MassaliaLive.com

[Kenshi]

tsi-na-pah, excellents ajouts en effet

[randoulou]

Merci les gars. En fait, plutôt que top, j'aurais du dire "les classiques que vous écoutez"
J'essaie de développer ma culture musicale rap que je n'écoutais pas beaucoup il y a peu. Principalement du IAM que j'écoutais

[aristote2]

[aristote2]

[aristote2]

[Bibpanda]

Randoulou, assassin l'homicide volontaire.

[aristote2]

[Bibpanda]

Randoulou ATK Heptagone.

[randoulou]

Merci bib, c'est bien noté

[aristote2]

[ruby]

https://www.mixcloud.com/djr-outlaw/the-outlaw-session/

[Bibpanda]

[ruby]

Le petit dernier

https://www.mixcloud.com/djr-outlaw/ret ... -classics/

[Vodevil]

J'avais jamais entendu cette version, mais je préfère l'originale.

[Bibpanda]

[aristote2]

[Dragan]

Information

OM et rap

Les liens du son

Depuis cette saison, le club marseillais accompagne la jeune scène hip-hop locale. L’héritage d’une relation intime, vieille de plus de vingt-cinq ans. SACHA NOKOVITCH

À la bien. S’il y a bien un morceau que les supporters marseillais souhaiteraient rapidement entendre résonner de nouveau au stade Orange Vélodrome, c’est bien ce rap solo signé Soprano, ex-leader des Psy 4 de la Rime. Depuis la saison passée, le tube de l’artiste marseillais sonne chaque succès olympien à domicile. Il y a peu, Sat l’artificier, membre de la Fonky Family, autre groupe mythique de la ville, a aussi été intronisé speaker. Quant à la bande-son des avant-matches, elle est dorénavant composée de morceaux références de l’histoire du rap marseillais : de Belsunce Breakdown à l’Empire du côté obscur, en passant par les Bad Boys de Marseille.

Seule la chanson de l’entrée des joueurs, le célèbre Jump, du groupe de hard rock Van Halen, demeure intouchable depuis 1986. « On verra si un jour cela évolue, avance prudemment Jacques-Henri Eyraud, le président de l’OM. Mais si cela se fait, ce sera dans le dialogue avec les supporters. » Akhenaton, leader du groupe IAM, semble plus radical : « On va la déboulonner, cette musique, elle m’horripile ! Les années 1980, ce n’est pas mon truc. Et le synthé est vraiment trop horrible. Si les dirigeants le souhaitent, IAM peut remixer Jump pour en faire un rap, on va mettre un peu de basse là-dedans ! Avoir notre musique sur l’entrée des joueurs, ce serait un aboutissement. »

Une façon de boucler la boucle pour IAM. En 1993, le groupe de rap marseillais explose avec Je danse le Mia, l’année même du sacre de l’OM en Ligue des champions. À l’occasion d’un reportage de L’Équipe Magazine en 2008, Soprano se souvenait de l’effervescence régnant alors à Marseille : « Tout semblait tellement logique : on était les meilleurs dans le foot, dans le hip-hop, tout s’est imbriqué comme dans un rêve. L’OM et le hip-hop faisaient partie de nos vies, on portait des maillots qu’on fabriquait nous-mêmes, on écoutait des cassettes de IAM. »

Dans la foulée du titre de champion d’Europe, une rencontre s’organise entre les deux phénomènes de la ville. « On était très intimidés, se souvient Akhenaton. Même Kheops (le DJ du groupe) s’était mis à pleurer. Dans une ville compliquée et passionnée comme Marseille, le football a une place énorme. On était comme des fous d’aller au stade, de rencontrer des personnalités qu’on voyait à la télé ou au Vél’ tous les week-ends. C’était magique. » Quelques mois plus tard, en 1994, IAM sort le Feu avec ce refrain tout droit venu des tribunes du Vélodrome : « ce soir, on vous met le feu ». « En réalité, on l’avait produit avant 1993, précise Akhenaton. À cette époque-là, on était tout le temps fourrés au virage Nord. Il y avait plusieurs chants dont celui-ci. Un jour, on s’est dit : on va aussi mettre cette passion-là dans notre musique. »

Les années suivantes, les rapprochements entre les footballeurs de l’OM et la scène rap de la ville se multiplient… Les maillots et les écharpes du club pullulent dans les salles de concerts, les joueurs, et même les dirigeants, font des apparitions dans les clips. Peter Luccin et Hamada Jambay apparaissent ainsi dans Sans rémission de la Fonky Family (1998) ; Habib Beye dans On veut tout prendre de Puissance Nord (2007) ; Franck Ribéry (juste après son départ de Marseille) dans les Cités d’or des Psy 4 de la Rime (2008) ; Rémy Cabella et Benjamin Mendy dans En Y de Jul (2015) ; les frères Éric et Joël Cantona dans À la bien de Soprano (2007)… ou encore Pape Diouf dans Halla Halla, toujours de Soprano. Pour ce clip, l’artiste a l’autorisation de tourner dans les couloirs et sur la pelouse du Stade-Vélodrome. Dans son Petit Manuel musical du football (éd. Le Mot et le reste), le journaliste de L’Équipe Pierre-Étienne Minonzio souligne aussi un cas unique en France, celui d’une production d’albums dédiés totalement à l’OM : « Cet engouement s’est matérialisé par deux compilations regroupant des groupes hip-hop (essentiellement locaux) chantant les mérites du club : OM All Stars en 2004 (avec IAM, 3e Œil, Keny Arkana…) puis Winners en 2009 (avec Zéphyr, Freeman…), dédié plus spécifiquement à un groupe de supporters phocéens. » En 2008, Samir Nasri, minot des quartiers Nord, expliquait ainsi dans L’Équipe Magazine les soutiens naturels entre rappeurs et footballeurs de la ville : « Jeunes, on a tous rêvé d’être dans la Fonky Family ou les Psy 4 de la Rime. C’est normal, la réussite des rappeurs, comme celle des footballeurs, est ultra médiatisée et ça nous rend fiers. On s’incline quand des mecs du quartier sortent un disque qui devient un classique. C’est simplement dommage qu’on ne parle pas plus des jeunes du coin qui sont devenus médecins après de longues études. »

Alors que rappeurs et footballeurs s’affichent ensemble, promeuvent leurs performances respectives sur les réseaux sociaux et ailleurs, des marques, comme Puma, l’équipementier de l’OM, ou son prédécesseur Adidas, se servent de cette proximité. Adidas fait par exemple appel à Akhenaton pour la conception du maillot third en 2012, Puma affiche Alonzo (Psy 4 de la Rime) en bonne place dans la campagne de sa première tunique en 2018. De son côté, Akhenaton essaie néanmoins de compartimenter ses discussions avec ses amis footballeurs. « Je suis naturellement sur la retenue, sauf si un joueur me demande conseil, assure-t-il. Lorsque Wahbi Khazri a failli rejoindre l’OM, il y a un an et demi, on a beaucoup parlé pendant ses discussions avec le club. Un jour, il a fini par me dire : “Finalement, c’est mort, je ne viendrai pas.” Leur confiance me touche mais je ne les oriente pas. Par exemple, je suis très pote avec Kalidou Koulibaly, du Napoli. En ce moment, je ne lui parle pas de transfert. Je ne lui dis pas : “Ne signe surtout pas au PSG !”, même si j’ai fortement envie de lui en glisser un mot (sourire). Je préfère lui dire : “Je descends voir de la famille à Naples, on se fait un resto ?” »

Au sein de IAM, Kheops et Saïd ont franchi le pas en se rapprochant il y a plus d’un an de l’agent marseillais Yvan Le Mée. « En rigolant, je leur ai dit : “Si Jay-Z le fait (en créant l’agence sportive Roc Nation), pourquoi pas vous ?” raconte ce dernier. Moi je parle plus de business, de contrat, de transfert. Eux échangent avec les joueurs sur la vie, les quartiers, les problèmes que tu peux rencontrer, les copains qui peuvent t’embarquer dans des conneries. » Même si l’un des joueurs nés de leur collaboration, Niels Nkounkou (19 ans), vient de quitter l’OM pour signer son premier contrat pro avec Everton, ce rapprochement a aussi permis à l’agent de prendre langue avec le présidence du club. « Jacques-Henri Eyraud n’est pas fan des agents. En revanche, il est fan de IAM, sourit Le Mée. La relation qu’il peut avoir avec le groupe fait qu’on a pu passer un peu de temps ensemble, à parler un peu d’autre chose que des affaires. »

En 2017, quelques semaines après son arrivée au club, Jacques-Henri Eyraud clamait en effet son amour de IAM. Un coup de com du nouveau venu parisien ? « J’aime le rap, je n’ai pas besoin de coup de com, je me fous de tout cela, nous rétorque le président olympien qui, dans son bureau, a accroché à un chevalet le disque de diamant de l’École du micro d’argent, acheté 26 000 € à un gala de charité du club. J’aime ce style musical depuis les années 1980, il m’inspire. J’ai commencé avec Grand Master Flash, précise-t-il, avant de citer spontanément un passage du tube The Message : « Don’t push me “cuz I’m close to the edge, I’m trying not to lose my head, it’s like a jungle sometimes, it makes me wonder how I keep from goin’under » (Ne me pousse pas car je suis proche du bord, j’essaie juste de ne pas perdre la tête, c’est comme une jungle parfois, je me demande comment je me retiendrai de ne pas couler). « C’est très adapté au monde du foot et à ce que vivent les dirigeants. » Une référence à l’actualité chaude du moment ?

« Parmi les titres de IAM, j’aime particulièrement Grands rêves, grandes boîtes. Cela renvoie à l’une de nos missions : celle d’éducateurs, poursuit le président Eyraud. C’est là qu’est le lien entre nous, nous sommes des fabricants de confiance. Faire en sorte qu’un gamin ait confiance en lui en jouant au foot ou en créant une musique, une parole, un air. » Voilà pourquoi, il y a quelques mois, l’Olympique de Marseille a lancé ses OM Sessions. « Nous repérons de jeunes artistes qui commencent à monter et nous leur offrons une exposition internationale sur toutes nos plateformes, explique Hervé Philippe, responsable des médias du club. On leur propose de créer un freestyle autour du champ lexical du foot et du club (références, noms de joueur…). On produit le clip et on en fait la promotion, la seule condition étant d’être marseillais ou d’avoir un amour affiché pour l’OM. » Avec un joli succès jusqu’à présent, chaque clip affichant des centaines de milliers de vues sur les différentes médias de l’OM. « Si l’artiste n’a pas de producteur, on le met en contact avec un beatmaker, on loue un studio et on l’accompagne pour faire en sorte que tout se passe bien », ajoute Jérémy Nguyen, responsable du projet. Pendant le confinement, le club est allé encore plus loin en produisant de A à Z le morceau et le clip de Combat quotidien, destiné aux anonymes situés en première ligne lors de la crise sanitaire. Plusieurs artistes des OM Sessions y ont participé, avec en guest star Hatik, rappeur repéré dans la série à succès Validé. Hatik devrait d’ailleurs proposer un son dans la saison 2 de cette opération, tout comme certains artistes historiques de la scène marseillaise. « C’est bien et j’espère qu’il y aura même des choses plus poussées à l’avenir sur des scènes ouvertes, des lieux dédiés, des possibilités de valoriser la culture, s’imagine Akhenaton. Tout cela pour que les jeunes, à Marseille, aient le sport et la musique au centre de leurs préoccupations plutôt que l’acquisition d’une Audi A3, d’un sac Vuitton et d’une gourmette en or. On pense que le rap véhicule ces valeurs-là mais c’est la société qui les met en avant avec vingt ans de téléréalité, de culture du buzz et du paraître. Tout cela s’est immiscé dans le rap. Si on remet le sport et la culture au centre des choses, on aura une société plus apaisée, avec des discours de fond beaucoup plus nuancés. Si jamais l’OM a envie d’y investir, cela doit être un investissement sur la jeunesse d’une ville, d’une région et d’un pays, mais à long terme. » À Marseille, on le sait plus qu’ailleurs : demain, c’est loin.

[Martien]

[Martien]

[Martien]