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Nicolas Batum et Nando De Colo, retour gagnant
Le capitaine Nicolas Batum et le maestro des JO Nando De Colo, de retour après leur impasse sur l'Euro, ont régné mercredi soir face à la Lituanie (90-72) et ont porté les Bleus vers une belle victoire, la quatrième consécutive lors de cette préparation à la Coupe du monde.
Nando De Colo, à l'extérieur de la ligne à 3 points, semblait regarder d'un oeil distrait la tribune opposée quand le cuir a fusé de sa main gauche pour plonger dans la raquette lituanienne et trouver les mains de Moustapha Fall. La surprise a fait hésiter le pivot français avant qu'il aille déposer la balle dans le cercle. La première mi-temps touchait à sa fin et les Bleus étaient en train de construire un avantage décisif (43-33, 20e au coeur d'un 19 à 0). Les hommes de Vincent Collet le devaient en grande partie à un tandem de revenants, le maestro De Colo et leur capitaine retrouvé Nicolas Batum. « C'était le match des tauliers, souriait le sélectionneur à la sortie. Ils ont mis Johnny Hallyday à la sono à l'échauffement, ç'a dû les inspirer (rire). »
Au coeur d'un match intense, il a fallu la vista, la science de ces deux-là pour trouver les intervalles et les failles dans un réseau défensif qui s'est peu à peu délité. Les débats encore tendus (27-27, 16e), De Colo, meneur titulaire des JO de Tokyo finis argentés, frappait. Il trouvait Rudy Gobert en expédiant une autre passe aveugle vers l'intérieur, convertie en un dunk fracassant. Dans la foulée, le leader de l'Asvel dégainait et faisait mouche à 3 points en première intention.
Les grands frères
« Il a été remarquable, clutch quand on fait l'écart, il a joué avec une grande justesse, ajoute Collet. Il parle beaucoup avec les autres, pour que chacun trouve sa place. C'est un peu le grand frère qui place les uns et les autres. » « Après trois matches de remise en place, il a" step up". On s'est lâchés lui et moi », ajoutait Nicolas Batum, qui n'a pas tenu un rôle moins central dans la victoire (90-72).
Après une saison achevée prématurément avec les LA Clippers (1-4 au 1er tour des play-offs contre Phoenix), Batman avait enfilé sa cape. Il a livré une masterclass, à sa manière si unique, rendant les autres meilleurs et rayonnant sur tous les secteurs (« + /- » de +26 sur la partie). Lancé comme souvent en défense sur le meneur pour étouffer les premières velléités adverses, il a fait vivre l'enfer à Rokas Jokubaitis (0/4 à la pause, 2/10 au final), tout en posant sa main, par petites touches, sur le reste du jeu.
À la mi-temps, malgré une présence offensive discrète (4 points, 2/4), il régnait (14 d'évaluation) par ses lectures, son agressivité (6 rebonds, 3 fautes provoquées). Sur la défense de zone mise en place par les Français, il est allé chercher trois interceptions. Sur deux contres en apesanteur, dont l'un sur Tadas Sedekerskis, impossible de ne pas se rappeler l'action qui l'a fait entrer au panthéon en expédiant la France en finale des JO de Tokyo en 2021, contre la Slovénie.
Les Lituaniens n'ont jamais pu recoller
« Face à une adversité plus élevée, il était temps de passer la seconde », souriait l'intéressé. « J'ai retrouvé le joueur que j'ai bien connu (au Mans), saluait Collet. Son abattage en première mi-temps a été impressionnant, et il lui manque même des choses dans les stats. Il a eu trois minutes ou c'était l'inspecteur Gadget, il allongeait ses bras pour aller chercher les ballons. »
Et quand les Lituaniens ont vaguement recollé (50-65, 28e), il suffisait de rappeler les patrons. Batum (10 points au final) trouvait la cible à 3 points, imité vingt secondes plus tard par De Colo (13 unités, 8 passes), qui glissait dans la foulée la balle de match à Frank Ntilikina (71-50, 30e). « Cela me fout les boules qu'ils ne soient pas venus l'année dernière... », glissait Evan Fournier, ménagé (cheville), leader en leur absence à l'Eurobasket 2022 perdu en finale. Ce n'est pas le match d'hier soir qui le fera changer d'avis.
