La présentation sur le thème : "on va faire une réforme équitable, puisque un euro cotisé aura la même valeur pour tout le monde" est idéologiquement très marquée. Dans la même veine, pourquoi ne pas se contenter d'un unique taux d'imposition sur le revenu, ce serait plus "juste", non ?...
Cet
article issu de la presse bolchévique dit que même le Médef s'inquiète des mesures thatchériennes du camarade Macron. L'équité macronienne a un prix : les cadres à très hauts revenus, qui peuvent cotiser jusqu'à 8 fois le plafond de la sécu, n'en cotiseront pas plus de 3. Résultat : 4 milliards de cotisations envolées pour un peu plus de justice sociale.
Cela posé, je pense que les régimes spéciaux sont un point très important de la réforme, parce qu'ils sont le signe d'une réforme impossible. Tout le monde est d'accord pour plus d'équité. Mais outre qu'on ne met pas tous la même chose derrière cette équité, la prise en compte réelle de la pénibilité, qui serait, je pense, très largement acceptée, se heurte à des catégorisations et des statuts établis depuis des décennies. En particulier, les régimes spéciaux les plus favorisés sont déconnectés de la pénibilité réelle.
Le cas des policiers est intéressant : au commissariat ou dans la rue, la pénibilité n'est évidemment pas du tout la même, mais le statut est unique. On ne peut pas ne pas accorder aux uns ce qu'on accorde aux autres, sauf à revoir complètement les statuts. En 1945, la situation était telle qu'on pouvait se mettre autour d'une table et tout reconstruire
ex nihilo ou presque. Aujourd'hui, ce n'est pas imaginable.
"Le but de la réforme est de diminuer les pensions" @ un cadre sup qui travaille aux retraites que je connais.
"La société de surconsommation, fruit d'un capitalisme dérégulé, relève d'une logique compulsionnelle dénuée de réflexion, qui croit que le maximum est l'optimum et l'addiction, la plénitude." Cynthia Fleury