Cecco a écrit:Rob77 a écrit:Peu importe le président, peu importe l'étendue de sa majorité à l'AN, je crois qu'il est désormais impossible de susciter l'adhésion majoritaire à la politique menée.
Ah mais là, on est sur un point de fractionnement des opinions et de division des partis dominants mais ce n'est ni une question de Macron,
ni une question de Ve République.
Je ne vois pas en quoi des gouvernements de coalition seraient moins légitimes qu'un mec élu à 55% par exemple. On n'est pas obligé d'avoir un consensus à 65% pour avoir de la légitimité à gouverner, c'est pour ça que cet argument de petit score pour Macron me semble abusif, surtout qu'il a atteint pour telle ou telle raison la majorité au second tour.
Sur ton argument du vote de rejet envers Le Pen, c'est vrai et c'est quelque chose qu'il aurait dû mieux considérer.
La partie du message que tu isoles est liée au fait que la représentation nationale à l'assemblée, ne représente justement pas le poids des idées exprimées (via la participation ou l'abstention). Les marcheurs ont seuls, la majorité absolue, sont-ils majoritaires au niveau des citoyens ?
La réponse était non au soir du premier tour de l'élection présidentielle, elle était non au soir du second tour des législatives, et elle ne peut être qu'encore non aujourd'hui, qui plus est après une gouvernance de 2 ans. Le problème dépasse le seul Macron.
Je crois au contraire qu'une bonne partie du problème vient justement des institutions. La Vème a fonctionné en prenant appui sur des partis forts et une structuration binaire du champ politique "droite/gauche", au dessus duquel devait se placer le président. Aujourd'hui, le président est le chef réel de la majorité à l'assemblée, et c'est fort se cette majorité, qu'il gouverne. L'inversion du calendrier a même transformé l'assemblée en chambre d'enregistrement de ses désirs.
Dès lors que le clivage gauche/droite est devenu artificiel (alignement minimum du PS et de l'UMP au libéralisme -> pas pour rien qu'on retrouve une bonne partie des anciens de ces deux partis chez En marche), que Macron a fait exploser cette structuration, on ne peut plus gouverner en faisant comme avant. La meilleure preuve étant qu'aujourd'hui, le président qui dispose pourtant de tous les leviers institutionnels pour dérouler la politique de son choix, en est pourtant empêché par le surgissement du mouvement social et des sondages d'opinion plus que défavorables.
Comme plus personne ne peut décemment se revendiquer majoritaire, je pense qu'il est temps de changer les institutions, qui deviennent dès lors inadaptées. On ne peut pas faire comme si la Vème fonctionnait convenablement, je ne vois pas comment on pourrait le prétendre.
Après, coalition ou pas, proportionnel ou pas, RIC ou pas, tirage au sort ou pas... C'est une autre question, qui est celle de ce que l'on propose pour retisser un lien entre les gouvernants et les gouvernés. Chacun son opinion.
Pour ma part il faudrait :
- combiner démocratie représentative et participative
- un régime parlementaire
- une proportionnelle qui se rapproche de l'intégrale forçant les partis politiques à un minimum de bon sens (réfléchir à des programmes de coalition, éviter les fausses oppositions...) et permettant une meilleure prise en compte des votes citoyens
- un nombre de députés tirés au sort parmi la population
- un mandat semi-impératif avec possibilité de révocation des élus.
Chacun ses idées.