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Détournement de billets à la FFR
Des pratiques opaques de revente de billets pour les matches de l'équipe de France, impliquant un membre du comité directeur de la FFR, ont été révélées par le site Mediapart.
Déjà dénoncée en 2014 par un article du Canard Enchaîné, la revente frauduleuse de certains billets pour les matches de l'équipe de France est à nouveau pointée du doigt. Ce vendredi, le site Mediapart a révélé des pratiques opaques, en cours depuis des années. Deux personnalités du monde du rugby sont visées : Bernard Godet, membre du comité directeur de la Fédération française de rugby, vice-président chargé du marketing, et Gérald Martinez, joueur du XV de France dans les années 1980.
Ce dernier, à la tête de l'Amicale des anciens internationaux, a signé un partenariat en 2001 avec Impact Sport, une société spécialisée dans la revente de billets dirigée par Stéphane Jourdan, ancien joueur du Racing Club de France, comme Martinez et Godet. Problème, cette agence, non agréée par la FFR, n'était pas autorisée à commercialiser des «packages», prestations haut de gamme proposant voyage, hôtel, billet, repas, lors des matches internationaux. Pourtant, à chaque rencontre (une dizaine dans l'année), Martinez fournissait 200 places (obtenues auprès de la FFR au titre de sa fonction à l'Amicale) à Impact Sport en échange de 7% du prix des ventes (environ 15.000 euros par match).
Il redirigeait ensuite une partie des bénéfices à une société jumelle, Impact Club, dont Bernard Godet était expert-comptable avant d'en devenir actionnaire (2 parts sur 86 selon nos informations) en 2008. Peu de temps après, la société Impact Sport de Jourdan, après avoir été mise en demeure par la FFR à quatre reprises depuis 2005, était assignée en justice par la FFR pour commerce illicite. Martinez et Godet, eux, n'en font pas partie et s'en tirent à bon compte.
27 sociétés non agréées mises en demeure par la FFR depuis 4 ans
Non seulement la FFR ne les sanctionne pas mais le premier reste président de l'Amicale des anciens internationaux, tandis que le second devient vice-président de la FFR. La société dont les deux hommes sont actionnaires, Impact Club, obtient même des marchés d'impression d'affiches ou de documents de la part de la FFR.
Sollicités par Mediapart, les deux hommes n'ont pas donné suite, la Fédération non plus. Cette dernière, pour sa défense, pourra arguer qu'après un accord transactionnel avec Impact Sport, en 2009, elle a de nouveau assigné la société de Stéphane Jourdan en justice en juillet 2014 pour "violation des termes de la transaction" et ce à plusieurs reprises. Condamnés en avril 2016 à verser 48.000 euros d'amende (dont 3.000 de frais d'avocats) à la FFR, les dirigeants de la société (420.000 euros de chiffre d'affaires en 2015) avaient fait appel mais cet appel vient d'être radié par la justice et la FFR a demandé l'exécution du jugement le 16 novembre, il y a trois jours.
Par ailleurs, ces quatre dernières années, 27 sociétés non agréées ont été mises en demeure par la FFR et, depuis 2009, 14 actions en justice ont été engagées par cette même FFR contre des sociétés revendant illicitement des places de match (six sont encore en cours, dont une contre Viagogo). Reste à savoir pourquoi Martinez et Godet (ce dernier qui aurait encaissé en 2009, pour le compte d'Impact Club, 40.000 euros provenant de la revente frauduleuse) ont été couverts par leur Fédération, même si Gérald Martinez a été évincé du comité directeur où il siégeait en 2012.
Même à un moment, ils jouaient à 14 contre 15. 
