iamaseb a écrit:JojoLaSaucisse a écrit:
L’idéologie véhiculée dans les écoles est clairement gauchiste pourtant, je trouve. Tout le paradoxe est là.
Sur le plan de l'économie, pas vraiment.
Votre livre dénonce l'absence de pluralisme, mais pointe aussi le problème lié à l'enseignement de l'économie. Chercherait-on en France à endoctriner les jeunes étudiants?
A.O. Parmi les 209 professeurs d'économie recrutés à la faculté entre 2000 et 2011, seuls 22 (10,5%) sont hétérodoxes, c'est-à-dire marxistes, keynésiens et institutionnalistes. Et cette tendance va en s'amplifiant: sur les six dernières années, la proportion des "hérétiques" tombe à 5%! Des économistes de renom, comme Michel Aglietta et Robert Boyer, figures de la théorie de la régulation, ne pourraient pas devenir professeurs aujourd'hui. Les critères de sélection choisis par le courant dominant étouffent toute forme d'alternative académique: il est exigé de publier dans des revues qui n'acceptent que des articles conformes au mainstream. La science économique devient autiste et autoréférentielle. La preuve, quand les "exclus" ont demandé au ministère de l'Enseignement supérieur d'ouvrir une section universitaire pour accueillir des approches économiques davantage tournées vers les sciences sociales, certains orthodoxes ont hurlé à l'amateurisme, au gauchisme, au relativisme, et ils ont eu gain de cause.
https://www.google.com/amp/s/lexpansion ... 4.amp.html
A la fac, j'ai eu un néo classique libre échangiste, une monétariste et un chantre de la théorie des cycles. Les autres présentaient plutôt de manière agnostique les courants, même si Keynes et les néo keynésiens étaient très développés (Marx était enseigné mais rapidos).
L'opinion que je me suis forgé est que l'économie n'est pas une science dure, qu'aucun modèle proposé n'est complet et surtout que les comportements individuels, de groupes (plus ou moins grands, plus ou moins trans-nation) font que l'application d'un modèle dans un espace donné sera parasité / contrarié par les modèles appliqués à côté, avec lesquels il y a des interactions, voir même en son sein, à moins d'être dans une secte.
A part quelques règles techniques genre relations entre inflation/taux d'intérêt/masse monétaire/investissements/force d'une monnaie (taux de chane), et encore il y a redire, je ne suis pas convaincu par l'efficacité des sciences économiques dans le monde complexe actuelle.
On est, quelque soit le camp, principalement dans du dogmatisme ou dans la conviction, plus que dans la démarche scientifique.
Ils font les beaux sur les plateaux, pendant et après les crises. Mais c'est intéressant de regarder ce qu'ils disent pendant (on les voit souvent dans C dans l'air par exemple). Un an après, il faut re-regarder, on voit une constante. C'est plus faux que vrai
