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Ivre, le patron de la BAC de Clichy-sous-Bois fonce sur ses collègues venus l'interpeller
Le 23 avril, le gradé complètement saoul a tenté de se soustraire à un contrôle, semant la panique dans un paisible village de Seine-et-Marne.
Course-poursuite dans une petite commune de Seine-et-Marne. Le 23 avril, les habitants de ce paisible village de 1 500 habitants, situé près de Coulommiers, n'en ont pas cru leurs oreilles. Des fous du volant, croyaient-ils, avaient pris leurs rues pour un circuit de Formule 1. Un véhicule à la conduite approximative et roulant à vive allure tentait de semer un équipage de police lancé à sa poursuite. Dans la voiture poursuivie, la passagère, une ado, avait prévenu sa mère que son père était venu la récupérer complètement ivre. Laquelle mère avait immédiatement appelé la police.
Le fautif, un homme de 48 ans, n'est pas n'importe qui : il est le patron de la brigade anti-criminalité (BAC) de Clichy-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, ainsi que de la brigade spécialisée de terrain, en charge de la mise en œuvre de la police de sécurité du quotidien, chère au ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.
Le major exceptionnel enclenche la marche arrière
Il est aux alentours de 20 heures. Les policiers remontent les rues du village et tombent nez à nez avec le Duster du major exceptionnel – c'est son grade –, complètement saoul. Les fonctionnaires font retentir le « deux-tons », signe que le conducteur doit s'arrêter. Dans un premier temps, le gradé en infraction cherche à fuir. La course-poursuite commence. Enfin acculé, il semble obtempérer. Mais quand les policiers mettent pied à terre pour l'interpeller, il enclenche la marche arrière et fonce sur eux. Les policiers l'évitent, mais le chauffard percute violemment la voiture de police avant de reprendre la route. Puis se ravise 100 mètres plus loin où il s'immobilise.
Cette fois, les policiers mettent leur collègue en joue. Il refuse de s'allonger ventre à terre, il est immédiatement menotté. Les vaillants fonctionnaires récupèrent la passagère en pleurs et en état de choc. Le gradé titube, refuse l'éthylotest. Selon la procédure, il n'est pas nécessaire aux agents de la force publique de constater techniquement l'alcoolémie, les signes manifestes d'ivresse – élocution pâteuse, yeux brillants – suffisent à caractériser ce délit. Le major exceptionnel a terminé sa soirée en cellule de dégrisement. Il risque la révocation.