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Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

28 Sep 2022, 10:24

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Récit; Comment Rodolphe Saadé a conquis « La Provence »

Inconnu dans le monde de la presse, le PDG de l’armateur CMA CGM a gagné son duel face à Xavier Niel en jouant de sa surpuissance financière et de ses réseaux, et en séduisant les salariés

Vendredi 30 septembre, le tribunal de commerce de Bobigny (Seine-Saint-Denis) doit entériner le rachat par l’armateur CMA CGM des 89 % d’actions du journal La Provence détenues par le groupe Bernard Tapie. Une conclusion inéluctable depuis l’annonce surprise, le 30 août 2022, d’un accord entre le géant du transport maritime et le magnat des télécoms Xavier Niel (actionnaire à titre individuel du groupe Le Monde), autre candidat à la reprise du quotidien marseillais. Cet épilogue, finalisé lors du voyage d’Emmanuel Macron en Algérie, auquel les deux milliardaires étaient conviés, couronne la stratégie et l’investissement personnel, dans ce dossier, de Rodolphe Saadé, 52 ans, PDG de l’armateur, à qui l’on prête désormais l’ambition d’investir dans M6, ce que ses services qualifient de « rumeur ».

« Il y a un trou de souris. » Quand il mobilise ses équipes en octobre 2021, Rodolphe Saadé sait sur quel étroit chemin il s’engage. La voie du rachat de La Provence semble obstruée, mais celui qui est en train de devenir la troisième fortune française – 37,6 milliards d’euros, selon le magazine Forbes – y voit un passage.

Bernard Tapie est mort le 3 du mois. Marseille lui a offert des funérailles grandioses, avec fumigènes et chants de supporteurs. Quelques années auparavant, l’ancien président de l’OM a, pense-t-il, verrouillé l’avenir du journal et de ses 850 salariés – si l’on compte les effectifs de Corse-Matin. Dans l’esprit de l’homme d’affaires, le futur patron sera Xavier Niel. Le fondateur de Free possède, depuis 2019, 11 % du capital du journal. Les statuts lui offrent un droit de préemption sur toute vente d’actions. Mais aussi un droit d’agrément qui oblige le conseil d’administration à valider à l’unanimité l’entrée d’un nouvel investisseur.

Circonstances tortueuses

Or, par sa filiale L’Avenir Développement, détenue par sa holding NJJ, Xavier Niel contrôle deux des cinq sièges de ce conseil. Et le vote de Stéphane Tapie, administrateur également, lui semble acquis. Le fils de Bernard Tapie affirme publiquement avoir « donné [sa] parole à [son] père que sa volonté sera respectée ». Niel, déjà propriétaire de Nice-Matin, avec lequel il prépare des synergies, joue sur du velours et annonce, dès le 21 octobre 2021, la « reprise rapide » du groupe marseillais.

Mais, comme souvent dans la saga Tapie, les circonstances sont tortueuses. Et c’est dans ces circonstances que Rodolphe Saadé aperçoit sa chance. Le groupe Bernard Tapie (GBT) est en liquidation judiciaire depuis avril 2020 et l’annulation de l’arbitrage dans l’affaire du Crédit lyonnais. L’Etat guette la somme qui sera mise sur la table. Il veut récupérer le plus d’argent possible sur les 438 millions d’euros dus par GBT. Or, en cette fin 2021, les tarifs du transport maritime explosent et Rodolphe Saadé sait déjà que les bénéfices de la CMA CGM dépasseront les 15 milliards d’euros – ils atteindront 16,6 milliards. De quoi être ambitieux.

« Il y a un trou de souris et nous allons le jouer à fond », répète l’armateur, le 22 octobre 2021, aux représentants du Syndicat national des journalistes (SNJ). Dans leur permanence aux murs écaillés, les salariés de La Provence sont estomaqués d’accueillir l’élégant et réservé Rodolphe Saadé. Deux coups de fil ont suffi pour monter le rendez-vous. L’armateur confie une inattendue passion pour leur journal, qu’il lit « tous les jours, même quand [il est] à l’étranger », et son envie d’investir dans sa relance. Costume impeccable, maintien guindé, le PDG de la CMA CGM est descendu du 30e étage de sa tour dans son ascenseur privé pour atteindre, 300 mètres plus loin, la rue du Marché, où le SNJ voisine avec l’amicale des retraités de

La Provence

Les journalistes sortent de l’entretien désorientés, mais sûrs d’une chose : « Saadé ne connaît rien à la presse. » Pourquoi ce leader de la logistique s’intéresse-t-il à une boîte qui a perdu près de 15 millions d’euros en deux ans, 25 % de ses lecteurs en trois et vient de vendre son siège ? Un journal qui tire à moins de 75 000 exemplaires ? « Pour nous, c’était le diable », se rappelle Sophie Manelli, élue SNJ, qui deviendra un soutien inconditionnel du projet.

Deux jours plus tôt, l’armateur a officialisé son intérêt. Dans une lettre au liquidateur judiciaire, il se présente comme un repreneur potentiel et donne à son projet une identité très marseillaise. Pas question, explique-t-il, de laisser le journal être dirigé ailleurs que dans sa ville. Il évoque même la possibilité de s’entourer « éventuellement » d’appuis locaux. La phrase fait tiquer la rédaction, qui connaît les liens entre le patron et certains élus de droite, comme le président de la région, Renaud Muselier, ou le vice-président du conseil départemental LR, Yves Moraine, un ami de collège.

Terrain hostile

L’inquiétude se renforce quand les réseaux du premier employeur marseillais s’ébranlent. Le 17 décembre 2021, le président de la chambre de commerce et d’industrie, Jean-Luc Chauvin, diffuse une lettre de soutien au projet, qu’il définit comme « absolument indispensable à la vie du journal et au-delà même à l’équilibre démocratique, économique et social de l’ensemble du territoire ». Un courrier cosigné par trois autres organisations patronales. « Rien ne les obligeait. Ils sont venus naturellement », commente M. Saadé. Quelques mois plus tôt, la CMA CGM avait soutenu Jean-Luc Chauvin dans sa quête d’un deuxième mandat à la tête de la CCI.

Avec cette entrée surprise, l’armateur atteint son premier objectif : bousculer la donne. Le liquidateur Xavier Brouard voit dans l’apparition de ce second milliardaire l’occasion inespérée de faire grimper le prix de La Provence, estimé entre 20 millions et 40 millions d’euros. Pour permettre des mises plus libérées, il prépare une idée : attaquer juridiquement le droit d’agrément glissé par Tapie et Niel dans les statuts du journal.

Dans le camp du fondateur de Free, la manœuvre est perçue comme téléguidée depuis la tour CMA CGM. D’autant que le combat se déroule en terrain hostile : le tribunal de commerce de Marseille, où les réseaux de la famille Saadé sont bien réels. L’idée entraînera neuf mois de joutes juridiques et finira en impasse, à l’été 2022. Mais, en contestant la position dominante de Xavier Niel, elle crédibilise la stratégie Saadé. Et quand les juges marseillais suspendent une première fois le droit d’agrément, en janvier 2022, ils agrandissent soudain le « trou de souris ».

Parallèlement, l’armateur cherche toujours à séduire les salariés de La Provence. Il sait que beaucoup reprochent à leur actionnaire minoritaire son indifférence à la fin des années Tapie. Quand, le vendredi 26 novembre, Xavier Niel dépêche devant le CSE du journal le seul Anthony Maarek, directeur général de sa holding, la CMA CGM, elle, aligne, aux côtés de son PDG, son directeur juridique, celui des ressources humaines et un vieux routier des médias : Denis Olivennes, qui séjourne régulièrement près de Tarascon (Bouches-du-Rhône) et connaît bien La Provence. Depuis quelques jours, le directeur général de Libération conseille activement l’armateur. Dans les semaines qui suivent, les réunions entre la tour CMA CGM et des groupes de salariés se multiplient. « Nous avons eu plus d’échanges avec eux qu’avec Franz-Olivier Giesbert, qui dirige la rédaction depuis 2017 », s’étonne un représentant du SNJ.

Aux salariés, le patron de la CMA CGM promet beaucoup. Le maintien des emplois et un investissement de relance de 50 millions d’euros, du « sang neuf » pour diriger l’entreprise et la rédaction. Aux imprimeurs rotativistes, inquiets du projet Niel de créer une imprimerie commune avec Nice-Matin dans le Var, l’armateur assure que l’activité restera à Marseille. Un engagement qui volera en éclats au moment de s’accorder avec son rival, à l’été 2022.

De ses prestations devant le personnel, le patron de la CMA CGM gagne un surnom : « Le père Noël. »

« Moi, c’est le père Niel », ironise son adversaire. Si les six CSE du groupe valident le plan de l’armateur, le 24 mars, certains salariés affichent encore des réticences. Et un moment instille même l’ombre d’un doute. Ce même jour, près de deux cents d’entre eux écoutent le PDG de la CMA CGM venu dans la salle des rotatives quand une journaliste lui rappelle que Bernard Tapie n’aimait pas que son journal houspille les politiques et demande s’il sera aussi interventionniste. « No change », répond l’intéressé… L’assistance se fige, mais Denis Olivennes réagit vite. « Il veut dire que vous continuerez à travailler sans pression, comme vous le faites actuellement »,rattrape-t-il, sans véritablement convaincre.

Qu’importe, la CMA CGM tient déjà fermement la barre du dossier. Un mois plus tôt, l’armateur a déposé au tribunal de Bobigny une offre de 81 millions d’euros, quand Xavier Niel en propose 20. « Quelqu’un qui est prêt à payer quatre fois le prix d’un truc, je me dis, ce n’est pas normal », s’étonne, lors d’une audition au Sénat, le patron de Free. A l’été 2022, il saura à son tour utiliser la générosité de Rodolphe Saadé pour vendre ses 11 %.

Passage en force

Dans la bataille, le géant des transports va bénéficier du soutien des dirigeants de La Provence, au premier rang desquels le PDG Jean-Christophe Serfati. C’est lui qui, le 2 mars, somme Xavier Niel, venu tenter de déminer la situation, de quitter le siège de La Provence. « Vous êtes un salarié de la CMA CGM »,lui lâchera Xavier Niel, prévenu par des journalistes que, la veille, M. Serfati figurait parmi les invités de l’armateur lors de l’inauguration de Tangram, son académie de formation.

L’autre preuve de ce ralliement sera le surréaliste conseil d’administration réuni pour voter l’agrément sur l’offre CMA CGM. Ce 9 mai, le passage en force a été bien préparé. Un graffiti « Niel dégage » est apparu devant l’entrée du journal. Au quatrième étage, l’ambiance n’est guère plus accueillante. Jean-Christophe Serfati, qui préside le conseil, a invité un professeur de droit qui doit démontrer aux représentants de NJJ qu’ils seront en conflit d’intérêts s’ils s’opposent au projet. Il a aussi convié Rodolphe Saadé, mais ce dernier a décliné. Stéphane Tapie, lui, n’est pas là. Au moment du vote, le PDG de La Provence refuse de comptabiliser les voix des représentants de Niel et annonce que l’offre CMA CGM est agréée. Plus tard, le tribunal de Marseille jugera sa gestion « illicite ».

Alors que Rodolphe Saadé et Xavier Niel ont finalement validé les accords préparés par leurs équipes et le liquidateur Marc Sénéchal fin août, un observateur marseillais s’étonne encore de l’investissement du PDG de la CMA CGM dans un dossier « qui, à l’échelle de son groupe, ne représente pas grand-chose ». Reste une question. La même que celle que les salariés de La Provence se posent depuis le premier jour. Pourquoi ?

Le Monde

Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

28 Sep 2022, 17:33

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PORT DE MARSEILLE ; La CGT ne veut pas de Christophe Castaner

L'ancien ministre de l'Intérieur dont le nom est évoqué avec insistance pour prendre la tête du conseil de surveillance du Grand port maritime de Marseille (GPMM) et succéder ainsi à Elisabeth Ayrault qui assure l'intérim à ce poste depuis le décès de Jean-Marc Forneri le 28 décembre 2020, suscite des réactions de la part de la CGT.

Dans une déclaration commune diffusée hier, l'Union départementale CGT des Bouches-du-Rhône, les syndicats des dockers de Fos et de Marseille, ainsi que celui de Fluxel (la branche hydrocarbures du port) et la Fédération des ports et docks, se sont en effet émus de l'éventuelle nomination de l'ancien ministre. "Le Conseil de surveillance est censé être le garant de la stratégie du GPMM. Les activités portuaires ont besoin d'acteurs économiques centrés sur le réel, qui contribuent à l'essor économique du territoire, qui s'y inscrivent sur la durée, dans une visée économique et sociale. La nomination de Monsieur Castaner ne contribue en rien à cet objectif", assène la CGT. Qui estime "qu'une telle décision ne peut que cristalliser les tensions sociales" et "être considéré comme une provocation".

La nomination de Christophe Castaner, considérée comme acquise "sauf surprise" par Renaud Muselier, le président de la Région Sud, devrait intervenir si effective, le 14 octobre prochain lors de la tenue de la dernière réunion de l'actuel conseil de surveillance. La veille en effet, le mandat d'Elisabeth Ayrault prendra fin, la présidente par intérim qui avait estimé "que de toute évidence l'État n'est pas pressé" de lui trouver un successeur, ayant fait connaître son intention de ne pas poursuivre. Face à cette situation, Renaud Muselier qui avait lui aussi déploré "le peu d'empressement de l'État à décider malgré la proposition de plusieurs noms", était allé jusqu'à indiquer "être prêt à faire acte de candidature pour que les choses bougent". Bref, l'arrivée de Christrophe Castaner mettrait fin à l'incertitude. Mais d'une manière assez inédite, car à cet instant il n'est membre d'aucun des trois collèges qui participent à la nomination des 18 membres du conseil de surveillance.

La Provence

Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

28 Sep 2022, 18:16

Et on vient d'avoir Didier Lallement nommé SG mer. Sale temps pour bosser aux affaires maritimes pour l'état dans le GPMM. :lol:

Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

28 Sep 2022, 20:20

Lo Provençau, j'avoue je ne comprends pas.
Nommer Castaner à un poste non rémunéré (c'est présenté comme çà en tout cas) c'est discutable mais allez pourquoi pas :lol:
Mais alors nommer un mec comme Lallement, avec tout son passif, et alors qu'il a l'age de la retraite et parti comme tel en tant que préfet je ne comprends vraiment pas.... #-o

Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

30 Sep 2022, 10:25

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L'agression de trop pour un médecin des quartiers nord de Marseille

Saïd Ouichou a décidé de quitter le cabinet où il consulte depuis quinze ans.

SÉCURITÉ Pour entrer dans le cabinet médical Oddo, il faut désormais montrer patte blanche. Le rideau de fer, qui donne sur la petite rue, reste systématiquement baissé. Les patients sonnent puis patientent sur le trottoir, jusqu'à ce que le docteur Ouichou ait fini la consultation en cours. Quand il raccompagne son visiteur, il ne fait entrer dans sa salle d'attente que les visages qu'il connaît. Dans ce quartier pauvre du nord de Marseille, situé derrière le marché aux puces, tout le monde sait désormais que le médecin, installé ici depuis quinze ans, va partir. « Le téléphone arabe a fonctionné » , confirme Hakim. Ce commerçant était présent quand l'agression s'est produite. « La salle d'attente était pleine, comme à l'accoutumée. Deux jeunes qu'on ne connaissait pas se sont énervés, au motif qu'ils étaient pressés. Ils ont tambouriné à la porte du bureau du docteur, et quand celui-ci est sorti pour leur dire d'arrêter et d'attendre leur tour, ils l'ont pris à partie. » Si la violence n'a été que verbale, c'est uniquement parce que, parmi les patients présents ce soir-là, il y avait des hommes en nombre. Salim fait partie de ceux qui se sont interposés : « Même s'il est costaud, le docteur n'aurait rien pu faire. Ils avaient la rage. Parlaient mal. Insultaient. Autour, il y avait des femmes et des petits. Ça ne se fait pas » . Le gabarit impressionnant de ce trentenaire et l'attitude des autres patients ont fait battre en retraite les agresseurs.

Impunité totale

Mais quelque chose s'est brisé dans la vie du médecin du quartier. « Il y a une insécurité croissante et un sentiment d'impunité total, constate, avec amertume, Saïd Ouichou . On peut agresser un médecin ou la pharmacienne qui est en face sans risquer quoi que ce soit. Résultat, nous sommes de moins en moins nombreux à exercer dans ces arrondissements difficiles. » Le praticien a pris une décision irrévocable : il va dévisser sa plaque et quitter le secteur avant la fin octobre. « Je vais m'abriter dans une structure où nous serons plusieurs. La tendance pour les soignants est de se regrouper pour pouvoir exercer leur profession sans avoir à se préoccuper du comportement agressif de certains patients » , déplore le médecin, très impliqué dans le tissu associatif local. « À plusieurs, nous pouvons intégrer le coût de la sécurité, ce qui est impossible seul. » Dans la file d'attente qui se forme dans la rue, les gens commentent. Issus pour la plupart de l'immigration maghrébine, tous dénoncent l'abandon du quartier aux squatteurs et aux migrants. « Regardez notre rue : la boulangerie, la boucherie... Tous les commerçants tirent le rideau et s'en vont. »

Racket

À cent mètres de là, autour de la nouvelle station de métro inaugurée en 2019, un gigantesque marché à ciel ouvert se déploie à même le trottoir. « C'était censé nous rapprocher du centre-ville et changer le quartier , explique Hakim. Ça a fait venir la racaille. On ne sort plus avec une chaîne en or, un téléphone portable récent ou même un billet de 50 euros dans la poche. » Le commerçant évoque lui aussi l'impunité totale qui règne dans le coin : « Il y a même du racket mais personne ne peut parler. Car dès qu'ils seront sortis du commissariat... » Les mots sont remplacés par un geste éloquent, le pouce qui court le long de la gorge. « Vous êtes morts » . Au milieu des travaux de voirie qui n'en finissent pas, les vendeurs de cigarettes de contrebande et autres dealers font leurs affaires. À côté, des miséreux essaient de vendre des lots de vêtements usagés, récupérés auprès de diverses ONG. Vous êtes à Marseille, station de métro Capitaine-Gèze.

Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

30 Sep 2022, 11:58

Cette station c'est le chaos absolu devant. On se croirait à Calcutta. L'endroit est laissé en jachère en attendant le passage du tramway et la requalification générale avec Euromed 2.
Difficile à imaginer que ça le transformera mais bon, quand on a connu la Porte d'Aix dans les années 80/90, on voit que ça peut fonctionner. Par contre ça repoussera au mieux juste la misère un peu plus loin et fatalement il y aura une limite car contrairement à Paris ou Lyon les villes limitrophes à Marseille sont plus riches que la ville centre (surtout au nord de la ville).

Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

06 Oct 2022, 15:57

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Rodolphe Saadé, le patron de CMA CGM qui étend son influence sur Marseille

En rachetant « La Provence », le PDG du troisième armateur mondial se place dans la lignée de Gaston Defferre et de Bernard Tapie, anciens propriétaires du journal et hommes d’influence. M. Saadé dit vouloir « participer au rayonnement » de Marseille, mais ses intentions restent floues.

Analyse. « Je ne veux ni racheter l’OM ni devenir maire de Marseille. » Les propos datent de janvier 2022, tenus au détour d’un entretien accordé au Monde par Rodolphe Saadé, dans son bureau au 30e étage de la tour CMA CGM, vue imprenable sur le port. Depuis, le président-directeur général du troisième armateur mondial a livré un duel acharné et arraché à un autre milliardaire, Xavier Niel [actionnaire à titre individuel du Monde], le journal La Provence, principal quotidien du Sud-Est. Pour 81 millions d’euros – une goutte dans l’océan des bénéfices vertigineux de plus de 15 milliards d’euros que réalisera son groupe en 2022 pour la deuxième année d’affilée – « Citizen Saadé », 52 ans, fait ses premiers pas dans le monde des médias. Et figurait dans la liste des candidats au rachat de la chaîne de télévision M6, que Bertlesmann a renoncée à vendre, lundi 3 octobre.

Rodolphe Saadé ne rêve ni de l’Olympique de Marseille ni de l’hôtel de ville. Mais en reprenant La Provence, il se place, qu’il le veuille ou non, dans les traces d’un ex-président du club de football, Bernard Tapie, et d’un ancien maire, le socialiste Gaston Defferre. Si ce dernier, historique propriétaire du Provençal et du Méridional, fusionnés en 1997 dans le titre actuel, utilisait les journaux pour contrôler l’expression politique dans sa ville et faire écho à sa propagande de campagne, l’homme d’affaires, lui, n’aura finalement pas mis son média au soutien d’un come-back électoral. La maladie l’a emporté le 3 octobre 2021.

A l’aune de ce passé récent, le rachat du grand quotidien marseillais par le premier employeur privé de Marseille – 2 900 des 150 000 salariés mondiaux de la CMA CGM y travaillent – pose la question du rôle de ce nouveau mastodonte dans les rapports de force politiques de la ville. En 2022, La Provence ne tire plus qu’à 70 000 exemplaires et a perdu près de 15 millions d’euros en deux ans. Sa stratégie numérique est confuse. Mais, même exsangue financièrement, forcé de vendre son siège historique début 2021 pour se renflouer, le quotidien reste un lieu de pouvoir.

Incontournable puissance locale

Si le plan de relance imaginé par Rodolphe Saadé, qui prévoit d’y injecter 50 millions d’euros, porte ses fruits, il peut récupérer rapidement une partie de son influence. Pour quel usage ? Difficile de le pronostiquer aujourd’hui. Le patron balaye tout objectif politique. Les « chicayas » marseillaises, stigmatisées par Emmanuel Macron dans son discours du 2 septembre 2021, semblent loin des préoccupations quotidiennes d’un entrepreneur qui, ces derniers mois, a finalisé l’acquisition d’un terminal maritime dans le port de Los Angeles, de 9 % du capital d’Air France-KLM et racheté le leader européen de la logistique automobile Gefco.

A Marseille, la déférence avec laquelle élus, responsables économiques et universitaires le traitent déjà lors de ses apparitions publiques prouve que Rodolphe Saadé n’a guère besoin de La Provence pour affirmer sa position d’incontournable puissance locale. A peine son intention connue en octobre 2021, les différentes organisations patronales se sont rangées derrière son projet de reprise.

Le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier, ne cache pas son amitié pour la famille Saadé. Quant à l’ex-socialiste Benoît Payan, devenu maire en décembre 2020 à la tête d’une coalition de gauche, citoyenne et écologiste, il sait bien que le patron de la CMA CGM ne vote pas « Printemps marseillais ». Mais il défend « cet entrepreneur qui n’a de comptes à rendre à aucun actionnaire ». Et refuse de ranger un groupe dont le capital est toujours familial dans le même tiroir que les géants du CAC 40, à l’heure où la question des taxes sur les superprofits agite le pays.

Stratégie d’implantation

Entrepreneur mondial que l’on verrait plutôt installé dans quelque paradis sécurisé, soutien affirmé d’Emmanuel Macron, Rodolphe Saadé se dit « attaché à Marseille ». Arrivé dans la ville à 10 ans, quittant un Liban en guerre avec toute sa famille, il assure y vivre bien et ne pas vouloir la quitter. Alors que son père, Jacques Saadé, fondateur du groupe, semblait moins concerné par les évolutions de sa ville d’adoption, le nouvel homme fort de la CMA CGM affiche une volonté claire de « participer à son rayonnement ». Mais aussi d’y être considéré à sa juste place.

Marseille pèse peu dans le business maritime de la CMA CGM – dont la France génère 6 % du chiffre d’affaires mondial – mais Rodolphe Saadé y marque son territoire. A peine reprise en 2019, l’entreprise suisse Ceva Logistics – poids lourd de la logistique – a dû déplacer son siège près du Vieux-Port, abandonnant dans le transfert une fiscalité nettement plus avantageuse.

A côté de l’époustouflant quartier général de l’armateur, signé par l’architecte irako-britannique Zaha Hadid, le groupe érige actuellement un second building de 22 étages de bureaux, le Mirabeau. Plus loin au sud de la ville, l’académie Tangram, lieu d’échanges et de formation des salariés, confiée à l’architecte Jean-Michel Wilmotte, sort de terre et sera inaugurée en septembre 2023. L’armateur a aussi créé l’incubateur de start-up de la logistique ZeBox, et participe à des pépinières d’entreprises.

La fondation CMA CGM, pilotée par la directrice générale déléguée Tanya Zeenny-Saadé, sœur de Rodolphe, finance de son côté une chaire de recherche et de formation sur l’oncologie et la neurologie portée par l’université d’Aix-Marseille. Elle vient de renouveler son partenariat de mécénat avec le parc national des Calanques, joyau local. Le rachat de La Provence ne vient que couronner une stratégie d’implantation qui allait crescendo.Marseille, qui jusqu’alors n’avait jamais vu s’épanouir sur son sol un géant économique de cette taille, guette désormais les conséquences d’une telle montée en puissance.

Le Monde

Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

06 Oct 2022, 16:10

Ça aurait de la gueule n'empêche s'il rachetait l'OM.

Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

06 Oct 2022, 16:18

Lo Provençau, il a déjà sa danseuse , en l’occurrence La Provence :mrgreen:

Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

06 Oct 2022, 18:20

Un peu boiteuse la danseuse... Je ne suis pas un fanatique des empilements capitalistiques mais je trouve que ça aurait du sens que l'OM appartienne à une entreprise comme la CMA CGM, ou du moins qu'elle participe beaucoup plus a son développement.
Ça aurait une autre gueule que des capitaux de personnes hors sol venant faire du biz sans se soucier du local.

Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

07 Oct 2022, 12:25

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MARSEILLE ; Le long chantier du tramway Nord; La Métropole a présenté hier les différents tracés pour le futur tramway Nord. Les scénarios interrogent sur les délais

Après le fléchage des fonds, la présentation. Une semaine après l'approbation par le Groupement d'intérêt public (GIP) de la répartition des projets de mobilité dans le cadre du projet Marseille en grand souhaité par Emmanuel Macron, l'heure était hier à la découverte des chantiers. Ceux déjà engagés et ceux à venir. Un exercice de communication convenu mais pas dénué d'intérêts pour prendre la mesure des investissements. Comme celui vers les quartiers Nord qualifié de priorité et chiffré à plus de 200 millions d'euros.

À ce titre, la prolongation du tramway T3 est le projet le plus emblématique. La place Bougainville dans le 15e arrondissement son point de départ. Depuis le début de l'année, les tractopelles, les camions-bennes ou encore les marteaux-piqueurs ont investi pour "le plus grand bonheur" des riverains le secteur afin de préparer le terrain du futur tramway. Un chantier d'ampleur dont on devine toute la complexité en écoutant les techniciens révélant la cartographie parfois inexistante des réseaux souterrains.

Des délais en question Casques sur la tête et chasubles fluorescents sur le dos, les élus - dont la présidente DVD de la Métropole et président du GIP, Martine Vassal, et la maire adjointe DVG de Marseille, Samia Ghali - sont aux premières loges pour assister aux explications. Attentive, cette dernière met en garde sur les nuisances pour les habitants avant de dérouler sa préférence pour le tracé du futur tramway au-delà de la station de métro Gèze.

L'objectif est de rejoindre la cité de la Castellane dans le 16e en 2029. La question est de savoir par quel tracé ? Dans son document de présentation, la Métropole propose deux variantes. Samia Ghali plaide pour celui plus au sud. S'en suit lors de la visite en bus d'un échange poli mais vif avec les services techniques de la Métropole pour savoir si tel ou tel passage est réalisable. Après le lycée Saint-Exupéry et toujours en direction de la Castellane, la pente - en descente - interroge sur la faisabilité d'un passage de tramway. Samia Ghali n'en doute pas. Un des techniciens de la Métropole reste dubitatif.

"La technique doit être au service du politique", avance la maire adjointe de Marseille. Attention aux coûts répond en aparté un technicien d'autant que la visite du chantier à venir se poursuit en direction de la gare de Saint-Antoine dans laquelle un pôle multimodal doit voir le jour. Le débat est donc loin d'être tranché. Il le sera dans le cadre des études de faisabilité lancées l'année prochaine.

De quoi s'interroger tout de même sur le respect des délais. D'autant que le tracé le plus au sud du tramway ferait traverser deux ponts appartenant à la SNCF. "Là, en revanche, les délais, on ne peut pas les maîtriser", reconnaît la présidente de la Métropole et du GIP, Martine Vassal. "Je me suis permis de le faire remarquer", ajoute-t-elle en mettant tout de même en avant la concertation avec les services de la Ville. Pas le choix non plus.

Présent lors de la visite de chantier, le préfet délégué à l'égalité des chances et au plan Marseille en grand, Laurent Carrié, garant de la volonté présidentielle se pose en arbitre. "Le GIP sert à ça, rappelle le haut fonctionnaire. Il sert à ce qu'on ne prenne pas de retard, qu'on respecte les calendriers."

La Provence

Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

07 Oct 2022, 12:33

Je trouve un peu aberrant compte tenu des distances en question que la solution du métro ne soit pas du tout considérée.

Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

07 Oct 2022, 14:20

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MARSEILLE: LE DIRECTEUR DE LA POLICE JUDICIAIRE DÉMIS DE SES FONCTIONS

Le responsable de la police judiciaire a été démis de ses fonctions. Eric Arella occupait les fonctions de directeur de la PJ de Marseille depuis 2015 et va rejoindre l'IGPN à partir de lundi.

Le directeur de la police judiciaire de Marseille, Eric Arella, a été démis de ses fonctions, a appris la direction de la police nationale à l'AFP.

Ce limogeage arrive un jour après la diffusion d'une vidéo montrant un accueil glacial fait à Frédéric Veaux, le patron de la police nationale, venu vendre la réforme de la police judiciaire, a appris BFMTV de source proche du dossier.

Lors de cette manifestation, les policiers de la police judiciaire de Marseille ont réalisé une "haie de déshonneur" au patron de la police nationale.

"Notre directeur zonal nous a soutenu tout en étant loyal. Il a fait ce qu'il fallait et il est tenu responsable de la fronde. Ce sont des heures que je ne pensais pas vivre", a déclaré un policier marseillais à BFMTV.com.
Ce limogeage est également dû aux résultats sur la délinquance à Marseille.

"Evidemment, comme pour toute réforme, il y a des discussions, il peut y avoir des désaccords, mais une telle déloyauté n'est pas acceptable, indique à BFMTV une source de l'entourage de la Direction générale de la police nationale. Les résultats à Marseille sont par ailleurs mauvais, avec des niveaux record d'homicides alors que les effectifs ont été considérablement renforcés".

Remplacé par Dominique Abbenanti

Eric Arella occupait les fonctions de directeur de la PJ de Marseille depuis 2015. Il va rejoindre l'IGPN dès lundi et sera remplacé par Dominique Abbenanti, jusqu'ici attaché de sécurité intérieure à Alger.

Ce dernier a occupé un certain nombre de postes dans le domaine judiciaire, comme sous-directeur de la police technique et scientifique, et plusieurs fois chef d'antenne PJ.

BFMTV


Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

14 Oct 2022, 14:18

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Rodolphe Saadé recrute Gabriel d'Harcourt et Didier Quillot pour diriger La Provence

Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

14 Oct 2022, 15:54

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MARSEILLE: LE COURS JULIEN DANS LE TOP 10 DES QUARTIERS LES PLUS COOLS DU MONDE

Le magazine Time Out dévoile chaque année son classement des 51 quartiers les plus branchés à travers le globe.
"Des endroits incroyables où il faut être en ce moment". Le magazine britannique Time Out a révélé ce mardi son classement des 51 quartiers les plus "cools" du monde. Marseille s'y fait une place de choix puisque le cours Julien figure à la dixième position.

Le quartier, communément appelé le Cours Ju' par les locaux, qui autrefois abritait les marchés de gros en plein-air de Marseille, est aujourd'hui un "haut lieu de la créativité", écrit le magazine.

Il se distingue notamment par ses murs recouverts de fresques de street-art mais aussi par ses boutiques de vêtements vintage, ses librairies d'occasion, ses anciens entrepôts transformés en galeries d'art, ses salles de concert, ainsi que ses rues pavées et colorées. Il compte également de nombreux bars et restaurants et une vie nocturne animée.

Le Cours Julien se retrouve donc dans ce classement aux côtés de quartiers de Guadalajara au Mexique, de La Havane à Cuba ou encore de Tokyo, au Japon. Ce top 51 ne compte que deux quartiers situés en France. Le second, celui du Haut-Marais à Paris, réussit à décrocher la 44ème place.

20.000 citadins et "experts locaux" interrogés par le magazine ont classé "les meilleurs endroits pour s'amuser, manger, se cultiver et vivre ensemble".

https://www.bfmtv.com/marseille/marseil ... 10428.html

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10. Cours Julien
Marseille, France
East of Marseille’s swanky marina and an easy stroll from the picturesque Old Port, this gritty, buzzing quartier was once home to the city’s open air wholesale markets, and is known to locals as ‘Cours Ju’ (a play on the word ‘court-jus’, meaning ‘short-circuit’). It’s a creative hotbed littered with street markets, live music venues, vintage clothing stores, secondhand book shops and old warehouses repurposed as hip art galleries. And that’s not the only place you’ll find paintings: seek out the best of the the graffiti-tattooed district’s street art on a guided tour of its cobbled alleys.

The perfect day Trawl the vinyl record shops and vintage clothes stores near the Rue des Trois Mages or shop for spices and secondhand garms at one of the district’s weekly street markets, then climb Rue Estelle’s steep staircase to admire some street art. Make a beeline for family-owned restaurant Kaz Kreol to sip on home-cooked chayote stew and other Creole delights, before brushing up your language skills with a movie at arthouse cinema La Baleine.

Plan your trip Around the Kousskouss Festival, ten harissa- and merguez-packed days (and nights) in late August and early September devoted to this spicy semolina-based North African foodie delight.

https://www.timeout.com/travel/coolest- ... 1665435713

Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

15 Oct 2022, 16:36

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À Marseille , tensions et système D autour des stations-service

DEVANT la station-service du centre commercial de Bonneveine, dans les quartiers sud, la file d'attente est aussi longue que partout en ville. La différence notable, c'est qu'ici il y a des policiers. Ils sont trois pour laisser passer (ou pas) les véhicules en fonction de la profession exercée par le conducteur. Mathilde a été prévenue par un mail de l'Assistance publique des hôpitaux de Marseille (AP-HM). Après trois quarts d'heures d'attente, elle vient de franchir le contrôle et accède à la pompe : « Ils ont vu le calicot sur le pare-brise et m'ont fait signe de passer. Je n'habite pas le quartier, mais j'étais pratiquement à sec. »

À côté d'elle, un autre professionnel de santé, Cyril. C'est par le SMS d'un collègue qui travaille à l'hôpital qu'il a eu l'information. « Je roule beaucoup. À deux reprises, j'ai galéré plusieurs heures pour pouvoir mettre de l'essence. C'est la folie partout. Ici j'ai attendu moins longtemps. Surtout, en venant j'étais sûr d'être servi , raconte l'infirmier libéral. Mardi dernier, cette station a fermé à une dizaine de voitures de moi. Elle était à sec. » Si les professions médicales sont surreprésentées parmi les conducteurs qui accèdent aux carburants, Antoine, lui, est un agent de la Métropole qui a pu passer en présentant une fiche de salaire. « Je travaille à l'administration. On m'a dit que les agents territoriaux y avaient droit, alors je suis venu. Mais ils ne se mouchent pas avec le dos de la cuillère pour le prix : 1,95 euro le litre de gasoil alors qu'il était en dessous de 1,60 il y a dix jours ! »

Arrivés à la hauteur du contrôle de police, il y a ceux qui sourient et ceux qui s'énervent, comme ce forain. Il ne lui reste que quelques gouttes d'essence mais il va devoir patienter jusqu'à midi, quand la station-service repassera en mode « normal » . « Je travaille sur les marchés. On me dit que je ne suis pas prioritaire donc je perds ma matinée. » À ses côtés, son fils est plus virulent encore. Le jeune homme est plombier. « Ma camionnette est en panne sèche. J'ai pris deux bidons et les policiers viennent de me dire que je ne pourrai pas les remplir. Nous les artisans, on ne peut plus travailler avec cette crise. » Un policier leur fait signe de se garer sur le côté, où ils pourront patienter deux heures jusqu'à midi : « Au moins, on sera parmi les premiers... » Casque sur la tête, un jeune cadre juché sur son scooter explose : « Ça fait une heure que je fais la queue. Ils pourraient prévenir dès le rond-point. Pas nous laisser poireauter pour rien, consommer nos dernières gouttes et nous bloquer. C'est partout la galère, partout la folie depuis dix jours ! J'arrête, je passe en télétravail, marre de ce bordel. »

À Marseille, toutes les stations-service de la ville sont prises d'assaut, depuis l'ouverture jusqu'à la fermeture. Certaines ont fait appel à des vigiles pour éviter les bagarres. Assis à la table d'un café, Alexandre raconte une scène en passe de devenir un classique de la vie quotidienne locale : « À la station de la rue des Roches, une voiture a remonté la file et tenté de forcer le passage pou r accéder aux pompes. À son bord, une femme a expliqué qu'elle était avocate et attendue au tribunal. Personne n'a rien voulu entendre et elle n'a pas pu passer. Il y a eu des insultes, des cris. L'avenue des Roche c'est quand même le triangle d'or de Marseille. Alors, si même là... »

Aux quatre coins de la ville, c'est le règne de la débrouille. Ici, des jeunes en scooter assurent un service de livraison à domicile d'essence ; ils remplissent des jerricanes à la station du boulevard des Dames, à proximité de la porte d'Aix. Là, Thibaud, courtier en assurances, a dû siphonner la voiture de son père retraité pour pouvoir se déplacer en scooter. « Un plein de 5 litres me fait deux jours. J'ai fait la queue plus d'une heure l'autre soir après le boulot. Là j'ai 30 litres d'avance répartis dans des bouteilles d'eau. Heureusement, sa 208 n'a pas le système qui empêche d'enfiler un tuyau pour pomper, sinon j'étais marron. Mais c'est quand même dingue d'en arriver là pour pouvoir bosser ! »

Le préfet de région, Christophe Mirmand, qui a décidé de réquisitionner sept stations du département pour alimenter les professions prioritaires le matin, ne dit pas autre chose : « Les dépôts pétroliers ne sont pas bloqués donc il n'y a aucun problème de livraison. Nous avons même augmenté les rotations des camions-citernes. En temps normal, c'est 750 par jour là nous sommes à 950. Il faut que les automobilistes retrouvent un comportement habituel. Qu'ils arrêtent de mettre de l'essence par précaution dès qu'il leur manque un quart du réservoir. »

Un cas d'école observé à la station réquisitionnée de Bonneveine : une orthophoniste est venue recharger son réservoir, au cas où elle aurait envie de partir ce week-end dans les Alpes. « D'accord j'abuse un peu du passe-droit, mais lundi j'ai poireauté trois heures pour faire le plein dans une station, comme tout le monde. Et là c'était pour pouvoir travailler ! »

Il faut que les automobilistes retrouvent un comportement habituel. Qu'ils arrêtent de mettre de l'essence par précaution dès qu'il leur manque un quart du réservoirCHRISTOPHE MIRMAND, PRÉFET DE LA RÉGION PACA

Le Figaro

Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

28 Oct 2022, 07:59

Coyote a écrit:Quelqu'un a déjà essayé les pieds paquets du Cigalon à la Treille ?

Bon bein allez-y :prosterne:

Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

16 Nov 2022, 11:17

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Marseille en passe de devenir le cinquième hub du trafic Web au monde

La cité phocéenne est un point stratégique pour les « autoroutes numériques ». Depuis la ville, 16 câbles sous-marins desservent l'Afrique et au-delà. Marseille capitalise sur sa position clé et un nombre élevé de data centers.

C'est une facette encore méconnue de Marseille. Et pourtant, elle prend de l'ampleur. Petit à petit, la cité phocéenne est en train de devenir un point névralgique pour le trafic Internet mondial, comme le sont déjà Miami ou Singapour. Aujourd'hui, 16 câbles sous-marins (qui acheminent les flux de données) y arrivent et en partent. Ce qui, en termes de trafic Web transporté, fait de la ville le septième hub mondial. Mais avec l'arrivée début novembre du câble 2Africa, le plus long du monde, et les projets futurs, la métropole méditerranéenne devrait se hisser bientôt à la cinquième place.

Le grand public ne le sait pas, mais lorsqu'un Français visionne une série hébergée sur les serveurs de Netflix aux Etats-Unis, ou passe un appel WhatsApp vers l'Asie, le trafic passe par ces quelque 430 tuyaux posés au fond des mers et océans. Une fois à terre, les données transitent ensuite par les réseaux terrestres, que ce soit la fibre ou les antennes 4G-5G des opérateurs télécoms. Les câbles sous-marins doivent donc nécessairement arriver dans des endroits stratégiques qui relient les continents.

Or Marseille a un double avantage. Elle peut desservir le Maghreb, le reste de l'Afrique via le détroit de Gibraltar, ainsi que le Moyen-Orient puis l'Inde en passant par le canal de Suez. En même temps, la ville est bien connectée aux autres hubs terrestres comme Paris ou Francfort. En Europe, c'est aussi le cas de Gênes, Lisbonne ou Barcelone. Mais Marseille tend à leur voler la vedette. « Avec Paris, la France est le seul pays d'Europe à avoir deux villes dans le Top 10 mondial », rappelle Fabrice Coquio, directeur général France de Digital Realty (ex-Interxion), un grand opérateur américain qui exploite 300 data centers dans le monde dont quatre à Marseille. « Ici, on peut se connecter à Bombay en 95 millisecondes. D'ailleurs, 20 % du trafic Web en provenance de Marseille part vers l'Inde ! »

Car en plus de sa position stratégique, la ville a un autre atout : elle abrite de nombreux centres de données, notamment autour du port de Marseille-Fos. Or les opérateurs télécoms et les Gafam qui investissent dans les câbles sous-marins veulent qu'ils soient directement reliés aux data centers, de la même façon que les autoroutes passent par les péages et les ronds-points. Pour cela, les investisseurs derrière les câbles sont prêts à payer cher, avec des loyers versés pendant vingt à vingt-cinq ans aux opérateurs de data centers. C'est pour eux l'assurance de toucher directement les multinationales qui ont déjà mis leur informatique dans ces data centers, et ainsi de rentabiliser les câbles plus rapidement.

Ancienne base militaire

A Marseille, les 16 câbles sous-marins arrivent tous dans les data centers de Digital Realty, lequel les loue aux géants du cloud comme Amazon et aux opérateurs. Celui qui « accueille » 2Africa est une ancienne base sous-marine construite par les Allemands en 1943 et qui est restée inutilisée pendant soixante-quinze ans. Mais Marseille est aussi le point d'arrivée en France de Peace, le câble construit et financé par la Chine qui relie Singapour au Pakistan en passant par la côte Est de l'Afrique, l'Egypte puis Malte. « Orange a acheté de la capacité sur Peace, mais a exigé en contrepartie qu'il arrive bien à Marseille », explique un spécialiste du secteur.

La géopolitique n'étant jamais très loin dans les câbles sous-marins, des hubs peuvent émerger ou disparaître en fonction de la marche du monde. La place de Marseille n'est donc pas acquise par principe. Au XIXe siècle, lorsque ces câbles ont commencé à être déployés par les grandes puissances industrielles de l'époque (Etats-Unis, Royaume-Uni, France), l'Amérique latine était un carrefour majeur pour les communications transcontinentales, avant de décliner au profit de l'Asie au cours du XXe siècle.

Les Echos

Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

16 Nov 2022, 11:35

Très intéressant merci.

Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

24 Nov 2022, 13:26

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Métropole : la situation se crispe autour de Marseille ; Dans le cadre de la réforme de l'institution, le maire de Marseille menace de s'opposer au transfert de compétences

Que se passera-t-il au 1er janvier 2023 ? C'est la question qui taraude de nombreux maires de la Métropole Aix-Marseille Provence depuis la semaine dernière. Depuis que Benoît Payan (DVG) a menacé, la semaine dernière, d'user du droit de veto de la Ville de Marseille sur le transfert des compétences entre communes et Métropole, en vertu de la loi 3DS. En particulier sur la question de la voirie, que la majorité municipale de gauche voudrait pouvoir récupérer.

Les conséquences pourraient être importantes, peut-être moins pour Marseille que pour les petites communes, qui font part depuis de leurs inquiétudes. Car dans la ville-centre, depuis feu MPM, la compétence voirie est exercée par la Métropole. Sans accord au 1er janvier, rien ne changerait de ce point de vue là.

Mais dans nombre de communes issues des cinq autres ex-intercommunalités, ce sont les communes qui gèrent le nettoiement et la réfection des rues et trottoirs, par convention avec la Métropole. En clair, si la Ville de Marseille ne vote pas la fameuse délibération sur la voirie, cette compétence reviendra à la Métropole. Et les maires des petites communes perdraient ipso facto leurs compétences de proximité. "La Métropole n'a pas entendu notre alerte, confiait-on dans l'entourage de Benoît Payan ce week-end. Nous voulons récupérer la voirie, mais la condition sine qua non est d'avoir les compétences, les moyens financiers qui vont avec et de rétablir la justice vis-à-vis des autres communes." Le dossier financier est en réalité le nerf de la guerre : la Chambre régionale des comptes a pointé du doigt, dans son dernier rapport, des reversements trop importants de la Métropole vers les communes (hors Marseille).

Du côté de Martine Vassal, jusqu'à la semaine dernière, on assurait que les discussions allaient bon train. La présidente (DVD) de la Métropole confiait même son espoir de voir la fameuse délibération adoptée sans difficulté par le conseil municipal de Marseille et le conseil de la Métropole, mi-décembre.

Mais la sortie du maire de Marseille est venue mettre au jour la marche forcée du calendrier, dans un dossier dont la complexité échappe, malheureusement, au commun des mortels...
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