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boodream a écrit:InformationLe député Guillaume Kasbarian, nouveau ministre du Logement controversé face à une « bombe sociale »
S’il y a un ministre qui était attendu au tournant par tout un secteur, c’est bien celui du Logement. De la Fondation Abbé Pierre aux promoteurs et entreprises du bâtiment, en passant par les organismes HLM, les agents immobiliers et les notaires, tous, de manière unanime, ont alerté depuis des mois sur la crise profonde en cours. Reprenant à leur compte pour beaucoup le terme de « bombe sociale » que leur ancien ministre Olivier Klein avait lui même employé en 2022.
Pas sûr toutefois que le profil du nouveau ministre délégué en charge du logement, annoncé ce jeudi 8 février 2024, Guillaume Kasbarian, soit de nature à déminer immédiatement une situation explosive, en tout cas auprès des acteurs de l’insertion. Car le député d’Eure-et-Loir (Renaissance), président de la Commission des affaires économiques, ancien consultant pour des cabinets de conseil, est aussi celui qui a porté la très controversée loi dite «anti-squatteurs», adoptée l’année dernière. Si l’intitulé portait sur les occupations illicites, plusieurs dispositions concernaient aussi les simples locataires en retard de loyer.
«Plutôt que de s’attaquer à la manière dont on pourrait soutenir et aider les personnes mal logées, la première loi de ce quinquennat dédiée au logement vise finalement à faire la guerre aux pauvres plutôt qu’à la pauvreté, aux mal-logés plutôt qu’au mal-logement», avait alors réagi sur France Info Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre, se disant «triste».
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La crise du logement à l’œuvre s’apparente à une liste à la Prévert, mais en moins poétique. De façon générale, le nombre de permis de construire a plongé de près de 24 % en 2023 et les mises en chantier de 22 %. De leur côté, les ventes de logements dans l’ancien sont descendues autour des 875 000, selon les données de la Fnaim, le premier syndicat des professionnels de l’immobilier. Ce sont 240 000 transactions en moins par rapport à 2022. La hausse du coût des crédits a laissé sur le carreau de nombreux candidats à l’achat.
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60 % d’annonces locatives en moins en cinq ans
Mais pour les locataires, le tableau n’est pas plus rose. Toujours selon la Fnaim, en 5 ans, le nombre d’annonces locatives a diminué de presque 60 %. Pas étonnant que la recherche d’un logement tourne dans de nombreuses communes au parcours du combattant. Ce qui pose aussi des problèmes aux entreprises qui voudraient loger leurs recrues.
Et alors que 2,6 millions de ménages sont aujourd’hui sur les listes d’attente, seuls 82 000 logements sociaux ont été financés en 2023.
Le nouveau ministre délégué au Logement devra aussi répondre au défi de la future interdiction de mise en location des passoires thermiques. Elle est prévue au 1er janvier 2025 pour celles classées G, puis 2028 pour les classées F.
« On pourrait résumer la situation en quelques mots : la construction est au point mort, les acheteurs modestes ne parviennent plus à acheter, les banques prêtent bien moins qu’avant, les locataires ne trouvent plus rien à louer à des prix abordables, le logement social est saturé et la liste des demandeurs s’allonge, listait fin janvier le rapport sur le mal-logement de la Fondation Abbé Pierre. Cette crise est « inédite » dans la mesure où elle bloque tous les secteurs du logement en même temps, avec une force et une rapidité inouïes. »
L’état des lieux et les propositions ont déjà été mis sur la table par les acteurs du secteur unanimes. Ce sont désormais des actions qui sont attendues.
Calmer la colère du logement social
Le nouveau ministre devra aussi calmer la colère des acteurs du logement social et associatifs, née du discours de politique générale de Gabriel Attal. Le Premier ministre a remis en question de la loi SRU (relative à la solidarité et au renouvellement urbain, adoptée en décembre 2000). Celle-ci impose un pourcentage minimum de logements sociaux, qui peut varier entre les communes concernées de 20 à 25 %. « Nous proposerons d’ajouter pour une part les logements intermédiaires, accessibles à la classe moyenne, dans ce calcul », a expliqué le chef du gouvernement.
« Dans les 2,6 millions de ménages en attente d’un logement social, seuls 3 % déclarent des revenus qui permettraient de rentrer dans le logement dit intermédiaire », avait alors rappelé Emmanuelle Cosse, présidente de l’Union sociale pour l’habitat, dans un entretien accordé à Ouest-France. Un parc de logement qui s’adresse effectivement plutôt aux classes moyennes supérieures.
Quant au « choc de l’offre » voulu par le Premier ministre, tous soulignaient qu’il était déjà promis au début du premier quinquennat d’Emmanuel Macron. « Cela a tellement bien marché qu’on n’a jamais construit aussi peu de logements, tançait alors Emmanuelle Cosse. Cela a été un échec total. »
https://www.ouest-france.fr/societe/log ... 76796527e7
Franchement je ne sais pas si Fillon n'aurait pas été moins décomplexé qu'eux...
Lo Provençau a écrit:Boodream, ça me paraît bizarre de reprocher à un ministre du logement une loi anti squatter.
On parle pas de grands bourgeois multipropriétaires dans cet article, mais de locataires d'une résidence sociale dans les quartier nord par exemple :
https://www.laprovence.com/article/regi ... -solutions
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