par Dragan » 27 Mai 2023, 10:55
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Le lourd bilan carbone de la production des batteries automobiles
AUTOMOBILE C'est un des paradoxes du verdissement : si les véhicules électriques n'émettent pas de CO2, leur production est en revanche énergivore. Un défi que la filière va devoir relever . En France, l'usage des véhicules, leur production et les carburants utilisés dégageaient 92 millions de tonnes de CO2 par an en 2019. Il faudra atteindre 55,7 millions de tonnes par an en 2030 pour que la France respecte la trajectoire de réduction des gaz à effet de serre fixée par l'Union européenne. Soit une baisse de 55 % des émissions en 2030 par rapport à son niveau de 1990.
Cette réduction passera par une hausse du volume de véhicules électriques en circulation. Aujourd'hui, leur part sur les routes reste faible : pas plus de 1,5 % des 40 millions de véhicules particuliers en circulation. L'objectif du gouvernement est d'atteindre 15 % du parc automobile en 2030. Pour y parvenir, la part des véhicules électrifiés (comprenant les hybrides et les hybrides rechargeables) parmi les ventes de véhicules neufs va devoir grimper : elle devrait passer de 38 % en 2025 (dont 25 % de purs électriques) à 70 % en 2030 (et 50 % de purs électriques). Sachant qu'au premier trimestre les voitures 100 % électriques représentaient 15 % des achats dans le neuf. Et qu'en 2035 les immatriculations de véhicules thermiques neufs seront interdites en Europe.
Mais, parallèlement, les industriels vont devoir s'atteler à la réduction de l'empreinte carbone liée à la production des véhicules électriques. Celle-ci est en effet beaucoup moins sobre que pour les véhicules thermiques. D'après une étude de Deloitte, présentée par la PFA (groupement des professionnels de la filière auto), la production d'un véhicule électrique fabriqué en Europe émettrait presque deux fois plus de CO2 que celle d'un véhicule à essence : 6 tonnes pour un thermique et 11 tonnes pour un électrique. Ce sont les cellules de batteries électriques, dont la production est énergivore, qui font grimper le bilan des véhicules électriques : elles représentent 38 % des émissions de CO2 d'un véhicule lors de la production.
Relocaliser la production
Pour les véhicules thermiques, l'équation est inverse : c'est l'usage qui pèse le plus lourd dans les émissions de gaz à effet de serre. Il représente 80 %, alors que la fabrication compte pour 20 %. Toutefois, au global, en prenant en compte tout le cycle (production et usage), le véhicule électrique reste moins émetteur de CO2 .
Parmi les « leviers de décarbonation » figure également la relocalisation en France d'usines qui bénéficieraient d'un accès à l'énergie nucléaire décarbonée. C'est un point que met en avant la PFA, qui a apporté mercredi sa copie au gouvernement avant que ce dernier ne détaille fin juin son plan d'action. « Mais en France, l'énergie est deux à trois fois plus chère qu'aux États-Unis ou en Chine, et la fin des tarifs régulés de l'électricité en 2025 crée de l'incertitude pour les investisseurs », alerte Marc Mortureux, le directeur général de la PFA. « Avec le risque de flambée des prix de l'électricité, il est compliqué de construire une trajectoire industrielle », ajoute-t-il en évoquant la nécessité de voir s'installer en France des usines de raffinage et de recyclage des batteries.
«En France, l'énergie est deux à trois fois plus chère qu'aux États-Unis ou en Chine, et la fin des tarifs régulés de l'électricité en 2025 crée de l'incertitude pour les investisseursMARC MORTUREUX, LE DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA PFA
Le Figaro
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