fourcroy a écrit:Pearl a écrit:Fourcroy j'avoue avoir un peu de mal à suivre ton post plein d'esprit mais où tu sembles à la fois prendre parti pour les lycéens de Mantes la Jolie tout en illustrant par l'exemple la connerie crasse dont les lycéens sont capables en groupe, et donc la nécessité de les calmer si je puis dire, et encore j'imagine que tu es dans un lycée bien plus tranquille qu'à Mantes la jolie.
A part ça, je trouve les mouvements lycéens illégitimes par nature. Quand on est mineur, on est là entre autres pour apprendre à exercer plus tard avec discernement ses droits politiques de citoyen d'un état démocratique. Pas pour le faire par anticipation. Des collègues comme
Rob77, je le dis sans aucune ironie au cas où certains en douteraient, posent dans l'exercice de leur métier des jalons précieux en ce sens.
Mais la place des lycéens est au lycée, pas dans la rue. Ils peuvent bien sûr avoir leur opinion, on peut en discuter avec eux, ils ont d'ailleurs leur mot à dire de manière limitée dans certaines instances (conseils de classe, de la vie lycéenne, d'administration...), ils peuvent s'inquiéter de leur avenir et on doit les écouter, mais pas les considérer comme ce qu'ils ne sont pas encore, à savoir des interlocuteurs adultes et responsables.
Radicalement en opposition avec ce que tu dis.
Pour moi, la place des lycéens est dans la société, pas seulement au lycée. Ils y sont d'ailleurs les premiers acteurs et ne sont jamais consultés sur ce que l'on fait pour eux, comme s'ils ne pouvaient pas y réfléchir et comprendre les enjeux. Ils font partie de la société, autant que toi et moi qui sommes des adultes.
L'apprentissage de la citoyenneté, ne se fait pas qu'au moment des élections des délégués de classe (sans pouvoir) ou au conseil d'administration (où pour le coup ils ont le même pouvoir de décision que n'importe quel élu, mais où ils ne sont que 3 ou 4 et rarement préparés).
Il passe aussi par ce genre de moments où ils prennent conscience du fait qu'ils sont aussi des acteurs de la société (en bien ou en mal, là n'est pas la question). Ils revendiquent (même dans le cas des suiveurs fainéants ou des fascinés par la violence anti-flic) leur droit d'exister, d'être reconnu visibles et de pouvoir se faire entendre sur ce qui se passe dans la société dans laquelle ils vivent (ou à échelle plus restreinte le lycée). La contrepartie est au niveau des responsabilités qu'ils doivent justement prendre : scolaire (quid des examens ? Quid d'éventuelles sanctions disciplinaires ?), parentale (Quid des parents ?) et judiciaire (en cas de violence).
J'ai adoré la réponse du "Jordi" au gilet jaune et à la représentante du gouvernement qui lui renvoyaient l'aspect illégitime de la présence des lycéens dans la rue : "je ne vous ai pas demandé votre avis, je suis autonome". J'applaudis des deux mains, ce Jordi est bien plus citoyen qu'une bonne partie des camarades du forum. Il se saisit d'un problème, avec la compréhension (limité, erronée, là n'est pas le problème) qu'il en a, et agit en conséquence.