par Gastibelza » 28 Juil 2023, 15:57
Lui, c'est Hedi. Il lui manque un morceau du crâne parce qu'un soir, dans une rue calme, à l'écart des émeutes, il a reçu un coup de LBD dans la figure puis a été traîné dans une ruelle pour y être tabassé par des flics de la BAC. Il a pu se traîner dans une épicerie avec une fracture de la machoire, des insensibilités dans tout le corps, des vomissements et des fuites urinaires. La suite : On lui a enlevé une partie de la boîte crânienne pour que la pression sanguine n'étouffe pas son cerveau, a été plongé dans le coma et reçu 65 agrafes.
Son témoignage a été corroboré par un témoin et une caméra de vidéosurveillance. Les agents de la BAC identifiés eux ne se rappellent de rien. Si j'étais un peu taquin, je dirais que c'est sans doute une journée banale pour eux. Suite à l'interpellation d'un des auteurs des faits identifié, ses collègues ont décidé de lancer dans le pays un mouvement de contestation avec des arrêts maladies. Dit autrement, ils font grève mais payés par la Sécu donc vous et moi.
La hiérarchie s'est exprimée : elle considère que l'auteur présumé des faits n'a rien à faire en détention provisoire. Les syndicats ont embrayé et ont été reçus aussitôt par le ministre de l'Intérieur Darmanin. Ils sont ressortis en faisant part de leur satisfaction : leurs propositions seront étudiées, Darmanin étant proches idéologiquement d'eux (ce sont leurs termes).
En France, quand quelque chose d'aussi grave se passe, on ne se demande pas pourquoi le maintien de l'ordre est fait de manière bien plus violente que dans les autres pays européens, ni si c'est une bonne idée d'avoir un armement bien lourd que ces mêmes voisins. Non, quand il se passe quelque chose comme ça, le pouvoir politique fait bloc avec la police pour que les agents qui sont présumés de violences graves bénéficient de traitements de faveur. Et tout cela n'est évidemment pas du tout idéologique.
Donnez-moi vos pauvres, vos exténués,
Envoyez-moi vos cohortes qui aspirent à vivre libres,
Les rebuts de vos rivages surpeuplés ;
Envoyez-les moi, les déshérités que la tempête m’apporte.
J’élève ma lumière et j’éclaire la porte d’or
Emma Lazarus