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Nature, culturelle et branchée, Marseille a tout pour plaire.
Bouger : la voie royale
Aborder les calanques en bateau, les parcourir à vélo, à pied ou les regarder du haut d'une falaise tout juste escaladée… André Bernard, guide averti, nous livre ses meilleurs plans.
A 30 ans, il a tout "envoyé balader" : son boulot au service marketing d'une entreprise marseillaise, sa voiture de fonction, son salaire de cadre… Huit mois plus tard, il entrait à l'Ecole nationale de Ski et d'Alpinisme de Chamonix, le "Saint -Graal" pour devenir guide de haute montagne.
Né dans une famille marseillaise d'Endoume, André Bernard, 60 ans, a toujours été passionné d'alpinisme. Il a "filé le virus" à son frère, Gilles, avec qui il a écrit un guide d'escalade dans les Calanques. Il a fait le tour du monde des sommets, en France, en Italie, au Népal, en Nouvelle Zélande…
"Le métier de guide est danger eux. Pas mal de mes amis de l'école de Chamonix ont disparu. J'ai eu de la chance, je n'ai pas eu d'ennuis et je n'ai pas perdu de clients."
En 2011, il a monté le Bureau des Guides des Calanques à Cassis, qui compte désormais une vingtaine de guides, accompagnateurs de montagne et moniteurs d'escalade. "La mairie voulait sortir du schéma 'restau-bateau' ." L'année suivante, les calanques devenaient un des dix parcs nationaux français.
"Escalade. Les Calanques", Nota Bene, 33 €, topo-calanques.com
Bureau des guides des calanques à Cassis, MEVA, rue Séverin-Icard, Cassis, 06.61.50.38.48. guides-calanques. com. A partir de 19 € par personne pour une randonnée pédestre, 29 € pour un parcours aventure ou une descente en rappel et 35 € pour un parcours d'escalade.
#En bateau...
"Il y a mille façons de découvrir les calanques. En bateau, je conseille de partir avec Frédéric Oger. Il a écrit un très beau livre sur les calanques. Il en connaît l'histoire sur le bout des doigts, il est incollable sur la géologie, la faune et la flore marines et terrestres."
La balade se fait sur des Coques Open Marinetto de 7 mètres. La visite d'une demi-journée enchaîne les calanques de Port-Miou, Port-Pin, En-Vau, l'Oule, l'Eissadon, Devenson, les Pierres Tombées, Sugiton, Morgiou, Sormiou, et les îles de l'archipel de Riou. Découverte de grottes, haltes pour la baignade, avec palmes, masques et tubas. Possibilité de programmes sur mesure.
Cassismer, 24, chemin des Cuettes, Cassis, 06.60.51.23.17, cassismer. com. De 550 € la demi-journée à 900 € la journée pour un groupe compris entre 5 et 10 personnes.
#En VTT électrique
"Depuis peu, on peut aussi se promener dans les calanques à vélo électrique. La formule a beaucoup de succès."
Evtt Provence, ), Marseille, 06.31.63.13.24, evtt-provence.com. A partir de 45 € par personne, pour 3 heures dans la calanque de Sormiou.
#Ballade de la pointe Cacau
"C'est une promenade extraordinaire, courte et facile, au départ de la presqu'île de Cassis, que l'on peut faire sans guide. Elle donne un très bon aperçu des merveilles des calanques : Port-Miou, Port-Pin, le sentier du Petit Prince, le trou souffleur, la rivière souterraine, les spots des plongeurs de haut-vol, les carrières, et les trémies, ces vestiges des grands entonnoirs qui chargeaient les bateaux de pierres de Cassis dès 1720."
Parc national des Calanques, 141, avenue du Prado (8e ), Marseille, 04.20.50.00, calanques-parcnational. fr Avec un guide : balade patrimoine de la Cacau (3 heures), 19 € par personne pour un groupe de 15 personnes. 06.61.50.38.48. guides-calanques.com
#La marche du Belvédère d'En-Vau
"Cette promenade d'une demi-journée est un peu technique et plutôt destinée à ceux qui ont une bonne condition physique. En haut du belvédère, à 170 mètres d'altitude, la vue est extraordinaire."
Bureau des guides des calanques à Cassis, 06.61.50.38.48. guides-calanques. com La panoramique d'En Vau (3 heures), 19 € par personne (pour un groupe de 15 personnes).
#Escalade de la Candelle
"C'est un lieu emblématique, aux limites de Morgiou, Sugiton et du Devenson, un très beau sommet, avec 300 mètres de falaises géniales, aux niveaux de difficultés différents. En un mot, c'est la plus belle voie des calanques."
L'arête de Marseille a, de plus, un intérêt historique. Elle a été réalisée en 1927 et rendue célèbre par les photos de l'alpiniste Gaston Rébuffat.
Bureau des guides des calanques à Cassis, 160 € la demi-journée ou 290 € la journée pour la grande voie.
Se cultiver : "une ville transformée"
Macha Makeïeff, directrice du Théâtre de la Criée et Marseillaise inspirée, nous délivre ses choix artistiques de l'été
Sa relation avec Marseille, est faite de départs et de retrouvailles. Macha Makeïeff y est née en 1953, dans une famille d'immigrés russes et italiens, installée dans le quartier du Racati, près de la butte Saint-Charles. Mais elle a passé son enfance ailleurs, à Lyon - une ville "sombre, austère" -, baignée par "l'imaginaire méditerranéen de [sa] mère, florentine, qui se sentait privée de Marseille".
Avant de revenir à l'adolescence et de redécouvrir, "éblouie", la cité phocéenne . A l'âge des possibles, c'est "le choc sonore, le choc de la mer, de la liberté, du rapport à l'autre, de la campagne aux pieds des immeubles…". Elle se souvient de ce qu'on appelait "la rue bleue" en raison des ouvriers qui sortaient par centaines, en bleu de travail, de la Manufacture de tabac de la Belle-de-Mai.
Elle se rappelle, au nord du Vieux-Port, quand le Mucem n'existait pas encore, d'avoir sauté au-dessus des palissades. Elle aimait déjà se perdre dans la nature des quartiers-villages des Caillols, des Trois-Lucs, de la Traverse du Diable…
Et puis elle est repartie, son diplôme du Conservatoire d'Art dramatique en poche. Direction Paris : "Parce que j'étais jeune." Aujourd'hui, Macha Makeïeffest de retour, pour la seconde fois. Après avoir cofondé avec Jérôme Deschamps la compagnie Deschamps & Makeïeff, monté plus d'une vingtaine de spectacles et créé les Deschiens, elle a été nommée à la tête de la Criée, le théâtre national de Marseille, en juillet 2011. Elle habite sur le Vieux-Port, fait "tout à pied", dans une ville "tellement transformée".
Le Mucem de Rudy Ricciotti, l'Ombrière de Norman Foster sur le Vieux-Port, le nouveau hall de la Criée de Jean-Michel Wilmotte…
"Marseille va nous surprendre, elle sait résister. C'est une ville grecque, pasolinienne, faite de mélancolie et de nob lesse. Les collines autour des immeubles ne peuvent pas être repoussées, les gamins continuent de plonger au pied du Mucem. "Et sur le Vieux-Port, il y a encore des vieilles dames qui lui racontent : "J'ai 600 euros pour vivre, mais je suis comme une princesse. Je dîne devant la mer."
#Attention, chefs-d'oeuvre
"Mes premiers émois artistiques, je les ai ressentis ici, avec Jackson Pollock, César…", confie Macha Makeïeff. Consacré à la période dite "moderne " du XXe siècle, de 1900 à 1960, le musée Cantini expose pour la première fois en France les chefs-d'œuvre de la collection de l'armateur écossais William Burrell (1861-1958) Une soixantaine de tableaux (Corot, Daumier, Pissarro, Boudin, Manet… ) sont présentés.
"Chefs-d'œuvre réalistes et impressionnistes de la collection Burrell", jusqu'au 23 septembre, 9 €, Musée Cantini, 19, rue Grignan (6e ), 04.91.54.77.75
#L'amour dans l'art
"C'est l'exposition-titre de l'année culturelle MP2018", "Quel amour !?" présente 150 œuvres démontrant la prégnance du thème de l'amour dans la création : Francis Bacon, Louise Bourgeois, Kiki Smith, Helena Almeida, Pilar Albarracin, Claude Lévêque, Omar Ba, Annette Messager, Paula Rego, Kara Walker…
"Quel Amour !?", jusqu'au 2 septembre, 9 €, Musée d'art contemporain de Marseille, 69, avenue, 04.91.25.01.07.
#Voyages dans le temps
"Le Mucem, une merveille !" Dans le cadre de MP2018, le musée invite l'artiste chinois Ai Weiwei, photographe, architecte, sculpteur et performeur, fils du poète Ai Qing (1910-1996), qui a débarqué à Marseille en 1929, sur les quais de la Joliette. A voir aussi l'exposition "Or", témoignant de la fascination des civilisations euro-méditerranéennes pour l'or depuis plus de trois mille ans à travers 600 pièces et une quarantaine d'œuvres (Louise Bourgeois, Yves Klein, César… ).
"Ai Weiwei Fan Tan", jusqu'au 12 novembre.
"Or" , jusqu'au 10 septembre, 9,50 €, Mucem, 7, promenade Robert-Laffont (2e ), 04.84.35.13.13, mucem.org
#Le théâtre passe à table
"Je crois à la porosité de la ville et du théâtre. J'ai essayé de faire de la Criée un lieu qui sache accueillir le public et les artistes." La programmation reprendra à l'automne avec "les Fourberies de Scapin", mise en scène par Denis Podalydès, et "les Idoles", par Christophe Honoré. En attendant, on profite des Grandes Tables de la Criée : un restaurant aménagé sur les quais par Jean-Michel Wilmotte, avec une carte délicieusement méditerranéenne.
Formule restaurant le midi, cocktail et tapas le soir : cocktail à 8 €, burrata et coulis de tomates rôties, 10 €.
La Criée, théâtre national de Marseille, 30, quai Rive), 04-96-17-80-00, theatre-lacriee.com
Les Grandes Tables de la Criée, 06-03-39-14-75, lesgrandestables.com
Manger à la table de Picasso
# Une librairie-galerie
"Dans le hall de la Criée, les soirs de représentation, la librairie propose une sélection d'ouvrages en rapport avec la programmation." A son adresse, c'est aussi un lieu d'exposition avec un café délicieux dans le jardin attenant.
Histoire de l'œil, 25, rue Fontange (6e ), histoiredeloeil.com
Le paradoxe marseillais
Pendant plus de deux ans, Dan Franck, écrivain et scénariste de la série “Marseille”, a arpenté la ville pour coller à la vérité de la cité phocéenne et oublier les caricatures
Un réalisateur méprisant, un producteur au comportement de cow-boy, un texte coupé à la hache, des scènes de sexe ajoutées à chaque page… "Scénario" raconte les mésaventures du scénariste d'une série télévisée que l'on suit de Paris à Los Angeles, des quartiers Nord phocéens au Vieux-Port, du TGV Paris-Marseille à un Boeing transatlantique.
Un livre hybride, à la fois autofiction, polar, et récit sur la création. La plume est tenue par Dan Franck, auteur à succès d'une vingtaine de romans, dont "la Séparation" (prix Renaudot 1991) et d'autant de scénarios pour petit et grand écrans.
Parmi eux, "Marseille", la première série télévisée française produite par le géant américain Netflix, avec Gérard Depardieu dans le rôle du maire sans scrupule. L'écrivain connaissait "très peu" la ville avant de se lancer dans l'aventure.
"J'avais de Marseille une image caricaturale, les quartiers Nord, les trafics de drogue, les politiciens corrompus. Et puis j'ai découvert une ville puissante, avec beaucoup d'humanité, qui n'est pas neutre, qui n'est pas 'centriste', comme on pourrait le dire de Bordeaux, où se côtoient le Vieux-Port avec le Mucem, somptueux, et les poubelles débordantes de déchets, l'extrême richesse et la grande pauvreté, où les 'quartiers' ne sont pas en banlieue mais à l'intérieur de la cité."
Pendant plus de deux ans, l'auteur a arpenté la ville, comme "un journaliste frustré qu'[il est] un peu" . Et puis la série "Marseille" s'est arrêtée après deux saisons. Mais Dan Franck n'est pas vraiment reparti. Il devrait en effet donner des cours d'écriture à l'Université Aix-Marseille à la rentrée.
Et il planche sur deux nouveaux projets : une série sur un réseau de faux-monnayeurs, dont il raconte l'histoire dans "Scénario", et un film sur Varian Fry, un journaliste américain qui aida des intellectuels, artistes, écrivains et antinazis à fuir l'Europe depuis la cité phocéenne au début de la guerre. Parmi eux Claude Lévi-Strauss, Hannah Arendt, Marc Chagall ou encore Arthur Koestler.
"Scénario", Grasset, 22 €.
#Le camps des milles
"Le mémorial du camp ouvert en 1939 pour interner des juifs, des Allemands qui avaient fui le nazisme… La fureur s'imagine à travers les bâtiments ocre. La honte de la France."
40, chemin de la Badesse, Aix-en-Provence, 04.42.39.17.11, campdesmilles.org Tous les jours de 10 heures à 19 heures, 9, 5 €.
#La ville Air-Bel
Une villa du XVIIIe siècle, aujourd'hui détruite, dans le quartier de la Pomme, "qui abrita, sous la protection du journaliste Varian Fry, des intellectuels et artistes surréalistes en attente d'un départ vers les Amériques, dont André Breton et sa famille, Max Ernst…" De la propriété, il reste les piliers d'origine du portail, la citerne et un mur de faïence.
36, rue de la Pinède (11e). Visite virtuelle sur villaairbel1940.fr
Se régaler : Marseille, "lumineuse et énergique"
Marseille attire aujourd'hui de jeunes cuisiniers inventifs et talentueux. Alexandre Mazzia, chef étoilé, nous livre les bonnes adresses de cette nouvelle gastronomie
Un grand escogriffe de 1,92 m, "1,91 m quand je suis fatigué" , qui a passé son enfance à Pointe-Noire, au Congo, et a été basketteur professionnel. Voilà, depuis quatre ans, la figure montante de la gastronomie marseillaise.
Cinq à six semaines d'attente pour décrocher une réservation dans son établissement le week-end. Et une pluie de récompenses : première étoile au Michelin six mois après l'ouverture, quatre toques au Gault et Millau, créateur de l'année 2015 pour le site Omnivore dédié à la "jeune cuisine"…
Alexandre Mazzia donne rendez-vous dans son restaurant, niché dans une ruelle chic du 8e arrondissement. Cafés serrés à la chaîne pour lui "je démarre à 8 heures, je finis à 1 heure du matin, faut tenir", thé vert menthe, réglisse, eucalyptus pour nous. Ici, la décoration est épurée. Cuisine ouverte, béton et bois sur les murs, parquet de chêne au sol.
"Je voulais un lieu sobre, où le seul divertissement soit le contenu des plats. Et pas en centre-ville, pour qu'on fasse l'effort d'y venir."
Pas de menu, pas de carte, seulement vingt-quatre couverts, huit à vingt-deux plats par service, mitonnés en fonction de l'arrivage du matin, des produits issus de la permaculture, des maraîchers et pêcheurs locaux. Parmi les dernières créations du chef : asperge rôtie et brûlée avec condiment saté hibiscus et anguille fumée chocolat. Alexandre Mazzia, 42 ans, est arrivé à la cuisine "par hasard".
Après le bac, il s'inscrit à l'école hôtelière de Saint-Cloud, fait ses classes chez Pierre Hermé, et auprès des étoilés espagnols Santi Santamaria et Martin Berasategui, avant de s'installer à Marseille, en 2009, pour s'occuper de la table de la Cité Radieuse.
"Marseille pourrait devenir la nouvelle Barcelone. J'aime sa luminosité, son énergie, son dynamisme économique."
Aujourd'hui, il a ouvert un autre restaurant à Aix-en-Provence, Pointe-Noire, "un mélange de bistrot, bar à vin, bar à tapas" ; et s'apprête à prendre en charge la carte du Razzle, une péniche amarrée aux Docks qui doit ouvrir prochainement. Mais il ne veut pas se disperser. "On ne peut pas être partout et nulle part à la fois. Mon métier, c'est cuisinier."
AM par Alexandre Mazzia1, 9, rue François Rocca (8e ), 04.91.24.83.63, alexandremazzia.com. Menus à partir de 57 € le midi, 115 € le soir.
Ses bonnes adresses :
#Pâtisserie créative
"Clément Higgins est un jeune pâtissier talentueux et créatif." Avec sa compagne, Aurélie Pauletto, le jeune homme, passé récemment par le "Meilleur pâtissier" sur M6, est installé dans le quartier du Roucas-Blanc. Un salon de thé-pâtisserie aux murs bleu canard, où se dégustent des tartes caramel passion curry et des saint-honorés à la rhubarbe.
Bricoleurs de douceurs, 202, chemin du Vallon-de-l'Oriol (7e), 09.86.35.23.92
#Passion chocolat
"Ses chocolats sont d'une incroyable sophistication." Installé comme pâtissier rue Grignan, depuis 2004, le quadragénaire Sylvain Depuichaffray, ancien élève de Pierre Hermé (lui aussi) a ouvert cet hiver une chocolaterie qui déborde de glaces, nougatines, ganaches au chocolat noir à 72% de cacao du Venezuela et autres pralinés à la pistache d'Iran et fleur de sel.
Chocolaterie Sylvain Depuichaffray, 16, rue Breteuil (1er ), 04.91.33.09.75, sylvaindepuichaffray.fr
#Boucherie fine
"Bouchers de pères en fils depuis quatre générations, ils ont un réseau d'éleveurs de très grande qualité." Bœuf et veau du Limousin, agneau de l'Aveyron, volaille de Bresse ou des Landes… La maison propose aussi de la charcuterie, du fromage, du vin et un rayon traiteur.
Boucherie Bec, 71, avenue de Hambourg (8e ), 04.91.77.60.08, boucheriebec.com
#Épices mondiales
"Un endroit exceptionnel, avec quatre cents épices différentes." Depuis plus de 70 ans, c'est le poumon du quartier de Noailles. Salah El Kendi est le spécialiste marseillais des épices, entières et moulues, des fruits et légumes secs, des thés, des cafés. Un nouvel espace a ouvert sur la Canebière, au numéro 76.
Saladin Epices du monde, 10, rue Longue-des-Capucins (1er ), 04.91.33. 22.76.
#Trois étoiles
"Le phare de la gastronomie marseillaise." Gérald Passédat, 58 ans, seul trois étoiles de la ville, a remis au goût du jour des poissons oubliés, comme le sarran. Les moins fortunés pourront apprécier la cuisine du chef au Môle, installé au dernier étage du Mucem, ou chez Albertine, dans les Docks.
Le Petit Nice, anse de Maldormé, corniche J.-F. Kennedy (7e), 04.91.59.25.92, passedat.fr. Menu à partir de 210 €.
Le Môle Passédat2 , 1, esplanade du J4 (2e ), mucem.org. 75 € le menu du soir, 35 € le buffet du midi.
Albertine Passédat, Les Docks, rez-de-chaussée haut n° 134, 10, place de la Joliette ), 04.91.35.75.15. A partir de 19 € le plat.
#Haute saison
"C'est une cuisine d'inspiration corse très intéressante." Orchestrée par le chef Julien Diaz, récemment lauréat de la dotation Gault et Millau, la maison est installée place de Castellane et fait aussi de la vente à emporter.
Les saisons , 8, rue Sainte-Victoire (6e ), 09.51.89.18.38, restaurant-saisons. com Menus à partir de 29 € le midi et de 55 € le soir.
#Local avant tout
"Incontournable !" Ludovic Turac, 28 ans, plus jeune cuisinier étoilé du Michelin en 2015, et l'une des quatre tables à une étoile de Marseille, a repris la barre de ce restaurant, avec panorama sur le Vieux-Port, en 2013. Ici on met en valeur les légumes provençaux et la pêche locale.
Une Table au Sud, 2, quai du Port (2e), 04.91.90.63.53, unetableausud.com Menus à partir de 36 € le midi et 58 € le soir.
#Trio de choc
"Un endroit vraiment sympa", que viennent d'ouvrir la sommelière québécoise Laura Vidal, le cuisinier britannique Harry Cummins et la manager canadienne Julia Mitton.
Le trio nomade du Paris Popup s'est posé dans une ancienne boutique de chiffons. Décoration façon chantier, comptoir de bois géant, produits bio du terroir et pain maison dans les assiettes.
La Mercerie, 9, cours Saint-Louis (1 er), 04.91.06.18.4 4, lamerceriemarseille.com Menus à partir de 2 1 € le midi et 39 € le soir.
"Les vignes ont sauvé Cassis"
Jonathan Sack-Zafiropulo est revenu au cap Canaille pour reprendre le domaine familial, probablement le plus vieux vignoble de la ville. Il nous parle vin et délices
C'est un vigneron aux allures de cadre supérieur. Jonathan Sack-Zafiropulo est à la tête de 13 hectares de vignes plantées en restanques jusqu'à la mer et sur les flancs du cap Canaille, la plus haute falaise maritime de France.
Son grand-père était issu d'une famille de marchands et de financiers grecs venus s'installer en France au XIXe siècle. En 1920, le patriache rachète le Clos Sainte Magdeleine à l'ancien maire du village, Jules Savon, célèbre pour avoir sauvé le vignoble cassiden après la crise du phylloxera. Jonathan Sack-Zafiropulo a d'abord fait des études de droit et de gestion, et travaillé dans l'immobilier à Paris avant de revenir ici pour s'occuper de la vigne.
Comme son grand-père, comme son père avant lui. Des caves du Clos Sainte Magdeleine, 60.000 bouteilles, toutes labellisées bio, sortent chaque année, 70% de blanc, 30% de rosé.
Le domaine est probablement le plus vieux vignoble de Cassis, les premières traces écrites de son existence datent de la fin du XIVe siècle. Quand il vous montre la vue époustouflante sur la baie, Jonathan Zack-Zafiropulo, président du syndicat des vignerons de Cassis, raconte que :
"Ce sont les 215 hectares de vignes et les douze domaines viticoles qui ont sauvé le village de l'urbanisation."
Ici, la vigne était déjà cultivée il y a deux mille ans, du temps des Grecs. L'appellation d'origine contrôlée Cassis, qui date de 1936, est l'une des plus vieilles de France. Et la seule qui soit nichée dans un parc national, celui des Calanques.
Clos Sainte Magdeleine, avenue du Revestel, Cassis, 04.42.01.70.28, clossaintemagdeleine.fr Visite et dégustation du mardi au samedi, à 11 heures et 16 heures, 12 €. A partir de 18 € la bouteille de blanc AOC.
Ses bonnes adresses :
#Un chef pour deux
"Une excellente table, deux étoiles au Michelin." Repris en 2014 par Marielle et Dimitri Droisneau, chef normand marqué par son passage à l'Ambroisie, (le trois étoiles de la place des Vosges, à Paris), le restaurant gastronomique a été sacré Gault et Millau d'or pour la région PACA en 2017. Vue magique sur la mer et cuisine méditerranéenne. Leur deuxième table, la Brasserie du Corton, propose des prix plus doux. 24€, par exemple, pour la véritable "sôcisse" de Marseille.
La Villa Madie, avenue de Revestel, Cassis, 04.96.18.00.00, lavillamadie.com. Menus de 95 à 155 €.
#Le meilleur de l'Italie
"Une trattoria, installée dans la rue principale de Cassis, où on mange des produits frais, à la qualité constante." Gnocchis au gorgonzola gratinés au four, pâtes aux aubergines et buffala, panettone façon pain perdu. Dans ce restaurant italien, tous les plats, pizzas et desserts sont faits maison.
La Stazione, 39, avenue Victor-Hugo, Cassis, 04.42.01.16.60. A partir de 14 € la pizza.
#Deux cents vins
"Un bar à vins, à deux pas du port, qui propose une bonne sélection. Très sympa pour aller boire un verre." On y trouve deux cents références de vins, dont les douze domaines de Cassis, mais aussi de la charcuterie, du fromage, des truffes, des tapas (pata negra, poutargue, terrines… ). Philipe Bellec, le tôlier, a été sommelier plus de vingt ans.
Divino, 3, rue Alexandre-Rossa, Cassis, 04.4 2.98.83.68, divino-cassis. com. De 5 à 6 € le verre de vin AOC Cassis.
Shopping : à la mode de Marseille
En balade avec Emma François, la fondatrice de Sessùn, pour un shopping pointu et inspiré
Le lundi matin, dès potron-minet, on la trouve dans ses locaux, à proximité de la Pointe-Rouge. Emma François, pull blanc, bottines en daim ocre, habillée de la tête aux pieds en Sessùn, la quarantaine, le sourire d'une gamine. Montpelliéraine, elle s'est installée à Marseille en 1997.
"C'est devenu ma ville. Avec une qualité de vie et de travail que je n'aurais jamais eu à Paris. De certaines fenêtres de ma maison, je ne vois que la mer, et quand je vais à mon bureau je longe la Méditerranée. Il n'y a pas plus grand luxe !"
Emma François ne se destinait pas à être styliste. Partie au Guatemala après avoir fait des études d'anthropologie, elle commence à fabriquer des vêtements et des objets à partir de tissus et d'artisanat locaux.
Bingo. "J'avais des ambitions modestes, pouvoir vivre de mon activité et payer mes voyages. Le succès a été inattendu." Aujourd'hui, Sessùn compte une quinzaine de boutiques, à Bruxelles, Anvers, Berlin, Paris et bien sûr Marseille, dans la rue Sainte.
Sessun , 6, rue Sainte (1 er), 04.91.52.33.61, sessun.com
Ses adresses :
#Honoré
"Je suis une inconditionnelle de cette boutique de décoration. J'y achète mes cadeaux, des objets pour mes boutiques, pour ma maison. La propriétaire Annick Lestrohan fait fabriquer ses meubles et ses objets au Maroc. C'est une famille marseillaise très créative. Le fils Edouard Giribone a monté (avec Grégoire Hessmann, ndlr) les bars où tout le monde va : La Relève, rue d'Endoume, Chez Gaspard, boulevard Notre-Dame..."
121, rue Sainte (7e), 04.91.54.98.63, honoredeco.com
#L'âne Bleu
"Une autre maison de décoration, institution marseillaise depuis plus de vingt ans, précurseur du style bohème et méditerranéen. La seule à distribuer la marque Caravane dans la ville." L'Ane bleu propose aussi sa propre collection, Neijmati.
46, rue Breteuil (6e), 04.91.81.12.00, anebleu.com
#Jogging
"C'est un pari incroyable d'avoir ouvert un endroit aussi pointu, avec une sélection parfaite et une offre contemporaine. Ça participe à la modernité de la ville." Lancé en 2015 par le photographe Olivier Amsellem et Charlotte Brunet, une ex de l'équipe de Marseille Provence 2013, Jogging s'est installé dans une ancienne boucherie. C'est l'un des rares concept stores en France à vendre la marque Jacquemus du natif de Salon-de-Provence Simon Porte.
103, rue Paradis (6e), 04.91.81.44.94, joggingjogging.com
#Allanjoseph Store
"Un concept store devenu incontournable à Marseille." 300 mètres carrés, déco sixties, avec des marques établies (APC. Acne Studios, Isabel Marant… ) et émergentes (Bleu de chauffe…).
21, rue Sainte (1er), 04.91.55.64.70
#Maison mère
"La nouvelle friperie de Marseille. Un espace immense, le QG des fans du vintage et de la culture street." On y trouve des Levi's made in USA, de plus en plus rares, et toutes les baskets de la planète.
25, rue de la République (2e), 06.58.06.52.01
#EGG
"Encore une création de la famille Lestrohan, celle de sa fille Elsa Giribone, qui a installé une boutique de vêtements vintage, dans un ancien garage jouxtant Honoré. Avec des produits qualitatifs, sélectionnés", et parfois customisés. Nouvel arrivage chaque mois de flares en velours côtelé et vestes en jean.
121, rue Sainte (7e), 04.91.54.98.63
#Maison Mère
"La nouvelle friperie de Marseille [ouverte l'automne dernier, NDLR]. Un espace immense [200 mètres carré], le QG des fans du vintage et de la culture street." On y trouve des Levi's made in USA, de plus en plus rares, et toutes les baskets de la planète.
25, rue de la République (2e), 06.58.06.52.01
#Igor et Abi
"Deux antiquaires passionnés des meubles des années 1950-1960. Dans leur stand, aux Puces de Marseille, on trouve toujours des merveilles." Depuis quinze ans, le duo s'approvisionne en Italie, en Allemagne et au Danemark. Une adresse ambiance Mad Men prisée des professionnels.
Marché aux puces, 130, chemin de la Madrague-de-la-Ville (15e), 04.91.02.81.81, centrecommerciallespuces.com
La mode made in Marseille
Sessùn, le Temps des cerises, Kaporal, Kulte, American Vintage, Pain de Sucre, Aouadi, Gas, Sugar, Reiko, Charlotte Aire, Lei 1984... Il y a plus de 150 marques dans les Bouches-du-Rhône et bon nombre de marseillaises.
La cité phocéenne, capitale du denim il y a un demi-siècle et ancien carrefour de l'indigo, a une longue tradition textile. Créée il y a trente ans, dirigée par Aurélia Vigouroux et Jocelyn Maire, la Maison Mode Méditerranée (MMM) accompagne efficacement le mouvement. Elle forme des étudiants aux métiers de la mode avec l'Université Aix-Marseille et aide les jeunes créateurs.
300 stylistes, dont Emma François, la fondatrice de Sessùn, ont bénéficié de ses services. Un prix OpenMyMed et un festival du même nom ont également été créés. Parmi les derniers lauréats, les chapeaux "Van Palma", la lingerie "La Nouvelle", les sacs connectés "Il était un fil", les bijoux "J'ai épousé une perle" et "My jeweler is w", qui vient d'ouvrir une boutique, rue Paradis.
Une publication partagée par V A N P A L M A ???????????????? (@van_palma) le 1 Sept. 2018 à 1 :09 PDT
Van Palma, la créatrice qui monte
Liane blonde de 26 printemps, diplômée de la Kedge Business School de Marseille, Victoria Sanguinetti, s'est mise, presque par hasard, à confectionner des chapeaux. Des panamas, des feutres, et bientôt des casquettes de marin. Parce que, dit-elle, ses voyages, à Palm Springs, à Los Angeles, l'ont inspirée.
Et parce qu'elle a toujours porté des chapeaux, "bien avant que ce soit la mode", même la casquette de son grand-père quand elle était gamine. Lauréate de la Maison Mode Méditerranée (MMM), la créatrice de Van Palma, fille d'un couple de fabricants de vêtements médicaux, dans le quartier du Périer, vend aujourd'hui ses chapeaux partout dans le monde, au Japon, aux Etats-Unis, en Australie, en Chine, à Paris (au Bon Marché et au Printemps) et à Marseille, dans la boutique multimarques, Lulli.
Lulli : 32 rue Paradis (1er), 04.91.33.10.61, vanpalma.com
Nathalie Funès
Le Nouvel Observateur
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