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Killian Hayes, Malcolm Cazalon et Théo Maledon, figures de proue du basket français de demain
Championne d'Europe U16 en 2017 et vice-championne du monde U17 depuis la nuit dernière, la «génération 2001» est menée par trois leaders au potentiel exceptionnel : Théo Maledon, Killian Hayes et Malcolm Cazalon. Découverte.
Cette fois, la marche était trop haute. Invaincus depuis le début du Mondial, les Bleuets U17 (nés en 2001) sont logiquement tombés en finale face aux ultra-favoris américains (95-52). Il n'en ont pas moins confirmé, pendant plus d'une semaine, l'énorme potentiel d'un groupe déjà sacré champion d'Europe un an plus tôt, promettant, avec la «génération 1998» emmenée par Frank Ntilikina et le prodige surclassé Sekou Doumbouya, un superbe avenir au basket tricolore. Durant ce Mondial, trois Français se sont détachés du lot : Théo Maledon, Killian Hayes et Malcolm Cazalon, qui étaient attendus et n'ont pas déçu, comme en témoigne leur performance en quarts où, face à l'ogre truc, ils ont compilé 74 des 86 points de leur équipe ! On pense déjà, inévitablement, à la Draft NBA (ils ne pourront se présenter avant 2020), mais aussi aux JO 2024, à Paris, où ils seront en âge de prendre le leadership d'une formation où Nicolas Batum, qui aura 35 ans, fera alors figure de vieux sage.
Killian Hayes (arrière, Cholet, 1,96m, 16 ans)
Né à Floride d'un père américain (DeRon, ancien pro de Cholet) et d'une mère française, Killian Hayes reste un pur produit de l'excellent centre de formation de Cholet. Éblouissant chez les espoirs (champion de France et MVP face à des joueurs ayant parfois quatre ans de plus que lui), ce combo-guard gaucher a même fait neuf apparitions en Jeep Élite (12 points et 6 passes contre Le Mans). Sans surprise, il passera pro dès la saison prochaine. «Plus il y a de l'enjeu, plus il répondra présent, assure Sylvain Delorme, son entraîneur en espoir, dans Basket Le Mag. Il adore jouer ces matches avec de l'intensité, des attentes.» L'été dernier, MVP de l'Euro cadets, il avait fini meilleur marqueur, rebondeur et passeur des Bleus, ce qui lui avait valu de figurer à la une du site d'ESPN. Cet été au Mondial, il a encore prouvé sa polyvalence (16,1 points, 3,6 rebonds, 3,3 passes, 2,7 interceptions), son incroyable aisance balle en main, sa vision du jeu et sa capacité à défendre plusieurs postes.
Théo Maledon (arrière, Asvel, 1,92m, 17 ans)
S'il a un an d'avance au niveau scolaire, Théo Maledon en a sans doute encore plus au niveau basket. Vainqueur de l'Euroligue juniors avec l'Insep, il a choisi de rejoindre l'Asvel l'été dernier, histoire de prouver que le championnat espoirs n'était déjà plus fait pour lui (16,1 points, 4,5 rebonds, 5,1 passes). Meneur de grande taille (meilleur rebondeur et meilleur passeur français au Mondial U17), altruiste et créatif (beaucoup d'observateurs soulignent son excellent «Q.I. basket»), solide défenseur, Maledon est aussi et surtout un vrai leader. Au «Global camp» organisé par la NBA, début juin, il a crevé l'écran. «C'est simple, il déborde de talent, souligne Jonathan Givony, spécialiste des jeunes talents à ESPN. Il a un toucher incroyable, mélange parfaitement scoring et gestion, a fait des progrès au shoot et fait toujours les bons choix. Il manque d'agressivité, mais c'est le genre de joueur capable d'être drafté dès le premier tour.»
Malcolm Cazalon (arrière, Asvel, 1,95m, 16 ans)
Gaucher comme Hayes, à l'Asvel comme Maledon, Malcolm Cazalon est la plus belle révélation tricolore du Mondial. Il faut dire que c'était sa première compétition internationale (il était blessé l'an passé), et qu'il a fini... meilleur marqueur du groupe (16,4 points, dont 30 face à la Turquie). Fils d'un ancien joueur pro (Laurent Cazalon), ce grand arrière longiligne avait tout cassé au tournoi Euroligue de Barcelone, en janvier (17 points et 8,3 rebonds). «C'est notre meilleur shooteur, assure Anthony Brossard, coach des espoirs, à BeBasket. Il a un instinct au-dessus de la moyenne, il sent les choses, il est animal, avec le mauvais côté : parfois, ça manque un peu de discipline.» Plus irrégulier mais moins timide que les deux joueurs cités plus haut, gêné par des genoux fragiles mais plus athlétique, ce scoreur a formé un bel équilibre avec les profils plus réservés de Maledon et Hayes.
