Faits divers

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Re: Faits divers

Messagepar aristote2 » 09 Déc 2023, 12:04

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Assassinat de Samuel Paty : des peines de prison avec sursis et une peine aménageable ont été prononcées pour six collégiens


Ils ont beau être jeunes, ces ados ont envoyé Samuel Paty à la mort.
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Re: Faits divers

Messagepar Dragan » 10 Déc 2023, 19:57

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MARSEILLE; Coup de filet contre la DZ Mafia : 12 incarcérations

26 personnes ont été interpellées quasi simultanément dans plusieurs cités de Marseille. Elles sont soupçonnées d'être proches d'un clan de trafiquants.

Un petit coup de tonnerre dans l'univers du narcobanditisme marseillais. Au saut du lit, le mardi 28 novembre dernier, une spectaculaire opération de police menée par les enquêteurs de l'Office Anti-Stupéfiants (OFAST) au coeur des cités des quartiers nord de Marseille de Font-Vert (14e), des Marronniers (14e) et de La Viste (15e), avait conduit à l'interpellation de 26 personnes, dont un mineur.

De source policière, on avançait que tous étaient susceptibles d'être rattachés au groupe criminel dit de la DZ Mafia. Depuis le début de l'année 2023, la guerre entre cette féroce équipe de narcos et un autre clan tout aussi sanguinaire, baptisé Yoda, pour avoir la main sur plusieurs points de deal, serait à l'origine de 80 % des 47 assassinats qui ont endeuillé Marseille.

Devant la presse, le procureur de la République, Nicolas Bessone, s'était félicité de ce coup de filet ciblant plusieurs hommes suspectés d'être des cadres de la DZ Mafia. "Là, on va essayer de décapiter l'organisation. L'objectif est de mettre hors d'état de nuire les personnes qui se livrent à ce trafic", avait confié le magistrat.

Hier matin, le parquet a indiqué qu'à la suite de leur garde à vue, 20 de ces interpellés, dont deux femmes, ont été mis en examen dans le cadre de l'information judiciaire ouverte des chefs de "trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs en vue de la préparation de délits punis de 10 ans d'emprisonnement". À l'arrivée, douze d'entre eux ont été placés en détention provisoire, huit ont été libérés sous contrôle judiciaire.

Fin novembre, neuf autres personnes avaient été interpellées à Marseille, en banlieue parisienne, en région lyonnaise et dans l'Aisne. Situées par les enquêteurs de la brigade criminelle dans le camp Yoda, elles avaient été mises en examen pour participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'assassinats en bande organisée.

À cette heure, plusieurs "boss" de ces organisations criminelles restent introuvables. Selon certaines sources, ces caïds se seraient mis à l'abri à l'étranger d'où ils continueraient de commanditer les exécutions.

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Re: Faits divers

Messagepar alexduke » 10 Déc 2023, 21:03

Ca me fait penser que ça fait un "petit" moment qu'on n'a pas entendu de règlement de compte.
En vérifiant, le dernier c'est apparemment le 13 novembre. Presque 1 mois sans, c'est rare vu le rythme de 3/4 par mois depuis le début de l'année.

Et le coup de filet de l'article de Dragan a eu lieu le 28 novembre.
Je ne sais pas si ce calme peut être lié, ou bien juste le fait du hasard.

Ca serait tellement bien si ça pouvait avoir été un gros coup dans la gueule de ces trafics. Mais bon, la nature a horreur du vide comme on dit. Si le bizness est toujours juteux (les clients sont malheureusement toujours là), pas de raison que ça reparte de plus belle dans quelques temps.
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Re: Faits divers

Messagepar Dragan » 27 Déc 2023, 16:34

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Comment le Hamas a organisé dans le plus grand secret son attaque contre Israël

Le Figaro - Georges Malbrunot

ENQUÊTE - À Beyrouth, Amman et Doha, Le Figaro  a rencontré cadres et proches du mouvement islamiste pour comprendre la genèse du raid terroriste et les objectifs poursuivis.

* Envoyé spécial à Beyrouth, Amman et Doha

Lorsque le 7 octobre au matin , Marwan apprit l'attaque terroriste du Hamas en Israël, ce notable palestinien de Gaza n'en a d'abord pas cru ses yeux. Puis rapidement, il s'est souvenu des propos que lui avait tenus deux ans auparavant le cerveau de cette opération inédite dans l'histoire du conflit. Plus de 1500 commandos du Hamas ont pris d'assaut plusieurs villes du sud de l'État hébreu tuant environ 1140 Israéliens, dont une majorité de civils. En riposte, Tsahal a lancé une opération militaire contre la bande de Gaza , qui a fait, à ce jour, plus 20.000 tués, en majorité des civils.

« En 2021, se souvient Marwan, Yahya Sinwar (le chef du Hamas à Gaza, NDLR) que je voyais tous les six mois m'avait dit que la prochaine guerre serait chez les Israéliens, que le Hamas enverrait 5000 membres de sa branche armée encercler al-Majdal (Askhelon, la ville à 30 km au nord de la bande de Gaza dont Sinwar a été chassé en 1948 à la création de l'État hébreu). Je lui ai répondu : “mais vous voulez que les Israéliens anéantissent Gaza et transforment le territoire en parking pour que les corrompus de l'Autorité palestinienne (qui en avaient été chassés en 2007 par le Hamas, NDLR) reviennent à la plage !” »

L'idée d'une invasion terrestre d'Israël flottait dans l'air depuis deux ans, confirme au Figaro une source proche de la direction du Hamas en Jordanie : « La première fois que j'en ai entendu parler, c'était en 2021. » Le principe d'une infiltration en Israël a-t-il été validé trois mois avant par l'échelon politique – en partie basé à l'étranger - qui laissa ensuite le temps de la préparation aux militaires, comme le prétendent certains ? Ou Yahya Sinwar a-t-il décidé seul avec Mohammed Deïf, le chef de la branche militaire à Gaza, comme l'assurent d'autres ?

Ambiguïté volontairement entretenue

« On ne peut répondre ni par oui, ni par non », affirme au Figaro Khaled Mechaal , un des chefs de la branche politique du mouvement islamiste, basée au Qatar. Selon lui, « la stratégie du Hamas, qui vise à mettre fin à l'occupation israélienne pour offrir la liberté aux Palestiniens, relève des politiques du mouvement, et tout ce qui est détails opérationnels est confié aux instances militaires » d'une organisation, classée terroriste par les États-Unis et l'Union européenne. Au-delà de l'ambiguïté volontairement entretenue, une chose est sûre : l'heure et le jour étaient connus de trois ou quatre personnes seulement.

À Beyrouth, Oussama Hamdan, un autre cadre du Hamas, l'a appris « en écoutant les informations », confie-t-il, dans son bureau du quartier au nom surréaliste de « Fantasy Word », sorte de Disney Land dans la banlieue sud. Le seul à avoir été alerté est son supérieur dans la capitale libanaise, Saleh al-Arouri. Une demi-heure avant le lancement de l'opération Déluge d'al-Aqsa, Arouri reçut un appel téléphonique de Sinwar lui demandant de « prévenir » Cheikh Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah et principal allié du Hamas au Liban, selon une source proche de la milice chiite pro-iranienne.

«Quatre motivations ont conduit le Hamas à agir»

« Derrière cette idée de pénétration en Israël, qui avait fait l'objet de plusieurs manœuvres documentées par des vidéos, donc connues des Israéliens, il y avait de la part de la branche militaire l'envie de tester ses capacités, ceux qui s'étaient entraînés voulaient en découdre », explique l'expert en Jordanie.

Au-delà, ajoute-t-il, « quatre motivations ont conduit le Hamas à agir : les actions du gouvernement israélien extrémiste qui poussaient tout le monde au-delà du rationnel ; Gaza était étouffé par le blocus et le Hamas en avait assez que le Qatar paie juste pour que les Palestiniens ne succombent pas ; le Hamas sentait que le monde avait oublié la cause palestinienne et que Gaza en payait le prix - il voulait casser ce cycle infernal ; enfin, il fallait remettre la question des prisonniers palestiniens en Israël au centre du débat, sachant que la moitié du conseil politique du Hamas pour la Cisjordanie et Gaza est composée d'ex-prisonniers. » Depuis son attaque, en échange de l'élargissement de plus de 80 otages israéliens , le Hamas a obtenu la libération de 240 détenus palestiniens en Israël. Il en reste plus de 6000 que les islamistes se sont juré de faire sortir.

Ce matin du 7 octobre, alors que sur les réseaux sociaux les images de l'invasion terrestre des commandos du Hamas stupéfient le monde, Marwan, rencontré au Liban, se souvient d'une autre conversation qu'il avait eue, trois jours avant seulement, avec l'un des chefs islamistes du nord de l'enclave, qui trouva la mort au début de l'opération terrestre israélienne. « Il m'avait dit que les Israéliens sont devenus comme les Arabes, ils ne font que parler, ils ne veulent pas une grande guerre avec nous. Après avoir trouvé ses propos un peu bizarres, je lui avais demandé : et de votre côté ? Il m'avait répondu que ce n'était pas calme ! Puis il a levé les mains au ciel, l'air de dire : seul Dieu sait ce qui va se passer ! » Malgré les entraînements du Hamas visibles sur des vidéos, l'État hébreu ne prenait pas la menace au sérieux, ce qui semblait surprendre ses ennemis.

Plusieurs leurres

Selon notre enquête au Liban, en Jordanie et au Qatar, Yahya Sinwar et Mohammed Deïf avaient minutieusement camouflé certains de leurs préparatifs. Au cours des mois précédents, Sinwar avait hissé aux commandes de la plupart des brigades d'Ezzeddine al-Qassam des chefs, lesquels ont remplacé ceux en titre qu'Israël connaissait mais qui, pour la galerie et afin de leurrer l'ennemi, ont continué d'occuper leurs postes. « Ayman Nofal, par exemple, annoncé après sa mort par Israël au début de sa riposte comme étant le patron des services de renseignements des Brigades Ezzeddine al-Qassam ne l'était plus depuis longtemps, c'était un commandant de bataillon », affirme Marwan, qui a quitté Gaza il y a un mois, mais reste en contact avec l'enclave.

La dissimulation aurait même visé la tête de la branche armée. « Mohammed Deïf qu'Israël veut tuer depuis vingt-cinq ans est une icône, décrypte le notable. Le vrai chef des Ezzeddine al-Qassam, ce n'est ni lui, ni Marwan Issa, officiellement son second, c'est le frère de Yahya, Mohammed Sinwar », également responsable, selon Israël, de la construction du plus grand tunnel découvert par Tsahal dans le nord de la bande de Gaza.

« Deïf n'est pas mort, poursuit Marwan, il marche avec des cannes, mais sa tête fonctionne bien encore, il règle des problèmes internes à la branche armée. C'est une figure respectée, mais celui qui fait bouger les brigades, c'est Mohammed, le frère, que Yahya protège. » Comme dans beaucoup d'organisations terroristes, les liens du sang priment souvent.

Environ un mois et demi avant l'opération, le Hamas a imposé la discrétion à ses principaux leaders militaires, les sommant de limiter leurs contacts entre eux. Au cours des six derniers mois, le notable gazaoui, qui ne fait pas partie du Hamas, avait été surpris de remarquer que de nombreux jeunes, connus pour leur sympathie envers le Hamas et le Djihad islamique, étaient partis accomplir l'omra, le petit pèlerinage en Arabie saoudite. Un autre leurre. Marwan ne les a pas vus revenir. « Ils étaient allés s'entraîner dans la plaine de la Bekaa au Liban, voire en Syrie », pense-t-il.

Sinwar, le «petit dictateur»

Autre préparatif passé sous les radars : deux ou trois mois avant l'attaque, la direction du Hamas a contacté des groupuscules salafistes radicaux qu'elle surveillait. Elle leur a donné des armes et organisé des stages pour leurs combattants. L'un d'eux, Jaich al-Ouma, proche d'al-Qaida, a reconnu dans un communiqué, diffusé le 3 décembre, avoir participé à l'attaque. Mais en parallèle, des informations filtraient curieusement en sources ouvertes. Un documentaire, par exemple, diffusé au printemps dernier pendant le ramadan sur la chaîne de télévision al-Manar du Hezbollah : une répétition quasi-générale de l'opération du 7 octobre au cours de laquelle on voit Sinwar remettre des décorations à certains participants.

Marwan connaît Sinwar depuis le début des années 1980, lorsque les factions laïques dont il était membre affrontaient l'étudiant islamiste à l'université islamique de Gaza. « C'est un petit dictateur, dit-il, insensible à la mort des civils palestiniens, un islamiste centré sur la cause palestinienne contrairement à d'autres Frères musulmans. Quelqu'un de pas facile, capable d'être en conflit avec les responsables du Bureau politique à l'étranger. Une blague circule sur sa paranoïa. On raconte qu'une fois sa femme marchait derrière lui, il s'en est rendu compte, il l'a tuée parce qu'il pensait qu'elle l'espionnait ! »

Les mois qui ont précédé l'opération, il s'était isolé de la branche politique à l'étranger, répondant à peine aux appels téléphoniques de ses membres. Fin septembre, Moussa Abou Marzouk, l'un des chefs de cette branche politique basée au Qatar, a dû attendre plusieurs jours avant de le voir à Gaza, et la rencontre entre les deux hommes fut houleuse, nous a confirmé une source du Hamas.

Des relations tendues entre alliés

Sinwar entretient également des relations parfois tendues avec ses alliés du Qatar. « Il ne leur fait pas trop confiance, rappelle Marwan. Il n'ignore pas que ses créanciers pourraient le lâcher. Il les prend pour un carnet de chèques. Je me souviens d'un épisode avant la guerre. Israël avait bloqué l'argent du Qatar destiné au Hamas. L'ambassadeur qatarien est arrivé avec 13 millions de dollars seulement au lieu des 30 prévus, chaque mois. Sinwar lui a dit : “Reprenez les 13 et revenez avec les 17 autres comme prévu”. Le Qatarien a dit : “Oui mais assurez-moi que les fêtes juives se passeront dans le calme”. Sinwar lui a intimé de partir avec ses millions. » L'information nous a été confirmée par la source proche du Hamas en Jordanie.

Il n'y a pas qu'avec le Qatar que Sinwar pique des colères. Fin octobre, au cours de la première semaine de l'opération terrestre israélienne dans le nord de la bande de Gaza, le chef du mouvement islamiste sunnite a transmis un message au Hezbollah chiite lui demandant pourquoi il ne s'engageait pas davantage auprès du Hamas. Membres tous les deux de « l'Axe de la résistance » à Israël et aux États-Unis, établi par l'Iran, ils se doivent théoriquement solidarité. Mais depuis deux mois, le Hezbollah a opté pour une autre priorité : « protéger le Liban ». Certes, ses combattants affrontent l'armée israélienne, mais c'est une sorte de service minimum au profit du Hamas. En fait, le Hezbollah a été surpris par l'opération, et encore plus surpris que l'Iran n'en ait pas été, lui non plus, informé.

Peu après le 7 octobre , confie une source libanaise proche de la formation chiite, « la confusion régnait au sein du Hezbollah, surtout que le monde entier cherchait à savoir si l'Iran était derrière l'attaque contre Israël. D'un côté, le Hezbollah et Téhéran étaient accusés d'avoir participé à sa planification. De l'autre, ils n'étaient pas contents envers le Hamas, car des cartes que, eux, devaient utiliser dans des opérations futures contre Israël ont été grillées par les Palestiniens : la pénétration en Israël, les moyens aériens, l'effet de surprise. Le fameux plan de la force d'élite al-Radwan du Hezbollah pour s'infiltrer en Galilée a été éventé ».

Et lorsque, aux premières semaines de la crise, le médiateur qatarien a cherché à sonder la branche militaire du Hamas à Gaza sur les intentions du Hezbollah de se joindre ou pas à la guerre, celle-ci a mis en garde le parti pro-iranien que le Qatar passait plus de temps à lui « soutirer » des informations sur ce qu'allait faire le Hezbollah qu'à libérer des otages israéliens qu'il détient. Les relations entre alliés se sont tendues. Surtout que Khaled Mechaal avait publiquement critiqué le peu d'appui apporté par Téhéran au Hamas . Comme dans les années 1990, la dispersion de ses leaders entre plusieurs pays permet à ses hôtes de les instrumentaliser.

La coopération Hamas-Hezbollah

« Saleh Arouri, abrité par le Hezbollah à Beyrouth, a survendu à ses frères du Hamas à Doha l'appui chiite qu'il lui apporterait », observe l'expert du Hezbollah précité. Reçu à deux reprises par Hassan Nasrallah, ce dernier conseilla à Arouri d'aller voir à Téhéran le « morshed », le guide suprême iranien Ali Khamenei, à la tête d'un « Axe de la résistance » qui flottait. Le patron d'Arouri et chef de la branche politique du Hamas basée à Doha, Ismaël Haniyeh, se rendit la deuxième semaine de la guerre en Iran, où le numéro un du régime lui dit que la « guerre totale » contre Israël n'était ni dans l'intérêt de l'Iran, ni du Hezbollah, selon l'agence Reuters qui rapporta la rencontre. Aujourd'hui que le Hamas résiste seul face à Tsahal, Khaled Mechaal fait contre mauvaise fortune bon cœur. « On ne force personne, on remercie ceux qui veulent bien participer », sourit-il.

Sur les contreforts du Sud-Liban en surplomb d'Israël, « lorsque nous pouvons nous approcher, nous essayons de porter des coups à l'ennemi sioniste », déclare Ihsan Ataya, cadre du Djihad islamique, petite formation palestinienne, plus proche de l'Iran que le Hamas. L'homme ne cache pas cependant les limites de leur action. « Il y a une coopération avec le Hamas et le Hezbollah, nous avons des salles d'opération communes, mais nous ne tirons pas de roquette à partir du Liban », reconnaît-il depuis ses bureaux dans le secteur ultra-protégé de Dahiyé, celui du Hezbollah dans les quartiers sud de Beyrouth.

Détail important : la représentation du Hamas est située hors du bastion de la milice chiite. Dans la capitale libanaise comme à Doha, le Hamas a pignon sur rue. Dans un anglais quasi parfait, deux ou trois fois par semaine, Oussama Hamdan s'adresse à la presse internationale de ses bureaux de « Fantasy Word ». Il confie au Figaro que les islamistes demanderont la libération de Georges Ibrahim Abdallah , ce militant libanais engagé dans la cause palestinienne, condamné à la réclusion à perpétuité pour complicité dans les assassinats de diplomates israéliens et américains, détenu depuis 39 ans en France mais libérable depuis 1999 : « Si on peut faire quelque chose pour aider à le libérer, nous ne dirons pas non », prévient-il.

«Une sévère mise en garde»

Quant à Khaled Mechaal, il reçoit en fin de soirée dans son bureau du quartier des ambassades de Doha, la capitale qatarienne. Son chauffeur sri-lankais vient chercher l'hôte à son hôtel. À sa demeure, aucun dispositif sécuritaire n'est visible. Seul le téléphone portable doit rester à l'écart pendant l'entretien.

Conforté par les sondages en Palestine, où le Hamas caracole en tête, et aux États-Unis où l'opinion démocrate et les jeunes ont basculé en faveur de la cause palestinienne , il n'a rien d'un chef aux abois, alors que le Mossad a juré de l'éliminer, lui et une demi-douzaine d'autres dirigeants du Hamas. « Celui qui a frôlé la mort comme moi en Jordanie n'a pas peur des menaces », lance-t-il, en faisant allusion à la tentative d'assassinat avortée ordonnée en 1997 par Benyamin Netanyahou qui s'était soldée par un fiasco pour l'État hébreu.

Est-ce parce que le Qatar, avant de s'engager dans sa médiation sur les otages israéliens, aurait reçu des assurances que le Mossad ne viendrait pas liquider les chefs du Hamas à Doha ? De son côté, le président turc, Recep Tayyip Erdogan , autre hôte régulier des chefs islamistes, aurait transmis « une sévère mise en garde » à Israël. « Le Mossad n'aura que faire de ces avertissements », rectifie une source sécuritaire française, familière des services israéliens.

«Le Hamas ne sera pas anéanti»

Assis sous un portrait géant de Jérusalem et de l'esplanade des Mosquées, Khaled Mechaal semble serein. « Après trois mois de bombardements, nos missiles arrivent toujours à Tel-Aviv. Cela donne une idée de la partie qui est inquiète, ce n'est pas la résistance palestinienne. Dès le début, Israël s'est fixé deux objectifs : anéantir le Hamas et libérer les otages. Mais aujourd'hui, l'opinion israélienne s'interroge : ces buts sont-ils réalistes ? Certainement que nous avons des pertes, mais elles n'ont pas eu de conséquences sur la capacité militaire du Hamas, ni sur celle de son commandement pour conduire les opérations. Le Hamas ne sera pas anéanti. Il a gagné le test de la crédibilité face à Israël. Chaque jour, des vidéos publiées par notre branche militaire montrent avec précision la réalité sur le terrain. »

Comment communique-t-il avec Sinwar ? « C'est le résultat de l'innovation palestinienne », sourit le leader islamiste. Selon la source sécuritaire française, « une tierce partie en Égypte ou ailleurs, équipée d'un téléphone portable, doit faire l'interconnexion entre les téléphones de Sinwar et ceux d'Haniyeh ou de Mechaal à Doha. Dans les tunnels de Gaza, le Hamas a dû installer des stations de base pour exécuter certains relais ».

Les jours précédant notre rencontre, la direction du Hamas était à Istanbul, et non pas à Alger, comme le prétendaient des sources israéliennes. Le lendemain, Ismaël Haniyeh, s'est rendu au Caire pour négocier d'autres échanges otages israéliens-prisonniers palestiniens.

« Sous la pression des familles de prisonniers, Israël et les États-Unis veulent une nouvelle trêve, poursuit Khaled Mechaal, mais le commandement du Hamas refuse. Nos conditions sont claires : l'arrêt de l'agression, cesser les hostilités d'une manière durable pour permettre la libération mutuelle des otages israéliens et des détenus palestiniens, et mener un processus global de négociations sur d'autres dossiers essentiels. » Le chef islamiste précise la stratégie de son mouvement : « On arrête le combat, vous vous retirez, vous laissez entrer l'aide humanitaire à Gaza. À ce moment-là, nous sommes prêts à négocier tous les dossiers de façon indirecte avec Israël, à travers des intermédiaires. Les otages, les prisonniers, un port, c'est important, mais la question centrale, c'est la fin de l'occupation ».

«Le 7 octobre a bouleversé l'opinion mondiale»

Mais comment rendre fréquentable une formation dont les atrocités l'ont transformée en paria en Occident et en Israël ? Le message s'adresse à Washington. « Tôt ou tard, les États-Unis se rendront à l'évidence que le Hamas est une réalité et jouit d'une légitimité auprès du peuple. Il faut tirer des enseignements de l'histoire. Les talibans ont été acceptés par les Américains. Yasser Arafat aussi et il a même eu le prix Nobel de la paix. Le 7 octobre a bouleversé l'opinion mondiale, comme le montrent les sondages aux États-Unis sur la cause palestinienne, qui progresse dans l'opinion. »

Mechaal pratique le déni de réalité sur les victimes civiles israéliennes quand il affirme que « le Hamas ne tue pas des civils délibérément, mais peut-être qu'il y a eu des victimes collatérales », reprenant le récit peu crédible « des victimes tuées par Israël », notamment à la rave party. En revanche, il assure que « le Hamas limite son combat à Israël, il ne frappera jamais en dehors, en Europe par exemple ». Il donne surtout l'impression de chercher comment monétiser politiquement le surcroît de popularité de son mouvement aux quatre coins du monde arabe, y compris chez d'anciens ennemis comme les chrétiens libanais ou jordaniens.

« Nous n'aimons pas forcément les Palestiniens et encore moins les islamistes, mais nous aimons la cause palestinienne », résume Moustapha Hamarneh, intellectuel chrétien jordanien, longtemps proche de la cour royale à Amman. Selon lui, « le sort du conflit israélo-palestinien se jouera aux États-Unis, où les lignes bougent dans l'opinion ». Pour encourager ces évolutions, les islamistes seraient-ils prêts à reconnaître Israël ?

« Nous avons tiré la leçon d'Oslo, répond Khaled Mechaal. En 1993, Arafat a reconnu Israël, qui ne lui a rien donné en échange. » En revanche, poursuit-il, à travers « l'amendement de notre charte de 2017 (celle de 1987 appelle à la destruction d'Israël, NDLR), le Hamas a rejoint les autres formations palestiniennes sur la création d'un État sur les frontières de 1967, avec Jérusalem comme capitale, et le droit de retour pour les réfugiés, sans évoquer la reconnaissance d'Israël par le Hamas. Mais une trêve de longue durée avec Israël est certainement négociable », estime Khaled Mechaal. Il laisse entendre que le « moment venu » - c'est-à-dire à la création d'un État palestinien - la question de la reconnaissance d'Israël sera examinée. Mais comme tout le monde n'est pas d'accord au sein du Hamas, il ne veut pas s'avancer davantage.

Des scénarios envisagés

En attendant, les islamistes tendent la main à leurs alliés palestiniens avec lesquels ils se sont affrontés, il y a quinze ans à Gaza. « Structurer la scène palestinienne sans le Hamas, comme certaines parties l'imaginent, est voué à l'échec », prévient-il. Mais, « nous sommes d'accord pour réorganiser la maison palestinienne au sein de l'OLP dans le cadre d'une convergence nationale entre les différentes composantes, le peuple le souhaite. La logique du Hamas n'est pas la domination, c'est le partenariat ».

Une première rencontre s'est tenue, voici un mois, entre Mechaal et Haniyeh, d'un côté, et de l'autre Samer Mashrawi, proche de Mohammed Dahlan, ancien ennemi du Hamas, et Nasser al-Qidwa, successeur potentiel de Mahmoud Abbas à la tête d'une Autorité palestinienne « revitalisée », selon le souhait des États-Unis, pour l'après-Hamas à Gaza. Des scénarios sont envisagés. Une nouvelle direction palestinienne unifiée reviendrait à la décision adoptée en 1988 par l'OLP sur la création d'un État palestinien sur toute partie du territoire libéré. Une coalition égypto-turco-qatarienne rentrerait à Gaza pour s'occuper de la sécurité. Le Hamas pourrait même changer de nom. Mais, dans son tunnel, loin des luxueuses résidences de Doha, que dit Yahya Sinwar de tout cela ?

« Lorsqu'il a appris ces manœuvres, Sinwar a averti Haniyeh qu'un tel comportement était scandaleux, il a exigé d'y mettre un terme tant qu'un cessez-le-feu permanent n'aurait pas été conclu », écrit le spécialiste israélien Ehoud Yaari, membre du think-tank américain Washington Institute. « Le hic, abonde Marwan, le notable de Gaza, c'est que la résistance du Hamas rend Sinwar encore plus fort. Ces dernières années, il a fait s'éloigner de Gaza plusieurs cadres de son parti. Il n'y a pas qu'Israël qui souhaite sa perte. Ses amis de la branche politique au Qatar et les Qatariens eux-mêmes ne seraient pas malheureux s'il était tué par Israël. » Un scénario encore hypothétique, mais qui pourrait ouvrir un nouvel horizon.
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Re: Faits divers

Messagepar Dragan » 27 Déc 2023, 18:20

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MARSEILLE; Le rapport accablant du bâtonnier sur les geôles de deux commissariats; Mathieu Jacquier s'est rendu à l'improviste dans les locaux des commissariats Nord et de l'Évêché. "Insalubrité, odeur d'urine, absence de matelas..." : le bâtonnier a décidé de saisir le tribunal administratif.

De sa visite improvisée dans les entrailles du commissariat Nord et de l'Hôtel de police de l'Évêché, il a gardé un souvenir amer. "Le respect de la dignité humaine n'est pas assuré dans ces lieux, des mesures urgentes peuvent et doivent être prises pour préserver la dignité des personnes majeures et mineures présumées innocentes", s'élève le bâtonnier de Marseille Mathieu Jacquier.

Mardi dernier, l'avocat s'est rendu sans s'annoncer, comme le lui autorise une loi de 2021, dans deux lieux de privation emblématique de la cité phocéenne. Photos à l'appui, il a rédigé un constat accablant. "Les conditions d'hygiène sont à déplorer pour les deux sites commissariats Nord et Evêché : insalubrité, odeurs d'urine et d'ammoniaque insoutenables, lumières fortes empêchant le sommeil, absence de matelas et de couvertures propres et sans vermines, distribution des repas aléatoire... La geôle pour les mineurs au commissariat Nord a retenu particulièrement mon attention comme pouvant porter atteinte à leur intégrité", témoigne le bâtonnier. Au commissariat Nord, rue Odette-Jasse (15e), particulièrement, Mathieu Jacquier a eu un haut-le-coeur en constatant "la saleté avérée dans les cellules (de garde à vue) visitées".

"L'un dort à même le sol, l'autre sur le banc"

"Les cellules sont lavées deux fois par semaine (mais) au moment de notre visite se trouvent de nombreux détritus au sol (riz, sachets plastiques,...) comme peuvent en attester les photos que nous prenons. Les murs et vitres ne sont pas propres également", décrit-il.

"D'après les responsables policiers sur place, la société de nettoyage, qui se nomme Atadia, doit passer le Karcher à chacun de ses passages, soit au moins deux fois par semaine. Mais leKarcher n'est jamais utilisé", s'insurge Mathieu Jacquier. "Lors de ma visite, deux mineurs se trouvaient dans la seule cellule disponible pour leur placement en garde à vue, l'un dort à même le sol, l'autre sur le banc : L'hygiène est déplorable", insiste-t-il.

"En plus du passage fréquent et bruyant devant les geôles mineur, une forte lumière éclaire les lieux en permanence empêchant les personnes d'avoir un temps de repos nécessaire. Le fort éclairage se voit bien sur les photos", poursuit l'avocat. Dans les geôles, il constate également une "forte odeur de toilettes avec des fuites d'eau apparentes au sol qui peuvent être dangereuses tant pour les policiers que pour les gardés à vue avec forte odeur d'ammoniac, qui est très difficile à respirer tellement elle est nauséabonde. On retrouve cette odeur dans les toilettes et les bacs de douche". Dans une autre cellule, constate Mathieu Jacquier, un seul matelas pour deux : le matelas est par terre. Un gardé à vue est au sol sur le matelas et l'autre gardé à vue sur le banc. Dans une cellule vide, "l'état de propreté n'est pas acceptable. Les détenus ont soit uriné soit laissé un pack de jus d'orange à jeter qui a macéré. Odeurs insoutenables (...). Parterre, un liquide qui ressemble à de l'urine."

Des cellules repeintes, mais...

À l'Évêché, cette fois, Mathieu Jacquier relève avec soulagement que "toutes les cellules ont été repeintes il y a un an : on le voit d'ailleurs en comparant avec les bâtiments du commissariat Nord, y compris les parties communes et les couloirs qui ont été repeints".

Pourtant, là encore, les conditions imposées aux gardés à vue et à leurs avocats ne semblent pas acceptables : "Après le parloir, se trouve un coin "salle de bains" avec des toilettes et une douche : j'ai constaté qu'il n'y avait pas d'eau ni dans la cuvette des toilettes ni dans le bac de douche, ce qui laisse entendre que cet espace hygiène est rarement utilisé. Les conditions de propreté laissent à désirer", indique Mathieu Jacquier dans son rapport.

"Il y a des matelas et des couvertures dans une des geôles. Les matelas sont empilés les uns sur les autres dans la cellule n°3 avec des couvertures au fond de la pièce. D'après les déclarations des policiers présents le jour de ma visite, les matelas et les couvertures ne sont donnés que sur réclamation des personnes. La raison donnée à ce process de distribution au compte-gouttes, serait des problèmes sanitaires liés à la prolifération de punaises de lit et d'hygiène. Une odeur générale d'urine se trouve dans le grand local des geôles", enchaîne-t-il.

Vers une saisine

du tribunal administratif

La visite se poursuit. "Dans le local où les repas sont stockés et réchauffés à l'aide d'un four à micro-ondes, l'hygiène est à revoir. Des résidus de nourriture séchée restent sur les plateaux ; à terre, se trouvent des balais sales et usagés, des têtes de balai sont présentes", écrit le bâtonnier.

Qui n'en a pas fini : "À l'intérieur des deux locaux toilettes des geôles collectives, grimace-t-il, je constate que l'un était particulièrement sale et l'autre, aussi sale et dégageant des odeurs nauséabondes, contenait des excréments visibles avec une chasse d'eau non tirée."

"J'ai pris une photo du couloir derrière les toilettes montrant le côté technique des arrivées d'eau. Nous avons testé la chasse d'eau de ces toilettes en présence du chef de poste : elle s'est montrée défectueuse et aucun seau d'eau n'a été jeté pour éliminer ces excréments", termine-t-il.

Contacté à la suite de la rédaction de ce rapport, le bâtonnier nous a fait part de son intention de saisir en urgence le tribunal administratif de Marseille pour exiger dans un premier temps "le nettoyage des geôles et cellules du commissariat Nord et des matelas pour les gardés à vue qui sont par ailleurs, je le rappelle, présumés innocents à ce stade des faits qui leur sont reprochés".

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Re: Faits divers

Messagepar Dragan » 28 Déc 2023, 15:47

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Transport maritime : des armateurs veulent revenir en mer Rouge

Les tirs de missiles ou des drones à l'encontre des navires de commerce de tous pavillons désorganisent sérieusement le trafic maritime intercontinental.

CMA CGM et Maersk songent à reprendre prudemment les services par la route habituelle.

Si l'on excepte les attaques des sous-marins allemands (U-Boot) contre les cargos des Alliés pendant les Première puis Seconde Guerres mondiales, le fait est sans précédent dans l'histoire maritime. Près de 17 navires de commerce de tous types et de tous pavillons, ont été soit frappés, soit visés par des drones et missiles lancés par les rebelles Houthis, lors de leur passage au large des côtes du Yémen, via le détroit stratégique de Bab el-Mandeb.

De quoi désorganiser sérieusement le transport de marchandises par le passage obligé du canal de Suez, et en aval, les diverses chaînes d'approvisionnement, jusqu'aux mises en rayons dans les magasins occidentaux. Malgré la mise en place d'une coalition militaire navale rassemblant une vingtaine de pays pour protéger les navires civils, les perturbations en mer Rouge pourraient durer longtemps. Tour d'horizon de ce phénomène géopolitique totalementinédit.

Quelle a été la parade des armateurs ?

Pour les armateurs, frappés par des très lourdes primes d'assurance pour risques de guerre à l'approche du canal de Suez, la réponse s'est rapidement imposée : dérouter leurs navires vers le cap de Bonne-Espérance, via l'Afrique du Sud. MSC, Maersk, CMA CGM, Hapag-Lloyd, Evergreen, OOCL, Ocean Network Express (ONE), Yang Ming, ZIM, etc. : tous les géants du shipping ont changé de trajets, contraints et forcés. A la veille de Noël, pas moins de 121 porte-conteneurs avaient ainsi changé de route entre l'Europe et l'Asie, au prix d'un détour d'une bonne dizaine de jours et au moins 6.500 kilomètres supplémentaires, sur des parcours requérant en temps normal une trentaine de jours de mer.

Mais certains réévaluent déjà cette imparfaite option, beaucoup plus longue et plus chère. Emboîtant le pas à Maersk, le champion français des porte-conteneurs, CMA CGM, qui a dérouté à lui seul 28 navires, a dit mardi envisager « d'augmenter de façon progressive » le transit de ses navires par le canal de Suez, après une « évaluation approfondie de la situation en matière de sécurité ». Après avoir étudié la même option, l'allemand Hapag-Lloyd l'a finalement écartée à ce stade.

Leur concurrent danois, numéro deux mondial des porte-conteneurs, s'est dit prêt le premier à naviguer à nouveau sur la route normale de mer Rouge, « aussitôt que cela sera opérationnellement possible ». Rassuré par le déploiement de la coalition internationale, emmenée par l'US Navy, Maersk notait toutefois dimanche que « le risque global dans la région n'est pas éliminé à ce stade ».

Toutes les grandes compagnies ont surtout choisi de mettre le cap sur l'Afrique du Sud. D'autant que par le jeu des grandes alliances de partage de capacités, la marchandise confiée par un chargeur à un armateur voyagera fréquemment dans un navire d'une autre société. D'où des responsabilités juridiques en cascade en cas de perte de la cargaison.

Les 121 navires détournés transportent, dans les deux sens, quelque 1,6 million de conteneurs, selon le grand logisticien Kuehne + Nagel. A cela s'ajoutent de nombreux navires d'autres types : pétroliers, gaziers (GNL), chimiquiers ou transporteurs de vracs secs type céréales ou charbon, qui annoncent tous des dates d'arrivée modifiées par rapport à leur planning initial. Les trajets depuis ou vers les ports européens ne sont pas les seuls touchés, en témoigne la désorganisation des routes entre le Moyen-Orient et la côte est des Etats-Unis.

Quelles conséquences financières ?

Alors que les taux de fret s'étaient considérablement assagis par rapport à la période folle du Covid-19, ces derniers sont très sensiblement remontés sur les grandes routes maritimes. En décembre, le coût de transport d'un conteneur entre l'Asie et l'Europe a bondi de 44 %, à 2.413 dollars, selon la plateforme de réservation de fret en ligne Freightos. Les tarifs spot, négociés au coup par coup, pourraient ainsi rapidement doubler ou tripler, selon des professionnels, alors que ceux qui sont négociés par contrat sur moyen terme varieront avec moins d'à-coups.

Mais tous les conteneurs se voient néanmoins imposer de nouvelles surcharges dites TDS pour « perturbation de transit ». Par exemple, +700 dollars pour un conteneur de 20 pieds entre Chine et Europe du Nord chez Maersk, +325 ou +500 dollars chez CMA CGM, selon sa destination finale.

A cela s'ajoutent des surcharges massives pour la consommation accrue de fioul, comparée aux trajets par le canal de Suez. « Un voyage aller-retour Shanghai-Amsterdam se traduit par 1 million de dollars supplémentaires de frais de carburant en passant par Le Cap », selon le cabinet spécialisé Xeneta. Surcoûts aussitôt répercutés sur les expéditeurs. Un phénomène qui ira même croissant, si le baril de pétrole flambe encore dans les semaines qui viennent en raison de la situation au Proche-Orient.

Tous les secteurs économiques sont-ils touchés ?

Devenus plus résilients depuis la crise sanitaire du Covid, les professionnels de la supply chain redoutent néanmoins l'allongement des délais, au fur et à mesure que les temps de parcours des navires se tendent. Si les achats de Noël n'ont pas posé de problème dans les économies occidentales, c'est parce que les marchandises avaient débarqué dans les pays consommateurs avant la guerre Israël-Hamas entamée le 7 octobre. A présent, des tensions pourraient se faire sentir vers les mois de février ou mars, en fonction du nouveau contexte.

Les grands industriels rechignent à se montrer trop prolixes sur le sujet. Mais des groupes aussi divers que le géant du meuble en kit Ikea, Geely, le second constructeur automobile chinois, ou le fabricant d'ascenseurs finlandais Kone ont prévenu que leurs livraisons souffriraient bientôt d'inévitables délais. Sur le post-acheminement terrestre (du port de débarquement jusqu'à l'usine finale ou au magasin de ville), les deux à trois semaines de délai imprévu ne pourront être rattrapées, même à l'époque des flux tendus.

Dans le secteur de l'énergie (pétrole, gaz, charbon…), la tension entre offre et demande pourrait se traduire encore plus vite, étant donné que la demande est à son maximum pendant la saison hivernale dans l'hémisphère Nord, pointent des analystes.

Selon les calculs de S&P Global, qui s'est penché sur les marchandises expédiées d'Asie vers les économies occidentales, les délais de livraison rallongés devraient concerner 40 % des vêtements distribués, 40 % des appareils électroménagers, 24 % des échanges mondiaux de produits chimiques, 22 % des câblages électriques ou encore 22 % des transports d'aciers plats, indispensables au secteur automobile comme à l'électroménager. En termes de prix de vente des articles en magasin, les conséquences des surcharges seront très variables, selon la masse et le tarif des produits. D'après des analystes, le transport maritime ne représente que 0,35 % du prix final de certains vêtements, minimisant les risques inflationnistes.

Quelles conséquences pour les ports et l'écoulement des marchandises ?

A l'instar de la crise sanitaire mondiale et à un degré moindre, la fermeture du canal de Suez pendant une semaine en 2021 avec le blocage de l' « Ever Given », les professionnels s'attendent à une nouvelle désorganisation dans les grands ports. Avec les nouveaux parcours par le cap de Bonne-Espérance, les flux de conteneurs devraient connaître des arrivées en accordéon ces prochaines semaines. Des flux erratiques toujours difficiles à gérer pour les opérateurs portuaires.

Plusieurs cas particuliers ne manqueront pas d'émerger. En Chine, il est primordial que les marchandises soient expédiées vers l'Occident bien avant le Nouvel An local, synonyme de fermetures des usines ou de ports pour deux semaines à partir du 10 février prochain. Or, « les retards des navires arrivant en Asie perturberont la restitution d'un grand nombre de conteneurs vides en provenance d'Europe, créant ainsi une pénurie de boîtes disponibles pour les exportations d'Extrême-Orient », anticipent déjà les spécialistes de Lloyd's List.

Autre phénomène inattendu, la sursollicitation des ports africains en eaux profondes, comme Durban (Afrique du Sud), Dar es Salaam (Tanzanie) ou Mombasa (Kenya). Si la mer est agitée, les grands navires devront tous s'y ravitailler en carburant, alors qu'ils ont l'habitude de rallier Singapour ou la Chine d'une seule traite via le canal de Suez.

En Afrique, le choix est très limité, et les équipements portuaires peu adaptés à ce surcroît de trafic. Selon le dernier indice de la Banque Mondiale, les trois ports sud-africains sont parmi les moins performants au monde. Ce qui laisse présager de délais supplémentaires pour de simples opérations de ravitaillement.

Les chiffres clés 121 porte-conteneurs transportant, dans les deux sens, quelque 1,6 million de boîtes, selon Kuehne + Nagel, ont dû changer de route entre l'Europe et l'Asie, à la veille de Noël. + 44 % Le surcoût enregistré en décembre pour le transport d'un conteneur entre l'Asie et l'Europe, selon Freightos.

Denis Fainsilber

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Re: Faits divers

Messagepar Dragan » 28 Déc 2023, 16:59

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Après les massacres du «Noël noir», le centre du Nigeria en deuil réclame justice

Dans le centre du Nigéria, l'État du Plateau en deuil après les tueries du week-end. « Black Christmas » (« un Noël noir »), peut-on lire dans les journaux. Des groupes armés, on le rappelle, ont attaqué une vingtaine de villages de samedi soir 23 décembre à lundi 25 décembre, faisant plus de 160 morts, au moins trois cents blessés. Des habitants sont toujours portés disparus, dans trois circonscriptions se trouvant au sud de Jos, la capitale de l’État du Plateau, les circonscriptions de Mangu, Bokkos et Barkin Laddi.



Dans l’État du Plateau, des scènes d'enterrements collectifs ont lieu dans les communes endeuillées, avec des corps descendus dans de grandes fosses et posés délicatement les uns à côtés des autres. Ailleurs, des survivants empilent matelas et valises sur le toit des voitures pour quitter la zone.

Le gouverneur Caleb Mutfwang, lui, multiplie les interviews et dénonce une série d'attaques « bien coordonnées avec des armes lourdes ». Membre du parti d'opposition PDP, Caleb Mutfwang appelle les agences de sécurité du Nigéria à « faire leur travail » pour identifier les commanditaires et ceux qui financent et arment les assaillants.

Les habitants ont indiqué que les assaillants étaient des miliciens haoussa et fulani. Mais pour le gouverneur Caleb Mutfwang, il ne s'agit plus seulement d'un conflit entre éleveurs et agriculteurs, ou entre musulmans et chrétiens, mais plutôt d’une criminalité à grande échelle. « Tant que nous n’aurons pas coupé l’offre en matière de parrainage (de cette violence), nous ne pourrons peut-être jamais en voir la fin », a-t-il prévenu.

Au niveau fédéral, le président du Nigéria Bola Ahmed Tinubu a condamné mardi 26 décembre les attaques, déclarant avoir ordonné aux forces de sécurité d'intervenir immédiatement, de parcourir la zone et d'appréhender les responsables de ces « atrocités ».

Il s’agit d’un nouvel épisode du cycle de violences dans la Middle Belt nigériane, cycle que le président Bola Tinubu avait appelé à briser en juillet dernier, comme l'avait fait avant lui son prédécesseur, Muhamadu Buhari… sans succès.

Ceux qui ont fui n’ont « plus d’abris » et vivent « dans le froid »

En plus de ce lourd bilan humain, les assaillants ont brûlé de nombreux biens dont des maisons. Ousmane Mohamad, habitant de Bokkos fait partie des personnes ayant réuni à s’enfuir après l’attaque. Mais il a tout perdu, comme il a témoigné à la rédaction Fulfulde de Dakar de RFI.

On était assis et on les a vus venir de l’autre côté de la ville. On a fui, mais ils ont pu attraper trois personnes et ils les ont toutes tuées. Nous, nous avons réussi à fuir, et nous avons réussi à nous sauver. Nous sommes allés dans d’autres villages et sommes restés là-bas. On a beaucoup souffert… Pour l’instant nous n’avons reçu aucune aide. Présentement, nous n’avons pas quoi manger, ni de vêtements encore moins de maisons …Tous nos biens ont été brûlés, nos habits, nos maisons… tout a été brûlé, alors qu’il fait froid… Nous vivons dans le froid en ce moment car nous n’avons plus d’abris.


https://www.rfi.fr/fr/afrique/20231227- ... me-justice
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Re: Faits divers

Messagepar superolive » 28 Déc 2023, 17:19

Dragan, le Nigeria, qui est un pays très peuplé, est complètement inégalitaire.

Beaucoup de ressources, exploitées par des multinationales qui bien sur arrosent le pouvoir en place depuis toujours.
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Re: Faits divers

Messagepar Dragan » 29 Déc 2023, 01:56

Plus de 50 000 chrétiens auraient été assassines au Nigeria depuis 2010, sans parler des milliers de femme violees, etc.

Pas une ligne de nos gouvernements a ce sujet…
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Re: Faits divers

Messagepar Dragan » 30 Déc 2023, 14:50

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Pour la nouvelle année, les résolutions d'aspirant dictateur de Donald Trump; Large favori pour représenter les républicains lors de la présidentielle de novembre, l'ex-chef d'Etat promet, en cas de second mandat, un régime à la tonalité fascisante et despotique. Déchu en 2020, il compte prendre sa revanche, notamment en restreignant le rôle du Congrès et en poursuivant Joe Biden en justice.

«Vengeance», «pouvoir», «dictature»… Ces mots, privilégiés par un millier d'électeurs américains lorsqu'ils sont invités, dix mois et quelques jours avant le scrutin présidentiel de 2024, à résumer les promesses d'un deuxième mandat de Donald Trump, plongeraient certainement tout autre candidat dans l'embarras. Pas l'ancien président: dans une publication sur son réseau Truth Social, il a repris aussitôt le nuage de mots résultant d'un sondage réalisé pour le Daily Mail, fièrement arboré comme la revendication de ce projet de despotisme revanchard qui est bien le sien, assumé comme tel, et dont le message passe donc manifestement bien.

Large favori pour représenter une fois encore le parti républicain, l'ancien chef d'Etat déchu en 2020 a passé le restant de sa fin d'année à vociférer en ligne contre ses adversaires politiques, les procureurs et juges à ses trousses, les «fake news medias», Obamacare ou encore les voitures électriques - notamment dans une salve du 25 décembre conclue du retentissant «QU'ILS POURRISSENT EN ENFER. ET ENCORE JOYEUX NOËL!» C'est en ces termes que sa campagne a marqué, sous le signe de l'esprit de fêtes, un bref hiatus dans une série de meetings hautement inflammatoires, scandés des mêmes «Make America Great Again» qu'en 2016, mais en référence désormais à l'Amérique fantasmée de son premier mandat. Des discours publics où, si Trump nie mordicus connaître grand-chose à Hitler ou avoir lu Mein Kampf, il en reprend soir après soir et mot pour mot les plus grands tubes, taxant ses opposants de «vermine» ou accusant l'afflux migratoire en Amérique d'«empoisonner le sang de notre pays». Mais, par-delà la tonalité de plus en plus agressivement fascisante de ses imprécations, ses torrents logorrhéiques de vieilles rancunes recuites sur le prétendu «vol» de l'élection 2020 ou les persécutions judiciaires dont il se dit le martyr, lui et son entourage veulent désormais parler d'avenir.

Depuis des mois, ils exposent ainsi pan par pan, dans des termes tout à fait décomplexés, l'extrême radicalité et l'autoritarisme au programme de son futur retour à la Maison Blanche. Inventaire non-exhaustif du régime promis à l'Amérique d'une deuxième ère Trump, à l'aune de ce que lui-même en dit -lorsqu'il claironne par exemple, sur Fox News, son intention d'agir en «dictateur», mais «juste le premier jour» de ce mandat vendu à ses suiveurs comme celui de leur «vengeance».

ARMÉE DE ZÉLOTES A la tête du pays pendant quatre ans, Donald Trump s'était alors heurté à divers obstacles dans la mise en oeuvre de ses politiques et désirs -impréparation, incompétences et résistances diverses au sein des institutions, voire de sa propre administration, ne furent pas des moindres. Arguant des blocages et entraves semés sur sa route par des figures non-élues du gouvernement pour se justifier de n'avoir pas réalisé toutes les promesses victorieuses de 2016, il entend procéder à une extension sans précédent du pouvoir exécutif afin, cette fois, d'«annihiler totalement "l'Etat-profond"». Pour ce faire, il veut recourir à une théorie juridique controversée, dite de «l'exécutif unitaire», qui restreint le rôle de contrôle du Congrès et annihile la relative indépendance des diverses agences fédérales -en charge de la régulation d'Internet, de la santé, du commerce ou de l'environnement - pour les ranger toutes sous la seule autorité de la Maison Blanche. Un coup de balai massif serait alors effectué parmi leurs fonctionnaires - en faisant sauter par décret l'actuelle protection de leurs emplois contre les revirements politiciens-, afin de remplacer jusqu'à des dizaines de milliers d'entre eux par des partisans acquis et préparés aux ambitions hétérodoxes du président. Une armée de zélotes dont les opérations de recrutement et de vérification de la conformité idéologique sont aujourd'hui d'ores et déjà anticipées au sein d'organisations conservatrices alliées à la campagne de Trump, tels que l'Heritage Foundation et son «Project 2025», celui-ci consistant notamment à édifier une base de données de profils en forme de LinkedIn du conservatisme trumpo-compatible. Parmi les cibles prioritaires de ces purges annoncées, Trump promet par exemple de «trouver et éliminer les radicaux qui ont infiltré le ministère de l'Education» et s'attaquer aux «acteurs corrompus de notre système judiciaire, notre sécurité nationale et de notre appareil de renseignement». Une menace distinctement lancée contre les effectifs du ministère de la Justice et du FBI, dont il assure qu'ils sont aujourd'hui «instrumentalisés» par les démocrates contre lui. Et cette prétendue «chasse aux sorcières», qui justifierait dès lors qu'il en fasse autant à son tour, en «nommant un véritable procureur spécial pour poursuivre le président le plus corrompu de l'histoire des Etats-Unis d'Amérique, Joe Biden, et toute la famille criminelle Biden». Dans une veine semblable, il projette également de gracier «les prisonniers politiques» ayant pris part au soulèvement trumpiste du 6 janvier 2021, et a appelé à ce que les membres de la commission d'enquête parlementaire sur ses agissements d'alors soient «jugés pour trahison».

OPÉRATION D'EXPULSION Largement porté à la victoire lors de sa première campagne en 2016 par une violente rhétorique anti-immigration -dont l'emblème fut l'édification (jamais menée à terme) de son fameux mur à la frontière mexicaine -, Trump entend profiter de l'intensification des tensions migratoires sous Biden, et le faible engagement politique de son successeur sur ce thème, pour l'imposer un peu plus agressivement encore comme le fer de lance de sa campagne. Lors d'un meeting en Iowa en septembre, il a ainsi juré de conduire «la plus vaste opération d'expulsion de l'histoire américaine», ambitionnant de faire arrêter, détenir et expulser chaque année plusieurs millions de personnes en situation irrégulière, même quand celles-ci sont installées et employées aux Etats-Unis depuis des décennies. Seraient aussi concernés les réfugiés humanitaires et certains étudiants étrangers, menacés de révocation de leur visa, tandis que des «sympathies jihadistes», toutes positions jugées «anti-américaines» ou la participation à des manifestations hostiles à Israël, pourraient également déterminer l'expulsion de résidents au statut conforme à la loi.

Pour soutenir cette entreprise et couper ainsi court «dès le premier jour du retour à la Maison Blanche» à ce qu'il dépeint comme l'abandon d'une frontière livrée à une «invasion» en cours, il veut mobiliser des dizaines, voire des centaines de milliers de troupes militaires, notamment rappelées depuis les garnisons à l'étranger, et faire édifier de vastes camps de détention. Mûrie au long cours par son proche conseiller Stephen Miller, relais de l'extrême droite suprémaciste, cette croisade contre l'immigration licite comme illicite passerait également par un durcissement général des conditions d'obtention de visa, sur la base de critères idéologiques, ainsi que la relance du sinistre Muslim Ban de 2017, ciblant les ressortissants d'une liste de pays majoritairement peuplés de musulmans (et son extension notamment aux réfugiés palestiniens venus de Gaza). Surtout, Trump et Miller voudraient s'attaquer au droit du sol inconditionnel qui, depuis la guerre de Sécession, assure automatiquement la citoyenneté américaine à tout enfant né aux Etats-Unis.

Trump, qui se targue d'avoir été le président d'un premier mandat sans guerre, n'aurait plus, à son retour aux affaires, à se soucier de celle opposant l'Ukraine à la Russie: il prétend en effet savoir comment y mettre un terme instantané, «en un jour», et ce, avant même d'être investi. Comment? C'est nettement moins clair, mais on voit mal ce plan de paix-minute selon Trump passer par un repli de l'envahisseur russe sur ses frontières d'avant les invasions de 2014 puis 2022. Le conflit, argue-t-il en effet, aurait même pu être évité s'il avait été au pouvoir: il lui aurait suffi de négocier directement avec le Kremlin l'annexion d'un gros morceau de territoire ukrainien, au mépris de toute souveraineté de Kyiv.

GUERRE COMMERCIALE Cette affaire expédiée, Trump aura tout le loisir de «réévaluer en profondeur» le bien-fondé et les objectifs de l'Otan (qu'il avait déjà failli quitter en 2018) et d'exiger des Européens qu'ils remboursent les stocks de munitions adressés à Kyiv, selon lui au seul bénéfice de la sécurité du Vieux Continent et au détriment de l'arsenal américain. Le slogan «America First», emprunté aux isolationnistes hostiles à l'intervention américaine dans la Seconde Guerre mondiale, est l'étendard revendiqué de sa future politique étrangère : «C'est là ma plus haute priorité, ça l'a toujours été et le restera», assenait-il récemment au New York Times.

Sur le plan commercial, c'est une guerre mondiale qu'il déclarerait en revanche, à coups de taxes douanières presque «universelles» sur les importations - Trump a évoqué 10 % d'augmentation des droits actuels sur le tout-venant, auxquels s'ajouteraient d'autres pénalités plus lourdes, ciblant les concurrents jugés déloyaux ou menaçants. Au premier rang de ses bêtes noires figure toujours la Chine, avec qui il prétend réduire à néant presque toute forme d'investissements et d'échanges commerciaux, a minima dans les secteurs jugés «essentiels» (électronique, pharmaceutique, sidérurgie…). Un protectionnisme radical dont l'ambition affichée est de rééquilibrer la balance commerciale américaine, vieille obsession trumpienne, et une réindustrialisation à marche forcée, carburant aux énergies fossiles et l'électricité «les moins chères de la planète». Du pétrole, du gaz et du charbon américains, dont l'extraction serait fiscalement favorisée, encouragée sur les terres fédérales et dérégulée au gré d'une mise au rebut des normes environnementales et des investissements historiques engagés par Biden dans la transition énergétique. Les accords de Paris ? Un retour et puis s'en va (encore).

SANS-ABRI CRIMINALISÉS Sous la présidence Trump II, il n'y aurait plus de ministère de l'Education mais l'enseignement à l'école et l'université -par des profs armés, afin de déjouer les fusillades- serait plus strictement surveillé et cadré que jamais. Il s'agit de promouvoir la prière en classe et de s'assurer d'une «éducation patriotique». De promouvoir «la famille traditionnelle», «les rôles des mères et des pères», et toutes choses «qui rendent les hommes et les femmes différents et uniques». Afin de surfer sur une transphobie très prospère au sein de la droite américaine, une nouvelle loi fédérale stipulerait du reste que le gouvernement ne reconnaît «que deux genres», déterminés à la naissance, et les soins de transition à destination des mineurs seront proscrits.

La crise actuelle, qui conduit plus de 650000 personnes à se trouver sans logis aux Etats-Unis en 2023, serait tout bêtement réglée en criminalisant cette condition dans les centres urbains, pour en déverser les infortunés soit en prison, soit dans des «villes de tentes» érigées au milieu de nulle part, «sur terrain pas cher». Pour combattre la criminalité, autre cheval de campagne majeur (malgré une baisse annuelle historique mesurée fin 2023), Trump entend militariser aussi le maintien de l'ordre, en envoyant la garde nationale sécuriser les «villes démocrates», telles New York, Chicago ou San Francisco. Trump veut inciter la police à muscler ses pratiques, en l'encourageant à tirer sur les voleurs à l'étalage et autres pilleurs, et promet d'instituer la peine de mort pour les trafiquants de drogue et d'êtres humains (auxquels sont assimilés les passeurs des routes migratoires). Quoi qu'en disent le Mexique et le droit international, les forces armées, encore elles, seraient dépêchées sur le sol mexicain pour y combattre directement les cartels. Quand elles ne seraient pas chargées de mettre au pas les manifestations populaires, sur invocation d'une loi très ancienne, l'Insurrection Act. Un texte d'un autre temps, dont des juristes de renom appellent ces jours-ci à la réforme urgente, afin de le doter des garde-fous qui lui manquent -avant qu'il ne soit trop tard.

Libé
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Re: Faits divers

Messagepar Dragan » 01 Jan 2024, 11:56

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A Marseille, les narcotrafiquants dans une guerre "sans précédent"

Il est en première ligne face au narcobanditisme à Marseille: Dominique Abbenanti, patron de la police judiciaire dans une grande partie du sud de la France, explique à l'AFP, dans une rare interview, les ressorts "d'un phénomène sans précédent."

Q: Près d'une cinquantaine de personnes ont été tuées cette année à Marseille dans la guerre pour le contrôle du trafic de drogue. Pourquoi une année aussi meurtrière?

R: Cette année a atteint un niveau record par rapport à 2022, qui était déjà une année record. Nous sommes confrontés à un phénomène de narcobanditisme qui prend une ampleur sans précédent. Cela s'explique en grande partie par la guerre que se livrent deux organisations criminelles, DZ Mafia et Yoda, qui contrôlent des points de deal sur différents territoires des cités marseillaises et qui sont entrées dans une rivalité meurtrière.

A Marseille, 80% des homicides et tentatives d'homicide sont liés au trafic de stupéfiants. Sur ces 80%, en 2023, quasiment 90% découlent de cette guerre entre ces deux clans. Mais il n'y a pas que DZ Mafia et Yoda, d'autres équipes oeuvrent à Marseille.

Le terme de "narchomicide" décrit bien ce phénomène global autour du trafic de stupéfiants qui génère violence, assassinats, enlèvements, séquestrations et actes de barbarie avec pour résultat de terroriser des quartiers et leurs populations.

Nous sommes devant un phénomène massif qu'il convient absolument de juguler.

Q: Comment mettre fin à ce "bain de sang"?

R: La guerre entre ces deux organisations dure parce que les chefs, les barons de la drogue, ne sont pas à Marseille, ils sont vraisemblablement à l'étranger et donc difficilement neutralisables par les services de police et même par leurs ennemis. Or, ce qui permet de mettre un coup d'arrêt important à ce genre d'organisation criminelle, c'est d'atteindre la tête.

Il y a quelques mois, un des grands barons de la drogue marseillaise a été interpellé en Algérie. Certains ont été interpellés grâce à la collaboration avec Dubaï, d'autres seraient en Espagne, au Maghreb... La coopération internationale prend du temps et les voyous le savent, c'est pour ça qu'ils s'expatrient.

Une autre caractéristique, c'est la clandestinité des tueurs. A une époque, les règlements de comptes étaient commis par des équipes qui vivaient à Marseille, sous couvert évidemment, mais presque normalement. Là, on a des auteurs qui sont dans la clandestinité, qui vivent en Airbnb, en hôtel, donc plus difficiles à localiser.

Les victimes sont de plus en plus jeunes et les clans ont un gros réservoir de tueurs, jeunes eux aussi, prêts à tout, qu'ils payent.

Autre nouveauté, on voit de plus en plus de femmes dans ces organisations et pas seulement dans la logistique, comme par exemple les +nourrices+ qui gardent l'argent ou la drogue. Elles sont de plus en plus dans l'opérationnel.

Certains aspects ressemblent un peu au terrorisme, avec des chefs à l'étranger, des actions pour terroriser, des revendications, des tueurs dans la clandestinité. C'est quelque chose qu'il faut appréhender pour adapter notre riposte.

Q: Comment construisez-vous cette riposte?

R: Toutes mes brigades, la brigade criminelle, la brigade chargée des stupéfiants, la brigade de répression du banditisme, travaillent ensemble. Nous coopérons aussi avec la sécurité publique qui fait en sorte que les points de deal ferment. Un groupe s'intéresse aux réseaux sociaux où les gangs revendiquent désormais leurs actions.

Dans la lutte contre le crime organisé et le narcobanditisme, quasiment 400 enquêteurs travaillent à Marseille. Au total, sur la zone Sud de Nice à Perpignan et Toulouse en passant par la Corse, ils sont 1.100.

Pour juguler ce phénomène, il faut mettre les tueurs en prison. Pour cela, nous appliquons une méthode proactive. Sur le terrain nos équipes spécialisées surveillent des cibles, qu'on présume être des tueurs ou des gens proches des tueurs, afin de les interpeller avant qu'ils commettent leurs méfaits.

Cette année, nous avons interpellé en flagrant délit cinq commandos de tueurs, c'est sans précédent. En parallèle, nous avons déjoué deux assassinats. Au total, c'est plus d'une trentaine de tueurs qui ont été écroués sur 95 personnes liées de près ou de loin à ces assassinats et présentées à la justice.

Le rythme (des homicides) s'est ralenti, ce qui est de bon augure à mon avis pour l'avenir, même s'il faut rester prudent.

Mais cette méthode demande beaucoup d'énergie. En août, nous avions un assassinat tous les deux jours, il faut suivre le rythme. Les enquêteurs sont en souffrance morale car ils n'ont plus le temps face à ce flux d'assassinats sans précédent dans l'histoire de Marseille. Les policiers, on se sent parfois bien seuls, nous sommes en bout de chaîne et si nous intervenons, c'est déjà qu'il y a un échec (de la société).

Agence France-Presse
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Re: Faits divers

Messagepar Bibpanda » 02 Jan 2024, 00:14


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Re: Faits divers

Messagepar Betsamee » 02 Jan 2024, 08:09

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Re: Faits divers

Messagepar Dragan » 02 Jan 2024, 11:41

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L’équivalent de 18 paquets de cigarettes : 9K, la nouvelle puff ultra-puissante qui rend accros les ados

La vapoteuse jetable adorée des jeunes doit bientôt être interdite en France. En attendant, les ados se tournent vers des modèles grand format ultra-addictifs qu’ils achètent sur les réseaux sociaux. « Il y a danger », alertent les médecins.



Le petit groupe d’élèves en jogging passerait inaperçu si leurs mains ne brillaient pas. Entre leurs doigts, un objet en forme de tube, bardé de dessins de science-fiction, clignote en bleu, rouge et vert comme une boule disco. Nous ne sommes pas à une fête. Mais devant le lycée parisien Camille-Sée, dans le XVe arrondissement. Et le jouet n’en est pas un. Lucie (le prénom a été changé), 14 ans, cheveux lissés et doudoune noire, nous tend sa puff nouvelle génération, la vapoteuse jetable préférée des ados en grand format.

Pourquoi est-elle trois fois plus volumineuse que l’habituelle, de la taille d’un stylo ? « C’est une 9K, dégaine l’élève de 1re. Tout le monde l’a. » Son réservoir contient 9 000 bouffées (d’où son nom), un format interdit en France avec de la nicotine à haute dose. Mais les ados raffolent de sa version à 2 %, le maximum autorisé.

Il y a plusieurs mois, quand Lucie recrache sa fumée pastèque-framboise, elle se met à vomir. « Je n’arrêtais pas. Puis je m’y suis fait. Maintenant, impossible de m’en passer. » La puff — « bouffée » en anglais —, véritable carton chez les ados, doit bientôt être interdite en France. Mais pour le moment, les jeunes se tournent vers des machines toujours plus puissantes et addictives. À son arrivée en 2021, cette mini-e-cigarette, commercialisée sous une vingtaine de marques, paraissait inoffensive : sans nicotine, limitée à 300 à 600 bouffées pour quelques euros. Les médecins y ont tout de suite vu un guet-apens tendu aux ados pour les amener vers la cigarette dont le succès s’étiole.

Selon les derniers chiffres de l’Alliance contre le tabac, 15 % des 13-16 ans l’ont déjà utilisée ! Ses couleurs pop, ses parfums — la recette du succès — n’ont pas changé mais aujourd’hui le gadget a muté, devenant une bombe dans la bouche des enfants.

Ce mercredi là, à la sortie de l’école, les vapeurs sucrées s’élèvent le long du trottoir. Les trois copains de Lucie ont le même joujou, sorte de biberon, à embout vert ou rose fluo, décoré d’extraterrestres aux crânes démesurés et yeux rouges exorbités de « Mars Attacks ! », référence à Tim Burton. « C’est un passe-temps », lâche Haydan, 15 ans, chignon blond, adossé à la barrière. Dans sa classe du lycée Buffon (XVe), à quelques rues, 10 élèves sur 30 ont une 9K comme lui. « Moi je vape même dans mon lit, décoche Lucas. Ça sent bon dans la chambre. » Paul se marre.

9 000 bouffées à 2% de nicotine, l’équivalent de 18 paquets de cigarettes...

De la bande, c’est Lucie la plus accro. Elle pompe sa puff du matin au soir. 9 000 bouffées à 2 % de nicotine en une semaine. « C’est l’équivalent de 18 paquets de cigarettes ! bondit le médecin Loïc Josseran, président de l’Alliance contre le tabac. C’est dramatique de voir à quel point ces produits créés pour séduire les enfants ont évolué. On est passé de la tapette à souris au piège à loup. »

Lucie redoute le couperet de l’interdiction. Son corps ne le supporterait pas. « T’abuses… », jugent les garçons. « Non, non, vous comprenez pas, je vais être malade, dit-elle en s’enflammant. Quand je l’ai pas, j’ai chaud, mal à la tête. Je suis vraiment addict ! » « Ah, carrément, t’es en manque », ricane Lucas. Haydan hausse les épaules : « Quand ça sera interdit, je passerai à la clope ou j’arrêterai. » Lucie lève les yeux : « Ben oui, c’est idiot, plein de jeunes vont se mettre à la cigarette. »

À moins qu’une solution ne leur permette de continuer à vapoter… Une idée a l’air de la satisfaire : « Attendez ! On pourra toujours acheter nos 9K sur Instagram et Snapchat ! » Le groupe acquiesce, nous montrant aussitôt le compte de leur vendeur sur des réseaux sociaux. Son profil, suivi par 500 abonnés, exhibe des boîtes bariolées aux saveurs fraise-mangue, ananas-noix de coco ou pêche… Il y a 9 000 bouffées, 12 000 et même 21 000 ! Du jamais-vu. « Livraison désormais dispo dans 60 villes », précise-t-il. « En fait, c’est des lycéens comme nous. Ils nous donnent rendez-vous en bas de chez nous et on récupère la puff », décrit Lucas. L’affaire est bon marché : 10 à 15 euros contre 25 « au tabac ».

Chez le buraliste ? Pourtant, ils n’ont pas le droit d’en vendre. Encore moins à des mineurs. « À ma connaissance, on ne propose que des puff classiques », avance Philippe Coy, président de la Confédération des buralistes. Mais à quelques mètres du lycée Camille-Sée, le tabac du coin s’est mis à la 9K et même à la 12K. Les stocks viennent d’arriver. « On en vend jusqu’à 12 000 bouffées », nous détaille la vendeuse. Les magasins de cigarettes électroniques, eux, tournent le dos à ces puff ultra-fortes, assure Matthieu Cadosch, membre du bureau de la Fédération interprofessionnelle de la vape. « C’est assez rare de les trouver dans nos boutiques. On n’y est pas favorables. Leur réservoir ne doit pas dépasser 2 ml, là, on est à plus de 15 ml ! La vape doit permettre de sortir de la cigarette, pas d’y entrer. »

Le marché noir s’organise

À l’approche de l’interdiction, le marché noir s’organise donc en ligne. Entre élèves. Et aux quatre coins du pays. Instagram, transformé en supermarché, brade ses 9K à Paris, Lyon, Bordeaux, La Rochelle, Nantes, Cherbourg… : « remise en mains propres », « colis 5 euros ». Une marque en particulier s’affiche, RandM, fabriquée par une entreprise chinoise qui n’a pas donné suite à nos sollicitations. L’achètent-ils sur son site ? Aucun des fournisseurs contactés n’a répondu. « Entre nous, on les appelle les dealers », explique Paul, très sérieux.

Juliette, 16 ans, toute juste sortie de la cantine, préfère faire l’échange dans des parcs. Comme tout le monde, elle a le numéro des « dealers ». La transgression attire. Vapoter la 9K, c’est décrocher sa place dans la cour des grands. Sur TikTok, les ados jouent aux mauvais garçons, puff aux lèvres, au son du rap. « T’es le bandit de la classe », écrit l’un. « Tous les petits de 2006-2008, ils fument ça, ils croient que c’est des joints, ils l’accrochent au cou », rit un autre. Quelques-uns mettent en garde : « Elle m’a ruinée cette merde », « Arrêtez de fumer ça. »

« Le geste est très addictif, insiste Juliette de ses grands yeux bleus. Le fait de vaper en continu, sans s’arrêter et n’importe où fait que beaucoup ne s’en séparent jamais. » À Camille-Sée comme ailleurs, c’est devenu un jeu. « Certains vapotent en cours, tant que le prof n’est pas face à eux, il ne voit rien. » L’interdiction lui paraît justifiée. À Yannis, (le prénom a été changé), 13 ans, aussi. Le petit 4e en bonnet se défend mains en l’air : « Moi je touche pas à ça, mais les autres, si. » Depuis quelques mois, il les voit imiter les grands. Le groupe de Lucie nous avait prévenus : « Ils commencent dès la 6e. » Yannis ne comprend pas l’intérêt. « Tant mieux que ça soit bientôt interdit, s’exclame-t-il. Ils ne quitteront plus les cours pour aller vaper dans les toilettes ! »

« Les inventions des industriels sont sans limite »

Derrière ce succès, il y a une histoire. Spécialement écrite pour les enfants. Un conte avec de la fumée comme les nuages, des goûts de bonbon, barbe à papa, fruits, de la lumière comme au manège. « Les jeunes adorent le fait que l’objet brille. Ils me disent : C’est trop beau ! raconte, consternée, Ketty Deleris, l’addictologue préférée des ados sur TikTok. C’est comme s’ils s’achetaient une nouvelle paire de baskets. »

« Les inventions des industriels sont sans limite », se désole le médecin Loïc Josseran. L’un d’eux n’est autre que British American Tobacco, l’un des plus puissants cigarettiers au monde. Il y a un an, nous avions découvert qu’il allait jusqu’à engager des animateurs pour promouvoir la puff traditionnelle de sa marque Vuse dans les rayons de certains supermarchés. Les commerciaux distribuaient même des bons d’achat. Des méthodes illégales jamais vues.

VIDÉO. La « Puff », la e-cigarette jetable goût bonbon passe de TikTok aux cours des collèges

Qu’est-ce qui remplacera la puff ? Les fabricants trouveront-ils une alternative ? Depuis quelques mois, la nouveauté, ce sont les sachets de nicotine qui fleurissent actuellement dans les vitrines des bureaux de tabac. Ces boîtes Velo vendues encore par British American Tobacco contiennent vingt petits pochons de poudre blanche à faire fondre dans la bouche.

Il faut dire que les buralistes s’inquiètent du manque à gagner de la puff : « Elle représente 10 à 15 % des ventes de vape », détaille Philippe Coy. Dans leur lignée, les perles de nicotine, des petites billes colorées, ont fait leur entrée sur le marché juste avant l’été. Encore marginales, ces sortes de bonbons se vendent surtout en ligne. « Ne nous leurrons pas, ce sont des produits d’appel : bon nombre vont ensuite finir avec une cigarette à la main ! » s’indigne le président de l’Alliance contre le tabac.

Certains fabricants de cigarettes électroniques qui conçoivent des puff, eux, ne comptent pas renoncer à conquérir la jeunesse. Les réseaux sociaux parlent de plus en plus d’une nouvelle vapoteuse bigarrée aux goûts fruités à la forme inédite. L’outil ne ressemble plus du tout à une e-cigarette. Mais à un gobelet. Et pour plaire aux ados, l’embout a été remplacé par une paille. Message : vous ne fumez plus, vous buvez un smoothie.

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Re: Faits divers

Messagepar dxd92 » 02 Jan 2024, 19:03

Les mecs qui vendent ça en ciblant les ados, je me demande comment ils font pour se regarder dans ube glace
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Re: Faits divers

Messagepar peezee » 02 Jan 2024, 21:37

https://www.lemonde.fr/international/ar ... _3210.html

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Le numéro deux du bureau politique du Hamas, Saleh Al-Arouri, tué dans une frappe israélienne près de Beyrouth

Un drone israélien a visé un bureau du Hamas palestinien dans la banlieue de la capitale libanaise, mardi, tuant quatre personnes, selon l’agence de presse officielle du pays.

pour ceux qui nous expliquaient qu'il serait impossible aux Israéliens d'aller chercher les têtes du groupe terroriste. redaface2

Ça doit commencer à fouetter du côté des hôtels de grand luxe au Qatar qui hébergent les autres dirigeants de cette organisation d'ordures barbares. Perso je pleurerai ni les uns, ni les autres en cas probable de "dommage collatéral". Bon ceci-dit ça me semble compliqué de tenter qq chose jusque là-bas, ou alors super bien ciblé et restreint.

Le gros soucy avec tout ça, c'est que si le Hezbollah qui trône au Liban cherchait une excuse pour entrer en guerre frontale avec Israël (backupés par l'Iran, oeuf corse), ils l'ont toute trouvée. 8-[


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Re: Faits divers

Messagepar alexduke » 03 Jan 2024, 10:10

Purée, le Japon ils démarrent l'année sur les chapeaux de roue :? Et dans leur malheur, finalement tres peu de victimes, et ils nous filent encore une sacré leçon de respect et de civisme.

Un énorme séisme de 7,4 sur l'échelle de Richter, avec "seulement" 62 morts, grâce à leurs standards de constructions ... et le respect de leurs normes.

Et hier l'accident aérien avec 2 avions qui se percutent dont un airbus A350 avec 379 personnes à bord qui ont évacué un avion en flammes en quelques minutes, grâce encore la au respects des consignes de l'equipage et surtout au fait de ne pas avoir ce sale reflexe de vouloir sauver ses bagages.
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Re: Faits divers

Messagepar Dimeco63 » 03 Jan 2024, 10:17

On ne m’ôtera pas de l'idée qu'avec des Chinois de Chine cela n'aurait pas été pareil évidemment !



:oss117:
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Re: Faits divers

Messagepar alexduke » 03 Jan 2024, 13:29

En effet.
Et en tout cas aussi avec des Français de France ou d'autres Européens d'Europe, c'est quasi certains

Ca ne s'invente pas, les japonais ont une éducation de gestion de crise, ce que nous n'avons pas.
Et quand ça compte, ça paye.
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Re: Faits divers

Messagepar Dimeco63 » 03 Jan 2024, 15:12

alexduke, je blaguais pour les Chinois !
Les Japonnais ont surtout une culture du risque, c'est normal c'est lié à leur histoire et surtout à leur géographie.
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