JPP REVIENS a écrit:320cds a écrit:https://infodujour.fr/sante/41538-chloroquine-le-plus-grand-scandale-sanitaire-francais-du-siecle
J'ai trouvé ça intéressant. Ceux qui ont des compétences pour apporter une critique constructive de l'article, je suis preneur.
Grosso modo, cela se veut un travail en profondeur sur les études traitant de la chloro, en stade précoce.
Je laisserai Carma et Gob, s'ils le souhaitent, entrer dans le détail de toutes les études citées. Cela demande du temps d'analyse (se plonger vraiment dans le design de l'étude concernée) et une expertise médicale/méthodologique spécifique.
Mon seul commentaire sur les études en tant que tel est que la méthodologie d'une étude est déterminante et dépend d'un nombre spectaculaire de facteurs, pour être crédible et acceptable : le critère principal recherché, la population ciblée, le recul statistique, la comparaison effectuée etc. Tous ces facteurs sont susceptibles de biaiser une étude et son résultat. C'est d'ailleurs le principal reproche adressé aux "études" de Raoult.
Mais je vais juste revenir sur un point, qui m'a gêné dès le départ. Ce passage :InformationPhase précoce : zéro étude montrant l’inefficacité
Tout d’abord un petit rappel : Il y a 2 phases dans la maladie : la phase de développement du virus, avant la constitution des défenses naturelles, sur laquelle peuvent agir les virucides, en tuant ou freinant le virus, puis la phase des effets secondaires, inflammatoires, respiratoires et vasculaires, qui font la gravité de la maladie, et sur lesquelles les virucides n’ont aucun effet.
Première constatation, et non des moindres : combien d’études démontrent l’inefficacité de HCQ en phase précoce et uniquement précoce ? En France ? Zéro. Ailleurs, idem à ma connaissance. Qui peut m’en donner ? Or c’est dans cette indication que l’ATU a été demandée, sur quelle base l’ANSM a-t-elle pu se prononcer en l’absence de ces publications ?
Ce médecin mentionne le fait que Raoult a demandé une Autorisation Temporaire d'Utilisation (ATU). Que celle-ci a été refusé ALORS même qu'aucune étude ne démontre "l'inefficacité" de l'hydroxychloroquine en phase précoce. Il y a ici une inversion de la charge de la preuve qui paraît aussi dangereuse qu'étonnante sur un plan intellectuel, scientifique et surtout médical.
Pour qu'une ATU soit octroyée par les autorités, il faut :
1. Un bénéfice (l'efficacité) risque (effets secondaires) présumé favorable, au regard des données disponibles
2. Un engagement du promoteur de la molécule à déposer un dossier complet de demande d'Autorisation de Mise sur le Marché dans l'année qui suit cette ATU. Pour globalement faire entrer ce produit dans le droit commun (évaluation clinique normale, remboursement, négociation de prix etc.).
Dans le cas de l'hydroxychloroquine, en période de crise, il faudrait donc, visiblement, que l'on autorise chaque molécule pour laquelle il n'a pas été démontrée une inefficacité ?
Pour caricaturer ce raisonnement : ayant eu le COVID dernièrement, j'ai mangé des crackers sans sel et j'ai guéri en environ 9 jours. Dans la mesure où les crackers n'ont pas démontré leur inefficacité comme traitement de fond (j'ai guéri après tout), je vais demander une ATU.
Il y a dans cette période de crise certains raisonnements étonnants. Qu'un médecin, à titre individuel, tente en son âme et conscience un traitement, pour soigner un patient sévère (se dégradant) en présumant d'un bénéfice favorable n'est pas choquant, c'est même son rôle.
En revanche, les autorités n'ont pas à tout autoriser et à "normaliser" sans preuve évidente. Sur le seul lobbying (pour une fois je vais utiliser ce mot là) d'un médecin populaire soutenu par une horde de fans.
C'est lunaire...
Sans critiquer le fond qui fait ressortir l'incroyable lourdeur du système de santé, je suis vraiment subjugué qu'en cas de crise on puisse appliquer de tels schémas alors que manifestement avec une méthode peut-être empirique, on tient un système qui est efficace et sauve des vies(même peu) ...
Comme je l'ai dit, ça me fait penser à ces chirurgiens de l'urgences qui devant un blessé qui a la fémorale sectionnée, demanderaient au service de santé s'ils doivent utiliser de la colle ou du fil chirurgical avant d'opérer.
Ce système de précautions extrême est valable en temps normal mais doit s'adapter à l'urgence. Manifestement il n'y a pas eu assez de morts.
Maintenant y-a-t-il eu magouille, lobbying, prise illégale d'intérêts et je ne sais quoi d'autre autour de cette molécule, ce sera à une commission d'enquête de le déterminer si elle est mandatée, ce à quoi je ne crois pas vraiment.