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« Il va nous ramener en play-offs cette année » : même dans la défaite, Wembanyama impressionne à San Antonio
Trois jours après son match exceptionnel face à Phoenix, Victor Wembanyama a encore été important face à Toronto dimanche, notamment en défense (20 points, 9 rebonds, 5 contres) malgré une défaite en prolongation.
La bière coulait déjà à flot dimanche à 13h, à une heure et demie du match entre les Spurs et les Raptors. Dans les entrailles du Frost Bank Center, la queue était interminable pour acheter le nouveau maillot « City Edition » de San Antonio, floqué au nom de Victor Wembanyama. « Je l'ai regardé dominer quelques matches en France avant son arrivée. Mais je n'imaginais pas le voir refaire la même chose en NBA aussi rapidement », explique Norma, carte bleue à la main.
« Il faut qu'il mange plus de tacos pour grossir, et il sera parfait », se marre Mike, son mari, juste à côté. Dans l'esprit des fans de la franchise texane, il y a eu un avant et un après cette soirée du 2 novembre, au cours de laquelle « Wemby » a claqué 38 points sur la tête des Suns à Phoenix, pour ce qui était seulement son cinquième match dans la Ligue américaine (victoire des Spurs 132-121). De quoi marquer les esprits et s'imposer (déjà) comme le leader de sa nouvelle équipe.
« Block Party » en défense
Wembanyama est apparu tout excité à l'échauffement, courant frénétiquement autour de sa moitié de terrain avant de « checker » dans la bonne humeur chacun de ses coéquipiers. Il a commencé son sixième match en douceur avec un tir rentré sur deux tentatives lors des quatre premières minutes. Il est revenu en fin de premier quart-temps en claquant une action à 4 points avec ce shoot derrière l'arc qui a poussé le défenseur à la faute. Puis il a ajouté un dunk puissant à deux mains pour redonner l'avantage aux siens.
Les Spurs ont accéléré ensuite pour compter jusqu'à 20 points d'avance. « Wemby » a été particulièrement impressionnant en défense, s'offrant 5 contres autoritaires et dissuadant les Raptors de s'approcher trop près du cercle. « C'est un joueur efficace aux contres, intelligent, qui est encore en train d'apprendre à bien se positionner. Il doit s'adapter selon le joueur qu'il a en face de lui », expliquait son entraîneur Gregg Popovich avant la rencontre. Une leçon visiblement vite apprise par l'ancien joueur de Boulogne-Levallois, qui a limité Toronto à seulement 35 points à la mi-temps (score 54-35).
Oui mais voilà. Scottie Barnes et les Raptors sont revenus transfigurés au retour des vestiaires, grappillant petit à petit leur retard, jusqu'à égaliser à 37 secondes du terme. La décision s'est faite en prolongation où le jeune ailier américain (22 ans), meilleur marqueur du match avec 30 points, a terminé le travail sur deux lancers francs. « Wemby » a quant à lui frôlé le double double (20 points, 9 rebonds) et a ajouté 4 passes, mais il n'a pu empêcher la défaite des siens, la troisième en six matches.
« Pop dit souvent qu'un match se joue sur 48 minutes, donc tu ne peux pas te relâcher, même 5 minutes, a réagi le Français après la rencontre. Chaque soir est un nouveau challenge, je dois prouver à mon entraîneur et mes coéquipiers que je suis capable de faire le sale boulot, de donner 100%. »
Les play-off, vraiment ?
« Victor Wembanyama est-il déjà en train de changer la NBA ? » C'est la question que se posait Mike Finger, vendredi, en titre de sa tribune dans l'Express News, le journal local de San Antonio. « Personne ne semble capable de faire ce qu'il a montré jeudi », développait le journaliste, ébloui comme beaucoup de monde par ses performances exceptionnelles depuis le début de saison. Même Kevin Durant, qui l'a affronté à deux reprises la semaine dernière, n'en croyait pas ses yeux. « Je n'avais aucun moyen de le contrer quand il shootait. Soit je faisais une faute, soit j'espérais qu'il rate son tir. Il est différent, vraiment, c'est un problème. »
« Il va nous ramener en play-offs dès cette année », poursuivait Norma avant le match face à Toronto, pas d'accord avec Mike, son mari. « L'équipe est jeune, il faut qu'ils arrivent à lui donner plus souvent la balle. Je le vois finir meilleur rookie de la saison, ce sera déjà bien. » À peine remis de leurs émotions du jour, les Spurs s'envolaient déjà pour Indianapolis, où ils affronteront les Pacers dans la nuit de lundi à mardi.