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Le groupe italien Atlantia, gestionnaire de l'autoroute A10 dont un viaduc s'est effondré mardi à Gênes, est un acteur majeur de la gestion autoroutière et aéroportuaire, qui affiche son ambition de devenir l'« opérateur d'infrastructures de transports numéro un dans le monde ». Héritier du groupe public Autostrade SpA, privatisé en 1999, le groupe fait partie de la galaxie Benetton : la fameuse famille d'industriels italiens en est le principal actionnaire avec 30 % du capital.
Atlantia gère plus de 5 000 kilomètres d'autoroutes, notamment en Italie – avec 51 % du réseau du pays, dont l'axe Milan-Bologne-Florence-Rome-Naples, et aussi 51 % de la Société italienne du tunnel du Mont-Blanc –, ainsi qu'au Brésil, au Chili, en Inde et en Pologne.
Le groupe indique dans une brochure disponible sur son site internet avoir déjà dépensé 11,4 milliards d'euros pour l'amélioration de son réseau italien depuis 1997, sur un programme de travaux de 24,4 milliards portant sur 923 kilomètres d'autoroutes. Il y indique attendre le feu vert des autorités pour engager le contournement de Gênes.
Rachats en série
Le groupe a récemment fait affaire avec le tandem germano-espagnol Hochtief-ACS pour racheter pour 18,2 milliards d'euros son homologue espagnol Abertis, qui se présente comme le premier gestionnaire de routes à péage du monde avec plus de 8 600 kilomètres dans quinze pays. Atlantia doit détenir au final 50 % plus une action de la société commune qui possédera Abertis. En France, Abertis est actionnaire à 100 % de la Sanef, groupe concessionnaire de 22 % des autoroutes du pays (Paris-Lille, Paris-Strasbourg, Autoroutes Paris-Normandie, etc.).
En mars, Atlantia est en outre devenu le premier actionnaire de Getlink (ex-Eurotunnel), le groupe qui exploite le tunnel sous la Manche, en rachetant pour 1,06 milliard d'euros 15,49 % de son capital et 26,66 % des droits de vote.
Le groupe italien est également présent dans le secteur aérien depuis 2013 avec les deux aéroports de Fiumicino et de Ciampino à Rome (47 millions de passagers l'an dernier). En octobre 2016, il avait de plus racheté, via une société de droit italien constituée avec Électricité de France (EDF), la participation de 60 % détenue par l'État français au capital de la société Aéroports de la Côte d'Azur (Nice, Cannes-Mandelieu et Saint-Tropez, 13 millions de passagers l'an dernier).
Atlantia a dégagé en 2017 un bénéfice net de 1,17 milliard d'euros, pour un chiffre d'affaires de 5,97 milliards (des résultats en progression de respectivement 4,5 % et 8,9 % sur l'année précédente). La capitalisation du groupe, dont le titre a perdu jusqu'à plus de 10 % à la Bourse de Milan après l'effondrement du viaduc de Gênes, dépassait les 20,5 milliards d'euros lundi soir. Le titre a fini mardi en baisse de 5,39 % à 23,54 euros, dans un marché italien en repli de 0,30 %.