Modérateur: Modérateurs
Petit topo de retour de "manifestation" parisienne.
J'ai passé deux heures sur les Champs, entre 15h30 et 17h30 environ. Ce que je vais vous dire est ce que je pense, et c'était impensable que je puisse le penser il n'y a ne serait-ce qu'un an. Cela vous choquera sûrement, tant pis, c'est sincère.
En voyant le Fouquets bruler, j'ai rigolé et pris un immense pied. Je n'ai rien cassé, rien volé (d'ailleurs je trouvais plus sain de brûler ces marchandises de merde) et rien balancé aux flics.
La fin de manifestation fut tendue, j'ai crains de me faire de nouveau matraquer, mais rien (et tant mieux). Je vous passe les péripéties.
Après avoir été nassés et gazés, bloqués (des vieux et des vieilles également), on s'est réfugié contre un mur en attendant qu'on nous dise par où sortir. Nous étions entassés, face à la bac et les CRS. Je suis de nouveau allé au "contact". J'ai posé plusieurs fois une question en parcourant les regards des bleus : "Vous n'avez pas mal à l'âme ?". Un type de la bac m'a regardé, j'ai soutenu son regard une bonne quinzaine de secondes.
Il a baissé son cache visage, et on a parlé. Et ça m'a soulagé.
Je lui ai parlé de nos salaires, probablement équivalents, du saccage à venir de nos retraites. Je lui ai parlé de l'utilisation que des raclures faisaient de lui et des siens. Il m'a parlé de casseurs à l'intérieur des gilets jaunes, je lui ai dis calmement que je n'avais rien cassé, mais que voir le fouquets brûler, j'applaudissais. Nos deux salaires réunis ne nous permettaient pas de s'y réunir une soirée (enfin j'imagine), que ceux qui y allaient détenaient le vrai pouvoir (il n'est pas à l'Elysée) et nous méprisaient. Il m'a expliqué qu'il n'était pas d'accord et que beaucoup de petits commerces avaient été saccagés. Je l'ai reconnu. Mais sur les Champs, il n'y avait pas de petits commerces. Il m'a dit être là pour protéger les biens et les personnes. Je lui ai dit les personnes. Les biens on s'en fout. Quand l'un des siens brûle c'est dramatique, quand l'un des miens perd un oeil, c'est dramatique. Je lui ai dit que le vrai chant ce n'était pas "tout le monde déteste la police", mais "la police avec nous". On a fini la discussion par un bon courage pour la suite. Ils nous ont laissé nous en aller dix minutes plus tard.
J'avais besoin de renouer un contact humain avec un bleu, et j'ai pu le faire.
Gastibelza a écrit: Et il y a G. Tabard, rédac' chef du Figaro
Pearl a écrit:Petit topo de retour de "manifestation" parisienne.
J'ai passé deux heures sur les Champs, entre 15h30 et 17h30 environ. Ce que je vais vous dire est ce que je pense, et c'était impensable que je puisse le penser il n'y a ne serait-ce qu'un an. Cela vous choquera sûrement, tant pis, c'est sincère.
En voyant le Fouquets bruler, j'ai rigolé et pris un immense pied. Je n'ai rien cassé, rien volé (d'ailleurs je trouvais plus sain de brûler ces marchandises de merde) et rien balancé aux flics.
La fin de manifestation fut tendue, j'ai crains de me faire de nouveau matraquer, mais rien (et tant mieux). Je vous passe les péripéties.
Après avoir été nassés et gazés, bloqués (des vieux et des vieilles également), on s'est réfugié contre un mur en attendant qu'on nous dise par où sortir. Nous étions entassés, face à la bac et les CRS. Je suis de nouveau allé au "contact". J'ai posé plusieurs fois une question en parcourant les regards des bleus : "Vous n'avez pas mal à l'âme ?". Un type de la bac m'a regardé, j'ai soutenu son regard une bonne quinzaine de secondes.
Il a baissé son cache visage, et on a parlé. Et ça m'a soulagé.
Je lui ai parlé de nos salaires, probablement équivalents, du saccage à venir de nos retraites. Je lui ai parlé de l'utilisation que des raclures faisaient de lui et des siens. Il m'a parlé de casseurs à l'intérieur des gilets jaunes, je lui ai dis calmement que je n'avais rien cassé, mais que voir le fouquets brûler, j'applaudissais. Nos deux salaires réunis ne nous permettaient pas de s'y réunir une soirée (enfin j'imagine), que ceux qui y allaient détenaient le vrai pouvoir (il n'est pas à l'Elysée) et nous méprisaient. Il m'a expliqué qu'il n'était pas d'accord et que beaucoup de petits commerces avaient été saccagés. Je l'ai reconnu. Mais sur les Champs, il n'y avait pas de petits commerces. Il m'a dit être là pour protéger les biens et les personnes. Je lui ai dit les personnes. Les biens on s'en fout. Quand l'un des siens brûle c'est dramatique, quand l'un des miens perd un oeil, c'est dramatique. Je lui ai dit que le vrai chant ce n'était pas "tout le monde déteste la police", mais "la police avec nous". On a fini la discussion par un bon courage pour la suite. Ils nous ont laissé nous en aller dix minutes plus tard.
J'avais besoin de renouer un contact humain avec un bleu, et j'ai pu le faire.
Alerte 2nd degré (je préfère prévenir parce que bon...)
Au lieu d'imaginer, regarde le menu. 33€ le tartare de boeuf, contre on va dire 18-20€ dans une brasserie lambda. Allez arrête d'être frustré, sors tes 15 balles et toi aussi vis ta vie de milliardaire pendant 1h.
Ceux qui détiennent le pouvoir (et qui ont du goût), quand ils sont dans le quartier, ils ne vont pas dans cette brasserie de beaufs, ils font moins de 100m et vont manger au Cinq, dans l'hôtel de chez George du même numéro.
http://www.restaurant-lecinq.com/menus/la-carte-du-cinq/
Ah là là ces prolos il faut tout leur apprendre, ils ne savent même pas ce qu'ils doivent brûler.
Cela dit en tant que défenseur du bon goût et de la gastronomie (même si je n'ai jamais mangé au Cinq), à choisir je préfère qu'ils aient brûlé le Fouquet's!
Plus sérieusement si comme superolive je peux comprendre ton engagement, je ne peux cautionner la casse gratuite, et donc je condamne bien évidemment que tu aies pu te réjouir qu'ils aient brûlé le Fouquet's. Il y a des serveurs qui bossent dedans et qui n'ont rien volé à personne, et potentiellement des gens qui habitent au dessus. C'est inadmissible, rien d'autre à dire.
Comme tu sembles t'en rendre un peu compte par toi-même d'ailleurs, je pense que tu es sur une pente dangereuse, on ne peut déjà plus complètement te dissocier des agissements des black blocs puisque tu te réjouis de leurs actes, même si tu n'en es pas personnellement l'auteur. Comme me disait une maitresse d'école, "le voleur ou celui qui tient le sac...". Il ne t'échappera pas que le mouvement s'est nettement radicalisé et que ceux qui continuent d'y aller appartiennent maintenant grandement à cette catégorie, tout du moins sur les Champs. Le fait que tu continues d'y aller devrait te conduire à te demander si maintenant tu n'en fais pas partie aussi.
Penses-tu sincèrement qu'à ce stade il y a encore quelque chose à gagner sachant que Macron a déjà lâché 10 milliards en décembre? Pour moi la réponse est non.
Le mouvement va pourrir, et samedi prochain il risque d'y avoir une réponse très claire des forces de l'ordre.
Je ne peux que te conseiller de prendre un peu de recul.
Ou comme le disait peut-être plus habilement gob quelques pages auparavant, "pense à ta famille".
En toute amitié .
Je ne rentrerai pas plus dans le débat, comme tu as pu le remarquer je ne participais plus à ce topic depuis longtemps.
Dragan a écrit:Rob sois responsable et n’y va pas samedi prochain vu ce qui s’annonce (cf topic politique).
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