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Mesdames, Messieurs, chers membres de la communauté éducative,
Hier, 13 octobre 2023, en France, un professeur a été assassiné et trois autres membres de la communauté éducative ont été blessés à Arras.
Une nouvelle fois, et près de 3 ans jour pour jour après l’assassinat de Samuel Paty, notre École est confrontée à un terrorisme barbare.
Je tiens tout d’abord, en votre nom à tous, à adresser toutes nos pensées et tout notre soutien aux familles et aux proches de vos collègues victimes de cet attentat, et à la communauté éducative de la cité scolaire Gambetta-Carnot d’Arras. J’étais avec eux hier et ce matin. Je veux vous le dire, du plus profond de mon cœur et avec la conscience qu’aucun mot ne saurait traduire l’effroi qu’ils ont vécu hier : vos collègues enseignants, personnels de direction, personnels administratifs et techniques, ont fait preuve d’une résilience absolument exemplaire lors de cette attaque. Aujourd’hui encore, ils font preuve d’un courage et d’un engagement qui forcent l’admiration de tout le pays.
A travers eux, comme voici trois ans avec Samuel Paty, c’est l’École de la République qui est attaquée.
Attaquée, pour la mission qui est la sienne : permettre à chaque jeune de s’émanciper, par-delà les déterminismes, les obscurantismes.
Attaquée pour l’idéal porté par toutes les femmes et les hommes qui la font vivre : la formation de citoyens libres, égaux et unis par une destinée commune.
Attaquée parce que l’École n’est pas un service public comme un autre. C’est l’Institution qui permet à toutes les autres de tenir. Ce qui est visé, c’est tout à la fois l’École de la République, et la République par l’École.
En ce jour de deuil profond pour notre institution et pour la Nation, je veux donc partager avec vous ma conviction : l’École doit rester debout.
Face à l’innommable, notre force viendra de notre unité et de la fidélité aux valeurs qui fondent notre engagement au service de l’École, et de l’unité de la société, à commencer par les élèves et leurs familles, autour de notre École.
La Nation porte le deuil de cet assassinat, mais c’est sur vos épaules que pèse la responsabilité de continuer à faire vivre notre École. J’en suis conscient. De même que je suis conscient que les cours ne pourront redémarrer « comme d’habitude » lundi matin. Vous avez besoin de vous retrouver, d’échanger, de préparer au mieux le retour des élèves.
C’est pourquoi, après échange avec vos représentants hier soir, j’ai décidé qu’un temps banalisé sera prévu lundi matin dans tous les collèges et les lycées de France. Il permettra ce temps d’échange tout à la fois humain et pédagogique entre vous. A cette fin, les cours sont annulés pour les élèves jusqu’à 10 heures, moment où ils rejoindront leur établissement.
J’ai conscience des complexités pratiques de cette décision pour de nombreuses familles. Avec la Présidente de l’association des régions de France, nous avons convenu que, pour les élèves qui dépendent absolument des services de transport scolaire et dont les familles ne pourraient s’organiser autrement pour les conduire par leurs propres moyens dans leur établissement à 10h, le service sera assuré à l’heure habituelle. Un accueil temporaire et minimal sera organisé pour leur permettre de patienter avant la reprise. Je fais confiance aux équipes de direction pour organiser cet accueil temporaire en lien avec les collectivités.
Je suis convaincu que les employeurs seront tolérants avec leurs salariés parents d’élèves contraints d’arriver un peu plus tard au travail. Car toute la Nation fait bloc derrière vous et est consciente du besoin qui est le vôtre de vous retrouver ensemble.
Afin que les professeurs des écoles puissent eux aussi avoir un temps d’échange durant la pause de la mi-journée, l’hommage se déroulera l’après-midi. A 14h, une minute de silence sera respectée dans chaque classe en mémoire des victimes des attentats commis contre notre École. En primaire, ce temps d’hommage et de recueillement pourra prendre d’autres formes, pour tenir compte de l’âge des élèves.
Cette minute s’inscrira dans un temps de recueillement et de réflexion avec les élèves, organisé à l’appréciation des équipes pédagogiques.
Nous ne pouvons nous voiler la face et nous devons être lucides sur les maux qui traversent notre société et notre École. Aussi, je demande que toute contestation de ce temps d’hommage soit systématiquement signalée, afin qu’elle puisse être sanctionnée le plus sévèrement possible.
Chers professeurs, chers personnels, notre École est en deuil, mais elle est debout, ancrée dans ses valeurs et fière de l’horizon qu’elle propose à chaque enfant de France.
Chaque jour, je mesure l’honneur qui est le mien d’être votre ministre, et surtout la responsabilité immense qui m’incombe : protéger notre École, chaque jour.
Vous pouvez compter sur moi.
Gabriel ATTAL
Ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse
peezee a écrit:Gastibelza a écrit:Remind, et le fait de se poser la question alors qu'absolument rien dans l'article ne laisse supposer que cette assignation n'est pas une procédure classique pour tout OQTF, c'est un peu orienté aussi, non ?
peut-être que la question "Quelle proportion de toutes les OQTF non exécutées à ce jour va mener à ce genre d'acte terroriste si on laisse les choses en l'état ?" vaut la peine d'être posée, qu'en penses-tu ?
Gastibelza a écrit: Mais puisque la droite et l'extrême-droite ont désigné comme terroristes potentiels les sans-papiers et comme complices du terrorisme les assos qui se battent pour que leurs droits soient respectés, allons-y. On n'est pas à une crise d'hystérie près.
Jester a écrit:
Gastibelza a écrit:peezee, tu as très bien résumé ma pensée. Moins de tueurs fous, plus de bisous !
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