Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

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Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

Messagepar Dragan » 03 Sep 2018, 17:30

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Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

Messagepar Dragan » 04 Sep 2018, 13:10

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Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

Messagepar Lo Provençau » 04 Sep 2018, 13:40

Il est très très malade apparemment. Il lâche pas la mairie, je pense qu'il veut mourir sur scène, comme Deferre.

Vous le voyez venir le Orange-Jean-Claude-Gaudin-Vélodrome ?
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Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

Messagepar Dragan » 04 Sep 2018, 13:42

Je vois plutôt le stade delort jean-Claude Gaudin
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Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

Messagepar Lo Provençau » 04 Sep 2018, 14:05

C'est là que tu vois l'absurdité de donner des noms de personnalités à des éléments urbains. Au bout de XX années plus personnes ne sait de qui il s'agit, la mémoire populaire efface quasiment tout le monde, hormis très très peu de personnalités.

Combien de marseillais savent que Tasso ou Chanot sont des anciens maires de la ville ? Et qui est ce Pierre Delort qui a donné son nom au stade ?

Bref. En espérant que Gaudin aura la même dignité que Deferre en exigeant que rien ne soit renommé à son nom (Deferre a eu droit aux Plages du Prado mais elles ont été créées ex-nihilo, ce ne fut pas un renommage).

(Ca me fait penser au stade de Lens avec son nom ridicule actuel de Stade Félix Bollaert - André Délelis... Ils peuvent continuer longtemps comme ça...)
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Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

Messagepar Vodevil » 04 Sep 2018, 14:24

C'est un peu le but de faire travailler la mémoire des gens ou au moins qu'il s'interrogent. Sinon on peut aussi laisser place à la paresse intellectuelle.
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Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

Messagepar Dragan » 04 Sep 2018, 20:42

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Macron a choisi Marseille

Par Philippe SCHMIT - Edito La Provence


Vendredi, le Président de la République recevra sa partenaire continentale la plus puissante, la chancelière allemande Angela Merkel, à Marseille. Pas à Strasbourg ni à Metz, comme la logique géographique l'aurait voulu. C'est un signe de sa volonté d'ancrer fortement l'Europe au Sud, entre Espagne, Italie, Grèce et Maghreb. C'est là - et non vers la Pologne et la Hongrie qui font cavalier seul -, que se dessinent selon lui l'avenir du continent et les nouveaux enjeux de civilisation. Il avait d'ailleurs annoncé récemment la tenue à l'été 2019, déjà à Marseille, d'un sommet régional consacré à la Méditerranée.

On le sait depuis ses premières vacances présidentielles en août 2017 : Macron adore Marseille. Et il supporte l'OM (ce qui ne gâche rien). Le 1er août dernier, il a manifesté son intérêt pour l'université d'Aix-Marseille, la plus grande de France, qui est justement en train de monter une fédération avec ses homologues d'Italie, d'Espagne et de Grèce. Marseille est fondamentale dans sa stratégie. Il espère, avec Paris et Lyon, la ramener dans son escarcelle aux municipales de 2020. Indépendamment de cet appétit électoral, personne ne se plaindra en Provence de l'intérêt de l'État pour la deuxième ville de France...
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Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

Messagepar Dragan » 04 Sep 2018, 21:05

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Marseille : Jean-Claude Gaudin met en piste Martine Vassal pour les municipales

En cédant son fauteuil de président de la métropole, le maire de Marseille organise sa succession autour de la présidente du conseil départemental.


Coup de théâtre sur le Vieux-Port ! Celui qui reste le maître du temps politique, n'en déplaise aux cassandres parisiennes, a parlé. En cédant son fauteuil de président de la métropole, Jean-Claude Gaudin propulse pour les prochaines municipales Martine Vassal. Celui qui reste le maire de Marseille, et le patron de la droite locale, face à la valse des prétendants, en premier lieu Renaud Muselier, aujourd'hui président de la région, montrait depuis longtemps, à mots feutrés, son inclination pour la présidente du conseil départemental. Il l'a connue enfant, puisqu'il était un ami intime de son père, M. Gille, à Mazargues. Il a de l'estime pour le parcours méthodiquement construit de cette femme de 56 ans, jusqu'à être la première élue de droite et la première femme à prendre la tête des Bouches-du-Rhône, en 2015 - en déboulonnant le socialiste clanique Jean-Noël Guérini, empêtré dans les affaires judiciaires. Et surtout, il n'a jamais eu à se plaindre d'une quelconque déloyauté de sa part - une rareté.

« J'apprécie la courtoisie de Mme Vassal, qui a la délicatesse d'attendre la fin de mon mandat pour se présenter à la tête de la métropole ; elle a toutes les qualités pour me succéder », nous confiait Jean-Claude Gaudin en février dernier.

Lire aussi Marseille : Game of Thrones sur le Vieux-Port

Un sondage favorable

Martine Vassal doit s'exprimer mercredi. Mais il n'y a aucun doute sur sa prochaine candidature à la présidence de la métropole de Marseille-Aix. Elle s'est focalisée sur cette ambition, elle ne s'en est jamais cachée, et le poste est compatible avec la présidence du conseil départemental. C'est là que se situe le pouvoir aujourd'hui, puisque du fait des transferts de compétences et de moyens financiers cette collectivité est l'organe le plus opérationnel sur le territoire.

Jean-Claude Gaudin avait porté la métropole sur les fonts baptismaux au forceps, affrontant la concurrence haineuse de la maire d'Aix, LR aussi, Maryse Joissains. Le maire de Marseille avait été élu à sa tête en mars 2016 avec 157 voix, sur 240 conseillers métropolitains, dont 100 Marseillais, aux trois quarts issus de la droite républicaine.

En juin dernier, l'association des Amis de Martine Vassal, avait sondé les Marseillais pour évaluer les chances de leur championne aux prochaines municipales. Selon cette enquête, la présidente du département arriverait en tête avec 25 % des voix, Jean-Luc Mélenchon serait second à 21 %, le FN Stéphane Ravier recueillerait 20 % et un candidat de La République en marche, même dans l'hypothèse Christophe Castaner, 17 %. « Dans ce sondage, Martine Vassal arrive aussi en tête des personnalités susceptibles d'être un bon maire de Marseille, dit-on dans son entourage. Il ne s'agissait pas pour nous en commandant cette enquête de soutenir un acte de candidature, mais de dresser un état des lieux, un an après la déflagration Macron à la présidentielle et aux législatives et à un an et demi des municipales. » Ces résultats rassurent les « vassaliens ». « La droite résiste bien, constate ce même proche, puisque nous arrivons en tête. M. Mélenchon confirme son ancrage, mais l'info importante est que LREM a du mal à imprimer dans la deuxième ville de France, aux spécificités particulières. »

Succession en douceur

Martine Vassal est peu connue nationalement, mais aux municipales, et en particulier à Marseille, c'est un atout. Fine politique, stratège d'une prudence de Sioux, la quinquagénaire a mené sa carrière de façon autonome, mais respectueuse par rapport à l'omniprésent Jean-Claude Gaudin. La voici, donc, en position de force pour succéder en douceur au patron de la droite marseillaise, qui est toujours le parrain politique, en assumant son bilan tout en pouvant s'en détacher.

Martine Vassal a réussi à devenir la première présidente des Bouches-du-Rhône, deviendra-t-elle la première maire de Marseille ? Son élection serait historique. Dans cette bataille, avoir pour candidate une femme d'expérience représenterait aussi un formidable avantage, alors que la droite locale s'épuise dans les rivalités de la fin de règne gaudinien et que la ville change de sociologie, en se popularisant encore plus, notamment dans les arrondissements du centre - ce que confirme l'audience locale de Jean-Luc Mélenchon.

Le Point
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Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

Messagepar Dragan » 07 Sep 2018, 15:20

Il se fait plaiz :macron: avec Angela.

Reception au Pharo, diner au Petit Nice. Demain il l'amene a la Commanderie pour un decrassage ?
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Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

Messagepar Dragan » 07 Sep 2018, 16:51

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Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

Messagepar Dragan » 07 Sep 2018, 17:11

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Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

Messagepar Dragan » 08 Sep 2018, 02:48

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Messagepar squall » 08 Sep 2018, 16:17

Gaudin fait pitié :shock:
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Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

Messagepar Dragan » 08 Sep 2018, 17:24

Il a l’air très malade oui
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Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

Messagepar IceCold » 08 Sep 2018, 17:48

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Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

Messagepar Dragan » 08 Sep 2018, 18:12

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L'avenir, ma chère Angela


Salzbourg, c'est joli, mais la ville de Mozart attendra la fin du mois pour accueillir un sommet européen en forme de cratère volcanique. "Il faut qu'on prépare l'avenir, ma chère Angela", ne badine pas Emmanuel Macron. Pour accueillir la chancelière allemande, il a choisi Marseille avant l'automne. Au pied du palais du Pharo qui domine le Vieux-Port, le chef de l'État s'offre une ellipse, relègue un instant l'essentiel. "Nos équipes de foot se sont affrontées. Bientôt, l'OM jouera contre Francfort. Mais nous, nous avons à discuter de notre politique étrangère et de nos intérêts communs, de la zone euro, du numérique, du sujet migratoire que cette ville de Marseille connaît ô combien." Dans son tailleur rouge, Angela Merkel badinerait bien un peu, elle. Elle évoque la capitale européenne de la culture alors que ses conseillers diplomatiques s'émerveillent de la vue. "Dans cette ville magnifique, je suis confiante. Certaine que l'Europesaura régler ses problèmes elle-même.

Cela la rendra plus forte."

La chancelière, déstabilisée par l'extrême droite en Allemagne, se laisse emmener par Jean-Claude Gaudin sur la terrasse, de l'autre côté du palais. "Je lui ai fait l'historique de la ville, montré le MuCem. Ça lui a beaucoup plu", glissera le maire. Dehors, la ville bruisse d'embouteillages et d'agacements.

Ne serait-ce que pour clouer le bec à Jean-Luc Mélenchon qui l'accusait le matin d'être un "contre-humaniste", Emmanuel Macron aurait bien fait une halte dans les quartiers Nord. Ses conseillers avaient pensé à une visite impromptue dans une école. Ou sur l'Aquarius, ce navire affrété par des associations secourant des migrants en mer et posté à quai depuis dix jours à Marseille pour des blocages administratifs. Déjà, des tireurs d'élite s'étaient préparés à la visite. Las !

Lorsque le Falcon présidentiel se pose face à un Boeing de Ryanair, tout au bout de l'aéroport, il est déjà trop tard. Le protocole attend au palais du Pharo, les autoroutes sont bouclées, les automobilistes patientent ou s'engueulent. Alors le président de la République fonce et se fait flasher dans le tunnel. Empêche Jean-Claude Gaudin de descendre l'escalier du palais pour l'accueillir. L'accolade est chaleureuse. Les deux hommes se sont parlé tout l'été, ont déjeuné ensemble en juillet. La fusion de la Métropole avance, est jugée "irréversible" par le maire au terme d'une table ronde avec les parlementaires et le chef de l'État. Mais il y a Angela.

La chancelière a atterri à 17 heures et s'annonce à son tour dans son tailleur rouge. Elle se souvient de Marseille 2013 et se prend à rêver d'une Europe qui "réglera ses problèmes elle-même" lorsque Emmanuel Macron vient l'accueillir. Pour le coup, il a descendu les marches du Pharo. Longé les saluts rectilignes des gardes républicains, descendus exprès de Paris. "Ils se sont vus en juin en Allemagne et ont avancé sur la zone euro, explique un conseiller de l'Élysée. Ici, à Marseille, c'est une forme d'entretien de rentrée. Avant le sommet de Salzbourg des 19 et 20 septembre, il faut se régler sur les questions des migrations, de Brexit, de climat, de taxes sur les entreprises du numérique." Une paille.

L'entretien bilatéral durera près d'une heure, avant de s'élargir aux six conseillers de chaque pays. Puis il s'achèvera devant les loups et les crustacés de Gérald Passédat, chef trois étoiles du Petit Nice où Angela Merkel passera la nuit. Trêve de doux rêves et de coton moelleux, l'entretien portera d'abord sur la question migratoire. Trois ans après avoir ouvert les portes allemandes, la chancelière s'englue dans des passes d'armes politiques avec son ministre de l'Intérieur. Sur fond de manifestations croissantes de l'extrême droite, Angela Merkel jongle avec l'opinion, pendant qu'Emmanuel Macron, tout aussi bousculé par les sondages d'impopularité, cherche un leadership européen. La veille, au Luxembourg, il s'était accordé avec les dirigeants du Benelux pour un plan Marshall qui limiteraient les entrées de migrants, tout en octroyant de plus importantes aides financières à leurs pays d'origine. Il compte désormais à entraîner la chancelière dans un sillage méditerranéen. Où il s'agit de contrecarrer les offensives populistes de Hongrie ou de Pologne en les contournant. "Ils s'embrassent avec les Italiens, mais ne veulent pas accueillir leurs migrants, alors que la France le fait. En fait, ils ne veulent pas que la situation se règle, ironise un conseiller de l'Élysée. Le conflit est réel avec ces dirigeants, il n'est pas surjoué, mais on se parle. On n'ostracise pas."

Plus qu'une politique déjà connue dans les grandes lignes, c'est une stratégie qui a été définie, hier à Marseille. Si elle fonctionne, Emmanuel Macron pourra relancer l'Union pour la Méditerranée ou son succédané, comme il l'a prévu de le faire l'été prochain sur le Vieux-Port. D'ici là, il y aura eu les élections européennes. Un scrutin à double lame. En plus de sa crédibilité européenne qui pourrait l'emmener vers un destin personnel, il risquera aussi sa peau hexagonale. Jean-Luc Mélenchon qui se disait "surpris" par l'attitude d'un "Macron qui dit tout le temps oui à la chancelière", affûte ses couteaux. Il n'est pas le seul. Mais à Marseille, ses offensives résonnent un peu plus fort qu'ailleurs. C'est aussi pour cela qu'Emmanuel Macron apprécie de s'y frotter.
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Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

Messagepar Dragan » 08 Sep 2018, 23:37

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Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

Messagepar Dragan » 09 Sep 2018, 18:10

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Expo : la belle saison marseillaise

Les Echos Week-End

Alors que l'événement Marseille-Provence 2018 vient de se terminer, d'autres expositions prennent le relais dans la cité phocéenne. Voici une sélection des grands rendez-vous de l'été et de la rentrée.

Jeux de mots avec Ai Weiwei


Jolie partie de ping-pong que l'exposition consacrée à l'artiste chinois Ai Weiwei. Sans cesse, elle renvoie la Chine à la France, le passé au présent, les créations contemporaines de l'artiste aux collections du Mucem. Au-delà, elle reflète un élément intime de sa biographie : l'histoire de son père, le grand poète moderne chinois Ai Qing, lequel joua un rôle fondamental dans l'histoire personnelle de son fils. Curieux et cultivé, il avait débarqué tout jeune homme en 1929 sur le port de la Joliette à Marseille, afin de poursuivre ses études en France. En découlera un magnifique poème sur la ville, traduit pour la première fois à la faveur de cette exposition. L'humiliation infligée à son retour au pays - il fut contraint de nettoyer des latrines dans le nord de la Chine pendant des années et de brûler tous ses livres - aura sans nul doute forgé la sensibilité de son fils à l'injustice.

Des relations franco-chinoises, l'artiste exprime la richesse et la complexité à travers une pièce emblématique de l'exposition : un jeu de sculptures de douze personnages en bronze doré émanant de l'astrologie chinoise. Cette pièce s'inspire de l'histoire d'une fontaine similaire datant du xviiie siècle, commandée par l'empereur Qianlong à un prêtre jésuite français. La fontaine est en partie détruite par les Français pendant la seconde guerre de l'opium, mais deux personnages sont récupérés, puis vendus ultérieurement à Yves Saint Laurent et Pierre Bergé. En 2009, alors que la collection du couple est dispersée, les Chinois dénoncent la spoliation française. Les oeuvres ne seront finalement pas vendues mais rendues aux autorités chinoises. Symbole de la culture chinoise ou française ? L'artiste questionne l'identité nationale. Mais c'est véritablement en passant sous un immense pavillon de chasse chinois du xviie siècle collecté par le créateur que l'on pénètre dans son univers. Badigeonné de couleurs criardes et pop, celui-ci célèbre la création ancienne et dénonce les dérives d'une Chine contemporaine en quête d'hyperindustrialisation.

L'exposition dévoile également pour la première fois les oeuvres anciennes de type surréaliste signées Ai Weiwei, largement influencé par le plasticien Marcel Duchamp, dont le style se retrouve jusque dans des créations plus récentes : un porte-bouteilles monumental constitué de 61 lustres anciens et inspiré de celui de 1914, ou deux savons de Marseille d'une tonne chacun gravés l'un de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, l'autre de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. « Sans cesse, Ai Weiwei propose ce type d'oeuvres multicouches, précise Judith Benhamou-Huet, commissaire de l'exposition (et collaboratrice des Echos Week-End). C'est un artiste sophistiqué qui permet de multiples entrées dans son expression artistique et qui fait le pont entre la culture traditionnelle et la culture conceptuelle propre à l'inventeur du ready-made. » Un double sens qui se retrouve dans le titre même de l'exposition et dont la culture chinoise est si friande. « Fan Tan » évoque aussi bien le nom d'un char offert pendant la Première Guerre mondiale par de riches Chinois aux alliés français et anglais qu'un jeu de casino.

Ai Weiwei, « Fan-Tan », jusqu'au 12 novembre au Mucem. www.mucem.org

Retour aux sources avec Claude Lévêque

Invité par le FRAC Provence-Alpes-Côte d'Azur et les Musées de Marseille dans le cadre de MP 2018, Claude Lévêque a créé deux installations in situ qui plongent le visiteur dans un rêve éveillé, à mi-chemin entre merveilleux et cauchemardesque. À la chapelle de la Vieille Charité, l'artiste a façonné un immense rhizome en inox poli suspendu sous l'ovale baroque du bâtiment édifié au xviie siècle par Pierre Puget. Bercée par le son infrabasse du designer Gerome Nox, la sculpture en rotation crée un axe vers le ciel, à la fois ascensionnel et profondément spirituel.

Au FRAC, on avance avec précaution le long de la palissade érigée en couloir rétrécissant, dont la lumière orangée embrase l'espace. Forêt onirique ou lieu désenchanté ? Le passage inquiète et déstabilise. Après le chant délicat d'une harpe, c'est le brame du cerf qui s'invite en fond sonore. Est-ce le cri d'une nature au bord du gouffre, le désenchantement d'un monde à l'étroit dans ses perspectives d'évolution ? Claude Lévêque joue avec nos sens comme un chamane dans un monde désillusionné. Il s'amuse à nous faire basculer dans l'obscurité avec un vélo BMX, prêt à nous faire revisiter nos souvenirs d'enfance. Le trouble est à son comble quand, face à une immense table Louis XV se déplaçant dans l'espace, l'artiste ranime l'Alice au pays des merveilles qui sommeille en nous. « Prenons du recul et réveillons nos sens enfouis », semble nous intimer cette expérience immersive qui fait appel à notre humilité.

Claude Lévêque, « Life on the Line » à la chapelle du Centre de la Vieille Charité et « Back to Nature » au FRAC Paca, jusqu'au 14 octobre. www.vieille-charite-marseille.com et www.fracpaca.org

À table ! avec Willy Ronis et consorts

Qui se rappelle que le brevet du bouillon Kub fut déposé en 1907, la première Cocotte-minute présentée au Salon des appareils ménagers de 1923 ou que le premier supermarché ouvrit ses portes en 1963 ? De la première image de repas réalisée par Nicéphore Niépce en 1823 à celles de « foodporn » sur Instagram, l'exposition « Manger à l'oeil », au Mucem, parcourt deux siècles de tradition culinaire française. Une histoire de la table marquée par deux guerres mondiales rationnant le pays, la naissance des congés payés ou encore celle du camping et de la cuisine en plein air. Sans compter sur cette révolution industrielle qui « libère » la femme, comme le dit autrefois le magazine Elle, inventeur des célèbres fiches de cuisine.

Des albums anonymes côtoient les grands noms de la photographie. André Kertész capte Chagall en famille dans les années 30, Willy Ronis témoigne de l'ambiance de la Fête de l'Humanité en 1934 ou d'un repas de quartier dans la rue de Belleville. Edouard Boubat, en montrant la nouvelle vie d'un jeune ménage en 1954, célèbre l'abondance des produits que l'on peut conserver au frigo. « Tout sous le même toit », scandent dans les années 60 les créateurs du supermarché, qui marque le début de l'homogénéisation de la consommation. Chez les politiques aussi, le rite culinaire a son importance : on s'invite à la table de François Mitterrand entre sa mère et sa femme, ou en pause pique-nique avec Michel Rocard. La cuisine façonne des figures populaires - formidables extraits de l'émission de Maïté avec ses ortolans ou de celle de Catherine Langeais et Raymond Oliver ! À l'heure du partage virtuel sur Instagram et des ripailles éphémères, on glisse les pieds sous la table de ce retour en arrière savoureusement mis en images. Sans même en rougir, sinon de délice.

« Manger à l'oeil », jusqu'au 30 septembre au Mucem. www.mucem.org

Et aussi

Première exposition d'envergure pour les artistes plasticiens marseillais Christophe Berdaguer et Marie Péjus à la Friche La Belle de Mai. Leurs sculptures, vidéos ou installations flirtent avec les expériences d'architecture radicale des années 70. Ne pas rater l'immense oeuvre de chaînes suspendues pour s'y balancer.

« Communautés invisibles », jusqu'au 21 octobre. www.lafriche.org

Gênées par l'agitation des studios de la série marseillaise « Plus belle la vie » et de la Friche toute proche, les soeurs du couvent Levat ont laissé à la mairie un bâtiment avec un immense verger. Quarante et un ateliers ont été créés grâce à l'association l'Atelier Juxtapoz, qui a récupéré le lieu et qui a demandé à vingt street-artists de renom d'investir la chapelle et les espaces extérieurs. Original et ambitieux.

«Emancipation», jusqu'au 13 octobre. w ww.atelier-juxtapoz.fr

Le plasticien Georges Rousse est invité à créer une nouvelle anamorphose et une grande sculpture pérenne au musée Regards de Provence qui fête ses cinq ans d'existence. Un travail dans la continuité des deux oeuvres créées par l'artiste, qui intervient exclusivement in situ dans des lieux en transformation.

« Utopie et métamorphoses », jusqu'au 10 mars. www.museeregardsdeprovence.com

Par Anne-Sophie Pellerin


Les Echos
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Dragan
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Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

Messagepar Dragan » 09 Sep 2018, 18:11


Nature, culturelle et branchée, Marseille a tout pour plaire.


Bouger : la voie royale


Aborder les calanques en bateau, les parcourir à vélo, à pied ou les regarder du haut d'une falaise tout juste escaladée… André Bernard, guide averti, nous livre ses meilleurs plans.

A 30 ans, il a tout "envoyé balader" : son boulot au service marketing d'une entreprise marseillaise, sa voiture de fonction, son salaire de cadre… Huit mois plus tard, il entrait à l'Ecole nationale de Ski et d'Alpinisme de Chamonix, le "Saint -Graal" pour devenir guide de haute montagne.

Né dans une famille marseillaise d'Endoume, André Bernard, 60 ans, a toujours été passionné d'alpinisme. Il a "filé le virus" à son frère, Gilles, avec qui il a écrit un guide d'escalade dans les Calanques. Il a fait le tour du monde des sommets, en France, en Italie, au Népal, en Nouvelle Zélande…

"Le métier de guide est danger eux. Pas mal de mes amis de l'école de Chamonix ont disparu. J'ai eu de la chance, je n'ai pas eu d'ennuis et je n'ai pas perdu de clients."

En 2011, il a monté le Bureau des Guides des Calanques à Cassis, qui compte désormais une vingtaine de guides, accompagnateurs de montagne et moniteurs d'escalade. "La mairie voulait sortir du schéma 'restau-bateau' ." L'année suivante, les calanques devenaient un des dix parcs nationaux français.

"Escalade. Les Calanques", Nota Bene, 33 €, topo-calanques.com

Bureau des guides des calanques à Cassis, MEVA, rue Séverin-Icard, Cassis, 06.61.50.38.48. guides-calanques. com. A partir de 19 € par personne pour une randonnée pédestre, 29 € pour un parcours aventure ou une descente en rappel et 35 € pour un parcours d'escalade.

#En bateau...

"Il y a mille façons de découvrir les calanques. En bateau, je conseille de partir avec Frédéric Oger. Il a écrit un très beau livre sur les calanques. Il en connaît l'histoire sur le bout des doigts, il est incollable sur la géologie, la faune et la flore marines et terrestres."

La balade se fait sur des Coques Open Marinetto de 7 mètres. La visite d'une demi-journée enchaîne les calanques de Port-Miou, Port-Pin, En-Vau, l'Oule, l'Eissadon, Devenson, les Pierres Tombées, Sugiton, Morgiou, Sormiou, et les îles de l'archipel de Riou. Découverte de grottes, haltes pour la baignade, avec palmes, masques et tubas. Possibilité de programmes sur mesure.

Cassismer, 24, chemin des Cuettes, Cassis, 06.60.51.23.17, cassismer. com. De 550 € la demi-journée à 900 € la journée pour un groupe compris entre 5 et 10 personnes.

#En VTT électrique

"Depuis peu, on peut aussi se promener dans les calanques à vélo électrique. La formule a beaucoup de succès."

Evtt Provence, ), Marseille, 06.31.63.13.24, evtt-provence.com. A partir de 45 € par personne, pour 3 heures dans la calanque de Sormiou.

#Ballade de la pointe Cacau

"C'est une promenade extraordinaire, courte et facile, au départ de la presqu'île de Cassis, que l'on peut faire sans guide. Elle donne un très bon aperçu des merveilles des calanques : Port-Miou, Port-Pin, le sentier du Petit Prince, le trou souffleur, la rivière souterraine, les spots des plongeurs de haut-vol, les carrières, et les trémies, ces vestiges des grands entonnoirs qui chargeaient les bateaux de pierres de Cassis dès 1720."

Parc national des Calanques, 141, avenue du Prado (8e ), Marseille, 04.20.50.00, calanques-parcnational. fr Avec un guide : balade patrimoine de la Cacau (3 heures), 19 € par personne pour un groupe de 15 personnes. 06.61.50.38.48. guides-calanques.com

#La marche du Belvédère d'En-Vau

"Cette promenade d'une demi-journée est un peu technique et plutôt destinée à ceux qui ont une bonne condition physique. En haut du belvédère, à 170 mètres d'altitude, la vue est extraordinaire."

Bureau des guides des calanques à Cassis, 06.61.50.38.48. guides-calanques. com La panoramique d'En Vau (3 heures), 19 € par personne (pour un groupe de 15 personnes).

#Escalade de la Candelle

"C'est un lieu emblématique, aux limites de Morgiou, Sugiton et du Devenson, un très beau sommet, avec 300 mètres de falaises géniales, aux niveaux de difficultés différents. En un mot, c'est la plus belle voie des calanques."

L'arête de Marseille a, de plus, un intérêt historique. Elle a été réalisée en 1927 et rendue célèbre par les photos de l'alpiniste Gaston Rébuffat.

Bureau des guides des calanques à Cassis, 160 € la demi-journée ou 290 € la journée pour la grande voie.

Se cultiver : "une ville transformée"

Macha Makeïeff, directrice du Théâtre de la Criée et Marseillaise inspirée, nous délivre ses choix artistiques de l'été

Sa relation avec Marseille, est faite de départs et de retrouvailles. Macha Makeïeff y est née en 1953, dans une famille d'immigrés russes et italiens, installée dans le quartier du Racati, près de la butte Saint-Charles. Mais elle a passé son enfance ailleurs, à Lyon - une ville "sombre, austère" -, baignée par "l'imaginaire méditerranéen de [sa] mère, florentine, qui se sentait privée de Marseille".

Avant de revenir à l'adolescence et de redécouvrir, "éblouie", la cité phocéenne . A l'âge des possibles, c'est "le choc sonore, le choc de la mer, de la liberté, du rapport à l'autre, de la campagne aux pieds des immeubles…". Elle se souvient de ce qu'on appelait "la rue bleue" en raison des ouvriers qui sortaient par centaines, en bleu de travail, de la Manufacture de tabac de la Belle-de-Mai.

Elle se rappelle, au nord du Vieux-Port, quand le Mucem n'existait pas encore, d'avoir sauté au-dessus des palissades. Elle aimait déjà se perdre dans la nature des quartiers-villages des Caillols, des Trois-Lucs, de la Traverse du Diable…

Et puis elle est repartie, son diplôme du Conservatoire d'Art dramatique en poche. Direction Paris : "Parce que j'étais jeune." Aujourd'hui, Macha Makeïeffest de retour, pour la seconde fois. Après avoir cofondé avec Jérôme Deschamps la compagnie Deschamps & Makeïeff, monté plus d'une vingtaine de spectacles et créé les Deschiens, elle a été nommée à la tête de la Criée, le théâtre national de Marseille, en juillet 2011. Elle habite sur le Vieux-Port, fait "tout à pied", dans une ville "tellement transformée".

Le Mucem de Rudy Ricciotti, l'Ombrière de Norman Foster sur le Vieux-Port, le nouveau hall de la Criée de Jean-Michel Wilmotte…

"Marseille va nous surprendre, elle sait résister. C'est une ville grecque, pasolinienne, faite de mélancolie et de nob lesse. Les collines autour des immeubles ne peuvent pas être repoussées, les gamins continuent de plonger au pied du Mucem. "Et sur le Vieux-Port, il y a encore des vieilles dames qui lui racontent : "J'ai 600 euros pour vivre, mais je suis comme une princesse. Je dîne devant la mer."

#Attention, chefs-d'oeuvre

"Mes premiers émois artistiques, je les ai ressentis ici, avec Jackson Pollock, César…", confie Macha Makeïeff. Consacré à la période dite "moderne " du XXe siècle, de 1900 à 1960, le musée Cantini expose pour la première fois en France les chefs-d'œuvre de la collection de l'armateur écossais William Burrell (1861-1958) Une soixantaine de tableaux (Corot, Daumier, Pissarro, Boudin, Manet… ) sont présentés.

"Chefs-d'œuvre réalistes et impressionnistes de la collection Burrell", jusqu'au 23 septembre, 9 €, Musée Cantini, 19, rue Grignan (6e ), 04.91.54.77.75

#L'amour dans l'art

"C'est l'exposition-titre de l'année culturelle MP2018", "Quel amour !?" présente 150 œuvres démontrant la prégnance du thème de l'amour dans la création : Francis Bacon, Louise Bourgeois, Kiki Smith, Helena Almeida, Pilar Albarracin, Claude Lévêque, Omar Ba, Annette Messager, Paula Rego, Kara Walker…

"Quel Amour !?", jusqu'au 2 septembre, 9 €, Musée d'art contemporain de Marseille, 69, avenue, 04.91.25.01.07.

#Voyages dans le temps

"Le Mucem, une merveille !" Dans le cadre de MP2018, le musée invite l'artiste chinois Ai Weiwei, photographe, architecte, sculpteur et performeur, fils du poète Ai Qing (1910-1996), qui a débarqué à Marseille en 1929, sur les quais de la Joliette. A voir aussi l'exposition "Or", témoignant de la fascination des civilisations euro-méditerranéennes pour l'or depuis plus de trois mille ans à travers 600 pièces et une quarantaine d'œuvres (Louise Bourgeois, Yves Klein, César… ).

"Ai Weiwei Fan Tan", jusqu'au 12 novembre.

"Or" , jusqu'au 10 septembre, 9,50 €, Mucem, 7, promenade Robert-Laffont (2e ), 04.84.35.13.13, mucem.org

#Le théâtre passe à table

"Je crois à la porosité de la ville et du théâtre. J'ai essayé de faire de la Criée un lieu qui sache accueillir le public et les artistes." La programmation reprendra à l'automne avec "les Fourberies de Scapin", mise en scène par Denis Podalydès, et "les Idoles", par Christophe Honoré. En attendant, on profite des Grandes Tables de la Criée : un restaurant aménagé sur les quais par Jean-Michel Wilmotte, avec une carte délicieusement méditerranéenne.

Formule restaurant le midi, cocktail et tapas le soir : cocktail à 8 €, burrata et coulis de tomates rôties, 10 €.

La Criée, théâtre national de Marseille, 30, quai Rive), 04-96-17-80-00, theatre-lacriee.com

Les Grandes Tables de la Criée, 06-03-39-14-75, lesgrandestables.com

Manger à la table de Picasso

# Une librairie-galerie

"Dans le hall de la Criée, les soirs de représentation, la librairie propose une sélection d'ouvrages en rapport avec la programmation." A son adresse, c'est aussi un lieu d'exposition avec un café délicieux dans le jardin attenant.

Histoire de l'œil, 25, rue Fontange (6e ), histoiredeloeil.com

Le paradoxe marseillais

Pendant plus de deux ans, Dan Franck, écrivain et scénariste de la série “Marseille”, a arpenté la ville pour coller à la vérité de la cité phocéenne et oublier les caricatures

Un réalisateur méprisant, un producteur au comportement de cow-boy, un texte coupé à la hache, des scènes de sexe ajoutées à chaque page… "Scénario" raconte les mésaventures du scénariste d'une série télévisée que l'on suit de Paris à Los Angeles, des quartiers Nord phocéens au Vieux-Port, du TGV Paris-Marseille à un Boeing transatlantique.

Un livre hybride, à la fois autofiction, polar, et récit sur la création. La plume est tenue par Dan Franck, auteur à succès d'une vingtaine de romans, dont "la Séparation" (prix Renaudot 1991) et d'autant de scénarios pour petit et grand écrans.

Parmi eux, "Marseille", la première série télévisée française produite par le géant américain Netflix, avec Gérard Depardieu dans le rôle du maire sans scrupule. L'écrivain connaissait "très peu" la ville avant de se lancer dans l'aventure.

"J'avais de Marseille une image caricaturale, les quartiers Nord, les trafics de drogue, les politiciens corrompus. Et puis j'ai découvert une ville puissante, avec beaucoup d'humanité, qui n'est pas neutre, qui n'est pas 'centriste', comme on pourrait le dire de Bordeaux, où se côtoient le Vieux-Port avec le Mucem, somptueux, et les poubelles débordantes de déchets, l'extrême richesse et la grande pauvreté, où les 'quartiers' ne sont pas en banlieue mais à l'intérieur de la cité."

Pendant plus de deux ans, l'auteur a arpenté la ville, comme "un journaliste frustré qu'[il est] un peu" . Et puis la série "Marseille" s'est arrêtée après deux saisons. Mais Dan Franck n'est pas vraiment reparti. Il devrait en effet donner des cours d'écriture à l'Université Aix-Marseille à la rentrée.

Et il planche sur deux nouveaux projets : une série sur un réseau de faux-monnayeurs, dont il raconte l'histoire dans "Scénario", et un film sur Varian Fry, un journaliste américain qui aida des intellectuels, artistes, écrivains et antinazis à fuir l'Europe depuis la cité phocéenne au début de la guerre. Parmi eux Claude Lévi-Strauss, Hannah Arendt, Marc Chagall ou encore Arthur Koestler.

"Scénario", Grasset, 22 €.

#Le camps des milles

"Le mémorial du camp ouvert en 1939 pour interner des juifs, des Allemands qui avaient fui le nazisme… La fureur s'imagine à travers les bâtiments ocre. La honte de la France."

40, chemin de la Badesse, Aix-en-Provence, 04.42.39.17.11, campdesmilles.org Tous les jours de 10 heures à 19 heures, 9, 5 €.

#La ville Air-Bel

Une villa du XVIIIe siècle, aujourd'hui détruite, dans le quartier de la Pomme, "qui abrita, sous la protection du journaliste Varian Fry, des intellectuels et artistes surréalistes en attente d'un départ vers les Amériques, dont André Breton et sa famille, Max Ernst…" De la propriété, il reste les piliers d'origine du portail, la citerne et un mur de faïence.

36, rue de la Pinède (11e). Visite virtuelle sur villaairbel1940.fr

Se régaler : Marseille, "lumineuse et énergique"

Marseille attire aujourd'hui de jeunes cuisiniers inventifs et talentueux. Alexandre Mazzia, chef étoilé, nous livre les bonnes adresses de cette nouvelle gastronomie

Un grand escogriffe de 1,92 m, "1,91 m quand je suis fatigué" , qui a passé son enfance à Pointe-Noire, au Congo, et a été basketteur professionnel. Voilà, depuis quatre ans, la figure montante de la gastronomie marseillaise.

Cinq à six semaines d'attente pour décrocher une réservation dans son établissement le week-end. Et une pluie de récompenses : première étoile au Michelin six mois après l'ouverture, quatre toques au Gault et Millau, créateur de l'année 2015 pour le site Omnivore dédié à la "jeune cuisine"…

Alexandre Mazzia donne rendez-vous dans son restaurant, niché dans une ruelle chic du 8e arrondissement. Cafés serrés à la chaîne pour lui "je démarre à 8 heures, je finis à 1 heure du matin, faut tenir", thé vert menthe, réglisse, eucalyptus pour nous. Ici, la décoration est épurée. Cuisine ouverte, béton et bois sur les murs, parquet de chêne au sol.

"Je voulais un lieu sobre, où le seul divertissement soit le contenu des plats. Et pas en centre-ville, pour qu'on fasse l'effort d'y venir."

Pas de menu, pas de carte, seulement vingt-quatre couverts, huit à vingt-deux plats par service, mitonnés en fonction de l'arrivage du matin, des produits issus de la permaculture, des maraîchers et pêcheurs locaux. Parmi les dernières créations du chef : asperge rôtie et brûlée avec condiment saté hibiscus et anguille fumée chocolat. Alexandre Mazzia, 42 ans, est arrivé à la cuisine "par hasard".

Après le bac, il s'inscrit à l'école hôtelière de Saint-Cloud, fait ses classes chez Pierre Hermé, et auprès des étoilés espagnols Santi Santamaria et Martin Berasategui, avant de s'installer à Marseille, en 2009, pour s'occuper de la table de la Cité Radieuse.

"Marseille pourrait devenir la nouvelle Barcelone. J'aime sa luminosité, son énergie, son dynamisme économique."

Aujourd'hui, il a ouvert un autre restaurant à Aix-en-Provence, Pointe-Noire, "un mélange de bistrot, bar à vin, bar à tapas" ; et s'apprête à prendre en charge la carte du Razzle, une péniche amarrée aux Docks qui doit ouvrir prochainement. Mais il ne veut pas se disperser. "On ne peut pas être partout et nulle part à la fois. Mon métier, c'est cuisinier."

AM par Alexandre Mazzia1, 9, rue François Rocca (8e ), 04.91.24.83.63, alexandremazzia.com. Menus à partir de 57 € le midi, 115 € le soir.

Ses bonnes adresses :

#Pâtisserie créative

"Clément Higgins est un jeune pâtissier talentueux et créatif." Avec sa compagne, Aurélie Pauletto, le jeune homme, passé récemment par le "Meilleur pâtissier" sur M6, est installé dans le quartier du Roucas-Blanc. Un salon de thé-pâtisserie aux murs bleu canard, où se dégustent des tartes caramel passion curry et des saint-honorés à la rhubarbe.

Bricoleurs de douceurs, 202, chemin du Vallon-de-l'Oriol (7e), 09.86.35.23.92

#Passion chocolat

"Ses chocolats sont d'une incroyable sophistication." Installé comme pâtissier rue Grignan, depuis 2004, le quadragénaire Sylvain Depuichaffray, ancien élève de Pierre Hermé (lui aussi) a ouvert cet hiver une chocolaterie qui déborde de glaces, nougatines, ganaches au chocolat noir à 72% de cacao du Venezuela et autres pralinés à la pistache d'Iran et fleur de sel.

Chocolaterie Sylvain Depuichaffray, 16, rue Breteuil (1er ), 04.91.33.09.75, sylvaindepuichaffray.fr

#Boucherie fine

"Bouchers de pères en fils depuis quatre générations, ils ont un réseau d'éleveurs de très grande qualité." Bœuf et veau du Limousin, agneau de l'Aveyron, volaille de Bresse ou des Landes… La maison propose aussi de la charcuterie, du fromage, du vin et un rayon traiteur.

Boucherie Bec, 71, avenue de Hambourg (8e ), 04.91.77.60.08, boucheriebec.com

#Épices mondiales

"Un endroit exceptionnel, avec quatre cents épices différentes." Depuis plus de 70 ans, c'est le poumon du quartier de Noailles. Salah El Kendi est le spécialiste marseillais des épices, entières et moulues, des fruits et légumes secs, des thés, des cafés. Un nouvel espace a ouvert sur la Canebière, au numéro 76.

Saladin Epices du monde, 10, rue Longue-des-Capucins (1er ), 04.91.33. 22.76.

#Trois étoiles

"Le phare de la gastronomie marseillaise." Gérald Passédat, 58 ans, seul trois étoiles de la ville, a remis au goût du jour des poissons oubliés, comme le sarran. Les moins fortunés pourront apprécier la cuisine du chef au Môle, installé au dernier étage du Mucem, ou chez Albertine, dans les Docks.

Le Petit Nice, anse de Maldormé, corniche J.-F. Kennedy (7e), 04.91.59.25.92, passedat.fr. Menu à partir de 210 €.

Le Môle Passédat2 , 1, esplanade du J4 (2e ), mucem.org. 75 € le menu du soir, 35 € le buffet du midi.

Albertine Passédat, Les Docks, rez-de-chaussée haut n° 134, 10, place de la Joliette ), 04.91.35.75.15. A partir de 19 € le plat.

#Haute saison

"C'est une cuisine d'inspiration corse très intéressante." Orchestrée par le chef Julien Diaz, récemment lauréat de la dotation Gault et Millau, la maison est installée place de Castellane et fait aussi de la vente à emporter.

Les saisons , 8, rue Sainte-Victoire (6e ), 09.51.89.18.38, restaurant-saisons. com Menus à partir de 29 € le midi et de 55 € le soir.

#Local avant tout

"Incontournable !" Ludovic Turac, 28 ans, plus jeune cuisinier étoilé du Michelin en 2015, et l'une des quatre tables à une étoile de Marseille, a repris la barre de ce restaurant, avec panorama sur le Vieux-Port, en 2013. Ici on met en valeur les légumes provençaux et la pêche locale.

Une Table au Sud, 2, quai du Port (2e), 04.91.90.63.53, unetableausud.com Menus à partir de 36 € le midi et 58 € le soir.

#Trio de choc

"Un endroit vraiment sympa", que viennent d'ouvrir la sommelière québécoise Laura Vidal, le cuisinier britannique Harry Cummins et la manager canadienne Julia Mitton.

Le trio nomade du Paris Popup s'est posé dans une ancienne boutique de chiffons. Décoration façon chantier, comptoir de bois géant, produits bio du terroir et pain maison dans les assiettes.

La Mercerie, 9, cours Saint-Louis (1 er), 04.91.06.18.4 4, lamerceriemarseille.com Menus à partir de 2 1 € le midi et 39 € le soir.

"Les vignes ont sauvé Cassis"

Jonathan Sack-Zafiropulo est revenu au cap Canaille pour reprendre le domaine familial, probablement le plus vieux vignoble de la ville. Il nous parle vin et délices

C'est un vigneron aux allures de cadre supérieur. Jonathan Sack-Zafiropulo est à la tête de 13 hectares de vignes plantées en restanques jusqu'à la mer et sur les flancs du cap Canaille, la plus haute falaise maritime de France.

Son grand-père était issu d'une famille de marchands et de financiers grecs venus s'installer en France au XIXe siècle. En 1920, le patriache rachète le Clos Sainte Magdeleine à l'ancien maire du village, Jules Savon, célèbre pour avoir sauvé le vignoble cassiden après la crise du phylloxera. Jonathan Sack-Zafiropulo a d'abord fait des études de droit et de gestion, et travaillé dans l'immobilier à Paris avant de revenir ici pour s'occuper de la vigne.

Comme son grand-père, comme son père avant lui. Des caves du Clos Sainte Magdeleine, 60.000 bouteilles, toutes labellisées bio, sortent chaque année, 70% de blanc, 30% de rosé.

Le domaine est probablement le plus vieux vignoble de Cassis, les premières traces écrites de son existence datent de la fin du XIVe siècle. Quand il vous montre la vue époustouflante sur la baie, Jonathan Zack-Zafiropulo, président du syndicat des vignerons de Cassis, raconte que :

"Ce sont les 215 hectares de vignes et les douze domaines viticoles qui ont sauvé le village de l'urbanisation."

Ici, la vigne était déjà cultivée il y a deux mille ans, du temps des Grecs. L'appellation d'origine contrôlée Cassis, qui date de 1936, est l'une des plus vieilles de France. Et la seule qui soit nichée dans un parc national, celui des Calanques.

Clos Sainte Magdeleine, avenue du Revestel, Cassis, 04.42.01.70.28, clossaintemagdeleine.fr Visite et dégustation du mardi au samedi, à 11 heures et 16 heures, 12 €. A partir de 18 € la bouteille de blanc AOC.

Ses bonnes adresses :

#Un chef pour deux

"Une excellente table, deux étoiles au Michelin." Repris en 2014 par Marielle et Dimitri Droisneau, chef normand marqué par son passage à l'Ambroisie, (le trois étoiles de la place des Vosges, à Paris), le restaurant gastronomique a été sacré Gault et Millau d'or pour la région PACA en 2017. Vue magique sur la mer et cuisine méditerranéenne. Leur deuxième table, la Brasserie du Corton, propose des prix plus doux. 24€, par exemple, pour la véritable "sôcisse" de Marseille.

La Villa Madie, avenue de Revestel, Cassis, 04.96.18.00.00, lavillamadie.com. Menus de 95 à 155 €.

#Le meilleur de l'Italie

"Une trattoria, installée dans la rue principale de Cassis, où on mange des produits frais, à la qualité constante." Gnocchis au gorgonzola gratinés au four, pâtes aux aubergines et buffala, panettone façon pain perdu. Dans ce restaurant italien, tous les plats, pizzas et desserts sont faits maison.

La Stazione, 39, avenue Victor-Hugo, Cassis, 04.42.01.16.60. A partir de 14 € la pizza.

#Deux cents vins

"Un bar à vins, à deux pas du port, qui propose une bonne sélection. Très sympa pour aller boire un verre." On y trouve deux cents références de vins, dont les douze domaines de Cassis, mais aussi de la charcuterie, du fromage, des truffes, des tapas (pata negra, poutargue, terrines… ). Philipe Bellec, le tôlier, a été sommelier plus de vingt ans.

Divino, 3, rue Alexandre-Rossa, Cassis, 04.4 2.98.83.68, divino-cassis. com. De 5 à 6 € le verre de vin AOC Cassis.

Shopping : à la mode de Marseille

En balade avec Emma François, la fondatrice de Sessùn, pour un shopping pointu et inspiré

Le lundi matin, dès potron-minet, on la trouve dans ses locaux, à proximité de la Pointe-Rouge. Emma François, pull blanc, bottines en daim ocre, habillée de la tête aux pieds en Sessùn, la quarantaine, le sourire d'une gamine. Montpelliéraine, elle s'est installée à Marseille en 1997.

"C'est devenu ma ville. Avec une qualité de vie et de travail que je n'aurais jamais eu à Paris. De certaines fenêtres de ma maison, je ne vois que la mer, et quand je vais à mon bureau je longe la Méditerranée. Il n'y a pas plus grand luxe !"

Emma François ne se destinait pas à être styliste. Partie au Guatemala après avoir fait des études d'anthropologie, elle commence à fabriquer des vêtements et des objets à partir de tissus et d'artisanat locaux.

Bingo. "J'avais des ambitions modestes, pouvoir vivre de mon activité et payer mes voyages. Le succès a été inattendu." Aujourd'hui, Sessùn compte une quinzaine de boutiques, à Bruxelles, Anvers, Berlin, Paris et bien sûr Marseille, dans la rue Sainte.

Sessun , 6, rue Sainte (1 er), 04.91.52.33.61, sessun.com

Ses adresses :

#Honoré

"Je suis une inconditionnelle de cette boutique de décoration. J'y achète mes cadeaux, des objets pour mes boutiques, pour ma maison. La propriétaire Annick Lestrohan fait fabriquer ses meubles et ses objets au Maroc. C'est une famille marseillaise très créative. Le fils Edouard Giribone a monté (avec Grégoire Hessmann, ndlr) les bars où tout le monde va : La Relève, rue d'Endoume, Chez Gaspard, boulevard Notre-Dame..."

121, rue Sainte (7e), 04.91.54.98.63, honoredeco.com

#L'âne Bleu

"Une autre maison de décoration, institution marseillaise depuis plus de vingt ans, précurseur du style bohème et méditerranéen. La seule à distribuer la marque Caravane dans la ville." L'Ane bleu propose aussi sa propre collection, Neijmati.

46, rue Breteuil (6e), 04.91.81.12.00, anebleu.com

#Jogging

"C'est un pari incroyable d'avoir ouvert un endroit aussi pointu, avec une sélection parfaite et une offre contemporaine. Ça participe à la modernité de la ville." Lancé en 2015 par le photographe Olivier Amsellem et Charlotte Brunet, une ex de l'équipe de Marseille Provence 2013, Jogging s'est installé dans une ancienne boucherie. C'est l'un des rares concept stores en France à vendre la marque Jacquemus du natif de Salon-de-Provence Simon Porte.

103, rue Paradis (6e), 04.91.81.44.94, joggingjogging.com

#Allanjoseph Store

"Un concept store devenu incontournable à Marseille." 300 mètres carrés, déco sixties, avec des marques établies (APC. Acne Studios, Isabel Marant… ) et émergentes (Bleu de chauffe…).

21, rue Sainte (1er), 04.91.55.64.70

#Maison mère

"La nouvelle friperie de Marseille. Un espace immense, le QG des fans du vintage et de la culture street." On y trouve des Levi's made in USA, de plus en plus rares, et toutes les baskets de la planète.

25, rue de la République (2e), 06.58.06.52.01

#EGG

"Encore une création de la famille Lestrohan, celle de sa fille Elsa Giribone, qui a installé une boutique de vêtements vintage, dans un ancien garage jouxtant Honoré. Avec des produits qualitatifs, sélectionnés", et parfois customisés. Nouvel arrivage chaque mois de flares en velours côtelé et vestes en jean.

121, rue Sainte (7e), 04.91.54.98.63

#Maison Mère

"La nouvelle friperie de Marseille [ouverte l'automne dernier, NDLR]. Un espace immense [200 mètres carré], le QG des fans du vintage et de la culture street." On y trouve des Levi's made in USA, de plus en plus rares, et toutes les baskets de la planète.

25, rue de la République (2e), 06.58.06.52.01

#Igor et Abi

"Deux antiquaires passionnés des meubles des années 1950-1960. Dans leur stand, aux Puces de Marseille, on trouve toujours des merveilles." Depuis quinze ans, le duo s'approvisionne en Italie, en Allemagne et au Danemark. Une adresse ambiance Mad Men prisée des professionnels.

Marché aux puces, 130, chemin de la Madrague-de-la-Ville (15e), 04.91.02.81.81, centrecommerciallespuces.com

La mode made in Marseille

Sessùn, le Temps des cerises, Kaporal, Kulte, American Vintage, Pain de Sucre, Aouadi, Gas, Sugar, Reiko, Charlotte Aire, Lei 1984... Il y a plus de 150 marques dans les Bouches-du-Rhône et bon nombre de marseillaises.

La cité phocéenne, capitale du denim il y a un demi-siècle et ancien carrefour de l'indigo, a une longue tradition textile. Créée il y a trente ans, dirigée par Aurélia Vigouroux et Jocelyn Maire, la Maison Mode Méditerranée (MMM) accompagne efficacement le mouvement. Elle forme des étudiants aux métiers de la mode avec l'Université Aix-Marseille et aide les jeunes créateurs.

300 stylistes, dont Emma François, la fondatrice de Sessùn, ont bénéficié de ses services. Un prix OpenMyMed et un festival du même nom ont également été créés. Parmi les derniers lauréats, les chapeaux "Van Palma", la lingerie "La Nouvelle", les sacs connectés "Il était un fil", les bijoux "J'ai épousé une perle" et "My jeweler is w", qui vient d'ouvrir une boutique, rue Paradis.

Une publication partagée par V A N P A L M A ???????????????? (@van_palma) le 1 Sept. 2018 à 1 :09 PDT

Van Palma, la créatrice qui monte

Liane blonde de 26 printemps, diplômée de la Kedge Business School de Marseille, Victoria Sanguinetti, s'est mise, presque par hasard, à confectionner des chapeaux. Des panamas, des feutres, et bientôt des casquettes de marin. Parce que, dit-elle, ses voyages, à Palm Springs, à Los Angeles, l'ont inspirée.

Et parce qu'elle a toujours porté des chapeaux, "bien avant que ce soit la mode", même la casquette de son grand-père quand elle était gamine. Lauréate de la Maison Mode Méditerranée (MMM), la créatrice de Van Palma, fille d'un couple de fabricants de vêtements médicaux, dans le quartier du Périer, vend aujourd'hui ses chapeaux partout dans le monde, au Japon, aux Etats-Unis, en Australie, en Chine, à Paris (au Bon Marché et au Printemps) et à Marseille, dans la boutique multimarques, Lulli.

Lulli : 32 rue Paradis (1er), 04.91.33.10.61, vanpalma.com

Nathalie Funès


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Dragan
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Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

Messagepar Dragan » 09 Sep 2018, 18:13

Information
Marseille , en vogue mais toujours rebelle

Les Echos Week-End


L'image de Marseille s'est incontestablement améliorée ces dernières années, dopée par le boom des croisières, de l'urbanisme et des projets culturels. Mais pour les milieux d'affaires, elle reste une ville à part, sujette au clientélisme et refermée sur elle-même. Un bilan tout en contraste pour Jean-Claude Gaudin, qui la gouverne depuis près d'un quart de siècle.


Il souffle comme un vent de fin de règne à Marseille. Voilà près d'un quart de siècle que Jean-Claude Gaudin gouverne sa cité. Vingt-trois ans que le maire admire Notre-Dame-de-la-Garde depuis son bureau du Vieux-Port et donne du « cher ami » à qui veut l'entendre. L'homme a beau marcher péniblement, sous le poids des ans et de la bonne chère, il conserve une mémoire phénoménale, récitant sans ciller tous les scores électoraux depuis l'après-guerre. Ce n'est qu'au moment d'évoquer son départ - prévu pour 2020 - que son regard chavire. « Je n'ai rien fait d'autre de ma vie, je n'ai pas de famille », glisse-t-il dans un rare moment d'authenticité. Sa démission de la présidence de la métropole, mardi dernier, sonne comme le premier acte de sa retraite politique.

A lire aussi : notre dossier Marseille

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Marseille : un fossé culturel à combler

Une ville cosmopolite

L'atmosphère est épouvantable, si l'on en croit les milieux d'affaires. « Nous assistons à une sorte d'épisode tragicomique où il ne se passe plus rien. Jean-Claude Gaudin ne contrôle plus ses adjoints. Tout cela est un frein à l'économie marseillaise », estime le président du port, Jean-Marc Forneri. Il serait pourtant injuste de dire qu'il n'a rien fait pour sa ville. Le développement d'un quartier d'affaires aux abords du port, l'arrivée du TGV et la multiplication des projets culturels ont fait d'elle une ville en vogue, à tel point que le président Macron y passe volontiers ses vacances estivales - allant jusqu'à en faire le lieu de ses retrouvailles avec la chancelière allemande Angela Merkel, ce vendredi. L'invasion de touristes et de nouveaux habitants aurait même tellement progressé que les Marseillais y perdraient leur accent, selon la très sérieuse revue Langage et société !

L'identité de la ville n'en reste pas moins forte. « Pauvre, cosmopolite et révoltée : le mix parfait pour la création », juge Cyril Delattre, président du think tank Massilia Lab. Pauvre, Marseille l'est incontestablement plus que sa grande rivale, Lyon. Elle compte des quartiers parmi les plus déshérités d'Europe. Son cosmopolitisme est aussi unique en France : parmi les 860 000 habitants, 300 000 sont musulmans et 80 000 sont juifs. Le maire a le mérite d'avoir maintenu une certaine harmonie entre ces communautés. « Lévy et Abdallah se parlent à Marseille. C'est l'incroyable force de cette cité », résume Jean Peyrelevade, ancien PDG du Crédit Lyonnais, natif de la ville.

Améliorer l'attractivité économique

La réhabilitation du centre ne se fait pas sans heurt : « On a besoin de gens qui créent de la richesse. Il faut nous débarrasser de la moitié des habitants de la ville », avait osé un adjoint de Jean-Claude Gaudin il y a quelques années dans Le Figaro. La transformation la plus radicale s'est faite dans le quartier du port. La création d'un immense centre commercial, avec vue imprenable sur la rade, incarne pour certains la reconquête économique de Marseille, pour d'autres un terrible gâchis patrimonial et social.

Ce boom immobilier n'a guère amélioré l'attractivité économique de la ville, du moins pour l'instant. « Son image auprès des touristes s'est beaucoup améliorée, mais dans le fond, elle n'a guère changé. La vérité, c'est que les édiles marseillais ne se sont jamais intéressés à l'attractivité économique de la ville, sauf Vigouroux [maire de 1986 à 1995, NDLR]. Mon jugement est terrible, et je ne vois aucun élément susceptible de le changer à court terme. La ville a des capacités formidables mais elle est trahie par ses élites », regrette Jean Peyrelevade. C'est le grand échec de la mandature Gaudin. « Il réfléchit au contenant mais pas au contenu. Pour lui, l'économie, c'est l'immobilier. Aucun nouveau siège d'entreprise n'est venu à Marseille depuis vingt ans », pointe l'entrepreneur Xavier Giocanti, compagnon à la ville de Christine Lagarde.

Le groupe Bourbon de services maritimes est une exception, qui est en train de transférer son siège de Paris dans la cité phocéenne. Mais le chemin est souvent inverse. « Marseille n'est pas toujours été une ville accueillante pour les entreprises, c'est le moins qu'on puisse dire », confirme Jean-Marc Forneri. On pense notamment à Ricard - symbole marseillais s'il en est ! - qui a rejoint la capitale au moment de sa fusion avec Pernod. « Tant qu'il n'y aura pas de transports efficaces et de foncier, ce n'est pas la peine d'imaginer attirer de grandes entreprises », insiste la présidente du département, Martine Vassal. Coincée entre la mer et la montagne, la ville étouffe sous les embouteillages.

Panier de crabes à la mairie

L'oeuvre est signée de quelques journalistes de La Provence. Placée sur un guéridon Louis XIV, dans le bureau du maire, elle met en scène des personnages de la série « Game of Thrones », à ceci près que les adversaires ont pour nom Renaud Muselier, Martine Vassal, Valérie Boyer, Dominique Tian, etc. Le photomontage plaît beaucoup à Jean-Claude Gaudin qui se gargarise de voir tant de monde s'entre-tuer pour sa succession. « C'est Saturne dévorant ses fils ! », commente un chef d'entreprise marseillais. Après près d'un quart de siècle de pouvoir sans partage, le maire est prêt à céder son siège en 2020. Mais il refuse de préparer sa succession. « Nous sommes en république, il n'y a pas de dauphin. Les dauphins sont flingués dès que l'on parle d'eux. »

Les jeux sont d'autant plus ouverts que la ville n'est ni de droite ni de gauche. Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen y sont arrivés en tête au premier tour de la présidentielle, captant chacun presque un quart des voix. Plus que sur son appartenance politique, c'est sur son capital de sympathie que sera élu le futur maire, pense Jean-Claude Gaudin. Sa longévité, le septuagénaire la doit d'ailleurs essentiellement à ça. Gouailleur à la Pasqua, il se targue d'habiter une modeste maison de Mazargues - celle-là même où il est né. Catholique convaincu, plutôt drôle, il s'est construit en contrepoint de Gaston Defferre - l'austère protestant qui a régné sur Marseille pendant trente-trois ans.

« Les parachutés, ça n'a jamais marché »

Les prétendants au trône sont nombreux. Seul candidat déclaré, le frontiste Stéphane Ravier n'a guère de chance d'être élu, même si l'extrême droite a gagné du poids récemment. On cite aussi plusieurs figures nationales, dont Jean-Luc Mélenchon (France insoumise) et Christophe Castaner (LREM). « Ce serait magnifique mais c'est non ! nous dit le second. J'ai trop à faire avec le parti et les européennes. » Jean-Claude Gaudin est sceptique : « Quand un homme politique dit 'jamais', ça veut dire 'pas encore'… Mais de toute manière, il n'a aucune chance : les parachutés, ça n'a jamais marché ici. » Même Bernard Tapie - un demi-dieu pour les supporters de l'OM - s'y était cassé les dents, se contentant d'un modeste siège de député.

Martine Vassal (Les Républicains) constitue, elle, un pur produit marseillais. « C'est elle qui a la meilleure cote chez les acteurs économiques », relève Laurent Amar, vice-président de la Chambre de commerce. Présidente du département, elle travaille dans un bureau grand comme un terrain de tennis, avec vue sur les quartiers nord. Tailleur bleu, chemise blanche, elle échappe, pour l'instant, aux tirs de roquette de ses adversaires. « C'est peut-être mon côté féminin, mais moi, je travaille », sourit-elle.

Des guerres intestines

Et puis il y a Renaud Muselier, un businessman issu des beaux quartiers qui cultive une certaine froideur. L'anti-Gaudin, en somme ! Le quinquagénaire affiche plusieurs faiblesses politiques : on lui reproche d'avoir demandé la nationalité mauricienne pour y faire prospérer ses affaires immobilières. « C'est dur à faire avaler aux Marseillais », convient l'entrepreneur Xavier Giocanti, un ami d'enfance. Ancien adjoint de Jean-Claude Gaudin, le président de région a par ailleurs pris le risque de faire sécession, torpillant sans vergogne le bilan de son ancien mentor. Une stratégie que beaucoup jugent suicidaire, et qui fait dire à certains que Renaud Muselier aurait perdu l'envie de se présenter.

Compte tenu des guerres intestines et des affaires qui empoisonnent la politique marseillaise, les chances n'ont jamais semblé aussi grandes de voir une figure neuve émerger à la mairie. Reste une grande inconnue : qui gagnera le soutien d'Emmanuel Macron ? Bien que sénatrice PS, Samia Ghali pourrait basculer dans les rangs de La République en marche et recevoir la bénédiction de l'Elysée. « Je ne ferme aucune porte. En Marche n'a personne à Marseille… », nous confie-t-elle. Un duel de femmes - Martine Vassal à droite et Samia Ghali à gauche - pourrait alors se disputer le plus beau bureau du Vieux-Port. Du jamais vu !

Lucie Robequain


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