carma a écrit:gob, non ça fait 2 ans et demi que je suis installé dans une clinique. Ça n'empêche pas d'avoir un esprit scientifique. Faire des études je trouve ça chiant. Mais ça n'empêche de les lire avec un esprit critique. En chirurgie ou c'est beaucoup plus difficile de faire une étude solide c'est d'autant plus important.
En fait, les études méthodologiques ont permis de prouver que nombre de médicaments ou de pratiques médicales oscillaient entre l'absence de bénéfice et le charlatanisme dangereux.
En cela, ces études ont fait progresser la médecine et permettent d'avoir des résultats globalement fiables et reproductibles partout. Les pratiques ont pu globalement s'harmoniser à travers le monde ( avec de terribles biais mais ce n'est pas le débat).
Néanmoins, ces études méthodologiques ne sont qu'un outil et ne peuvent apporter, dans une science inexacte comme la médecine, qu'une réponse partielle.
En effet, la statistique ne peut s'appliquer à tous les patients ou tous les cas rencontrés dans une carrière. Or, on nous demande et on nous juge actuellement par rapport à ces études, enlevant toute possibilité d'une gestion parfois particulière d'un cas donné.
C'est encore plus grave à mon sens dans une urgence ou une crise majeure comme le coronavirus. Les "hauts conseillers" se réfugient derrière ces études ( ou plutôt derrière des résultats attendus au mieux dans plusieurs semaines . Et à 1000 morts par jour, c'est long plusieurs semaines...)
Pourquoi ? par manque de courage ? parce qu'ils sont enfermés dans un système de méthodologie incomplètement inadapté dans ces circonstances ?
Quand tu fais du SMUR, tu as des protocoles validés. Mais quand tu es de nuit, au fond d'un fossé rempli d'eau, dans une voiture retournée et une famille coincée, tes protocoles volent en éclat. Parce que tu dois improviser, sauver ce qui peut l'être ...
Pour moi, cette crise est une urgence et tous les moyens doivent être tentés immédiatement. Aucun des deux médicaments proposés n'est pas parfaitement connu ( et ils ne sont pas délétères, avec une surveillance même minimale).
Et si on s'aperçoit dans le futur que cela n'a servi à rien, et bien tant pis, on aura essayé le maximum au moment de l'urgence. Pour sauver des vies.
Les études doivent évidemment se poursuivre afin de valider les PEC et les traitements dans le futur.
Mais elles ne peuvent pas être le prétexte ou l'excuse pour bloquer un traitement qui "pourrait" sauver des milliers de vies en attendant d'être terminées, relues, corrigées et enfin publiées ... après la vague épidémique.