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« Que tu ne sois pas maître de toi, je ne le tolère pas » : comment le président de Toulon s’en est pris à Jaminet
À 85 ans, Bernard Lemaître ne s’attendait pas à devoir gérer une telle situation dans sa vie de président du Rugby Club de Toulon. L’affaire Jaminet, il en a pris connaissance lors de son premier jour de vacances début juillet. « On peut dire qu’elles ont été gâchées… », confie-t-il à Midi Olympique.
Le 7 juillet, à Mendoza, où le XV de France venait de battre l’Argentine (28-13), l’arrière international du RCT Melvyn Jaminet avait publié en story sur Instagram une vidéo à caractère raciste avant de la supprimer dans la foulée. Alcoolisé, le rugbyman de 25 ans avait lancé : « Le premier Arabe que je croise sur la route, je lui mets un coup de casque ».
Une situation intolérable pour le club de Toulon qui a décidé d’une suspension de 34 semaines - comme la commission de discipline de la FFR l‘avait aussi annoncée - et d’une révision de contrat à la baisse à l’encontre du joueur.
Le président du club varois Bernard Lemaître est sorti du silence pour la première fois ce lundi, dévoilant notamment les coulisses de sa discussion avec l’international français. « Le problème, c’est que tu te saoules comme un… Que tu aies visé dans tes propos un copain d’origine maghrébine, je veux bien l’entendre. Mais que tu ne sois pas maître de toi, je ne le tolère pas. Surtout qu’on a eu d’autres exemples de situation où tu ne t’es pas maîtrisé. Des situations qui nous ont été rapportées par des gens fiables », aurait-il dit à Melvyn Jaminet.
« Les dirigeants ne sont pas des gardes-chiourmes »
Si le joueur sera bien autorisé à reprendre la compétition au mois de janvier 2025 à l’issue de sa suspension, l’octogénaire ne semble pas disposé à lui faire de cadeaux : « Melvyn a compris la leçon, j’en suis persuadé. Mais il devra prouver par ses actes qu’il mérite de porter à nouveau le maillot du RCT (…). Six mois sans jouer, ça peut compromettre toute une carrière ».
Combiné à la terrible affaire Auradou-Jegou, survenue quelques jours plus tard, ce dérapage apporte forcément une certaine remise en question au sein du rugby français. « Certaines équipes de rugby ont besoin d’être mieux encadrées, l’équipe de France en premier lieu (…), ajoute le président du RCT. On peut aussi considérer que les rugbymen professionnels sont des adultes responsables… Qu’ils ne devraient pas avoir besoin de chaperons… Le système répressif, quelle que soit sa forme, a ses limites. J’en conviens et les dirigeants ne sont pas des gardes-chiourmes, après tout. Mais les joueurs ne sont pas toujours très responsables, malheureusement… ».
SAS Le Parisien
