par 320cds » 18 Avr 2024, 19:35
Sayonara ?
Je vous avais expliqué le programme du retour plein d'embûches de Nara à Tokyo via Kyoto. Tout s'est déroulé parfaitement à Nara et Kyoto, champion du monde. Bon ma femme a fait tomber sur le trottoir sa glace "fleur" à la con mais ça m'a plutôt fait marrer.
Décontracté du gland devant tant de réussite, on ne voit pas le temps passer et le Shinkanzen arrive à Tokyo. On est les derniers à descendre, la troupe de nettoyage est déjà là, quand en vérifiant mes poches, oups il ne me manquerait pas mon porte carte ? Je suis toujours dans le wagon , chargé comme un bœuf de Kobé, je reviens sur mes pas et récupère dans le filet devant mon siège mon précieux (ainsi que mes airpods). Ces fous furieux ont déjà fermé les barrières de quai, on ne peut pas descendre. Ils nous l'ouvrent vite fait et Tout est bien qui finit bien. On est sur le quai de Tokyo Station, en vie.
Sauf qu'il manque mon sac à dos. Il contient 3 fois rien, l'ordi portable de la famille, ma trousse de toilette avec mes médicaments sur ordonnance à prendre quotidiennement et plein d'autres bricoles.
Là je ne rigole plus trop. Je veux remonter dans le train mais la barrière est fermée (ils nettoient le train pour qu'il reparte dans l'autre sens à l'heure exacte, leur fierté). Je l'enjambe avec le sans gêne et la grâce qui caractérisent les Français à l'étranger, et remonte dans la putain de voiture numéro 2. La horde (ils sont toujours 3 fois plus nombreux qu'en Europe sur des postes dit "faiblement qualifiés") des nettoyeurs me repoussent.
Sur le quai j'avise successivement 2 mecs à képi à qui j'essaie d'exposer la situation : ces 2 bâtards m'ignorent avec un mépris force 8 décoiffant. Du jamais vu de ma vie. Le second bénéfice d'un viril "pauvre fils de pute" du patron.
Conciliabule de famille : on est sûr que j'avais le sac à dos en montant dans le train, c'est le plus lourd, c'est toujours pour moi, avec la grosse valise et parfois une petite en prime.
J'attends que les portes s'ouvrent pour faire monter les nouveaux passagers, je m'incruste et traverse la voiture. Sans surprise : zobi.
On n'a pas le choix, on doit descendre du quai, même dans la merde dans laquelle je suis, je reste le chef scout qui a la charge mentale :"tout le monde a bien son billet car je rappelle qu'on doit aussi le mettre dans un portique pour sortir de la zone Shinkanzen ?"
Charlie semble découvrir ce fait, bah oui cela fait déjà 3 jours qu'elle n'a plus utilisé ce type de train. Elle a égaré son billet. Je reste à peu près calme malgré mon tempérament "soupe au café au lait" car j'ai le justificatif de paiement des 4, cela devrait le faire.
Je me pointe donc au guichet "quelque chose ne va pas". On communique comme dans les sous-doués, chacun avec son Google traduction. Bon elle se "casse Vraiment pas le cul" elle, elle a laissé sur Japonais vers Anglais plutôt que Français. Je suis tenté de mettre le mien en Français vers Chinois mais je sais quand il faut laisser mon nez rouge dans la poche.
On règle ainsi le problème du billet manquant. Elle est contente, prête à se replonger sur Tik Tok.
"Heuu, sorry, got a second issue..."
Et bam on repart dans un ping pong d'écran traduits : le numéro de la voiture, le train, quelle couleur, y'a quoi dedans...
Elle me dit qu'elle transmet et d'attendre sur le côté. 5 minutes après la requête de la reine mère, une fourmi ouvrière se pointe avec mon sac et un formulaire à remplir.
Pas de catastrophe !
Depuis, rien à signaler à part du tout venant : faire un détour de 2 fois 45 mn à l'aube pour aller voir un parc à fleurs ouvert un mois dans l'année à la demande de Charlie pour se rendre compte sur place que 80% des champs de fleurs commencent juste à pousser.
On n'a pas pu faire tout ce qu'on voulait, notamment le coin de Fuji qui demande du temps. On y a quand même fait un parc d'attraction d'une violence folle, avec des attractions détenant divers records mondiaux, que je conseille vivement (pour dire la plupart sont interdites aux plus de 55 ans).
Je conseille aussi pour les nombreux Tokioites du fofo (Fabmars quoi) l'Expo Teamlab planète, pas vraiment de culture mais un petit émerveillement pour les sens.
Un peu le même émerveillement que j'ai eu quand j'ai vu ma femme s'installer machinalement devant à droite, nullement perturbée d'avoir un volant devant elle, attendant patiemment que je m'installe à gauche pour démarrer le véhicule...
On a fini par un détour de deux fois 25 mn le dernier soir et couru comme des cons afin d'arriver avant la fermeture d'un centre commercial doté d'un Gundam de 18m de haut (impressionnant le machin), afin que ma fille puisse enfin s'acheter un goodie exclusif One piece. Bon mon fils en a profité pour acheter une connerie dans la boutique Minecraft et ma femme Idem dans la boutique Ghibli.
Ce jeudi matin à 6h40, on a quitté notre seconde navette pour l'aéroport. La première ? On est descendu au terminal 2 confiants, en fait on part du terminal 3, le 2 ce sera en France. Là c'est vraiment moi qui a merdé. On a perdu 20 mn à cause de cette première..., bon OK huitième boulette en 10 jours.
Je suis allé rendre le pocket wifi en ayant la crainte de me faire engueuler car on a oublié dans un des 5 précédent logement la pochette de rangement.
Oui on est irrécupérable.
On était assuré, "no charge".
Évidemment, à l'heure de l'embarquement, ma femme et ma fille sont aux abonnées absentes, mon fils me révèle qu'elles sont parties en quête d'un magnet souvenir. Elles n'arrivent pas, je peste. Je m'avance dans une boutique et paroles d'honneur : je vois Ramzy accompagné de 2 femmes, leur disant qu'il faudrait qu'elles se bougent. Elles lui répondent gnagnagna, il reste encore 20 mn avant la fin de l'heure d'embarquement et lui de s'excuser comme un canard.
Moi j'ai été odieux quand je les ai retrouvées. Bon en même temps il est en business, moi je vais passer 14 h dans le wagon à bestiaux.
Wagon à bestiaux qui était bien doté de son bébé bruyant réglementaire mais aussi nouveauté, sans augmentation du prix des consommations, d'un fille japonaise seule avec son chien à ses pieds, qui aura mi-jappé, mi pleuré, toute la durée du vol. Le siège juste devant nous.
Insupportable. J'ai dormi 2H malgré bouchons d'oreille et 2 somnifères.
J'ai essayé de lui parler mais elle est à l'ouest. Le chef de cabine est "désolé" mais il ne peut rien faire. Limite je devrais la plaindre car la vedette s'est faite refoulée en arrivant au Japon, elle n'avait pas les bons papiers pour le clebs.
Je demande au chef de cabine "mais si le chien aboie non stop les 14h par exemple ?".
Réponse : "on ne peut rien faire "
Je lui ai dit "permettez moi d'avoir un doute, jetez un œil au manuel à l'occasion ".
Oui, fatigué, je peux devenir un bon connard, surtout avec des maîtres qui voient jamais le problème avec leurs toutous.
Pour infos, on a vu 6 fois des chiens dans des poussettes, cajolés comme des bébés par des Japonais. Le monde devient fou ma bonne dame.
On est arrivé tranquillement au terminal E comme prévu, mais l'accès au parking via le Terminal C a été légèrement compliqué car le Terminal C était "en travaux". Il fallait donc accéder au D, qui de l'autre côté d'un océan de route. On est donc passé à l'arrache par une voie pour voiture de sortie de parking, puis traverser un le parking des loueurs de bagnole en demandant notre chemin tous les 200 m pour arriver enfin à la voiture. Evidemment, j'ai mis plusieurs jours à intégrer qu'au japon le clignotant est à droite. Donc là j'ai de nouveau lancé quelques fois les essuis glaces plutôt que le clignotant.
On vient de rentrer, je suis crevé, je me plains beaucoup mais on a passé 10 jours super, en famille, le Japon si vous avez l'occasion, en préparant un peu mieux que moi, c'est top.