MassaliaLive.com

[Bibpanda]

[Rob77]

Chirac à mes yeux :
- un voleur/fraudeur dont les miches ont été sauvées par le déchet Dumas
- un voleur/fraudeur qui clamait son innocence tout en faisant un chèque de 500 000 euros de dédommagement à la mairie de Paris
- un type qui a dit non à Bush en 2003 (en comparaison Sarkozy n'a pas réussi à dire non à BHL)
- un type qui a dit "la maison brûle et nous regardons ailleurs" (une formule du genre), puis n'a rien fait. 18 ans après, ou pas loin, nous ne sommes pas loin d'en être au même point.
- le type qui a déblatéré sur le "bruit et l'odeur"
- le type qui se traînait les couilles au vent à l'Elysée
- le type qui balançait en loucedé le saucisson au salon de l'agriculture
- le type qui parlait un anglais douteux en Israël ("go back to my plane" / "this is a provocation")
- le type qui aimait le sumo et était ridicule lors de la coupe du monde
- le type qui s'est fait choper par maman alors qu'il draguait une "jeune" et s'est retrouvé la truffe humide et la mine basse
- le type qui a humilié Sarkozy ("j'ordonne et il exécute") puis s'est fait humilier en retour ("le roi fainéant")
- le type qui a conduit une politique de droite avec les voix de la "gauche"
- les essais nucléaires en Polynésie
- le type qui s'est fait élire sur la fracture sociale et a offert la sécurité sociale aux appétits de Juppé le libéral. J'avais oublié le plus important.

Bref, ça va sûrement déplaire mais tant pis, la mort de ce type m'indiffère complètement. Je suis même plutôt du genre à me dire que c'est la mort qui le prend, quand j'aurais préféré que ce fusse la justice.

Edit : je complète un peu!

[aristote2]

Cette mansuétude et cette hypocrisie envers un mec qui a piqué dans la caisse (emplois fictifs, HLM de Paris, frais de bouche quand il était maire de Paris...).
On va me rétorquer qu'il n'a jamais été condamné.
Il a fait condamné d'autres gens à sa place et a payé un gros chèque pour que Delanoë ferme sa gueule.
Il a également loupé l'opportunité de faire un vrai gouvernement de rassemblement en 2002, en dépassant les clivages droite/gauche. Et je lui en avais vraiment voulu pour ça à l'époque.

Sûrement un personnage doté d'une grande bonhommie. Mais de là à lui rendre un hommage hypocrite.
Et pour le non-engagement en Irak, je pense que vous sur-estimez son rôle et que Villepin est vraiment l'instigateur de ce renoncement à l'action militaire.

Bref, encore une mort qui m'indiffère.

[aristote2]

Chirac à mes yeux :
- un voleur/fraudeur dont les miches ont été sauvées par le déchet Dumas
- un voleur/fraudeur qui clamait son innocence tout en faisant un chèque de 500 000 euros de dédommagement à la mairie de Paris
- un type qui a dit non à Bush en 2003 (en comparaison Sarkozy n'a pas réussi à dire non à BHL)
- un type qui a dit "la maison brûle et nous regardons ailleurs" (une formule du genre), puis n'a rien fait. 18 ans après, ou pas loin, nous en sommes pas loin du même point.
- le type qui a déblatéré sur le "bruit et l'odeur"
- le type qui se traînait les couilles au vent à l'Elysée
- le type qui balançait en loucedé le saucisson au salon de l'agriculture
- le type qui parlait un anglais douteux en Israël (go back to my plane / this is a provocation)
- le type qui aimait le sumo et était ridicule lors de la coupe du monde
- le type qui s'est fait choper par maman alors qu'il draguait une "jeune" et s'est retrouvé la truffe humide et la mine basse
- le type qui a humilié Sarkozy ("j'ordonne et il exécute") puis s'est fait humilier en retour ("le roi fainéant")
- le type qui a conduit une politique de droite avec les voix de la "gauche"

Bref, ça va sûrement déplaire mais tant pis, la mort de se type m'indiffère complètement. Je suis même plutôt du genre à me dire que c'est la mort qui le prend, quand j'aurais préféré que ce fusse la justice.

Tu es plus complet que moi.

[superolive]

Rob77, aristote2, globalement envie de faire un +1 avec vous, même si je ne suis pas d'accord avec tous les point évoqués...

Chirac c'était quand même beaucoup de paroles, et peu d'actes...

[gob]

C’était un vrai homme d’état qui lui respectait la république.
La fin d’une époque ( pas forcément glorieuse d’ailleurs).

Je garderais de lui quelques belles actions à l’international, sa proximité avec les gens et que des répliques assez savoureuses :

« On greffe des reins, des bras, des cœurs mais pas de couilles. Pas assez de donneurs. »

- devant Tony Blair à l’heure de passer à table lors d’un sommet en Angleterre : » la nourriture anglaise on pense d’abord que c’est de la merde et puis on regrette ensuite que ça n’en soit pas. »

- avec la reine Elizabeth lors d’une promenade en calèche alors que le cheval venait de peter et que la reine s’excusait : «  ah, je pensais que c’était le cheval »

[peezee]

putain

[Remind]

C'est intéressant cette sympathie assez consensuelle qu'il inspire. Ca va au delà du simple effet nostalgique. Encore aujourd'hui Mitterrand est clivant, par exemple. J'ai du mal à m'imaginer peiné pour Giscard également etc.

Lui il suscite une espèce de sympathie générale. Les mauvaises langues diront que c'est parce qu'il n'a pas fait grand chose

Mais en tout cas il a plusieurs fois été à la hauteur de sa fonction, tout le monde ne pourra pas en dire autant.

Chirac c’est un personnage de roman avec un charisme incroyable, jamais lisse et dont les aspérités n’arrivent pas à gâcher sa vraie sincérité dans sa proximité avec le peuple.

Chirac c’est une humanité, une simplicité au service d’une ambition et d’une soif de conquérir insatiable. Un paradoxe.

Tout ce que Rob77 a listé est vrai, ce sont des faits. Mais au moment de lire l’Histoire il est rare de s’encombrer avec l’ideologie cache derrière les faits, on préfère raconter l’histoire.
Et l’histoire de Chirac est riche, incroyable même.

C’est à mon sens ce qui fait que la majorité a retenu le sympathique et mis de côté le négatif.

[FabMars]

C’était un vrai homme d’état qui lui respectait la république.
La fin d’une époque ( pas forcément glorieuse d’ailleurs).

Je garderais de lui quelques belles actions à l’international, sa proximité avec les gens et que des répliques assez savoureuses :

« On greffe des reins, des bras, des cœurs mais pas de couilles. Pas assez de donneurs. »

- devant Tony Blair à l’heure de passer à table lors d’un sommet en Angleterre : » la nourriture anglaise on pense d’abord que c’est de la merde et puis on regrette ensuite que ça n’en soit pas. »

- avec la reine Elizabeth lors d’une promenade en calèche alors que le cheval venait de peter et que la reine s’excusait : «  ah, je pensais que c’était le cheval »

« Mais qu'est-ce qu'elle me veut de plus cette mégère ? Mes couilles sur un plateau ? » est une phrase prononcée par Jacques Chirac à propos de Margaret Thatcher.

[boodream]

Le titre de la Une de La Croix est parfait.

Spoiler: montrer

Mais j'adore vraiment celle de Libé

Spoiler: montrer

[Rob77]

C'est intéressant cette sympathie assez consensuelle qu'il inspire. Ca va au delà du simple effet nostalgique. Encore aujourd'hui Mitterrand est clivant, par exemple. J'ai du mal à m'imaginer peiné pour Giscard également etc.

Lui il suscite une espèce de sympathie générale. Les mauvaises langues diront que c'est parce qu'il n'a pas fait grand chose

Mais en tout cas il a plusieurs fois été à la hauteur de sa fonction, tout le monde ne pourra pas en dire autant.

Chirac c’est un personnage de roman avec un charisme incroyable, jamais lisse et dont les aspérités n’arrivent pas à gâcher sa vraie sincérité dans sa proximité avec le peuple.

Chirac c’est une humanité, une simplicité au service d’une ambition et d’une soif de conquérir insatiable. Un paradoxe.

Tout ce que Rob77 a listé est vrai, ce sont des faits. Mais au moment de lire l’Histoire il est rare de s’encombrer avec l’ideologie cache derrière les faits, on préfère raconter l’histoire.
Et l’histoire de Chirac est riche, incroyable même.

C’est à mon sens ce qui fait que la majorité a retenu le sympathique et mis de côté le négatif.

Je ne suis pas d'accord.

C'est les tenants de l'idéologie dominantes qui essaient de dépolitiser l'oeuvre de ce politicard, pour la réduire à celle d'un homme réputé proche du peuple parce qu'il aimait la bonne bouffe, la bière et les nibards. Suffit de regarder l'une des trois chaines de merde hier soir pour s'en convaincre.

Le plus vindicatif sur son oeuvre était Barbier, qui lui reprochait de ne pas avoir réformé le pays et de s'être couché devant la rue en 1995 et en 2006. Pire, son inaction aurait même été la cause lointaine du déclenchement du mouvement des GJ pour l'expert de tout qui ne sait rien.

Pour les autres, ce fut une litanie d'anecdotes à la con sur son amour de la charcuterie (on a même été interroger son ancien chef cuisto, la larme à l'oeil), des bières (on a raconté que Sardou lui en passait sous la table pour qu'il ne se fasse pas tricard par maman), de Moscovici qui le trouvait sympa et en faisant des imitations de lui au grand dam de Jospin.

A-t-on essayé ne serait-ce que de prendre en considération le témoignage des victimes des essais nucléaires en Polynésie ? Non. Pourquoi ? Poser la question, c'est déjà y répondre.

Qui dépolitise l'oeuvre ? Qui cache l'idéologie derrière des faits divers faisant diversion ? Pas moi.
De tout le reste (ce dont j'ai parlé et ce que j'ai oublié), il n'a pas été question et il ne sera médiatiquement pas question ou alors dans un ratio d'un reportage critique (ce qui devrait être la fonction première d'un.e journaliste) pour 100 hagiographiques. On a même décrété un jour de deuil national. Un tas de pauvres gens (forme de paternalisme de ma part) en réalité riches de pognon en viennent à faire la queue pour écrire dans un cahier hommage situé à l'Elysée. Si j'avais été l'un d'eux, mon message eut été le suivant : "Mort avant que la justice ne le cueille. Ni pardon ni oubli".

Voilà comment on transforme l'action minable d'un politicard plein d'ambition, en oeuvre populaire d'un "grand homme d'Etat proche du peuple et ayant fait honneur à sa fonction". On rappellera quand même que le grand homme en question a failli être mis en examen durant son mandat, ce qui n'est pas fréquent.

Il faudra sûrement le travail d'un.e historien.ne sur la "Contre-histoire" de Chirac pour qu'on n'oublie pas les tonnes de merdes collées à son cul. Et encore, le bouquin aura probablement une édition limitée et minable face à un livre lèche bouliches de l'un.e de ses ami.e.s.

[Gastibelza]

Un élément important me semble à souligner dans le bilan politique de Chirac, c'est le fait d'avoir appuyer sa carrière politique sur un enracinement local corrézien et sur le syndicat agricole dominant : la FNSEA. Les passerelles entre ce syndicat et le RPR ont été très nombreuses. Or, la FNSEA, c'est pendant des années la défense d'un modèle ultra-productiviste reposant sur l'utilisation massive d'intrants du type engrais et pesticides qui auront flingué pour des décennies les sols, les eaux (rivières, étangs) et la santé de tous à commencer par celle des agriculteurs.

Quelque part, Chirac aura inauguré cette tradition française qui consiste à faire de grandes déclarations sur l'environnement à l'international quand dans le même temps on cajole les lobbys pollueurs au plan national parce que, vous comprenez, la croissance. C'était "notre maison brûle et nous regardons ailleurs" pour Chichi, c'est "make our planet great again" pour Macron.

Par contre, il y a une chose qu'il faut mettre à son crédit, c'est son discours de juillet 95 au Vél d'Hiv. C'est la première fois qu'un chef d'Etat français reconnaît la responsabilité de la France dans la déportation des Juifs. Jusqu'alors, par hypocrisie, on faisait porter la responsabilité sur Vichy dont on estimait que ce n'était pas vraiment la France ou plutôt que c'était une France légale mais pas légitime, que la vraie France était à Londres ou à Alger. C'était courageux de la part de Chirac de dire enfin, que la France, c'était autant Pétain que De Gaulle ou J. Moulin. On ne gagne rien à considérer son pays uniquement par le prisme de ses heures glorieuses parce que les traces de sang, on peut les cacher mais pas les faire disparaître.

[Cecco]

D'accord avec toutes les critiques sauf pour celle sur le fait qu'il n'ait pas gouverné avec la gauche après 2002.

En ayant assumé de voter contre Le Pen, il faut assumer aussi de voter pour un mec du RPR.

[Gastibelza]

Cecco, en effet, on ne peut pas lui reprocher de ne pas avoir gouverné avec la gauche en 2002 bien qu'un peu d'ouverture sur des ministères mineurs auraient quand même permis de montrer qu'il a pris la mesure de cette situation exceptionnelle. J'ai du mal à avaler en revanche le fait que le score de 82 % ait pu être balancé régulièrement à la tronche de l'opposition comme s'il s'agissait de votes d'adhésion.

[Cecco]

C'est Chirac quoi. Il avait passé 40 ans à trahir tout le monde, il allait pas changer en 2002.

[Rob77]

Un élément important me semble à souligner dans le bilan politique de Chirac, c'est le fait d'avoir appuyer sa carrière politique sur un enracinement local corrézien et sur le syndicat agricole dominant : la FNSEA. Les passerelles entre ce syndicat et le RPR ont été très nombreuses. Or, la FNSEA, c'est pendant des années la défense d'un modèle ultra-productiviste reposant sur l'utilisation massive d'intrants du type engrais et pesticides qui auront flingué pour des décennies les sols, les eaux (rivières, étangs) et la santé de tous à commencer par celle des agriculteurs.

Quelque part, Chirac aura inauguré cette tradition française qui consiste à faire de grandes déclarations sur l'environnement à l'international quand dans le même temps on cajole les lobbys pollueurs au plan national parce que, vous comprenez, la croissance. C'était "notre maison brûle et nous regardons ailleurs" pour Chichi, c'est "make our planet great again" pour Macron.

Par contre, il y a une chose qu'il faut mettre à son crédit, c'est son discours de juillet 95 au Vél d'Hiv. C'est la première fois qu'un chef d'Etat français reconnaît la responsabilité de la France dans la déportation des Juifs. Jusqu'alors, par hypocrisie, on faisait porter la responsabilité sur Vichy dont on estimait que ce n'était pas vraiment la France ou plutôt que c'était une France légale mais pas légitime, que la vraie France était à Londres ou à Alger. C'était courageux de la part de Chirac de dire enfin, que la France, c'était autant Pétain que De Gaulle ou J. Moulin. On ne gagne rien à considérer son pays uniquement par le prisme de ses heures glorieuses parce que les traces de sang, on peut les cacher mais pas les faire disparaître.

+1
Pas un détail.

[Pearl]

C'est Chirac quoi. Il avait passé 40 ans à trahir tout le monde, il allait pas changer en 2002.

Je n'ai pas souvenir qu'il ait promis de prendre des ministres de gauche avant l'élection, à partir de là je ne vois pas en quoi il a trahi qui que ce soit.
Il a certainement trahi pas mal d'autres politiques pour en arriver où il est arrivé, mais je ne suis pas sûr qu'il ait de manière flagrante promis des choses à ses électeurs (je ne sais pas, par exemple "mon ennemi c'est la finance") et fait complètement autre chose ensuite. Il y a eu évidemment de grands renoncements suite à des grèves/manifs, en 1995 et 2006 notamment, qui ont pu le conduire à réformer moins que prévu.

Sarko lui a voulu faire "l'ouverture". Je ne pense pas que ça l'ait rendu ne serait-ce que 1% plus populaire chez les gens de gauche (si Rob devait faire son bilan à sa mort, pas sûr qu'il pense à mentionner ça), et de surcroît les politiques de gauche qui ont accepté de rejoindre son gouvernement (Kouchner...) ont été considérés comme des traitres opportunistes par les autres politiques et électeurs de gauche.
Si c'était à refaire, pas sûr qu'il le referait.

[gob]

Rob, tu as, comme toujours, politisé ton post sur chirac.
Il a fait beaucoup d'erreurs dans sa vie, mais probablement pas plus que toi.
Elle sont simplement plus visibles car médiatiques.

De là à ne retenir que ça...

Du coup, quel homme politique ou d'état est parfait selon toi ?
juste pour essayer de comprendre.

[Delio]

Ouais enfin y’a un gap entre des erreurs du style spolier de l’argent public au travers d’un systeme d’emploi fictifs mafieux, et les erreurs que le quidam peut faire au quotidien

Je dis ça alors que pourtant, je ne retiens aujourd’hui que les bons points de Chirac, que j’appréciais au demeurant.

[Rob77]

Rob, tu as, comme toujours, politisé ton post sur chirac.
Il a fait beaucoup d'erreurs dans sa vie, mais probablement pas plus que toi.
Elle sont simplement plus visibles car médiatiques.

De là à ne retenir que ça...

Du coup, quel homme politique ou d'état est parfait selon toi ?
juste pour essayer de comprendre.

1- Je n'ai pas volé le contribuable.
2- Je n'ai pas de sang sur les mains.
3- Je n'ai jamais aspiré à prendre le pouvoir.
4- J'ai essayé d'être exhaustif dans ma liste qui contient également du positif.
5- Vous dépolitisez son oeuvre à la tête du pays, en ne retenant que l'anecdotique. Pas moi.