Dès qu'il a parlé d'une hausse de 100 euros du SMIC, j'ai crié devant la TV. Du coup, je n'ai pas entendu la suite de la phrase signifiant clairement que ce sera au contribuable de payer le travail, ce qui me pose un problème de base.
Je n'ai rien entendu concernant le financement des mesures annoncées (que je trouve pourtant bonnes), si ce n'est que cela passerait par une baisse de la dépense publique. Donc du coup, les services publics en diminution, ou le salaire des agents en diminution, ou tout simplement leur nombre en diminution...
Qu'on s'entende bien, sous certaines conditions (et elles ne sont pas réunies), je suis prêt à renier 150 euros de salaire si derrière la somme est réinvestie en service public ou en aides sociales à destination des plus fragiles. C'est la solidarité après tout. Je préfère 1000 fois une vie modeste pour tout le monde à une situation inégalitaire.
Malheureusement, je n'ai rien entendu concernant un retour à l'ISF, une remise en cause du CICE dont l'inefficacité est avérée. Je n'ai rien entendu concernant la Flat tax. Bref, tout ce qui pourrait me convaincre de rester chez moi samedi prochain.
Vous vous doutez bien que samedi j'irai de nouveau pisser sur les champs.
Gob,
Si le mépris social dont il a témoigné à de multiples reprises, c'est une forme de vérité pour toi, je suis plutôt fier d'être dans le mensonge.
Pour le reste : les discours sur les avinés rejoignent parfaitement ceux sur les fumeurs de gitanes qui dépensent mal leur argent, ceux sur les crétins décérébrés, ou analphabètes disait le président, ceux sur le manque d'éducation (on en parlait pour délégitimer les votants du Brexit par exemple), ceux sur les mauvais votants.
C'est justement là que l'on voit qu'il n'y a pas, et qu'il n'y aura pas une division du peuple entre les 1% contre les 99%, comme on l'entendait lors d'Occupy Wall Street. Il y a un peuple fracturé en classes sociales, aux intérêts divergents, en lutte.
J'entends parfois ces discours dans ma corporation à l'égard des parents de certains élèves turbulents. Ils me font mal, et ils me font honte. J'ai honte de ma classe sociale.
Entre Macron et Marine, je ne choisis pas, je lutte.
Entre les électeurs de Macron et ceux de Marine, je préfère ceux de Marine.
Entre le populisme et l'élitisme, j'ai choisi.