Débats, partage et délires en tout genre. C'est une tradition maintenant...
Règles du forum
Répondre

Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

04 Oct 2021, 10:35

Le pire est à venir cet après-midi selon le maire de Marseille

Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

05 Oct 2021, 11:17

Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

05 Oct 2021, 14:17

Bon plans pour les SDF ramasseurs de canettes ?

Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

14 Oct 2021, 18:19

c'est sympa l'entrecôte du 8eme ?

Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

29 Nov 2021, 19:30

Information
La Corderie à Marseille réenfouie malgré son classement aux Monuments historiques

Vue générale de la carrière de la Corderie, lors des fouilles menées par les archéologues de l'Inrap au printemps 2017.

ARCHÉOLOGIE - Selon le ministère de la Culture, la mise en valeur des vestiges grecs antiques a donc été écartée. Une capitulation de l'État face aux intérêts du secteur immobilier pour les associations de défense du patrimoine et les riverains.

Un coup pendable pour la Corderie. La carrière antique exhumée par une équipe de l'Inrap en 2017 dans le quartier de Saint-Victor, à Marseille, et exploitée à l'époque grecque de la cité, sera bien réenfouie «dans le délai le plus rapide possible», a déclaré le ministère de la Culture dans une lettre adressée en novembre à l'association Sites et Monuments. Retenue afin de pouvoir «assurer la sauvegarde» d'un site aussi «exceptionnel» que d'une «extrême fragilité», la solution verra l'espace classé du boulevard de la Corderie revenir dans l'état initial du projet immobilier porté par le promoteur Vinci, dont les travaux avaient été à l'origine de la fouille préventive et de la découverte de la carrière antique.

Sollicité en septembre par l'association Sites et Monuments, le ministère de la Culture a ainsi affirmé dans un courrier daté du 16 novembre, que Le Figaro a pu consulter, que «la configuration du site ne se prête aisément ni à une construction de protection, ni à une mise en visite». Par conséquent, et compte tenu de la «mauvaise capacité de conservation de la pierre», l'architecte en chef des monuments historiques a préconisé dans une étude «le réenfouissement de ces vestiges, après mise en œuvre des travaux nécessaires à leur conservation à long terme». Des travaux dont le calendrier n'a pas encore été précisé.

«Une plaisanterie»

«C'est vraiment une plaisanterie, on se paye de mots, s'est emporté ce lundi Julien Lacaze, le président de l'association Sites et Monuments, en réaction à la réponse apportée par le ministère de la Culture. Le site classé va se dégrader sous terre et personne n'en saura rien, puisque contrairement à la grotte Cosquer (fermée au public mais reconstituée près du Mucem, NDLR), les vestiges seront non seulement inaccessibles au public, mais également aux spécialistes et aux services de l'État. Le ministère ne va quand même pas s'amuser à dégager la terre pour vérifier de temps en temps l'état du site !». Le pis-aller est donc assumé. «Cette proposition n'est évidemment pas une solution idéale», reconnaît la lettre du ministère, qui maintient néanmoins sa préférence pour l'option de l'enterrement complet du site, déjà mise en avant en septembre par la préfecture de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Une décision jugée incompréhensible par les associations de riverains qui voient la parcelle de 635 m2, classée en 2018 au titre des Monuments historiques, péricliter sous une bâche et les intempéries. Il s'agit de l'unique périmètre survivant de la carrière de 6500 m2 excavée par les archéologues de l'Inrap, et dont la majeure partie a été détruite en décembre 2017 à la faveur de la poursuite du chantier immobilier. Un maigre secteur que l'ancienne ministre de la Culture, Françoise Nyssen, s'était par ailleurs engagée à «valoriser», en 2018, à l'époque du classement du site.

L'enfouissement prochain de la carrière, poussé dans l'urgence en raison de la grande vulnérabilité du site, enterre d'un même mouvement les deux autres hypothèses de travail sur l'avenir de cet espace. Le quartier de Saint-Victor n'accueillera donc ni une mise en valeur des vestiges partiellement renfouis par des fenêtres vitrées, ni une halle couverte par-dessus le site. Au grand dam des Marseillais qui rêvaient déjà de voir pousser près du Vieux-Port une couverture majestueuse à la manière de celle réalisée par Mario Bellini et Rudy Ricciotti pour la cour Visconti du Louvre.

Incompréhension

Pourquoi enfouir le site plutôt que le mettre en valeur ? En raison de «l'importance des investissements» à engager pour ces projets, invoque pudiquement la lettre du cabinet de la ministre de la Culture, en s'appuyant sur l'étude menée par l'architecte des monuments historiques. Une frilosité déjà constatée en septembre dernier par Sophie Camard (LFI), maire des Ier et VIIe arrondissements de Marseille, l'élue ayant alors signalé à l'AFP que la valorisation partielle du site lui avait été «présentée comme quelque chose qui allait être très compliqué, coûteux», par la Direction régionale des affaires culturelles (Drac).

«Pourquoi avoir sauvé cet espace pour qu'on nous dise après que (...) par défaut il serait réenfoui ?», s'étonnait ainsi Sophie Camard il y a deux mois. Pour Julien Lacaze, l'affaire illustre ni plus ni moins qu'une capitulation de l'État face aux intérêts du secteur immobilier : «Non seulement la zone classée de 635 m2 correspondait déjà aux emprises non construites du projet, mais son enfouissement à venir parachèvera le plan initial du promoteur. La puissance publique plie devant un intérêt privé.»

Les Grecs phocéens à l'origine de la fondation de la cité de Marseille autour de 600 av. J.-C., s'étaient eux aussi inclinés face à la fragilité du calcaire de la Corderie. Le site, qui conservait également une section du rempart de Marseille de Louis XIV, érigé à la fin du XVIIe siècle, fournissait à l'antique Massilia des blocs destinés aux ambitions architecturales de ses monuments, mais aussi la matière première de nombreux sarcophages. Quantité de vestiges grecs auscultés par les archéologues en 2017 ont conservé la trace des outils qui les ont travaillés, au VIe-Ve siècle principalement, puis plus occasionnellement pendant le reste de l'Antiquité. Bientôt de retour sous la terre marseillaise, les fronts de taille survivants garderont ainsi pour les générations futures le spectacle gravé dans la pierre de l'histoire phocéenne.




Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

02 Déc 2021, 09:26

Information
Fermetures, enquêtes administratives et dérives... À Marseille , le scandale des musées municipaux!

REPORTAGE - Frappée par des enquêtes du parquet national financier et de la chambre régionale des comptes, la mairie de la Cité phocéenne tente de remettre de l’ordre dans la gestion du personnel de ses institutions muséales. En attendant, les touristes trouvent régulièrement portes closes.

Envoyées spéciales à Marseille

À l’extrémité du Vieux-Port, le Mémorial des déportations, qui raconte la grande rafle des Juifs marseillais et la destruction des vieux quartiers par les nazis, est fermé depuis des lustres. «Personne ne se souvient de la dernière fois où il était ouvert», soupire Cecyl Tarlier, professeur d’histoire-géographie et président de l’Association des guides-conférenciers Sud Provence.

À deux pas, le grand drapeau bleu blanc rouge qui claque au vent est trompeur. Le Musée de la Marseillaise, qui revient sur l’histoire de l’hymne national, a, lui aussi, les portes closes. Dans ce quartier où se concentrent les touristes, seul le centre de la Vieille Charité est ouvert. Et encore, partiellement. Chef-d’œuvre de l’architecture classique, cet ancien hospice abrite plusieurs musées ainsi que le Centre international de poésie.

Amertume et désemparement

Ce 25 novembre, la personne à l’accueil se garde bien de signaler que le second étage est fermé. Dans un étrange mélange des genres, on verra les photos conceptuelles d’Éric Bourret comme les momies du fonds Clot-Bey. Pour les statues africaines, les têtes réduites et les masques mexicains, il faudra revenir. À l’entrée, dans le cahier chiffonné qui sert de livre d’or, les commentaires acerbes abondent. «De grâce!! Ouvrez à nouveau les musées», supplie un enseignant. «On a fait une heure de route pour rien, pourquoi ne pas signaler les fermetures?» , s’indigne un visiteur du 22 septembre. Celui du 12 octobre, «venu de Toulouse pour voir les salles du second étage», est déçu: «Tout est fermé et on ne peut pas me dire quand elles seront ouvertes à nouveau.» Sur les réseaux sociaux et Tripadvisor, le ton n’est pas beaucoup plus amène.

En haut de la Canebière, l’amateur de culture reste tout autant désemparé. Au premier étage de l’hôtel particulier de Grobet-Labadié, une lumière brille mais les grilles vertes sont closes. Rouverte fin 2019, cette maison de riches négociants est déjà refermée. «De nouveaux travaux sont à l’étude, notamment pour permettre l’accès aux personnes à mobilité réduite», explique Jean-Marc Coppola, adjoint PCF à la culture du maire Benoît Payan (PS). Huit ans après avoir été capitale européenne de la culture, et avoir promis un renouveau culturel à coups de millions d’euros, le bilan muséal de la deuxième ville de France est amer. Mauvaise gestion du personnel, incurie des services municipaux depuis des décennies… Fin novembre, selon nos constatations, 85 % des musées et sites municipaux étaient fermés ou à moitié accessibles.

Après le confinement, fin mai 2021, la mairie avait lancé une opération entrée gratuite au musée . «C’était compter sans la capacité de résistance des services administratifs locaux», soupire un conservateur qui, comme ses homologues, est désabusé et demande à témoigner anonymement. Accumulant les demandes en autorisation spéciale d’absence (ASA), près de 80 agents n’ont pas jugé bon de reprendre le chemin du travail, par peur du Covid. Résultat: malgré une rénovation de 22 millions d’euros en 2014, le Musée d’histoire de Marseille est resté fermé de juin à octobre. Seules les expositions temporaires, dont «Le surréalisme dans l’art américain», à la Vieille Charité, étaient accessibles. Le touriste devait ensuite se rabattre sur Jeff Koons au Mucem, sur l’hommage à Yves Montand au château de Pagnol, à la Buzine, sur la riche programmation de la Friche la Belle de Mai. Le point commun de ces lieux? Aucun ne dépend de la municipalité.

À quoi bon disposer de dix-neuf musées et sites municipaux, soit cinq de plus qu’à Paris, si personne ne peut y entrer? Comment justifier les 4 millions d’euros de frais de fonctionnement, en 2021, auxquels il faut ajouter 1,1 million d’investissement? La question a alerté la chambre régionale des comptes (CRC), qui a lancé un audit. Dans ses bureaux modernes, à deux pas du Musée d’art contemporain, Nacer Meddah, président de la CRC, le finalise, après que la mairie a apporté ses réponses contradictoires. Impossible de mettre la main sur ces pages qui font trembler tout le monde. Elles sont, paraît-il, sanglantes. Le rapport doit être présenté à titre d’information à l’un des prochains conseils municipaux, peut-être celui du 17 décembre. «Je n’ai pas besoin d’un rapport pour me dire ce qui doit être amélioré, balaie Jean-Marc Coppola d’un revers de la main. L’équipe municipale actuelle ne se sent aucunement responsable d’une situation qui dure depuis des années.»

Vague de scandales

Selon Jean-Pierre Zanlucca, délégué FSU, deuxième syndicat dans les musées, qui monte en puissance derrière Force ouvrière, «tout remonte aux années Gaston Defferre, maire de 1953 à 1986. Sous son ère, il a été décidé de recaser les employés municipaux en fin de carrière dans les musées». Les transferts concernent essentiellement des femmes, surnommées «les tatas», qui officient dans les cours et les cantines des écoles, certaines avec de lourds soucis de santé. À l’époque, la norme est d’une quarantaine de transferts par an. À son arrivée à la mairie, en 1995, Jean-Claude Gaudin (LR) ferme le robinet des reclassements et se contente de ne pas remplacer les départs. Sans que l’opposition ne trouve à redire. Une fois au pouvoir, à partir de juin 2020, les élus du Printemps marseillais «ont mis trop de temps à réaliser le désastre», juge un directeur de musée. Avec un absentéisme chronique et une démotivation évidente, la situation sociale dans les musées est pourtant intenable.

«Chaque matin, depuis quinze ans, il manque 100 agents pour 280 postes, dénonce Jean-Pierre Zanlucca. Sur les 180 en poste, tout le monde n’est pas à temps plein. La vérité, c’est qu’on tourne avec 60 agents pour 19 sites. C’est une tragédie.» Le matin, «nous ne savons pas sur qui nous pouvons compter», soupire un conservateur. Il se garde bien de communiquer les fermetures sur les réseaux sociaux, sinon «on passerait tous pour des pitres». Certes, en prévision de Marseille capitale de la culture, 40 jeunes agents ont été recrutés en 2012. «Mais ils ont vite passé des concours pour aller travailler ailleurs, affirme Jean-Pierre Zanlucca. Aujourd’hui, ils ne sont plus que six et aucun n’est en salle. D’où l’embauche de vacataires pour assurer les expositions.» Une vague de scandales s’est ajoutée à cette gabegie. Fin 2020, La Provence fait état d’une enquête menée par le parquet national financier sur la gestion des ressources humaines de la ville, y compris celle des musées. Interrogé par Le Figaro, le porte-parole du parquet nous fait simplement savoir que «l’enquête est terminée».

«C’était “guinguette” (n’importe quoi, NDLR), témoigne Jean-Pierre Zanlucca. Nous avons désormais des pointeuses et on badge matin, midi et soir.» Ce n’est pas tout. Vol d’un pastel de Degas en 2009 sans effraction, disparition d’une merveilleuse stèle gardienne d’une momie en 2017… Plusieurs musées se retrouvent cités dans des affaires délicates. En 2014, le tribunal correctionnel va juger une incroyable arnaque au Musée Cantini. Venu à titre privé, le trésorier-payeur général des Alpes-Maritimes avait acheté deux entrées à 8 euros. Mais sur les tickets, il était écrit «gratuit». Le système de double billetterie consistait à vendre plein tarif des billets offerts ou déjà utilisés. Plusieurs caissières et le chef du personnel des musées de Marseille sont condamnés à des peines essentiellement assorties de sursis. Le préjudice est estimé à 342 000 euros.

Tout cela aurait pu passer plus ou moins inaperçu. Mais depuis l’arrivée du TGV, en 2001, les investissements pour la capitale européenne de la culture en 2013 et surtout depuis les confinements, Marseille est devenu «l’endroit où il faut être». Artistes, bobos parisiens s’installent ou achètent une maison. Les cinéastes y multiplient les tournages. Les beaux hôtels, bons restaurants, épiceries d’excellence, cafés et bars prolifèrent. La ville accueille 3,5 millions de touristes. Impossible de leur cacher la défaillance des musées et de les priver d’expositions. Pour eux, une gymnastique folle a été mise en place, qui met les directeurs sous pression. «Chaque semaine, on décide de qui va travailler et où, avec une concentration des agents sur les expositions temporaires, car ce sont elles qui rapportent de l’argent», témoigne un conservateur. Sacrifiées par cette politique des vases communicants d’agents, les collections permanentes demeurent fermées.

Pressée par les enquêteurs, la mairie a depuis peu étiqueté le dossier «sensible prioritaire». Selon Jean-Marc Coppola, «la haute administration de la ville a enfin pris conscience de l’urgence». Avec la directrice adjointe des services, arrivée en septembre, il travaille pour recruter un expert en ressources humaines et un directeur des musées. Il faut remplacer Xavier Rey, parti diriger le Centre Pompidou. Ce dernier, avant de quitter Marseille, avait admis, dans La Provence: «Même si les musées ont davantage ouvert, je n’ai pas gagné la partie.»

«On pêche, on aime l’OM»

Le poste de son successeur va être ouvert ces jours-ci. «Cette personne, qui devra être un vrai gestionnaire, arrivera au plus tôt en avril, détaille Jean-Marc Coppola. Les soucis d’absentéisme et de formation des agents de musées ne vont pas se régler du jour au lendemain mais nous y travaillons d’arrache-pied.» Pour faire entrer des recettes, il veut louer davantage les espaces muséaux. Fermer, fusionner les musées ou en donner la gestion au privé est exclu. «Je préfère les garder dans le giron public mais je vais regarder comment la création de Paris Musées a considérablement redressé les musées de la capitale», dit-il, conscient qu’il faut enfin attirer les mécènes.

En attendant, le budget 2022 a grimpé à 5,9 millions d’euros, dont 1,4 d’investissement. Depuis le 10 novembre, l’accès aux expositions est gratuit pour tous, le premier jour de leur exploitation. Les festivals majeurs de Marseille, comme Jazz des cinq continents et la Biennale internationale des arts du cirque, s’installent dans les musées. Ces derniers multiplient les opérations «hors les murs» pour aller là où est le public. Au Grand Littoral, le centre commercial des quartiers nord, par exemple. Reste un problème de fond: «Trop de Marseillais pensent que les musées, comme l’opéra, ne sont pas pour eux», regrette l’élu communiste. À Marseille, «bien que chauvins, nous ne sommes pas habitués à aller au musée, nous n’y allons pas dès tout petit avec l’école, explique Djebbar Bachir, chauffeur de taxi passionné de culture et profondément amoureux de sa ville. Avec 300 jours de soleil par an, on pêche, on joue aux boules et on aime l’OM.»

Quant aux touristes, ils estiment qu’«Aix, avec son Musée Granet, et Arles, pour Van Gogh et la photo, dépassent largement Marseille», résume le guide Cecyl Tarlier. La Cité phocéenne souffre d’une offre muséale éparpillée et donc mal identifiée. Au printemps 2022, la réouverture du Musée d’art contemporain (Mac) pourrait symboliser un nouveau départ. La semaine dernière, en face du rond-point où trône le pouce monumental en bronze du sculpteur marseillais César, le chantier semblait à l’arrêt: on y marchait sur des tas de cartons mouillés et de tuyaux abandonnés. Le toit-terrasse devant accueillir les performances les plus branchées de la ville était un amas de grilles dressées vers le ciel. «Investissement: 4,7 millions d’euros, livraison juin 2021», indiquait un panneau, preuve du retard. «Une entreprise a multiplié les malfaçons», explique Jean-Marc Coppola. Marseille, ou la malédiction des musées.

Société du Figaro

Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

02 Déc 2021, 09:43

Et les éboueurs ont repris leur grève car 3,5 h de travail par jour, c’est beaucoup trop.

Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

04 Déc 2021, 02:18

Vassal avait pourtant baissé sa culotte lors du précédent conflit il y a quelques semaines à peine. Enfin, ça vient peut-être de là... à tout leur accorder pour éviter l'enlisement d'une grève, ça fait passer l'institution pour faible et incite à en demander toujours plus.

Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

04 Déc 2021, 14:36

Je viens d’arriver à Marseille, que cents triste de voir encore la ville comme ça.

Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

16 Déc 2021, 09:16

Information
Trafic de cigarettes : à Marseille, quand fumer tue

La contrebande de cigarettes a pris une telle ampleur dans la ville qu’une «cellule clopes» s’est spécialisée au sein du commissariat de la division Nord. Et comme pour les stups, les trafiquants de tabac commencent à s’entretuer, avec en première ligne, les vendeurs à la sauvette.


par Samantha Rouchard, correspondance à Marseille
publié le 16 décembre 2021 à 8h00

Cet après-midi de novembre, un mistral glacé souffle sur Marseille. A la station Gèze, terminus de la ligne 2 du métro, dans les quartiers Nord de la ville, une petite dizaine de jeunes hommes plus ou moins bien emmitouflés font le pied de grue, dans le froid. Visages burinés, yeux hagards et paquets de Marlboro à la main, ils quadrillent le secteur du marché aux Puces au niveau du rond-point qui dessert la voie rapide. La circulation est dense ce lundi après-midi. Entre eux, ils échangent en arabe et baragouinent quelques mots de français avec les clients. «Combien pour un paquet ? D’où viennent ces cigarettes ?» s’enquiert-on auprès de l’un d’entre eux. 5 euros. Les cigarettes viennent de Belgique. Lorsqu’on tente d’aller un peu plus loin dans la conversation, notre interlocuteur, la vingtaine, fronce les sourcils et d’un geste d’agacement nous fait signe de déguerpir. Il est presque 17 heures, le business n’a pas dû être bon aujourd’hui, un homme passe à scooter et semble intimer aux vendeurs à la sauvette de baisser le prix à 4 euros.

Mais si ce manège semble bien inoffensif cet après-midi-là, il y a quelque jours, pendant le week-end de la Toussaint, au niveau de ce même rond-point du 15e arrondissement, un revendeur de 30 ans a été abattu de plusieurs balles de 9 mm par un individu qui a pris la fuite en deux-roues. Quelques semaines plus tôt, mi-octobre, une attaque à la machette, au même endroit, visiblement pour le même motif, avait laissé la victime entre la vie et la mort. En juillet, c’est un autre revendeur de 23 ans qui y était abattu, touché par deux balles sur les treize qui auraient été tirées, en plein après-midi, pour un vol de portable. D’autres points de revente plus près du centre-ville, comme le quartier de la porte d’Aix, proche de la gare, ou le marché de Noailles, à deux pas du Vieux-Port, ne sont pas épargnés par ces règlements de comptes d’un nouveau genre, qui déciment à l’arme blanche et de plus en plus souvent par armes à feu, ces vendeurs à la sauvette, sur fond de guerres de territoires, comme celles qui font rage dans le trafic de stups.
Une cigarette fumée sur deux issue de la contrebande

Des guerres à l’image de l’ampleur du phénomène qui touche la France, premier pays d’Europe pour le trafic de cigarettes, qui génère à lui seul 58% du marché. Selon le récent rapport parlementaire des députés Eric Woerth (LR) et Zivka Park (LREM), présenté en septembre, la contrebande prive le fisc de 2,5 voire 3 milliards d’euros de recettes et la sécu de plus de 2 milliards d’euros. La vente illicite représente 14 à 17% de la consommation totale de tabac. Et à Marseille, on atteint des sommets avec une cigarette sur deux consommées qui proviendrait de cette vente. Ces dernières années, ce marché, qui existe depuis bien longtemps dans la ville, a pris une ampleur considérable, drainant des consommateurs de toute la région. C’est d’une part lié, comme ailleurs, à l’augmentation chronique du prix du paquet – au moins 10 euros en bureau de tabac – et, particularité plus locale, à la possibilité via les ferries, pour les trafiquants, d’exporter illégalement mais facilement des cartouches depuis les pays du Maghreb, avec une belle culbute à l’arrivée : des paquets achetés à peine plus d’un euro sur place sont revendus cinq fois leur prix en France.

Mais la crise sanitaire et le ralentissement des liaisons maritimes ont ouvert d’autres circuits. «Cela a eu pour conséquences de tarir l’arrivée de cigarettes de contrebande depuis l’Algérie qui alimentaient le marché de vente à la sauvette sur la ville», explique Dominique Laurens, procureure de la République à Marseille. «Il a alors été constaté l’arrivée de cigarettes de contrefaçon produites dans des usines clandestines en Pologne, en Belgique ou en Espagne. Ce trafic est tenu par des groupes criminels structurés et violents, pour lesquels le trafic de cigarettes n’est qu’une activité illégale parmi d’autres. Leur présence était déjà connue ailleurs en France, notamment dans la région de Lyon, mais il s’agit d’une nouveauté sur Marseille», poursuit le parquet qui ne souhaite pas en dire plus sur les enquêtes en cours.

Une «cellule clopes» à la division nord

Des affaires qui remontent jusqu’à la justice, notamment du fait d’une unité spéciale : une «cellule clopes», comme la désignent les policiers, a été créée en mai 2019 au sein du commissariat de la division nord pour lutter plus efficacement contre ce trafic. Huit policiers sont dédiés à cette tâche et traquent les «grossistes» afin de débusquer leurs planques. En un peu plus d’un an d’existence, la cellule a enregistré 96 interpellations pour trafic de cigarettes dont une vingtaine de personnes écrouées pour des peines allant de six mois à deux ans ferme. Et 13 000 cartouches ont été saisies. Soit près d’un million d’euros de préjudice pour l’Etat. Depuis le début de l’année, ce sont 26 personnes qui ont été interpellées, toutes déférées au tribunal judiciaire de Marseille, représentant 18 affaires résolues. Côté douanes, au total, 8 tonnes, tous tabacs confondus, ont été saisies. «En 2020, avec la pandémie, on était descendu à 3 tonnes, mais en 2021, on revient à notre rythme de croisière», constate Guy Jean-Baptiste, directeur régional des douanes, pour lesquelles la lutte contre ce trafic représente une activité soutenue.

Le 12 novembre dernier, en première lecture de l’examen du budget 2022, les députés ont adopté un amendement multipliant par deux les amendes minimales et maximales visant la fabrication, la détention, la vente ou le transport illicites de tabac. Les amendes pouvant aller de 2 000 à 500 000 euros. A ce jour, les grossistes, souvent en récidive, encourent des peines de prison ferme. Mais contrairement à des revendeurs de stups, à part une amende de douanes, les vendeurs à la sauvette ne risquent pas grand-chose. «Ils ont souvent moins d’une cartouche sur eux. Si on les contrôle, on détruit la marchandise et dans la majorité des cas ça s’arrête là», explique le directeur régional des douanes.

«Par le passé, la menace, c’était un passage par le centre de rétention administrative avant une expulsion du territoire. Aujourd’hui, la diplomatie avec l’Algérie est telle qu’ils ne risquent plus grand chose», selon Sébastien Lautard, commissaire de la division nord. Maître Xavier Pizarro, avocat au barreau de Marseille qui a eu à défendre en tant que commis d’office nombre d’entre eux, temporise : «L’alternative aux poursuites comme le rappel à la loi échappe totalement à ces jeunes car ils ne parlent pas français. Et quand un président de tribunal voit passer le même revendeur quatre fois en quinze jours, il n’est pas rare qu’il prononce un emprisonnement avec mandat de dépôt.»
Stups, cigarettes, les mêmes armes

Leur profil est très différent de celui de «classiques» dealers. Il s’agit d’une population migrante, sans papiers et originaires pour la plupart de la ville portuaire d’Annaba, au nord-est de l’Algérie. Ces jeunes adultes peu éduqués, qui maîtrisent mal la langue française, échappent bien souvent au circuit de la demande d’asile et vivent dans des situations très précaires, majoritairement en squat. Une source judiciaire proche de ces dossiers raconte : «Ces jeunes ont souvent plusieurs alias, et leurs dates de naissances ne sont jamais les mêmes. Parmi eux, on trouve aussi quelques mineurs isolés qui échappent à tout travail éducatif. La plupart se défoncent aux médocs toute la journée pour supporter leurs conditions de vie miséreuses. Certains en font même la revente.» Opiacés, anesthésiques, sirops codéinés… L’an dernier, la «cellule clopes» a également saisi plus de 15 000 gélules de médicaments de type prégabaline – un anti-douleur puissant, hallucinogène à forte dose, très en vogue de l’autre côté de la Méditerranée –, montrant une tendance à la diversification des petits vendeurs de clopes.

Si, dans les cités marseillaises, il est de coutume de trouver – c’est plus pratique – un point de vente de cigarettes à côté d’un point de deal, le commissaire Sébastien Lautard assure que pour l’instant, ces deux trafics cohabitent mais restent «étanches» : «Les trafiquants de stups n’ont pas besoin de ce business pour amplifier leurs revenus et laissent la place à une communauté venue du bled.» En revanche, il souligne que jusqu’ici, les rivalités entre trafiquants de cigarettes se réglaient «de façon moins létale» à coup de poing ou à l’arme blanche, mais la montée en puissance de ce business, ces derniers mois, les a fait s’armer.

«Les bénéfices à prendre sont plus importants et attisent les convoitises. Et à l’instar de ce qu’il se passe avec les trafiquants de stups, ils n’hésitent pas à tuer un concurrent, ou en interne, un vendeur qui aurait piqué dans la caisse», constate le commissaire divisionnaire. Qui met l’accent sur un autre «écueil» spécifique à Marseille : une accessibilité aux armes «plus impressionnante» qu’ailleurs. Il en veut pour preuve les 44 saisies d’armes dont six kalachnikovs et dix fusils d’assauts faites en septembre dernier, rien qu’au sein de sa division, couvrant les cinq arrondissements des quartiers Nord. «Les filières de trafic d’armes équipent leurs clients, sans faire de différences entre trafiquants de stups ou de cigarettes», note Sébastien Lautard, qui dénombre depuis janvier une dizaine de tentatives d’homicide volontaires liées à ce trafic. Et comme les petites mains chez les stups, ce sont les vendeurs à la sauvette qui sont en première ligne.

Si un revendeur risque sa (sur)vie pour 25 euros par jour maximum, le trafic, lui, se porte bien. «L’an dernier, les mesures sanitaires sont venues impacter les caisses des trafiquants, mais aujourd’hui, le business est reparti de plus belle», assure le commissaire, pas très optimiste pour l’avenir : «Il s’agit d’une manne financière telle, que les trafiquants n’ont pas fini de se flinguer entre eux pour l’obtenir.»

Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

16 Déc 2021, 14:19

Le plus ironique c’est les mecs qui écoulent leur came à quelques mètres du commissariat central sur la Canebière…

Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

16 Déc 2021, 20:28

gigi, ouais j'ai pensé à çà aussi quand ils ont cité Noailles dans l'article... :lol:

Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

19 Déc 2021, 03:55

Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

01 Fév 2022, 17:54

Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

01 Fév 2022, 20:11

Quelle honte putain

Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

02 Fév 2022, 10:33

Et encore, c'est filmé de jour. Sinon, on verrait les rats courir. Y'a une grève des éboueurs en ce moment ?

Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

02 Fév 2022, 13:01

Le 3e d’affilée

Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

02 Fév 2022, 13:09

fourcroy, tu t'informes uniquement sur l'équipe 21 non ? :lol:

Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

02 Fév 2022, 13:16

superolive, je ne lis que la Bible ; le reste est inutile. 8)

Plus sérieusement, si je vois passer une actualité marseillaise, je lis, mais je ne vais pas au quotidien sur le site de la Provence. Les grèves des éboueurs, c'est typiquement un truc que tu ne suis pas vraiment quand tu n'habites pas le coin.

Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

02 Fév 2022, 13:19

fourcroy, c'est repris partout dans tous mes médias :mrgreen:
Répondre