Alors que la semaine dernière, nous sortions un article avec en exclusivité l'interview d'une victime frappée au hasard d'une soirée par des membres du Bastion, et que grâce à vous, l'information est devenue nationale en quelques heures, nous attendions le soutien de confrères des médias locaux. Peine perdue. Ils n'ont jamais contacté la victime...
" Ils t'ont appelé?" est la question que l'on a posée pendant les jours d'hospitalisation d'Anthony. La réponse revenait comme un refrain par la négative.
Pire, alors qu'Anthony est hospitalisé pour une fracture de la mâchoire, et aura à vie, des plaques de métal après avoir été "fracassé" par l'un des leaders du bastion social, lors d'une soirée dans un bar, sans aucune explication apparente (voir notre article :http://www.mediacoop.fr/rubrique/reportages/nouvelle-victime-du-bastion-... ). Alors que des témoins nous ont appelés, écrit leurs témoignages. Alors que des militants nous ont raconté dans leur ville de La Roche-Sur-Yon ou Nantes la jeunesse de certains fascistes violents désormais domiciliés à Clermont-Ferrand. Alors que nous sommes tous unis pour lutter contre l'arrivée du fascisme dans notre ville. France 3 et La montagne leur ont même donné la parole.
Pas aux militants, citoyens, élus, associations, victimes. Non, les médias locaux ont donné la parole aux fascistes eux-mêmes.
Alors que la veille, Ils envoyaient pour la deuxième fois en 48 heures, une victime à l'hôpital,(une première victime a lui eu le nez cassé le mercredi soir, veille de la manifestation du 12 juillet qui réunissait plus de mille personnes) , lors de l'inauguratuon de leur local, voilà la bande du Bastion Social expliquer à France 3 "qu'ils allaient faire..du social, et qu'ils allaient même faire des collectes pour les SDF..." (leurs collectes sont dédiées aux SDF blancs!)
https://france3-regions.francetvinfo.fr ... -de-dome...
La montagne dans son article racontant l'inauguration en grande pompe du local, (130 policiers ont surveillé la soirée afin qu'aucun incident ne soit déclaré) a même écrit " qualifiés d'extrême-droite par certains".
https://www.lamontagne.fr/clermont-ferr ... ome/2018...
Doit-on donc rappeler aux journalistes de La Montagne (espérons qu'il s'agisse d'un stagiaire estival!) que le Bastion Social émane directement du GUD, et n'est donc pas qualifié par certains "de groupuscule d'extrême-droite" mais est bel et bien un groupuscule d'extrême-droite. D'ailleurs dans l'article lui-même, l'un des responsables le dit sans concession et est repris tel quel par le ou la journaliste, sans une remise en cause des idées racistes de son interlocuteur: "On collecte de la nourriture et on la redistribue aux Français en grande précarité. L’Etat apporte sa préférence aux étrangers et les associations aux clandestins. »
Pour ces médias qui se disent défendre l'objectivité, ce qui à leurs yeux leur donnent le droit sous cette condition de donner la parole à tous, comment peuvent-ils justifier ne pas avoir donné la parole aux victimes? Comme s'ils avaient choisi leur camp...
Et bien de la même façon, nous avons choisi le nôtre, celui de la vie, de l'amour, de la subjectivité, de l'engagement...
Sauf que nous, nous avons toujours dit que l'objectivité journalistique n'existe pas, que nous, nous ne mentons pas, nous ne faisons pas semblant de ne pas prendre parti. Que nous avons très vite rejoint le comité de lutte contre les extrêmes-droites.
Pour nous, le travail des médias locaux est un travail malhonnête, qui tend à ne donner qu'une seule version des faits en occultant les victimes et les incidents. Un travail qui ne retrace pas la vérité; qui ne mène aucune enquête, qui n'a même pas étudié l'histoire de ce groupuscule ni sa dangerosité.
Autre preuve, les commentaires racistes écrits par les "trolls" sont laissés sur les pages facebook des médias, tendant à démocratiser un langage haineux.
C'est ainsi que France 3 et consorts alimentent les raisons d'exister de ce groupuscule. C'est ainsi que, forts de leur position de médias de pouvoir, ils deviennent alors complices...
Anthony, quant à lui, est sorti de l'hôpital et a porté plainte après un passage en victimologie. Il est suivi et conseillé par un avocat et ne lâchera pas l'affaire.
Nous? malgré le manque de solidarité de nos confrères locaux face aux menaces et aux pressions que nous subissons, nous resterons dans la résistance. Nous avons nous aussi déposé plainte pour avoir reçu des saluts fascistes, menaces et autres signes d'apologie de crimes de guerre sur notre site.
Mediacoop
PS: Mediapart, média national, a quant à lui repris l'information...