JPP REVIENS a écrit:fourcroy, alors au temps pour moi. Je recherche ce descriptif plus précis.
Après vérification (j'ai vraiment revu le discours avant de répondre), je suis désolé mais le passage "de 40 000 à 5 000" est le seul chiffre précis qu'il donne. Rien sur le R0 ou sur les hospitalisations, les réanimations.
Il utilise des adverbes ('significativement" "beaucoup") au lieu de chiffres précis. Il n'y a pas de réel horizon temporel non plus à part "on fera le point tous les 15 jours".
Pas besoin de faire le point "tous les 15 jours" si tu annonces un objectif clair avec un horizon temporel précis. Tu fais le point à la date prévue, tu regardes les chiffres et tu en tires les conséquences.
C'est effectivement le seul chiffre et sans doute pas le mieux choisi, puisque le nombre de cas positifs est moins significatif que ceux que tu demandes. Toutefois, je trouve que le discours de Macron était bon, clair, pédagogique et structuré et qu'il ne méritait pas, pour le coup, les foudres que tu adresses à la communication gouvernementale. Il expliquait pourquoi on faisait tout ça, la direction que l'on prenait , celles que l'on ne prenait pas et donnait des perspectives, dont une chiffrée.
On a d'ailleurs entendu d'autres politiques évoquer des seuils relatifs au R0 (plus en tête qui, mais je l'ai entendu à la radio). La crise sanitaire ne se gère pas comme du management d'entreprise. Grosso modo, le message est qu'il faut respecter le confinement pour en sortir et ça suffit. Si je suis vendeur et que mon patron m'a fixé des objectifs, je peux essayer de travailler plus tard pour les atteindre. Là, une fois que je ne fais pas l'andouille, je ne peux pas faire grand chose de plus. Pas sûr que me laver encore deux fois plus les mains et garder le masque quand je suis seul me rapproche de l'objectif.
Le message de Macron n'est pas anxiogène en soi (ce message, ce n'est pas le cas de tous, en particulier du "nous sommes en guerre"). Ce qui est anxiogène ne vient pas tant de la communication que de la situation. La proportion importante de commerçants et, encore plus, de cafetiers et restaurateurs, que menace la faillite trouve certainement la situation anxiogène au plus haut degré. Ils sont et seront victimes davantage d'une situation dont ils ne sont pas vraiment responsables que par darwinisme ; le fait d'être remplacés plus tard par d'autres, s'il peut t'aider à relativiser une situation que tu vois d'un point de vue global, ne va pas les rassurer, eux, qui en seront les victimes directes. Les gens dont le caractère est naturellement empathique, comme ceux qui sont un peu instables, peuvent aussi trouver cela anxiogène sans être directement touchés.
"La société de surconsommation, fruit d'un capitalisme dérégulé, relève d'une logique compulsionnelle dénuée de réflexion, qui croit que le maximum est l'optimum et l'addiction, la plénitude." Cynthia Fleury