Actu politico-politique

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Re: Actu politico-politique

Messagepar boodream » 21 Déc 2023, 20:18

Gastibelza, Héran est à peu près l'équivalent de gauche de Zemmour/ Valeurs Actuelles, et tient régulièrement lui aussi des propos orduriers, par exemple sur l'assassinat de Samuel Paty.

https://charliehebdo.fr/2021/11/societe ... s-salauds/

Faire une loi immigration n'est pas une honte. Faire une loi immigration qui reprenne autant le logiciel du RN est une honte. Dommage qu'on n'entende que des connards.
«On a fait une erreur dans ce mercato, c'est d'avoir eu des discussions avec un joueurs qui ont trop duré. Et ça, c'est une erreur qu'on essaiera de ne pas reproduire» :eyraud:
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Re: Actu politico-politique

Messagepar Gastibelza » 21 Déc 2023, 21:20

En quoi ses propos sont-ils faux sur le fait que la France n'est pas une destination privilégiée par les migrants, qu'elle n'est pas plus généreuse que les autres ou sur le fait que les filiations démontrent que les populations se brassent ?
Donnez-moi vos pauvres, vos exténués,
Envoyez-moi vos cohortes qui aspirent à vivre libres,
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Re: Actu politico-politique

Messagepar boodream » 21 Déc 2023, 21:32

Il ne démontre rien de ce qu'il dit, par exemple sur la "génorisité" il n'étaye pas. Il résume aussi l'immigration au seul droit d'asile, et de toute façon mon point n'est pas de dire que cette loi de merde est bonne, mais de dire qu'un type qui ne cesse d'expliquer que Charlie l'a quand même bien cherché ne mérite aucun respect ni aucune attention.
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Re: Actu politico-politique

Messagepar superolive » 21 Déc 2023, 21:33

boodream, c'est exactement ce que je pense, même si je ne connais pas Héran.

Vivant en RP je suis redevable des éboueurs Maliens qui ramassent mes poubelles tous les soirs, et des Pakis qui cuisinent pour moi lorsque je vais au restau à Paris.
Et je n'oublie pas pour autant les clandos qui tiennent les murs près de la gare du nord. Eux sont là on ne sait pas trop pourquoi.

Cette loi a été instrumentalisée par le RN, les médias merdiques aiment bien généraliser le sujet, çà envoie de la peur alors qu'en fait cela ne concerne que les grandes villes tout çà non ?

Ma mère, 75 ans, vote RN alors qu'elle habite dans un bled en Bourgogne de 1500 habitants. Et il ne se passe rien là bas. #-o

Perso je suis OK pour parler d'immigration et des vagues d'arrivants d'Afrique, mais si c'est pour que ce débat soit trusté par Cioti ou Marine ma réponse est NON.
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Re: Actu politico-politique

Messagepar Gastibelza » 22 Déc 2023, 09:20

boodream, j'ai du mal à comprendre la partie de ton message shoot the messenger au prétexte d'une prise de position de l'auteur sur un sujet qui n'est pas celui qui nous occupe ici. Il faudrait donc considérer comme faux le propos juste d'un sale con ?

Sur la générosité, il étaie bien son propos en expliquant que non, la France n'est pas attractive pour les migrants du fait de sa générosité et non, on n'est pas submergés par les migrants en citant Eurostat. Il prend l'exemple des demandeurs d'asile mais c'est la même chose pour l'immigration en général (toujours en citant Eurostat) :

Image

Derrière ça, il y a à mon sens une question importante sur la manière dont on oriente le débat public : pourquoi n'invite t-on pas plus souvent des chercheurs qui travaillent sur les sujets ? Dernièrement, j'ai vu que Manuel Valls était invité pour dire tout le bien qu'il pense de cette loi considérée comme un bouclier (c'est le terme vraiment utilisé par le gouvernement et les porteurs de cette loi) contre une menace qui n'existe pas. Alors que Valls n'a aucun mandat et ne représente aucun Français. Idem pour Marion Maréchal-Le Pen, Eric Zemmour, Eric Naulleau ou Caroline Fourest. Pour donner des clés de compréhension, pourquoi invite t-on ces personnes auto-proclamées spécialistes et non pas des personnes dont le métier est de travailler sur les faits ?
Donnez-moi vos pauvres, vos exténués,
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Re: Actu politico-politique

Messagepar Dragan » 30 Déc 2023, 13:35

Information
Enquête; Vincent Bolloré, parrain d’une alliance entre la droite et l’extrême droite



Après dix ans consacrés à bâtir un empire dans les médias et l’édition, l’homme d’affaires, qui échange désormais avec Emmanuel Macron, accentue son influence sur le champ politique pour peser sur la présidentielle de 2027

La rencontre entre Emmanuel ­Macron et Vincent Bolloré a eu lieu à l’Elysée, à la mi-septembre. Le rendez-vous, absent de l’agenda officiel et resté secret à ce jour, est presque un événement, tant l’industriel et le président de la République s’entendent mal. Nicolas Sarkozy avait bien tenté de les réconcilier à plusieurs reprises, ces trois dernières années. En vain. Mais, cette fois, les deux hommes ont besoin l’un de l’autre et ils ont décidé de mettre un mouchoir sur leur inimitié.

Après dix années consacrées à asseoir son contrôle sur Vivendi, puissant groupe de médias et de communication (Canal+, Havas, Editis – racheté par Daniel Kretinsky), et désormais à faire fructifier sa propre fortune, Vincent Bolloré a une affaire financière à régler. Vivendi est en effet soupçonnée par la Commission européenne d’avoir mis en œuvre le récent rachat du groupe Lagardère sans attendre son feu vert, et fait l’objet d’une enquête formelle qui pourrait se conclure par une amende à hauteur de 10 % du chiffre d’affaires de la société. L’homme d’affaires se prend parfois à rêver que le chef de l’Etat français pourrait plaider en sa faveur auprès de la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen. Cette invitation à l’Elysée ne peut pas nuire à son dossier.

Du côté d’Emmanuel Macron, est-ce seulement le grand patron qui a été convié ? Ou ce magnat des médias désormais si politiquement influent qu’il pourrait empoisonner la fin de son mandat présidentiel ? Depuis qu’il a réorienté son groupe vers la télé, la radio et l’édition, le milliardaire est devenu un puissant faiseur d’opinion. Chaque jour, les talk-shows de CNews – un aréopage très masculin qui s’insurge contre l’immigration, l’insécurité et le déclin de l’autorité – imposent leurs obsessions, souvent les mêmes que l’extrême droite, dictant l’agenda politique et les débats. Sur ses plateaux télé, élus de droite et d’extrême droite mêlent leurs voix, de plus en plus difficiles à distinguer, tombant souvent d’accord. Ils se sont entendus pour de bon, mardi 19 décembre, dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, pour voter la loi « immigration », qui a ouvert une crise politique dans le camp présidentiel.

Les tentatives d’Emmanuel Macron pour gouverner avec les seuls membres du parti Les Républicains (LR),Bolloré les croit sans avenir. A Eric Ciotti, le président de LR, qu’il juge « bien plus réaliste que la plupart des chefs de la droite », Bolloré a confié son scepticisme à l’égard d’une éventuelle alliance entre LR et les macronistes, longtemps encouragée par Nicolas Sarkozy lui-même. L’ancien chef de l’Etat a rêvé de voir la droite récupérer cet électorat centriste : « Le parti macroniste est une coquille vide, il n’y a personne là-dedans », répète-t-il souvent,imaginant même que son ancienne ministre de l’économie, désormais présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, pourrait diriger cette coalition républicano-macronistepour l’emporter en 2027.

Réconciliation

« Nicolas est naïf », glisse l’industriel. Lui veut préparer le terreau d’une alliance entre la droite et l’extrême droite, et mettre ses médias au service de cette cause, comme Fox News contribua, aux Etats-Unis, à la bascule de l’opinion en faveur de Donald Trump. Pour cela, ce solitaire, qui n’aime ni les mondanités ni les estrades,consulte. Discrètement. Eric Ciotti ; le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez ; le chef de file des députés LR, Olivier Marleix ; le maire de Cannes (Alpes-Maritimes), David Lisnard… Il a déjà testé en maquignon la plupart des patrons de la droite. Les tête-à-tête sont parfois suivis d’un article ou d’un portrait dans les médias du groupe où sont abordées leurs ambitions présidentielles. Ainsi, ces six pages consacrées à David Lisnard, le 14 décembre, dans Paris Match. « Bolloré a remplacé Serge Dassault,remarque l’ancien ministre Brice Hortefeux, ami de Nicolas Sarkozy : C’est le patron de médias que la droite espère. » Voire le patron tout court.

En 2022, sa chaîne CNews avait lancé la candidature d’Eric Zemmour pour l’élection présidentielle. Ses idées xénophobeset sa théorie raciste du « grand remplacement » ont pénétré la société française, mais sa défaite dans les urnes a convaincu Vincent Bolloré qu’il n’était pas taillé pour la victoire. Une version française de Giorgia Meloni, première ministre italienne anti-immigrés, libérale et européenne par réalisme (les subventions de Bruxelles sont généreuses), plairait davantage au milliardaire breton.

Aux élections européennes de juin 2024, il soutiendra sans doute Marion Maréchal, tête de liste de Reconquête !, le parti d’Eric Zemmour, mais réfléchit déjà à la meilleure manière d’aborder la course pour 2027. Devant ses visiteurs LR, il imagine même tout haut la meilleure répartition des rôles entre la droite des Républicains et le Rassemblement national (RN) : « Ils s’occuperont de régler le problème de l’immigration et vous tiendrez l’économie », lâche-t-il alors en substance. Mais, pour l’heure, voici Vincent Bolloré à l’Elysée face à ce jeune président dont il n’a jamais apprécié ni le brio trop technocratique à son goût, ni l’idéal de « start-up nation » de ses jeunes conseillers. Il goûte, en ce jour de septembre, le plaisir d’être devenu incontournable pour Emmanuel Macron, qui, soucieux de mener à terme son mandat sans polémiques ravageuses, s’est décidé à « traiter » ce nouveau roi des médias.

A la fin de l’été, l’intervention de quelques ministres dans les colonnes du Journal du dimanche (JDD, dont Geoffroy Lejeune, le nouveau directeur de la rédaction choisi par Bolloré, n’a jamais caché sa filiation d’extrême droite) a fait querelle au sein du gouvernement. Emmanuel Macron en personne a tranché : chacun peut intervenir dans les médias du groupe Bolloré, indique-t-il le 6 septembre, lors d’un séminaire gouvernemental : « Vous avez la possibilité d’utiliser tous les canaux à votre disposition. » En recevant l’homme d’affaires à l’Elysée, il lui propose d’offrir à Paris Match un accès privilégié au roi Charles III et à la reine Camilla, qui entament leur première visite d’Etat en France le 20 septembre. Le 28, les souverains britanniques font la couverture de l’hebdomadaire avec le couple présidentiel français.

Les Macron le prennent comme un signe palpable de cette paix armée. Depuis la prise de pouvoir de Vincent Bolloré sur le groupe Lagardère, ils se considéraient maltraités par l’hebdomadaire. « Seuls », c’est ainsi que le 27 avril Paris

Match avait légendé, en couverture, la photo des Macron prise au téléobjectif par le photographe Pascal Rostain. Le couple, emmitouflé et silencieux, se promenait dans la brume du parc de la Lanterne, à Versailles : sinistre. Un an plus tôt, fait inédit, Paris Match n’avait pas jugé bon de « monter à la “une” » la réélection du président, lui préférant une photo du réalisateur Jacques Perrin, mort une semaine plus tôt.

Le second indice de réconciliation arrive deux mois après la rencontre à l’Elysée. Le 16 novembre, le portrait d’une Brigitte Macron radieuse occupe la couverture de Paris Match, comme promis par Vincent Bolloré lors de son tête-à-tête avec le président. A l’intérieur, dix pages de photos de l’Italien Emanuele Scorcelletti et un entretien réalisé par Catherine Nay. La biographe de François Mitterrand et de Nicolas Sarkozy est allée assister à un cours de littérature donné par l’épouse du chef de l’Etat à des adultes en difficulté au sein de l’association Live, financée par Bernard Arnault, le patron de LVMH, avec lequel Vincent Bolloré vient de pactiser afin de reprendre les dépouilles du groupe Lagardère. Elle s’est ensuite longuement entretenue avec Brigitte Macron à l’Elysée.

« Un portrait juste, tendre, lucide, précis, informé… », s’enthousiasme sur son compte X Jérôme Béglé, le directeur général de la rédaction de l’hebdomadaire. Les tirages suivent : 120 000 exemplaires, contre une moyenne de 80 000. « Seul le roi Charles, lors de sa visite en France du 20 au 22 septembre, a fait mieux », convient la rédaction. Tout le monde est content.

« N’oubliez pas qui est le patron »

Emmanuel Macron est-il « naïf », comme disait Vincent Bolloré de Nicolas Sarkozy ? Le milliardaire n’a pas abandonné le combat idéologique afin de défendre les valeurs millénaires de l’Occident et entend bien tirer les ficelles de la prochaine présidentielle.Il y a encore quelques années, il affichait ce libéralisme économique de bon aloi communément partagé par les milieux industriels français. Il le combine désormais avec un dogmatisme identitaire chaque jour plus radical.

Ce Bolloré-là revient trois jours après la « une » de Match consacrée à Brigitte Macron, comme une tache sur le papier glacé. Dans la nuit du 18 au 19 novembre, un adolescent de 16 ans, Thomas, est tué dans une bagarre sanglante à Crépol, petit village de la Drôme. Bien avant les conclusions de l’enquête, ses médias imposent leur grille d’analyse, transformant à l’avance une rixe de fin de bal en une attaque préméditée de jeunes d’origine immigrée contre des « Blancs » et un fait divers en un « choc de civilisation ».

Entraîné par cette surenchère, même le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, se met à évoquer un « risque de basculement de notre société ». Quand les gendarmes, occupés à leurs auditions, finissent par contredire les « vérités » de CNews, son animateur vedette, Pascal Praud (qui dispose, depuis la rentrée, d’une vingtaine d’heures d’antenne radio et télé hebdomadaires), ­dénonce « le système »,qui « commence à réécrire Crépol ». Résultat : du 4 au 10 décembre, CNews prend pour la première fois la tête des chaînes d’info devant BFM-TV, une semaine entière.

Comme l’extrême droite, le simple mot de « diversité » culturelle fait frémir l’homme d’affaires. Tout est bon pour défendre les fondements d’une civilisation occidentale chrétienne menacée, selon lui, par l’afflux d’étrangers et, surtout, par l’islam. Sept pages sur l’immigration, le 10 décembre, dans Le JDD ; encore six le 17 décembre, assorties d’articles cinglants titrés « Electeurs LR cherchent chef désespérément… » ou, à l’adresse d’Emmanuel Macron : « Le tombeau du “en même temps” ». En quelques mois, sur les plateaux de CNews ou de C8, les interlocuteurs de gauche ont disparu, ou presque.

La croisade de Vincent Bolloré (qui abhorre le pape François) passe par un catholicisme des plus traditionnels. Le Noël qui pointe son nez sera ainsi l’occasion de le rappeler, et de se rappeler au bon souvenir de ses journalistes. Le 21 décembre, la « une » de Match (qui accueille de plus en plus de portraits et d’interviews d’hommes d’Eglise) n’est consacrée ni à Guy Marchand ni à la nouvelle Miss France, mais aux santons… de Vincent Bolloré. Très exactement à la crèche du foyer Jean-Bosco, immense bâtisse posée au cœur d’un parc du 16e arrondissement de Paris et propriété du milliardaire, qui y a installé son confesseur, l’abbé Gabriel Grimaud, un prêtre traditionaliste rattaché au diocèse de Paris.

Est-ce au goût de Nicolas Sarkozy, membre depuis 2020 du conseil de surveillance du groupe Lagardère ? Pas certain. Dans son équation avec le pouvoir, Vincent Bolloré a longtemps compté avec cet ancien président qui, comme lui, refuse de prendre sa retraite et veut continuer de régner malgré ses multiples condamnations. Quasi contemporains (Vincent Bolloré a 71 ans, Nicolas Sarkozy, 68 ans),ces deux-là partagent trente ans d’intérêts professionnels communs depuis leur première rencontre, sous la houlette du banquier Antoine Bernheim, parrain du capitalisme français des années 1980 et 1990. Nicolas Sarkozy allait alors devenir le ministre du budget d’Edouard Balladur. A cette époque, Vincent Bolloré était la bête noire de Martin Bouygues, propriétaire de TF1, la première chaîne de télévision d’Europe, que Nicolas Sarkozy tenait pour son meilleur ami.

Depuis, Vincent Bolloré a remplacé Martin Bouygues au panthéon des amis de « Nicolas ».L’homme d’affaires garde un contrat de conseil avec le cabinet d’avocats dans lequel Nicolas Sarkozy a conservé des parts. L’ex-président de la République a aidé à organiser la prise de pouvoir des Bolloré sur les médias du groupe Lagardère et son fleuron, Hachette, empire français de l’édition où il publie désormais ses livres. Les deux hommes se retrouvent souvent le samedi matin chez l’un ou chez l’autre. Ils vivent à quelques dizaines de mètres l’un de l’autre, au cœur du 16e arrondissement : Bolloré, villa Montmorency ; Sarkozy, dans l’hôtel particulier acheté par Carla Bruni dans une allée adjacente.

Mais, dès qu’il s’agit de politique ou d’affaires, le Breton trancheseul. En 2022,Nicolas Sarkozy continuait d’affirmer que « Vincent » défendait la droite républicaine : « Lui, soutenir Zemmour ou l’extrême droite ? C’est une blague. S’il a soutenu quelqu’un, c’est moi ! » Aujourd’hui, chacun a compris. L’homme d’affaires, l’homme de médias, l’idéologue Vincent Bolloré a la main sur tout.Un baron LR qui se réclamait de « Nicolas » devant Bolloré en espérant un traitement de faveur dans ses journaux s’est entendu rétorquer : « N’oubliez pas qui est le patron. »

En témoigne la fascinante photo publiée en « une » du Figaro et dans Les Echos du 22 novembre. Pour annoncer la prise de contrôle officielle de Vivendi sur le groupe Lagardère (qui comprend Paris Match, Le JDD et Europe 1 pour les médias, les quelque 200 marques du groupe Hachette pour l’édition, 4 800 points de vente dans les gares et aéroports de quarante pays pour le travel retail, une demi-douzaine de salles de spectacle et le Paris Racing Club), Yannick Bolloré, qui préside désormais le conseil de surveillance de Vivendi, a convenu d’accorder un entretien aux deux quotidiens.

Mais le cliché dans les deux quotidiens n’est… pas son portrait. Le service de communication du groupe a fourni à la presse la photo d’un triumvirat : Vincent Bolloré trône en évidence sur un cliché pris au siège de Lagardère, rue de Presbourg, à 300 mètres du siège de Vivendi, une fesse négligemment posée sur le bureau d’Arnaud Lagardère, à ses côtés. Yannick Bolloré est relégué à l’arrière-plan. Comment mieux dire qui ­détient le pouvoir ?

Pas de retraite pour Vincent Bolloré. Arnaud Lagardère a sauvé son titre de PDG d’un groupe qui porte encore son nom, mais se retrouve lui-même solidement encadré aux postes-clés par des « Bolloré boys » : l’homme de confiance Maxime Saada et Gérald-Brice Viret, respectivement président du directoire du groupe Canal+ et directeur général des antennes et des programmes du groupe, Michel Sibony, fidèle du groupe Bolloré depuis vingt ans, ou Serge Nedjar, le puissant directeur général de CNews. Le jour où paraît la photo, Arnaud Lagardère passe la matinée chez Grasset, rue des Saints-Pères, pour rassurer les troupes. « Si vous vous demandez ce que je vais faire avec la maison d’édition, la réponse est “rien”, et c’est ce que je sais faire de mieux », lâche-t-il dans une formule imaginée pour faire rire et souligner sa lucidité.

La bataille politique se joue ailleurs, à deux pas de la Seine, dans l’ancien immeuble de Canal+ où sont désormais regroupés lesmédias Bolloré. « La tour du Mordor », l’a baptisée un matin l’humoriste Gaspard Proust au micro d’Europe 1. C’est de là que partent, dans les romans d’anticipation de Tolkien, les attaques en piqué contre l’adversaire. Quiconque contrevient aux intérêts idéologiques ou aux affidés de Bolloré se voit aussitôt laminé sur tous les réseaux sociaux ou les médias du groupe – un vrai rouleau compresseur. La méthode ? Insultes et intimidations.

Campagnes de dénigrement

Première victime des campagnes de dénigrement ad hominem de CNews, avec la ministre de la culture, Rima Abdul Malak : l’historien Pap Ndiaye, aujourd’hui ambassadeur de la France au Conseil de l’Europe. C’était en juillet 2023. « Wokiste », « indigéniste », « immigrationniste obsédé par les minorités »… Systématiquement caricaturé, l’ancien directeur du Musée national de l’histoire de l’immigration était la tête de turc de la « droite Bolloré » depuis sa nomination à l’éducation nationale. Mais, quand le ministre, sur Radio J, a le malheur de se dire « préoccupé » par CNews, « média très clairement d’extrême droite » faisant « du mal à la démocratie », c’est la curée. Il se retrouve en boucle sur les bandeaux et dans les talk-shows de CNews, tandis que LR et le RN apportent leur soutien aux médias du groupe. Quel rôle cette campagne a-t-elle joué dans la chute du ministre ? Sa tête tombe en tout cas, quelques jours après, comme un trophée qu’on offrirait sans le dire à la « droite Bolloré ».

Une autre campagne s’enclenche lorsque France 2 et « Complément d’enquête » se penchent, après l’été, sur les finances et le fonctionnement du Puy du Fou, le parc d’attractions créé par Philippe de Villiers en Vendée. Comme c’est la coutume, le sujet télé est présenté à l’invité – ce jour-là, Nicolas de Villiers, président du Puy du Fou – juste avant son tête-à-tête avec le journaliste Tristan Waleckx. Le troisième des sept enfants Villiers découvre que Laurent, qui a accusé son aîné Guillaume de viol devant la justice (il a été débouté), est interviewé dans le film et devine que son père ne va pas laisser passer cette apparition. S’il y a un tabou dans cette famille, c’est en effet celui-là.

Chargé de la communication du parc d’attractions, Bastien Lejeune – frère du directeur de la rédaction du JDD – menace, ce 30 août, de bloquer l’entretien final. Le 8 septembre, le sujet est à peine diffusé que toute la « galaxie Bolloré » se met en branle pour accabler les « docteurs Guillotin du service public » qui ont préparé l’émission (une plainte pour diffamation vient d’être déposée auprès du tribunal de Niort par Philippe de Villiers, tandis que l’Arcom vient de faire ­savoir qu’elle n’avait relevé aucun manquement professionnel au reportage).

Entre cette date et le 15 septembre, onze débats de CNews sont consacrés au « sujet » Puy du Fou. D’Europe 1 à C8, d’Eugénie Bastié (Le Figaro/CNews) au nouveau JDD, la « bollosphère » se déchaîne contre Tristan Waleckx – un « petit lombric », selon Arthur de Watrigant (L’Incorrect/CNews) – et son équipe de « chacals », comme le formule Philippe de Villiers. Début septembre, l’ancien ministre et député se transforme en chef de meute.

Ce qu’oublient les observateurs, ce sont les liens entre Philippe de Villiers et Vincent Bolloré. Le premier s’est récemment lancé dans le cinéma avec le soutien de Canal+ et coproduit, via la nouvelle société Puy du Fou Films, un premier film (sur les chouans) avec StudioCanal. Surtout, les deux hommes viennent de passer un week-end ensemble. Fin août, Philippe de Villiers a reçu chez lui, pour la « cinéscénie » du Puy du Fou (un spectacle nocturne), trois invités de choix : Vincent Bolloré, son fils Yannick, le nouveau président du conseil de surveillance de Vivendi, et enfin l’abbé Seguin, demeuré le fidèle du milliardaire breton quoiqu’il ait été condamné, en septembre 2020, par l’Eglise, pour des agressions sexuelles (le parquet de Paris a classé l’affaire, mais des sanctions canoniques l’empêchent d’exercer un accompagnement spirituel ou de confesser jusqu’en 2025).

Comment, après ces moments partagés, le Breton ne mettrait-il pas son armada au service du Vendéen qui inaugure d’ailleurs, quelques jours plus tard, sa propre émission, « Face à Philippe de Villiers », sur CNews ? « Personne n’a le courage de s’en prendre à Bolloré. » Tout récemment, c’est rare, Thierry Ardisson, un autre catholique (royaliste, lui), a rompu l’omerta. L’animateur télé avait ­soutenu la reprise en main de Canal+ par l’homme d’affaires breton en 2015 et rejoint la chaîne trois ans durant, jurant à l’époque qu’il n’y avait « pas de censure » et que « Bolloré, ce n’est pas le goulag ». Il s’est décidé à attaquer« Touche pas à mon poste », le talk-show si populaire animé par Cyril Hanouna : « Comment Vincent Bolloré peut subventionner cette merde tous les jours ? » L’animateur télé a détaillé les pressions pratiquées par le patron breton à l’époque où il travaillait pour son groupe : « On m’a demandé d’inviter Maud Fontenoy cinquante fois [la navigatrice est une amie de Nicolas Sarkozy etde Vincent Bolloré, qui l’ont fait entrer au conseil de surveillance de Vivendi], on me disait : “Il faut pas vexer le Qatar…” » Pour lui, la machine de l’industriel breton fonctionne comme une « mafia ».

« Bolloré est le vrai parrain de la droite, devant lequel droite et extrême droite s’aplatissent en obéissant au doigt et à l’œil, nous glissait, peu avant son départ du gouvernement, Pap Ndiaye. Son influence est destructrice. » Alors que le RN ne cesse de progresser dans les sondages (il est crédité de 28 % des voix aux européennes, en juin 2024, d’après la dernière enquête Ipsos-Sopra Steria pour Le Monde),l’ombre portée du milliardaire semblait planer, le 19 décembre, sur la reconnaissance par les députés français du principe d’une « préférence nationale ».

Une « victoire idéologique », s’est félicitée Marine Le Pen. Le couronnement « d’une alliance théorique Ciotti-Le Pen », s’est réjoui Mathieu Bock-Côté, le nouveau chouchou de Bolloré sur CNews. Est-ce ce qu’imaginait Emmanuel Macron en le recevant à l’Elysée ? « En cas de dissolution de l’Assemblée nationale, Jordan Bardella accepterait d’être premier ministre de cohabitation », expliquait, en « une » de son site, le 11 décembre, ce Journal du dimanche dont Vincent Bolloré a redessiné la rédaction à sa main, comme si, autant que le président de la République, c’était lui qui dictait la politique française.


https://www.lemonde.fr/politique/articl ... 20consulte.
Samba / Renan Lodi, Lacroix, Mbemba, Clauss / Lemar, Kondogbia, Guendouzi, Is. Sarr / Alexis, Aubameyang

Blanco / J. Firpo, Gigot, Seidu, R. Pereira / Harit, Soumaré, Ounahi, Mughe/ Ndiaye, Vitinha

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Re: Actu politico-politique

Messagepar Dragan » 30 Déc 2023, 13:48

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Dominique de Villepin, les ombres d'un drôle de «stratège»

ENQUÊTE

Omniprésent dans les médias depuis la guerre entre le Hamas et Israël, l'ancien Premier ministre éloigné du pouvoir depuis 2007 s'affiche en simple diplomate gaulliste, libre de toute attache. En réalité, il est devenu un businessman, cultivant ses relations avec le Golfe et la Chine, et s'est constitué une fabuleuse collection d'art.

La vie est un combat. Toujours penser stratégie, leçon de Napoléon, son maître. Dominique de Villepin prépare minutieusement chacune de ses sorties cathodiques dans son duplex princier de l'avenue Foch, à Paris : considération du média, de l'intervieweur, tenue choisie avec soin pour habiller sa silhouette fuselée par un jogging quotidien depuis un demisiècle, mots affinés par la lecture, dès l'aube, de la presse. Après la tragédie du 7 octobre, sollicité par des dizaines de journalistes, l'ancien Premier ministre a réservé sa première interview à la radio publique, sur France Inter. Propos justes, ton grave : «Je suis surpris par l'ampleur, par l'horreur, par la barbarie, qui nous appelle tous à un devoir de solidarité et d'humanité envers Israël. Mais je le dis avec une peine infinie, pas surpris par cette haine qui s'est exprimée quand on se rappelle la guerre à Gaza… quand on se souvient de ce que nous avons tous dit comme témoins sur place de cette prison à ciel ouvert - on parle de cocotte-minute, qu'une telle situation puisse inventer l'enfer sur terre… Oui, on se dit que quelque chose a été raté, l'amnésie qui a été la nôtre… Ne nous mettons pas au niveau de ceux qui pratiquent cette barbarie… Le Hamas, ce n'est pas le peuple palestinien… Pour être efficace, il faut utiliser toutes les armes mais il faut une perspective politique… Faire en sorte que tout cela ne se termine pas dans un bain de sang.»

Antiennes antisémites

La voix de Villepin a porté dans le monde entier, particulièrement dans les pays arabes, qui n'ont jamais oublié son discours à l'ONU de 2003, contre l'intervention américaine en Irak. Emmanuel Macron, qui l'écoutait jadis avec égard, aurait apprécié un tel succès. Pour lui, Dominique Galouzeau de Villepin fait désormais partie, comme Hubert Védrine, de ces diplomates «vintage», ensuqués dans leurs rêves de grandeur gaullo-mitterrandienne, ce terme qu'il prisait en 2017 et n'emploie plus. Eh bien, le vieux lion a visiblement la niaque. Toujours halé, cheveux argent, il a couru les chaînes d'infos, LCI, BFM, CNews, «pour ferrailler contre ceux qui ne pensent pas comme moi», disait-il, avant d'aller chercher le jeune public du Quotidien de Yann Barthès, le 23 novembre. Et là, soudain, ces mots troubles, après un sujet sur les célébrités de Hollywood critiquées ou sanctionnées pour avoir soutenu les Palestiniens : «On voit à quel point la domination financière sur les médias, et sur le monde de l'art, de la musique pèse lourd. Parce qu'ils ne peuvent pas dire ce qu'ils pensent, parce que tous les contrats s'arrêtent immédiatement», a commenté Villepin, reprenant - sans prononcer le mot juif - les vieilles antiennes antisémites. Malaise pour nombre de téléspectateurs. Le producteur a hésité à souffler dans l'oreillette de Yann Barthès qu'il fallait réagir. Finalement, l'émission a continué. Villepin en est ressorti tout content, au bras de son aînée, Marie, 35 ans, l'ancienne mannequin devenue peintre, qui l'accompagne souvent sur les plateaux. Père et fille en osmose comme toujours, prenant soin l'un de l'autre, escortés par le garde du corps et le chauffeur mis à disposition par la République, depuis les années à Matignon.

Aussitôt, la polémique a enflé : Villepin antisémite ? Oui, pour l'inoxydable Jacques Attali, comme pour le président du parti Les Républicains, Eric Ciotti, dénonçant une «pensée complotiste, rappelant les heures les plus sombres». L'historien Iannis Roder, spécialiste de la Shoah, s'est inquiété, dans une courte vidéo, de voir l'ancien Premier ministre reprendre les «poncifs antisémites du XIXe siècle», véhiculés par Drumont et les Protocoles des sages de Sion. Villepin a écouté ce professeur agrégé qu'il admire, vu le tweet de son ancien conseiller à Beauvau, Frank Melloul, désormais patron de la chaîne franco-israélienne i24 News : «Cher Dominique de Villepin. Que vous arrive-t-il ?» Des amis l'ont appelé, gênés, disant, pour les plus francs : «Quelle connerie…» Tous ceux qui fréquentent Villepin, le philosophe Luc Ferry, l'éditeur Olivier Orban, les anciens diplomates Gérard Araud, Philippe Faure et Hubert Védrine, qui partage ses vues sur le conflit israélopalestinien, l'assurent à Libération : «Villepin n'est pas un quart de seconde antisémite.» Mais lui n'a pas cru bon de faire amende honorable. Il aurait pu regretter ces mots qui brûlent désormais sur les sites antisémites, lui qui prétend «marcher sur des oeufs avec des pattes de colombes». Mais non. En privé, il peste : «On me renvoie à l'antisémitisme du XIXe siècle, en refusant la réalité d'aujourd'hui, en occultant la question de la libre expression dans les médias.» Il flirte avec la paranoïa : «La chasse aux sorcières a commencé.» Villepin sert le même couplet à Libération : «A quoi bon répondre ? On est dans l'ère de la post-vérité. Il y a une volonté très organisée de caricaturer, de salir, de bâillonner…» Il a décliné toute rencontre, mais nous a accordé trois longs entretiens par téléphone, possibilité de le citer, avec son accord. «J'ai 70 ans, je n'aime pas la lumière », ose-t-il, après s'être tant exposé. Et, langue toujours fiévreuse : «Je n'ai de comptes à rendre à personne, sauf à ma conscience.»

Politique chevaleresque

On rétorque qu'il est utile de savoir d'où il parle. Soupir : «Vous me traitez comme un citoyen de seconde zone, toujours les mêmes questions…» Il le sait, le bruit partout court qu'il est payé par le Qatar, l'émirat qui finance le Hamas, héberge ses chefs politiques et négocie depuis le 7 octobre la libération des otages. L'essayiste Alain Minc et l'avocat Gilles-William Golnadel l'ont encore récemment épinglé sur ce thème. Toujours, Villepin dément : «Je n'ai jamais eu un contrat avec le Qatar. Rien, pas même une conférence rémunérée», répète-t-il à Libération. Même ses amis en doutent, tant ils ont vu leur «Dominique», il y a dix ans, s'emballer

pour l'émirat et ses dirigeants, les Al-Thani, louer leur modernité, leur vista. L'un d'eux se souvient l'avoir entendu se vanter de les avoir aidés à percer dans le luxe, racheter le Printemps. Il nie. «Calomnie», lâche-t-il en privé, s'offusquant

que les médias le cherchent toujours sur ce terrain-là et n'interpellent jamais son ennemi de toujours Nicolas Sarkozy, bien plus proche du Qatar. Nous y reviendrons.

Villepin est un coffre-fort, «un grand secret, un solitaire», dit Maurice Gourdault-Montagne, secrétaire général du ministère des Affaires étrangères au début de la macronie, qui l'a connu à Sciences-Po Paris. Personne ne sait vraiment quelle est la vie de ce drôle de politique chevaleresque, tant aimé de Jacques Chirac, moins de Bernadette qui, après la dissolution ratée de 1997, l'appelait, tout ironique, le «Stratège». Nicolas Sarkozy s'était promis de le suspendre à «un croc de boucher», après l'affaire Clearstream (ce scandale financier à tiroirs, avec de faux listings qui prétendaient révéler les comptes occultes de personnalités, dont Sarkozy). Il y eut ce procès et ces images du couple Villepin, avec leurs trois enfants, soudé à l'entrée du tribunal, avant de divorcer. Relaxe, tentative, en 2011, de se présenter à l'élection présidentielle. Et Villepin a disparu du paysage, revenant seulement sur les ondes pour quelques tours de pistes géopolitiques.

Cuisinier avenue Foch

Il gère désormais seul sa société de conseils, Villepin international, domiciliée avenue Foch, l'artère parisienne fétiche des potentats africains où il a racheté, voici trois ans, la demeure du célèbre coiffeur disparu Jacques Dessange. Il vit là, avec Marie, et toutes ses oeuvres d'art : statues et masques africains, toiles sublimes de Nicolas de Staël, Zao Wou-Ki, Maurice Mata, Ladislas Kijno, Anselm Kiefer… «Un véritable musée», glisse son complice de toujours, Philippe Faure, ancien ambassadeur au Mexique et au Maroc. Un autre camarade du Quai

d'Orsay : «C'est si beau qu'on a du mal à se concentrer.» Villepin, soucieux de cloisonner, reçoit toujours en tête-à-tête, vins fins et plats mitonnés par son cuisinier. Tous se demandent comment la fortune est tombée sur leur cher «Dominique», qui, jeune diplomate à Washington, s'offrait des «croûtes» chez l'antiquaire du coin et des bouteilles de vin à 5 dollars. Ils peuvent bien tenter d'en savoir un peu plus, l'interroger sur ses voyages toujours évoqués à la hussarde d'un «je rentre du Mexique» ou bien d'Ethiopie, du Maroc, de Chine. Le globe-trotter ne s'étend guère. Il peut s'amuser des bruits de Paris, se délecter des aventures des puissants, même rire de la rumeur, fausse, qui, il y a quelques années, le disait en couple avec l'acteur Lambert Wilson. Toujours, il revient aux grandes Suite page 4

Suite de la page 3

lignes de fractures du monde.

Villepin se vit et se vend encore en homme d'Etat. C'est ainsi qu'il s'affiche dans les forums internationaux, les grandes écoles, à la télé, hyperactif depuis l'invasion de l'Ukraine et la guerre à Gaza. «Je ne peux pas me taire, je me sens un devoir, la situation est trop grave.» Villepin parle en «homme du Sud». Sa seule grille de lecture, insiste-t-il, «une vision singulière du monde», liée à sa petite enfance au Maroc, où il est né, puis au Venezuela, où il grandit jusqu'à l'âge de 15 ans. Son père avait un poste élevé chez Pontà-Mousson (aujourd'hui Saint-Gobain), avant de devenir sénateur. Mère adorée, jolie villa, mais tout autour la pauvreté, les copains qui dévalaient pieds nus vers l'école. «J'ai toujours été sensible à ceux qui n'ont rien et souffrent de l'injustice.»

«Born to be alive»

Puis le lycée en France, en internat, à Toulouse. A 17 ans, il vécut un drame qui l'habite encore. Le coeur de son frère aîné, Eric, 19 ans, épileptique, a cessé de battre, au retour d'une balade en mer, à Saint-Briacsur-Mer, en Bretagne. Villepin l'a trouvé sans vie dans la baignoire. Deuil impossible. Il brilla pour deux, fac de lettres à Nanterre, Sciences-Po, l'ENA, le Quai d'Orsay, premier poste consacré à l'Afrique centrale, puis l'ambassade de France à Washington, New Delhi, toutes ces années auprès de son mentor, Jacques Chirac.

Et puis la gloire, avec son discours du 14 février 2003 à la tribune de l'ONU, à New York. «Le Patrick Hernandez de la diplomatie française»,

tweeté un jour le politologue Bruno Tertrais, comparant Villepin au chanteur d'un seul tube Born to be alive. Après cette blague, devenue virale, et quelques passes d'armes médiatiques, Villepin a invité Tertrais à déjeuner. Il déteste

être réduit à son fameux discours. Il sait combien il le doit au président Chirac, résolu, le premier, à s'opposer à l'intervention d'une coalition conduite par les Etats- Unis en Irak. «On s'est même demandé si mon père devait lui-même aller à l'ONU, évoque Claude Chirac. Mais la réunion se tenait entre ministres des Affaires étrangères, le Président ne voulait pas en rajouter.» Maurice Gourdault-Montagne, alors sherpa à l'Elysée, rappelle que «George Bush voulait aussi intervenir pour protéger Israël, Chirac l'avait mis en garde contre le risque de contagion. Souvenez-vous aussi que les opinions européennes étaient contre la guerre, l'Allemagne aussi fermement opposée». Mission fut donnée à Villepin de porter la voix de la France et d'écrire le discours, ciselé avec son directeur de cabinet de l'époque, Bruno Le Maire, jusque dans l'avion qui les menait vers New-York. Ovation à l'ONU. Et Villepin fit le tour du monde, pour dénoncer - déjà - «le piège de la force seule», s'assurer d'un véto contre les Etats-Unis. En vain, Bush, sans l'aval du Conseil de sécurité, décida la guerre. «Je me souviens de Dominique regardant à la télé les images des GI accueillis avec des fleurs en Irak», se remémore la poétesse Vénus Khoury- Ghata. «Il disait : bientôt ils vont détruire leur pays.» C'est l'époque où le ministre des Affaires étrangères recevait, avec sa femme sculptrice, Marie-Laure, beaucoup d'artistes, écrivains,

peintres, invités à dessiner des menus, repenser la décoration du Quai d'Orsay. Il fréquentait assidûment les journalistes, dont Edwy Plenel, alors directeur du Monde qui, à la surprise de confrères, louait ouvertement ce Villepin «si brillant, et beau», et qu'il sollicitera, parmi d'autres, pour l'aider à créer Mediapart. La gauche a souvent été séduite par ce diplomate qui a tenté de raviver le chemin de la paix en

Palestine : dialogue avec le leader historique de l'Organisation de libération de la Palestine, Yasser Arafat, visite des territoires occupés, pression pour stopper le processus de colonisation, effort de rapprochement avec Israël. Dominique de Villepin, Premier ministre, a tenté d'apaiser les tensions en 2005 avec le Premier ministre Ariel Sharon, qui exhortait alors les juifs de France à émigrer pour «fuir un antisémitisme sauvage». La communauté juive tremblait après l'affaire Ilan Halimi, torturé et assassiné par le gang des barbares. Villepin a tenu un discours vibrant au Vel d'Hiv en juillet 2005, reçu Sharon à Matia

gnon. Mais son bilan en politique intérieure, entre le contrat premier embauche et la crise des banlieues, fut désastreux, sans parler de l'affaire Clearstream, triste fin de la chiraquie.

Entre Sarkozy et Djouhri

Après la victoire de Sarkozy en 2007, Villepin eut du mal à se réinventer. Il accepta la main tendue d'un avocat, Antoine Tchekhoff, qui raconte : «Je devais mener une négociation avec une entreprise du CAC 40 en Argentine, Villepin connaissait les dirigeants, nous avons sympathisé, je lui ai dit : pourquoi vous ne deviendriez pas avocat dans mon cabinet ? Il a prêté serment dans ma robe.» Début d'une intense collaboration pour de grands groupes, dans le BTP, l'énergie… «Villepin a une vision stratégique précieuse, sans parler de son aura à l'étranger.» L'ancien Premier ministre a ainsi exploité sa stature internationale, signant parallèlement quelques contrats pour Alstom et Veolia, du temps où l'entreprise était dirigée par son ami Henri Proglio. En France, les beaux projets s'évaporaient, ce think tank discuté avec Vincent Bolloré, même ce

poste promis chez Christie's par le milliardaire François Pinault, fondateur de Kering et intime de Chirac. «Sarkozy s'est appliqué à le bloquer systématiquement», avance un proche de Villepin.

La réalité est plus complexe, la relation de ces deux fauves nourrirait un roman, tant il y a de secrets entre eux, et un homme : Alexandre Djouhri, l'ancien braqueur devenu riche intermédiaire, au coeur de nombreuses affaires, dont celle des

financements libyens pour laquelle il est mis en examen. Djouhri apprécie Sarkozy, comme Villepin qu'il a approché dès le début des années 90, et toujours traité avec soin, aux grands crus, au Ritz ou au Bristol. Il a oeuvré à leur réconciliation, organisée dans son chalet, à Gstaad, en 2008.

Cette même année, début août, étrangement, Sarkozy a chargé Villepin de le représenter aux obsèques du palestinien Mahmoud Darwich, l'un des plus grands poètes arabes contemporains. Un coup de fil en pleine nuit, et l'ancien banni, alors en vacances sur la Riviera, rejoignit illico l'avion militaire affrété pour le mener vers Ramallah, sur la tombe du défunt. Plus tard, en 2011, Sarkozy lui a confié une obscure opération de médiation avec le pouvoir libyen, sur l'île de Djerba, en Tunisie. L'ancien président n'a pas répondu à nos sollicitations, contrairement à son ancien secrétaire général à l'Elysée, Claude Guéant, qui indique : «L'idée était que Villepin, avec son talent propre, son relationnel dans le monde arabe nous aide à convaincre Kadhafi de se retirer du pouvoir.» Il ne précise pas que Villepin était parti en mission dans un avion loué par Djouhri. Ce même sulfureux intermédiaire qui a acheté à Guéant, trois ans plus tôt, pour 500 000 euros, deux tableaux flamands d'une valeur dix fois moindre, via un montage complexe provenant du fonds souverain libyen (ce qui lui a

valu une mise en examen pour «faux» et «blanchiment»). Une somme comparable (489 183 euros), originaire du même fonds libyen, a été versée à peu près au même moment, par Djouhri, à Villepin. Lui a été seulement entendu par la justice, sans poursuite.

Cette même année 2011, le truculent avocat Robert Bourgi, fantassin de la Françafrique, a révélé avoir porté à Chirac et Villepin, durant plus d'une décennie, des mallettes de billets offerts par des dirigeants africains. «L'homme qui fait trembler la République», titrait le Monde. Bourgi, devenu proche de Sarkozy, racontait dans le Tout-Paris qu'il avait couvert son «Dominique» de cadeaux, livres anciens et objets de Napoléon. Invérifiable, Villepin avait vendu, en 2008, sa belle collection napoléonienne, en 335 lots, avant de se séparer, en 2013, de sa fabuleuse bibliothèque politique,

450 ouvrages, écrits de Jaurès, Hugo, manuscrits de Trotski, Mussolini, même l'édition originale du résistant polonais Jan Karski, alertant les alliés sur l'extermination des juifs. Ces deux ventes aux enchères ont rapporté plus de 4 millions d'euros. Bourgi ne retire rien de ces révélations. Mais il dit aujourd'hui regretter d'avoir tiré sur Villepin, au moment où il s'apprêtait à défier Sarkozy pour la présidentielle de 2012 : «Je comprends que Dominique a été piégé dans le système Chirac, soit il l'acceptait, soit il sortait. Dommage, cet homme avait sans doute un grand destin.» Sa campagne était lancée, tournée vers les jeunes, les banlieues, le

Conseil représentatif des institutions juives de France s'inquiétait de voir l'opposant de la guerre en Irak autant courtiser les musulmans. Tout fut stoppé net, d'autant que Villepin ne dépassait pas les 5 % dans les intentions de vote. Un ami se souvient l'avoir averti : «Plus tu montes en haut du mât, plus il faut avoir le derrière propre.»

Désinscrit du barreau

Villepin et Sarkozy se sont aussi affrontés, en loucedé, au Qatar. Avantage pour Villepin qui séduit en premier les Al-Thani, Hamad, l'ancien émir, et sa seconde épouse, la cheikha

Moza, fréquentés quand Chirac, président, voulut se rapprocher de Doha. Villepin a été le tuteur d'une de leurs filles, Mayassa, quand elle fut étudiante à Sciences-Po Paris, stagiaire chez Lagardère, avant de constituer, pour l'émirat, une somptueuse collection d'art, et un musée des arts islamiques. «Mon second père», l'appelait-elle. Il a trôné en guest star à l'inauguration, en 2008, participé en tant qu'administrateur - avec Patrick Poivre d'Arvor - au Centre de Doha pour la liberté de l'information - vaste blague dans une théocratie ignorant la liberté de la presse. Il a été convié au mariage des enfants Al-Thani à Doha, invité à séjourner dans le domaine royal de la famille situé près de Cannes, à Mouans-Sartoux. Puis Sarkozy, chef d'Etat, a déroulé le tapis rouge aux Qatariens, pactisé avec HBJ, le cousin d'Hamad, grand affairiste du clan, avant d'approcher son jeune fils, Tamim, émir depuis 2013. Puis «Villepin a été moins en cour à Doha», atteste Bertrand Besancenot, l'ancien ambassadeur de France au Qatar. Impression par-

tagée par l'actuelle communicante de l'émirat, Sihem Souid : «Villepin n'est plus dans les radars, jamais vu dans la liste VIP des grandes manifestations, l'émir ne m'a jamais parlé de lui.» Villepin, lui, dit : «Tout a changé avec la nouvelle génération. Avant, il y avait une vision historique, un certain idéal, aujourd'hui ce sont des gestionnaires. Je n'ai plus de contacts.» Il a même récemment proposé son concours à un riche homme d'affaires floué par les Qataris. Villepin est allé oeuvrer dans d'autres Etats du Golfe, les Emirats arabes unis, l'Arabie Saoudite, sans retourner en Israël, ni dans les territoires occupés. Il a creusé ses réseaux en Amérique latine, dans l'entourage des dirigeants de Caracas, Chávez puis Maduro, qu'il connaît de longue date, tout comme Lula, le président brésilien, qui l'a

invité pour célébrer sa réélection en 2022. Villepin vibrionne en espagnol, langue qu'il parle aussi avec son vieil ami russe Igor Ivanov, l'ancien ministre des Affaires étrangères devenu conseiller chez le géant

du pétrole, Lukoil. Grâce à lui, il a décroché quelques contrats au pays de Poutine, appuyé par l'incontournable Djouhri, qui a une belle-fille russe bien connectée. Autre fidèle dans le même cercle, la puissante Pascale Perez, révélée pour son trouble rôle dans l'affaire Benalla (elle a hébergé le garde du corps déchu de l'Elysée chez elle avenue Foch), ancienne dirigeante du groupe Derichebourg, jadis militante au RPR, désormais consultante dans le secteur de l'énergie, entre autres. Elle sollicite souvent Villepin pour des missions, notamment en Afrique. Ils ont ainsi été ensemble à Kinshasa, en 2019, pour proposer leurs services au nouveau président Félix Tshisekedi, comme l'a révélé la lettre Africa intelligence. L'ancien Premier ministre est aussi conseil du fonds souverain d'Arménie.

Quel tourbillon. Toujours entremêlés, la diplomatie et le business. Aucun contrôle, depuis que Villepin n'est plus avocat, l'ordre l'ayant enjoint en 2015, selon un de ses membres, «à se désinscrire du barreau,

pour éviter toutes poursuites, au vu de ses activités qui n'ont rien de juridiques». Ces dernières années, il s'est spécialisé vers la Chine, dont il loue souvent la grandeur dans ses conférences, ses interventions à la télé chinoise, où son message de soutien au début du Covid a été particulièrement apprécié. On le dit consultant pour le géant de la téléphonie, Huawei - ce qu'il nie. Il a travaillé pour le fonds d'investissement Minsheng, l'agence de notation financière Dagong, qui conteste le monopole des Américains. «Tout ça, c'est fini», assure Villepin, qui précise tout de même continuer ses cours à la China Europe International Business School.

Marchand d'art

Priorité à sa vie de marchand d'art, dans la galerie, ouverte en 2020, avec son fils, à Hongkong. L'éden du soft power chinois, à la fiscalité minimale, 7 %, où Arthur de Villepin réside depuis qu'il y a fait un stage,

chez Veolia, puis tenté de percer dans le commerce de vins. La «galerie Villepin» expose les tableaux de l'artiste de la famille, Marie, des peintres européens, chinois, et des toiles qui stupéfient tous les spécialistes du coin : celles du célèbre Zao Wou-Ki, dont la côte explose, jusqu'à plus de 50 millions d'euros. Sa veuve, Françoise Marquet, héritière d'une collection de peintures, dessins, gravures, estimée à plus d'un demi-milliard d'euros, ne fait confiance qu'aux Villepin. «Je ne veux pas de spéculateurs, dit-elle. Arthur est un véritable marchand d'art.» Et «Dominique», rencontré avec son mari au temps du Quai d'Orsay, est un «ami». Il l'a toujours épaulée, notamment quand le fils de Zao Wou-Ki l'a accusée, en 2012, d'abus de faiblesse - le peintre, atteint d'Alzheimer, ayant été soudain déménagé de Paris où il vivait, naturalisé français de longue date. Françoise Marquet l'a emmené vivre en Suisse, où il est mort un an après. «Elle plaisantait toujours sur Villepin, en disant qu'il ne payait que la moitié des tableaux, mais elle l'a toujours bien aimé, se souvient un acteur du dossier. A toutes les étapes de la procédure, elle se prévalait de son soutien.» Un accord confidentiel a finalement été scellé avec le fils, qui a renoncé au procès contre une somme colossale, permise par la vente de nombreuses toiles somptueuses à François Pinault. Durant l'inventaire, réalisé devant huissier, Villepin est apparu, comme propriétaire de plusieurs chefs-d'oeuvre de Zao Wou-Ki. Il a ensuite racheté l'ancien château du

peintre, à Egry, dans le Loiret, combatif, avec des associations locales, pour bloquer l'installation d'un parc éolien tout près. Villepin veut y installer une fondation, avec Françoise Marquet qui n'a pas d'héritier. Il dit : «Je vis pour l'art et la culture.» Pourtant, il a frémi quand Emmanuel Macron s'est mis en marche, réalisant son rêve : conquérir d'un coup le pouvoir suprême. Quelques rencontres ont eu lieu durant la campagne de 2017. Macron lisait l'ouvrage de Villepin : Mémoires de paix pour temps de guerre. Il l'a consulté, séduit par ses thèses sur le Sud global, la place centrale de l'Afrique, cette voix singulière de la France à préserver… Mais Villepin n'a pas voulu, au soir du premier tour, festoyer à la Rotonde, appelant par SMS à davantage de gravité à l'aulne d'une victoire face à Marine Le Pen. Macron n'a pas franchement apprécié. Il a préféré Sarkozy, qu'il a souvent missionné pour le représenter, au Japon, au Rwanda, à Oman. Il a nommé au Quai d'Orsay Catherine Colonna, l'ancienne adjointe de Villepin à Washington. Voilà, encore une occasion ratée, et le conflit israélo-palestinien, «la mère des batailles», incendie le monde, avec une France larguée, un Président sans voix. Dans ses envolées un peu folles, Dominique de Villepin souffle à son vieux complice Hubert Védrine : «Allez, revenons aux manettes, ils sont tous nuls !» Puis il retourne à l'écriture de son livre consacré… aux maudits de l'Histoire.•«Je comprends que Dominique a été piégé dans le système Chirac, soit il l'acceptait, soit il sortait. Dommage, cet homme avait sans doute un grand destin.» Robert Bourgi avocat


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Re: Actu politico-politique

Messagepar superolive » 30 Déc 2023, 15:19

Dragan, j'ai lu cet article sur Villepin la semaine dernière sur Libé.
Il ne sert plus à rien lui, mis à part amuser la galerie en distillant ses bons conseils diplomatiques...

Par contre Bolloré c'est autre chose.
A priori CNEWS est en train de dépasser BFM sur les audiences... Combat de cul de jatte contre un infirme...

Il m'arrive parfois de regarder CNEWS juste pour me rassurer d'être normal.
Ce n'est pas une chaine d'infos, c'est une chaine d'opinion, avec plein de mecs experts en tout qui discutent à l'infini du wokisme et du manque de moyen des forces de l'ordre.
OK c'est bien et sinon que se passe t'il dans le monde ? on ne le sait pas. #-o
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Re: Actu politico-politique

Messagepar aristote2 » 09 Jan 2024, 12:06

En visio avec le ministre de l'EN. Il a l'air bien fatigué aujourd'hui. La nuit a dû être courte et difficile. :mrgreen:
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Re: Actu politico-politique

Messagepar randoulou » 09 Jan 2024, 12:50

Le futur PM?
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Re: Actu politico-politique

Messagepar aristote2 » 09 Jan 2024, 13:37

Le PM. redaface2
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Re: Actu politico-politique

Messagepar Jester » 09 Jan 2024, 13:56

Tsssss
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Re: Actu politico-politique

Messagepar Jester » 09 Jan 2024, 15:33

En tout cas Macron fait comme se prédécesseurs, il prend un PM "jettable" qui va se prendre des volées de bois vert par tout le monde en passant en force plein de lois, des 49.3 etc. pour ensuite une fois le travail fait, jarter le PM et en mettre un autre qui prendra la suite, sans être accusé d'avoir fait passer les lois du précédent.

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Re: Actu politico-politique

Messagepar gigi » 09 Jan 2024, 16:06

Jester, je suis pas sûr pour le côté jetable. Je pense au contraire que Macron tente de propulser Attal en héritier alors que les survivants de LR sont en train de faire une sacrée OPA sur le macronisme.

Que ce soit pour 2027 ou plus tard, nommer son poulain PM avec son profil (jeune centriste sociétalement progressiste) alors qu’on est en plein contexte d’extrémisation du pays à droite comme à gauche (à moindre mesure), ça pourrait faire d’Attal une alternative sérieuse. Exactement comme Macron l’a été en 2017 et 2022.

J’avoue que si le 2ème tour en 2027 nous donne un duel Darmanin-Lepen ou Ciotti (déguisé en Édouard Philippe)/Lepen, j’entrerais sûrement dans l’abstention. Si c’est Attal/Lepen, je risque d’y réfléchir en croyant peut-être au père noël qu’il ne mènerait pas une politique réactionnaire et qu’un mec de sa génération moderniserait nos institutions. Ça serait à mon avis l’espoir de pas mal d’électeurs du centre gauche et centre droit.

Maintenant ça reste casse gueule pour lui. Non seulement il va falloir qu’il prouve avoir un minimum la stature d’un PM mais qu’il survive aux peaux de bananes que Darmanin, Philippe, Lemaire & co vont lui balancer pour l’empêcher de s’imposer en futur chef du parti Renaissance avec d’éventuelles velléités présidentielles pour 2027 ou 2032.
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Re: Actu politico-politique

Messagepar Jester » 09 Jan 2024, 17:01

gigi, je ne parle pas de Attal, je parlais de Borne en fait, c'est elle qui a été au casse-pipe. Chaque prez a eu son PM casse-pipe à mon sens, celui qui va être cloué au pilori volontairement pour le remplacer une fois les réformes passées en force.

Après s'il ne fait plus les 49.3, la pilule passera bien mieux, il ne fera qu'appliquer et en cas de coup dur, il pourra toujours arguer pour se mettre en avant qu'il n'était pas forcément d'accord etc.
Ca a fonctionné pour Chirac, ça a fonctionné pour Sarkozy. Alors soit pas tout de suite, mais ça a fonctionné le tour suivant (ok ça n'a pas fonctionné pour Jospin et Balladur).
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Re: Actu politico-politique

Messagepar aristote2 » 09 Jan 2024, 17:37

ou alors, Macron ne souhaite pas d'héritier et crame Attal.
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Re: Actu politico-politique

Messagepar Bibpanda » 09 Jan 2024, 17:57

Macron vise la tête de la commission européenne car à la fin de son mandat il n'y aura plus de France.... redaface2
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Re: Actu politico-politique

Messagepar Lo Provençau » 11 Jan 2024, 19:53

Rachida Dati au gouvernement, je peux vous dire que l'influence du Qatar a de beaux jours devant elle
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Re: Actu politico-politique

Messagepar boodream » 11 Jan 2024, 19:57

gigi a écrit:Jester, je suis pas sûr pour le côté jetable. Je pense au contraire que Macron tente de propulser Attal en héritier alors que les survivants de LR sont en train de faire une sacrée OPA sur le macronisme.

Que ce soit pour 2027 ou plus tard, nommer son poulain PM avec son profil (jeune centriste sociétalement progressiste) alors qu’on est en plein contexte d’extrémisation du pays à droite comme à gauche (à moindre mesure), ça pourrait faire d’Attal une alternative sérieuse. Exactement comme Macron l’a été en 2017 et 2022.

J’avoue que si le 2ème tour en 2027 nous donne un duel Darmanin-Lepen ou Ciotti (déguisé en Édouard Philippe)/Lepen, j’entrerais sûrement dans l’abstention. Si c’est Attal/Lepen, je risque d’y réfléchir en croyant peut-être au père noël qu’il ne mènerait pas une politique réactionnaire et qu’un mec de sa génération moderniserait nos institutions. Ça serait à mon avis l’espoir de pas mal d’électeurs du centre gauche et centre droit.

Maintenant ça reste casse gueule pour lui. Non seulement il va falloir qu’il prouve avoir un minimum la stature d’un PM mais qu’il survive aux peaux de bananes que Darmanin, Philippe, Lemaire & co vont lui balancer pour l’empêcher de s’imposer en futur chef du parti Renaissance avec d’éventuelles velléités présidentielles pour 2027 ou 2032.

Je suis d'accord avec ton analyse. Je n'irai en revanche pas voter Macron 2 au deuxième tour. J'ai déjà été un débile suffisamment. Le mec veut remettre la France au travail en n'ayant jamais eu de vrai travail de sa vie.

Ma seule consolation, c'est que parmi les bébés Macron, Denormandie semblait encore pire.
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Re: Actu politico-politique

Messagepar Lo Provençau » 11 Jan 2024, 20:22

Boodream, vu qu'il ne pourra pas se représenter, même avec le plus grand enthousiasme du monde tu ne pourras pas voter pour lui au premier ni au second tour de la prochaine présidentielle de toute façon.
Édit: J'avais pas capté que Macron 2 c'était Attal (au passage je ne suis pas certain que beaucoup de candidats à la présidentielle aient déjà eu un CV niveau travail plus buriné que le sien).

Cela dit, je partage ton écoeurement.
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