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JPP REVIENS a écrit:iamaseb a écrit:Lorsque 60% des gens se déplacent aux urgences simplement pour bénéficier de soins "gratuits/remboursés", sans urgence médicale réelle, il y a un problème.
Donc tu préconises que tout soit gratuits et remboursés, ou que les urgences deviennent payant ?
A moins que tu ne pointes du doigt le comportement individuel de ces 60 % ^^
Je préconise qu'on améliore l'offre de ville (médecine générale, recours à des parcours officinaux en pharmacie pour les pathologies "bénignes" comme le rhume). Désolé de décevoir ton point de vue sans doute dégradé vis à vis de moi mais non, je ne préconise pas l'euthanasie dans une sorte de grand pogrom ultra libéral.
En fait, je te recommande de lire le reste de mon message, de revenir vers moi si certains points ne sont pas clairs.
JPP REVIENS a écrit:Dire "il faut que quelqu'un paye" est juste une vision économique réaliste. Que ce soit l'Etat, l'individu de sa poche ou les mutuelles, à la fin "quelqu'un paye".
JPP REVIENS a écrit:Je trouve ta lecture de mon post assez idéologique !
Je n'ai pas de "vision politique" du problème des dépenses de l'hôpital en France, savoir si la gestion des coûts devrait être X ou Y. Je ne faisais que décrire la réalité que je constate de mon côté de la barrière.
Pour la tarification à l'activité, lorsque l'hôpital fonctionnait sur une dotation annuelle, les soignants se retrouvaient bloqués en septembre par l'absence de ressources, l'enveloppe ayant été consommée sur les 6-8 premiers mois. Je me méfie toujours (et là c'est idéologique) de la systématisation du "je manque de ressources".
Je pense que l'hôpital manque de ressources dans la vision actuelle que nous avons de l'hôpital et du pilotage, administratif, actuel de notre système de santé.
Lorsque 60% des gens se déplacent aux urgences simplement pour bénéficier de soins "gratuits/remboursés", sans urgence médicale réelle, il y a un problème.
La désertification médicale en ville, le développement insuffisant du self-care (qu'on appelle improprement automédication), des activités de conseil du pharmacien d'officine, de la télémédecine, de l'ambulatoire, BREF, de tout ce qui pourrait dégager du temps et des ressources pour de la vraie médecine hospitalière, serait une bien meilleure réponse au besoin, selon moi, que de dégager 100 ou 200 milliards de plus.
Le pilotage et l'efficience, c'est ce que j'énonçais. Un hôpital concentré sur de la médecine de spécialité à forte valeur ajoutée et sur du traitement de l'urgence médicale.
Aujourd'hui, l'hôpital est le refuge de toutes les détresses et finit embolisé. On paye un système défaillant. Tenter de le résoudre par un plan Hôpital uniquement, c'est entretenir ce problème.
boodream a écrit:Encore une fois, la question que je me pose est très simple: pourquoi mélanger la question du sous financement du système de santé (en valeur relative, compte tenu de l'augmentation des besoins de santé) et celle de sa gestion?
Tout ce que tu expliques est très instructif. Tu as un vécu qui te donne une expertise sur le sujet. Et je pense que personne ne peut souhaiter ou avoir envie que le système de santé soit mal géré juste par dogmatisme. Ce n'et pas un sujet secondaire, il est important, et je n'ai rien à redire à ce que tu dis sur l'aspect gestion tout simplement parce que tu sais mieux que moi.
En revanche, ce que tu dis sur la question de la gestion ne répond pas à la question des moyens alloués, qui est celle que je soulevais au départ.
Le fait que l'organisation et le fonctionnement doivent être optimisés ne contredit pas le fait que de nouveaux besoins (par exemple dus au vieillissement de la population, ou à l'émergence de nouvelles pathologies liées à nos mode de vie) impliquent de nouveaux moyens. Ca ne veut pas dire que l'efficience n'est pas à rechercher. Ca ne veut pas dire que la prévention n'est pas essentielle ( c'était un des points intéressants du programme de Macron) ou que le public lui même ne doit pas changer de comportement lorsque celui ci pose problème. Mais la question de l'évolution des budgets, en valeur relative, ne peut pas être mise sous le tapis sous le prétexte que d'autres questions, elles aussi légitimes, se posent également.
boodream a écrit:JPP REVIENS, j'entends complètement la question du périmètre des dépenses publiques. Bien au delà de l’hôpital. Mais si nous devons tous êtres responsables et concrets concernant l'évaluation des dépenses publiques, il faut appliquer le même pragmatisme responsable sur la question des recettes.Et je ne parle même pas forcément de fiscalité ici. Mais le sujet devient alors politique et je ne veux pas trop polluer le topic.
Disons simplement qu'il me parait difficile d'être audible en tant que Ministre de l'Economie par exemple, quand on pointe le gras dans les dépenses publiques (ce qui est un vrai sujet) tout en décidant arbitrairement de saborder des recettes sans aucune justification autre que dogmatique, par exemple en privatisant les autoroutes, les aéroports, ou la Française des Jeux.
On peut demander l'exemplarité et la responsabilité mais ça implique de ne pas privilégier soi-même des intérêts particuliers sans aucune justification. Je pense que les personnels soignants sont les premiers à savoir ce que tu pointes. Mais se faire répéter toute la journée "ce n'est pas soutenable", et voir qu'il est possible de "soutenir" toutes sortes de cadeaux qui bradent des recettes structurelles, ça ne passe pas.
gob a écrit:JPP, du coup, toi tu aurais axé tes économies sur quels postes de dépenses ?
JPP REVIENS a écrit:iamaseb, justement, je n'ai pas compris son message sur la 1ère GM.
Mon point de vue est JUSTEMENT que c'est un très bon exemple de l'absence d'intérêt général.
La France compte entre 600 et 650 soldats fusillés pour des crimes militaires, auxquels s’ajoutent une cinquantaine de fusillés pour crimes de droit commun et autant pour espionnage, soit au total environ 740 durant le premier conflit mondial. Avant cela, il importe de préciser le sens des mots : en effet, lorsque des acteurs évoquent, aujourd’hui, les "fusillés de la Grande Guerre" dans l’espace public, c’est souvent avec une relative imprécision quant aux termes et catégories employées. Le terme de "fusillés" englobe en réalité plusieurs situations et plusieurs types de faits.
Pour la plus grande part, il s’agit de militaires condamnés par un conseil de guerre, suivant les dispositions du code de justice militaire de 1857, et qu’un peloton d’exécution a passés par les armes. Ce sont, pour l’essentiel, des soldats
du rang issus de l’infanterie. Il faut ajouter à ces fusillés d’autres personnes exécutées à la suite d’une condamnation en conseil de guerre, mais n’appartenant pas à l’armée française :
des civils français, ainsi que des civils étrangers et des militaires allemands, le plus souvent pour faits d’espionnage.
Il existe également un groupe, difficile à quantifier et à connaître avec exactitude, de militaires ayant fait l’objet d’une exécution sommaire, au front, par des officiers, généralement pour des motifs du même ordre que ceux qui
motivent les condamnations à mort en bonne et due forme. Plutôt que de "fusillés" au sens strict, il faudrait ici parler de soldats "exécutés" ou "abattus". À ce premier éclairage il faut ajouter d’autres distinctions, au sein des
soldats français fusillés :
Il importe de distinguer entre "fusillés" et "mutins". La plupart des fusillés l’ont été en 1914 et 1915, tandis que les grandes mutineries de l’armée française ont eu lieu en mai‐juin 1917. Parmi les 40.000 à 80.000 mutins (suivant des estimations récentes), une petite trentaine a été fusillée. Il existe donc des mutins parmi les fusillés, mais cela ne constitue pas l’essentiel de ce groupe. Les soldats "coloniaux" ont relevé des mêmes instances disciplinaires que les "métropolitains". Faute d’étude spécifique sur cette question, il est impossible de dire si la justice militaire a été particulièrement sévère envers eux. Leurs dossiers ne sont pas à part et nous les avons inclus dans notre analyse et
nos comptages. Il existe enfin un petit nombre de fusillés pour des crimes de droit commun commis sous l’uniforme (principalement pour assassinat), à une époque où la peine de mort existait dans la vie civile, et qu’il faut donc distinguer de tous ceux qui ont été fusillés spécifiquement pour leur conduite en tant que soldats (refus d’obéissance, abandon de poste, etc.). Il peut cependant exister des cas ambigus, entre l’insubordination militaire et le crime de droit commun, lorsqu’un soldat abat son supérieur, par exemple. Il faut pour finir rappeler que les condamnations à mort prononcées en 1914‐1918 ont été beaucoup plus nombreuses, autour de 2.500, mais qu’elles n’ont pas toutes entraîné une exécution. Des commutations de peine, suite à des recours en grâce, ont évité à des soldats, condamnés en conseil de guerre, d’être fusillés. Le sort de ces derniers a pu être très variable, et souvent difficile : envoi dans des bagnes coloniaux ou des ateliers de travaux publics, prison, retour dans des unités combattantes, etc. De plus, la justice militaire ne prononce pas, en 1914‐1918, que des peines de mort : elles représentent le châtiment extrême au sein d’une palette judiciaire et disciplinaire plus étendue.
Tu confonds avec l'armée rouge de Staline avec nombre considérable de militaires "morts d'accident" ou fusillés, ces deux catégories représentant une perte globale de plus de 550.000 hommes pour un engagement au plus fort de la guerre d'environ 6.000.000 de soldats. Les plus hautes autorités politiques et militaires soviétiques édictèrent des directives d'une dureté sans précédent vis-à-vis des combattants faits prisonniers par l'ennemi ou lui opposant une résistance jugée insuffisante. Le tristement célèbre ordre n° 270 du 16 août 1941, signé par Staline, Molotov et les cinq plus hauts commandants de l'Armée soviétique, stipulait que tout officier ou responsable politique fait prisonnier serait considéré comme un déserteur passible d'exécution immédiate. Les membres de la famille de ces "déserteurs" devaient être immédiatement arrêtés; quant aux membres de la famille des soldats faits prisonniers, ils seraient rayés de toutes les listes d'ayants droit à une aide de l'État. Une autre directive fameuse, l'ordre n° 227 du 28 juillet 1942, prévoyait l'exécution immédiate de tous les "paniqueurs et couards" et la mise en place d'unités du NKVD chargées spécialement d'empêcher tout mouvement de retraite.
Durant la seule bataille de Stalingrad, 13.500 soldats soviétiques furent exécutés pour avoir fait preuve de "couardise". Pour des responsables politiques, militaires ou policiers formés à l'école de la collectivisation, de la famine et de la "Grande Terreur", ces mesures répondaient aux exigences et aux duretés d'une époque marquée par des affrontements titanesques contre l'ennemi intérieur et extérieur, et par l'impérieuse nécessité de dresser au combat des masses indisciplinées.
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