midi de jeudi, la garde rapprochée d’Olivier Faure s’aperçoit de la bronca orchestrée par les chefs de file des deux courants minoritaires avec d’un côté, Hélène Geoffroy et, de l’autre, Nicolas Mayer-Rossignol et la présidente de la région Occitanie, Carole Delga. A 17 heures, c'est justement Carole Delga qui donne le ton du conseil national à venir. « Les sorties violentes de certains cadres de LFI, comme l’obsession égotique de Jean-Luc Mélenchon pour la présidentielle, sacrifient l’émergence d’une gauche progressiste et crédible aux yeux des Français […] Il y a un besoin urgent de clarification », écrit-elle sur son compte X.

L’unanimité derrière le NFP, dont le contrat de législature a été validé à plus de 96 % par les instances du PS, commence à se fissurer. Un prélude à l’interview d’Hélène Geoffroy qui doit sortir une heure plus tard dans Le Parisien pour acter l’impasse de la stratégie suivie par la coalition qui ne correspond pas, selon elle, à une « gauche de gouvernement ». « Rapport de forces ».

Il est 18 heures et Olivier Faure attend depuis sa bibliothèque boisée le début d’une visioconférence telle que le parti n’en avait pas connu depuis les temps orageux de la Nupes. Il sait que l'état de grâce post européennes touche à sa fin. Raphaël Glucksmann est reparti dans un Thalys vers Bruxelles, emportant avec lui ses 14 % et l’illusion d’une social-démocratie « ni Jupiter, ni Robespierre ». Idem pour la magie unitaire du second tour des législatives qui s’est progressivement dissipée, mise à mal par plus de quinze jours de négociations obscures entre chefs à plume. Tout juste si le numéro 2 du PS, Pierre Jouvet, a pu se réjouir d’avoir vu le groupe PS à l’Assemblée nationale doubler ses effectifs en passant de 31 députés sous la précédente législature à 66 aujourd’hui. Un peu d’autosatisfaction ne nuit pas. Dans son mot d'introduction, Jouvet appelle ses camarades à « prendre la mesure du rééquilibrage du rapport de force à gauche », relevant notamment qu’Olivier Faure surpasse désormais Jean-Luc Mélenchon dans toutes les enquêtes d’opinion — du moins en termes de popularité, car pour la notoriété, c’est une autre affaire.

A ses yeux, le choix de Lucie Castets pour porter les mesures du NFP en tant que Première ministre « permet d’avoir un poids politique nouveau vis-à-vis du président de la République ». Une opinion très loin de faire l’unanimité chez les anti-fauristes, qui font part de toutes leurs récriminations.

Déjà pas franchement convaincue par Lucie Castets après l’avoir écoutée pour la première fois sur France Inter mercredi matin, Hélène Geoffroy a été carrément refroidie par son passage sur BFMTV le lendemain. « On a bien vu qu’il lui était compliqué de répondre sur le nucléaire, sur la réforme des retraites, sur le vote avec le RN, sur la question des athlètes israéliens », souligne l'ex-ministre de la Ville de François Hollande, sans toutefois nier la compétence de cette haute fonctionnaire de 37 ans.

« Soumission ou démission ». Dans le camp des pro-Faure, on s’indigne d’une « tentative de fragilisation » de Lucie Castets, alors que l’aspirante au poste de Première ministre doit effectuer son premier déplacement officiel, samedi 27 juillet, dans un hôpital de Roubaix (Nord). « Soit on la dédit et on la fragilise, ce que tu fais Hélène. Soit on tient bon et on la défend avec acharnement », résume le député PS, Arthur Delaporte. « C’est nous qui l’avons proposé car nous pensions qu’elle pouvait être un trait d’union et que nous savions qu’elle était plus proche de nous que de beaucoup d’autres », répliquera un peu plus tard Olivier Faure, jugeant sa championne « particulièrement à la hauteur » au vu du temps de préparation qu'elle a eu avant d'entamer un marathon médiatique visant à crédibiliser sa candidature pour Matignon.

Derrière ces querelles en apparence picrocholines, il s'agit en réalité moins d'une question d'incarnation que d'une question de ligne. « Nous, notre sujet ce n’est pas coincer de Emmanuel Macron, ce n’est pas d’être comme Jean-Luc Mélenchon qui veut semer le chaos dans le pays et dans la rue, c’est de gouverner », rappelle la présidente du conseil national PS, Hélène Geoffroy. « Les bras m’en sont tombés, dit-elle, quand j’ai vu la pétition que nous lancions pour imposer Lucie Castets à Matignon. Depuis quand, au PS, nous faisons des pétitions ? Donc nous disons comme Mathilde Panot “soumission ou démission” ? » Pour les soutiens d'Hélène Geoffroy, le compagnonnage avec LFI interdit toute perspective de retour au pouvoir, que ce soit à Matignon ou à l’Elysée. Il s’agit pour eux de réunir une convention nationale à l’automne, c’est-à-dire un grand chantier sur la ligne du PS, sans conséquences sur les instances dirigeantes du parti.

Car, quand bien même Emmanuel Macron consentirait à nommer un gouvernement de gauche à la rentrée, d'aucuns s'interrogent déjà sur l'attribution des ministères régaliens aux proches lieutenants de Jean-Luc Mélenchon. « Qui acceptera dans ce conseil national de soutenir un gouvernement où Manuel Bompard serait à Beauvau ? », demande le Premier secrétaire délégué du PS, Nicolas Mayer-Rossignol.

« Brutalisation ». Les accusations se font alors plus dures entre cadres socialistes, les premiers accusant les seconds de vouloir céder aux appels du pied du camp présidentiel, en rejoignant la grande coalition d’union républicaine dont rêve Emmanuel Macron. « Si vous pensiez qu’il fallait des coalitions avec Ensemble et Les Républicains, il fallait dire le début », tance le député PS du Calvados, Arthur Delaporte. « C’est tout ce qu’attend le bloc présidentiel [...] Mais il est hors de question de gouverner avec Aurore Bergé, Prisca Thevenot et Bruno Le Maire », prolonge son collègue Iñaki Echaniz. «

C’est inadmissible, s'insurge le sénateur PS de Paris, David Assouline. Vous nous sortez le même argument que Mélenchon quand il a refusé Laurence Tubiana ! » Pour rappel, la diplomate et ex-architecte des accords de Paris lors de la COP 21 s'était vu disqualifiée par LFI pour avoir signé une tribune dans laquelle elle appelait à tendre la main à « d'autres acteurs du front républicain ». Comme souvent, les outrances de Jean-Luc Mélenchon et de ses ouailles font irruption dans les discussions internes au PS. Si souvent récusée par Raphaël Glucksmann, la « brutalisation du débat public » fait son grand retour avec les propos récents du député LFI Thomas Portes, qui est allé jusqu’à considérer que les athlètes israéliens n'étaient « pas les bienvenus » aux Jeux Olympiques de Paris.

« On n’est même pas capables de condamner ce qui a été dit par Portes, pas un mot sur les menaces de mort de Rima Hassan quasiment à chaque tweet », soupire David Assouline. Pourquoi un tel mutisme ? Si ce n'est la promesse d'une nouvelle dissolution en 2025 qui solidarise les différentes composantes du NFP, les enfermant de facto dans « le bruit et la fureur ».

« Contrairement à ce que tu nous expliques depuis deux ans Olivier, nous sommes seuls face à LFI. Le PCF est devenu résiduel […] Les écolos sont des pastèques, verts à l’extérieur, mais rouges insoumis à l’intérieur », attaque l’ancien maire PS d’Argenteuil, Philippe Doucet. Avant de se montrer encore plus menaçant : « Il y a des jours Olivier où je demande si tu ne penses pas toi aussi que nous ne sommes pas des punaises de lit imprésentables à tes amis de LFI […] S’il faut faire feu sur le quartier général pour être entendu et respecté, nous allons le faire ».

Le message est clair : le pacte de non-agression tacite qui durait depuis le psychodrame du congrès de Marseille, en janvier 2023, est désormais caduc.

Congrès. C'en est assez pour Olivier Faure, qui balaie les arguments de ses détracteurs dans un long monologue conclusif. « S’il y a quelqu’un qui a à se plaindre des Verts, c’est bien moi car ils ne m’ont pas bien traité, mais jamais je ne reprendrai l’expression de Jean-Marie Le Pen », répond-il d'abord à l'image de « la pastèque » employée par Philippe Doucet. Face au tabou soulevé par l'eurodéputé François Kalfon, qui juge le programme du NFP « insoutenable au vu de l’état des finances publiques », le leader du PS assume : « Nous ne sommes pas dingues, nous savons parfaitement que nous ne pouvons pas appliquer tout le programme du NFP ». Pourtant, entre l’intransigeance des opposants irréductibles et la plasticité idéologique totale du « en même temps », Olivier Faure continue de penser qu’il existe un chemin pour un gouvernement porteur d'une rupture. Depuis mardi et la révélation du nom de Lucie Castets, le dirigeant socialiste s’est entretenu avec Sophie Binet (CGT) et Marylise Léon (CFDT), mais il dit aussi avoir reçu un appel du patron du Medef, Patrick Martin qui se serait dit « prêt à dialoguer » avec un gouvernement du NFP. Qu'importe si le même Patrick Martin avait eu l'occasion de dire combien l'application des mesures du NFP serait « fatale pour l'économie française », Olivier Faure préfère y voir la preuve que « même le patronat prend au sérieux cette histoire ».

Alors pourquoi les roses doutent-ils d'eux-mêmes ? Au PS, l’idée d'un congrès n’est jamais loin. Une toile de fond permanente qui obscurcit les débats, les frappe souvent d’insincérité et de défiance réciproque. « Est-ce que quelqu’un pense qu’on peut avoir le luxe de neuf mois de congrès ? Mais c’est une folie, vous voulez vraiment que LFI prenne tout l’espace à gauche ! », lance Olivier Faure à ceux qui voudraient devenir calife à la place du calife. Tout bon apparatchik maîtrise ses statuts : en théorie, le congrès doit intervenir à mi-mandat présidentiel et/ou six mois après des élections législatives. Or, toujours en théorie, il faut présenter six mois d’ancienneté pour disposer d’un droit de vote au congrès. Au détour d'une phrase, jeudi soir, le Premier secrétaire a donné un chiffre qui n'a rien de neutre : en une quinzaine de jours, les roses se sont vus rejoints par 3 000 nouveaux entrants. Allez savoir pour qui voteraient ces néo-socialistes en cas de congrès en janvier prochain !


https://www.lopinion.fr/politique/clari ... s-internes
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Re: Législatives 2024 : un tournant, la victoire ou la crise

Messagepar boodream » 27 Juil 2024, 16:43

La solution pour le PS ce serait de proposer un programme vraiment crédible. Il faudrait trouver un banquier de chez Rothschild, et proposer une politique de l'offre peut-être des allégements fiscaux pour le patronat. Ça ça serait vraiment de gauche.

Ou alors Carole belga pourrait éventuellement envisager d'aller s'étouffer dans son vomi aussi
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Re: Législatives 2024 : un tournant, la victoire ou la crise

Messagepar gigi » 28 Juil 2024, 19:37

boodream, ça sera plus difficile cette fois d’expliquer aux gens que le thatcherisme est de gauche :macron:

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Re: Législatives 2024 : un tournant, la victoire ou la crise

Messagepar Dragan » 01 Aoû 2024, 11:14

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Devoir de réserve, risque de conflit d’intérêts… « Tout est en ordre », répond Lucie Castets

La candidate du NFP pour Matignon est pointée du doigt pour être actuellement en congés payés de la mairie de Paris, au lieu d’avoir pris une disponibilité.



« La situation est extrêmement claire et simple », a assuré Lucie Castets, candidate du Nouveau Front Populaire (NFP) pour Matignon, ce jeudi matin sur RTL. L’énarque fait l’objet de critiques depuis la publication mercredi, par le Canard enchaîné, d’une information selon laquelle elle fait campagne alors qu’elle se trouve en congés payés de la ville de Paris, au lieu d’avoir pris une disponibilité.

L’opposition a dénoncé dans Le Figaro une rupture du devoir de réserve, un risque de conflit d’intérêts voire de détournement de fonds publics.

La directrice des finances et des achats de la ville de Paris est en effet « actuellement en congés, des congés qui étaient prévus de longue date » jusqu’à la fin août, explique-t-elle ce jeudi matin. « La situation est extrêmement claire et simple avec mon employeur, je suis heureusement libre de l’usage que je fais de mes congés », lance-t-elle, soulignant en avoir « connu des plus reposants ».

L’opposition à la mairie de Paris ne voit pas la situation de cet œil. L’élu Les Républicains Aurélien Véron déclare avoir signalé au Parquet National Financier ses « interrogations concernant l’éventuel manquement au devoir de réserve de Lucie Castets, un détournement de fonds publics et un conflit d’intérêts. »

« Évidemment je me suis assurée que tout était en ordre »

« Évidemment je me suis assurée que tout était en ordre, répond Lucie Castets, j’ai le droit d’avoir des opinions et des activités politiques en tant que fonctionnaire. » Sur la question d’un potentiel détournement de fonds, elle déclare que ses dépenses de campagne, comme ses déplacements, sont payées par le NFP.

Et si la campagne devait se prolonger au-delà de la fin de ses congés, ou qu’elle se voit appeler à d’autres postes, « le moment venu je me mettrai en disponibilité », déclare-t-elle. Pour un agent de la fonction publique, se mettre en disponibilité signifie quitter son poste pour un temps et cesser de bénéficier de sa rémunération pendant cette période.

Lucie Castets dénonce une volonté de la part de ses détracteurs de « détourner le débat des vraies questions », notamment l’absence de nomination d’un Premier ministre du NFP, alors que le parti est arrivé en tête aux élections législatives. Emmanuel Macron a pour le moment balayé la candidature de Lucie Castets et déclaré qu’il ne nommerait pas de chef du gouvernement avant la mi-août.


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Re: Législatives 2024 : un tournant, la victoire ou la crise

Messagepar Dimeco63 » 01 Aoû 2024, 11:19

Elle n'est ni nommée ni élue à rien, elle n'a pas à se mettre en disponibilité de la FP. Le statut n'interdit pas d'avoirs des activités politiques et/ou syndicales.
Ama elle sait très bien que dans 2 mois elle reprend sa vie professionnelle normale donc demander une mise en dispo à son employeur pour 2 mois, sur le type de poste qu'elle occupe bof
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Re: Législatives 2024 : un tournant, la victoire ou la crise

Messagepar fourcroy » 02 Aoû 2024, 09:12

Philippe Juvin ce matin sur France Info :

— Non, le NFP n'est pas arrivé en tête ; le RN, notamment, a récolté plus de voix.

— C'est au Président qu'il appartient de nommer un premier ministre (bon, ça, c'est vrai), à prendre bien sûr parmi les partis de gouvernement, ce qui exclut la gauche.

— Castets nommée, c'est l'effondrement immédiat du pays car elle veut abroger la réforme des retraites et augmenter les impôts. Ce qu'il faut faire, c'est les diminuer.

— La proposition de Darmanin d'augmenter le SMIC ? Ce n'est pas à l'Etat de fixer les salaires, mais aux entreprises. En clair, il est contre le SMIC.

— Il défend un service public fort, mais la journaliste lui fait remarquer que sa position est isolée à droite sans lui poser la question du financement.
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Re: Législatives 2024 : un tournant, la victoire ou la crise

Messagepar Dimeco63 » 02 Aoû 2024, 19:35

- Si le RN est arrivé en tête ol faut nommer Bardella alors.
- il défend un SP fort et il veut diminuer les impôts c'est fantastique ça on aurait dû y penser avant, moi je propose de réduire le déficit public en dépensant de l'argent et en diminuant les recettes.

Bref encore une tête de nœud, on se passera bien des itw de ce gland
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Re: Législatives 2024 : un tournant, la victoire ou la crise

Messagepar Lo Provençau » 02 Aoû 2024, 21:09

Je sais pas ce qu'on répondu les journalistes a Juvin mais c'est honteux de le laisser débiter des Fake news.
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Re: Législatives 2024 : un tournant, la victoire ou la crise

Messagepar fourcroy » 02 Aoû 2024, 22:28

Lo Provençau, je ne connais pas le nom de la journaliste, mais elle a été nulle. Cela posé, des interviews politiques menées intelligemment, en relevant les inepties, en posant les questions qui gênent et sans répéter trois fois les mêmes questions sans intérêt, c'est très rare.
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Re: Législatives 2024 : un tournant, la victoire ou la crise

Messagepar richardB » 09 Aoû 2024, 13:33

Perso j’en peu. Plus des discours des vieux mecs de droites donnant des leçons sur la dette.

La dette a explosé sous les gouvernements de Balladur, Juppé, Raffarin, de Villepin, Fillon, Philippe, Borne et Attal.

Sous Jospin puis sous Hollande ( pas la gauche radicale ) que les déficits ont été les plus maitrisés ces 40 dernières années.

Les fameuses baisses d’impôts c’est à chaque fois de la dette en plus mais moins d’argent pour le service public, pour les collectivités.

Les défenseurs de la valeurs du travails ne défendent que les rentes et les rentiers.
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