Bon essayons d'être un peu analytique pour voir pourquoi JLM ne devrait pas être premier ministre ou alors pourquoi il ne le resterait pas longtemps...
Il faut déjà commencer par poser un fait assez indéniable qui est la grande hétérogénéité du NFP. Si Mélenchon est déjà clivant à l'intérieur de LFI, il est devenu de plus en plus abhorré dans les autres partis de gauche (PC, EELV, PS et toutes ses émanations (génération.s ;place publique etc...) et auprès des syndicats de gauche relativement modérés (FSU notamment).
LFI a perdu un nombre important de circo dans les tractations qui ont eu lieu mais cela ne dit pas tout. D'une part parce que l'on sait que certaines circos sont très à gauche, et certaines sont ingagnables à gauche ; chopper 50 circos ingagnables pour un des partis du bloc NFP ne signifie pas prendre plus de poids politique.
Par contre, lors de ces mêmes tractations il s'est quand même passé un clash à l'intérieur même de LFI, avec notamment Ruffin qui appelait à l'unité (et sans Mélenchon, qui est perçu comme trop clivant par un nombre non négligeable de cadres de son propre parti) et Mélenchon qui a fait ce qu'il convient d'appeler une belle petite saloperie.
À la suite d'une mini purge interne, certains députés sortants considérés comme ayant trop de passif ont simplement été écartés (ex Quattenens).
Ce dont il a été moins question, et qui va être un argument de poids pour la suite, a été la réaction de Mélenchon, qui a été de faire déposer certaines candidatures "alternatives" dans certaines circo. Par exemple, dans la circo Bouches-du-Rhône 5, LFI a décidé de mandater un candidat et de renier le député sortant ... lui même LFI (dérouler par exemple
https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/ar ... 55770.html pour le cas des BDR-05).
Ce coup de poignard dans le dos fait qu'il est très hypothétique d'imaginer un gouvernement avec Méluche comme premier ministre.
Même dans l'hypothèse, lointaine, d'un FNP ayant la majorité absolue, nommer Mélenchon premier ministre équivaudrait à nommer un premier ministre qui n'a pas la confiance de l'assemblée. Une partie non négligeable de son propre parti, et sans doute possible, les autres partis de la coalition n'en veulent simplement pas. On peut débattre ad nauseam de son antisémitisme plus ou moins avéré, mais on oublie très vite sa position plus qu'ambiguë dans le conflit russo-ukrainien par exemple. Et ce n'est qu'un exemple. Au premier 49-3 déployé (et il y en aurait un paquet ne serait-ce que pour passer le budget) la motion de censure serait immédiate. Et un nouveau gouvernement mieux soutenu par sa base de députés serait nommé.
Dans l'hypothèse où personne ne remporte de majorité absolue, on peut très nettement se poser d'ores et déjà la question de savoir ce qui se passerait. Avec une répartition type 200-130-250 (pas si délirante) nommer un type comme Bardela premier ministre présenterait le même type de risques. Certes une partie de LREM et de LR pourrait entrer en coalition avec le RN, mais pas de manière stable (ne serait-ce que par calcul politique sur le moyen terme).