iamaseb a écrit:Le point de départ c'était la limitation de vitesse à 80 km heure. Le reste, et toute le reste, sont des sujets déjà connus, toujours d'actualités, souvent contradictoires, légitimes pour les uns, non légitimes pour les autres.
Pour ma part, je préfère en effet une meilleur répartition de la richesse que de pouvoir rouler à 90 km heure sur la route. Mais chacun son avis.
Le point de départ c'était le pouvoir d'achat, avec la mesure de trop : les taxes sur le carburant. Le mouvement est parti de là, s'est renforcé et développé autour de la thématique du pouvoir d'achat, totalement légitime à l'époque (hausse du SMIC, gèle des taxes, baisse de la fiscalité générale, notamment sur les retraites etc.).
Une meilleure répartition de la richesse, c'est permettre à chacun de gagner dignement ou mieux sa vie. Permettre à ceux qui travaillent de mieux vivre de leur travail, que le revenu obtenu leur permette de mener une vie décente et épanouissante (même si l'argent ne fait pas tout, bien entendu).
Aujourd'hui, cette "meilleure répartition" ne me paraît pas cibler une élévation du niveau de vie des plus pauvres mais bien une diminution du train de vie des autres.
Alors on parle des "ultra riches" que l'on cible avec l'ISF. Sauf que l'ISF est tout sauf un impôt favorisant la redistribution. C'est un impôt supplémentaire sur le capital, assez marginal en termes de revenus collectés.
L'acharnement sur l'ISF illustre ce que j'exposais avant : on veut des impôts symboliques qui s'attaquent au capital, à ces "ultra riches" qui "nous volent tout".
Dans le même temps, je n'entends pas ou plus de remarques sur la TVA, sur l'impôt sur le revenu et son assiette de calcul, même les taxes sur le carburant sont passées à la trappe malgré la hausse du prix à la pompe.
C'est ce qui me fait dire que le mouvement GJ est aujourd'hui dévoyé, irrationnel voire haineux. On veut "faire mal" aux riches, au capital, on ne se bat plus aller mieux, on se bat pour que tout le monde aille aussi mal.
Il y aura toujours des riches et des pauvres, avec au milieu des classes moyennes. L'idéal de société, c'est que chaque "classe" (ça y est je deviens marxiste) aille bien ou mieux. La recette miracle consistant à taper sur les riches par la création ou le renforcement de la fiscalité ne fera JAMAIS aller mieux les plus démunis.
Pourquoi, lorsque les finances publiques vont mal, quelles sont les solutions pour nos Gouvernements :
1: Diminution des dépenses de l'Etat, qui passe trop souvent par la diminution du nombre de fonctionnaires. Grosse problématique : on met des milliers de gens dans la rue, protégés par un statut, qui bloquent le pays et paralysent la réforme, tout en affaiblissant (au moins dans les esprits) la qualité et l'accessibilité des services publics. On fait donc une "réformette" : non renouvellement des fonctionnaires partant à la retraite. On abaisse donc le nombre d'agents de service public, sans forcément cibler les postes prioritaires ou mener un véritable audit (RGPP) des services nécessitant un investissement et, a contrario, ceux n'ayant pas forcément besoin d'une armée de fonctionnaires.
Dans l'idéal, je serais pleinement favorable à une concentration de l'Etat sur ses missions clés non substituables par d'autres agents : Justice, police, armée, santé, éducation. Un audit annuel des dépenses/investissements nécessaires, adaptés à la croissance du PIB (recettes) et aux évolutions de notre société.
Si je prends l'exemple de la santé : je pense que nous avons davantage besoin de fonctionnaires à l'hôpital que d'avoir 4 agences d'évaluation, de fixation du prix et de contrôle du médicament et des dispositifs médicaux, cumulant 3 000 fonctionnaires administratifs à Paris.
Ce parti pris n'est jamais fait.
2: Augmentation de l'imposition, de manière drastique, sur les revenus de rentes issues du capital et sur les très hauts revenus. Effet pervers : délocalisation des placements financiers vers d'autres marchés plus attractifs, diminution de l'investissement, perte de revenus pour les actionnaires de grandes sociétés = perte de compétitivité des grandes sociétés françaises = réflexion sur un transfert de siège social.
Potentielle hausse du chômage, diminution du capital bancaire disponible (fonds disponibles pour les emprunts), renforcement des taux d'intérêts, aversion au risque et à l'investissement.
3 : Création de nouvelles taxes / augmentation des impôts et/ou taxes pesant sur l'intégralité de la population = la TVA ou les taxes sur les carburants. Des taxes rendues moins visibles car agglomérées aux prix de ventes des biens de consommations concernées = grogne ponctuelle de la population qui oublie assez vite les anciens prix en magasin et qui, de toute façon, continuera à consommer (on ne peut pas faire grève de l'ensemble des biens de consommation).
En réclamant davantage de taxes sur les plus riches, on se trompe de combat.