Débats, partage et délires en tout genre. C'est une tradition maintenant...
15 Déc 2018, 12:05
+1 ! Et une qui te plaira : " les producteurs produisent des produits" (citation authentique de Bourdieu).
15 Déc 2018, 13:31
C'est bon maintenant, on peut arrêter de bloquer la France tous les weekends pour 2000 auditeurs des Grandes Gueules de RMC qui veulent prendre l'air ?
15 Déc 2018, 14:16
superolive a écrit:sillicate a écrit:Connaissez-vous des gens qui ont déjà tué dans le cadre de leur métier (à savoir, des flics, gendarmes ou militaires) ? Pour avoir discuté avec un militaire qui a tué par balle des gens (non fabmars, tuer avec des drones depuis un bureau à Tokyo ça compte pas), c'est pas facile dans t'es équilibré à la base de vivre avec, même si l'armée te conditionne bien. Je ne souhaite pas à un brave flic d'avoir ça sur la conscience, car si le terroriste en face n'en a pas et si on peut penser qu'il mérite la mort, même en le déshumanisant, en l'animalisant, le flic aura eu un type avec deux bras, deux jambe et une tête sur qui il aura tiré et qui sera devenu de la viande froide.
Suis-je le syndrôme de 'un monde de bisounours ? Connaissez-vous des gens qui ont tué et s'en portent bien ?
Oui j'en connais. Mon frère qui est à fait des bon nombre d'Opex en Afghanistan et ailleurs...
Et donc ? A partir du moment où tu t'engages chez les militaires ou les gendarmes ou les policiers ben effectivement tu portes une arme, et tu es formé pour t'en servir.
J'ai même plus envie de t'en dire plus, tellement que ton propos est idiot.
![d'oh! #-o](http://www.massalialive.com/forum/images/smilies/eusa_doh.gif)
Je pense qu'il y a une différence entre être formé à manier une arme, et s'en servir pour tuer quelqu'un. Les militaires sont conditionnés pour tuer, mais une fois qu'ils quittent l'armée, ils peuvent continuer à être suivi par un psy pour les aider.
Est-ce idiot de se dire que le flic qui dans le feu de l'action va tuer le gars qui le braque ne pas avoir de séquelles psychologiques ?
Comme l'a dit Fourcroy dans son post, tout le monde n'est pas aussi fort face à ce genre d'expérience.
15 Déc 2018, 14:27
sillicate, c'est pour ça que quand je dis, que plutôt que le tuer, faudrait lui réduire en broyat ses rotules ou autres, on me dit que ça le ferait souffrir etc. et que c'est pas bien. Du coup, on fait quoi de ces merdes ? On les chope à coup de pot à miel ?
15 Déc 2018, 14:42
Mon cousin n'est plus le même depuis son retour d'afghanistan, et un pote qui n'a toujours pas digéré d'avoir mis une balle à un tireur en Yougoslavie...
15 Déc 2018, 14:51
L'ami Rob"Yellow"77 posait une question intéressante sur le comportement des États de droit face au terrorisme, si la meilleure réponse ne consistait pas à se tenir strictement au cadre légal et constitutionnel face à l'agression. L'histoire nous enseigne beaucoup de choses quant aux formes modernes de terrorisme (j'exclue les guerillas latino-américaines, les guerres civiles, les sécessions territoriales). Ne me viennent à l'esprit que deux exemples qui ont réussi : la Grande-Bretagne et l'Inde. Face à l'IRA et aux Sikhs, les deux pays ont eu pendant très longtemps les fesses sales en recourant à toutes les méthodes les plus dégueulasses de l'anti-terrorisme (suspension de l'Etat de droit, assassinats, détention arbitraire, torture, etc.) sans voir d'issue. Lorsque des processus de paix politique auxquels toutes les parties étaient associées ont vu le jour, miracle, la situation s'est normalisée assez rapidement. Cela n'a pas été le choix de l'Espagne (ETA) qui a normalisé la situation au Pays Basque par la répression. La France a toujours joué sur les deux tableaux (Basques, Corses, Nouvelle Calédonie).
Mais dans tous ces cas on parle d'aspirations nationalistes et sécessionnistes plus ou moins partagées par les populations, quand les États ont en face des groupes radicaux et messianiques qui ne représentent qu'eux-même (Action Directe, la RAF, etc.) avec qui parler ? Qui inclure dans une trêve ? Ce sont eux qui définissent les modalités du combat. Tout est une question de jauge dans ce qu'une société peut supporter d'agression et de violence avant de se fissurer (c'est bien là le but des attentats d'ailleurs). C'est une véritable zone de grise de l'État de droit, où le pragmatisme peut le disputer au cynisme et à l'erreur fatale dans l'analyse de la nature de la menace. Il faudrait travailler sur le temps long pour résorber les causes mais répondre aussi à la menace immédiate (en Allemagne, la dénazification reportée indéfiniment de la société qui a été le terreau de la RAF, en France l'abandon des quartiers populaires et l'inégalité entre les citoyens). Nous n'avons jamais véritablement pensé ces questions.
L'écrivain nord-irlandais MacLiam Wilson disait quelque chose de terrible après les attentats de novembre 2015, en fait le terrorisme s'arrête quand les combattants se lassent et vieillissent. La seule chose à faire est d'attendre en coupant le robinet d'alimentation en jeunes combattants...