par IceCold » 15 Oct 2024, 20:25
Dimeco63, c'est exactement ça, l'appréhension. Il y a énormément de sentiments mêlés. Indifférence devant la mort d'une personne avec qui je n'étais plus en lien et pour laquelle je n'éprouvais plus rien, même plus de colère. Peine de voir un être qui aurait pu faire tellement mieux de sa vie ne s'être jamais remis d'aplomb. Une part minime, mais toujours présente, de remord, de ne pas avoir cru en lui et de lui donner une dernière chance, même si ma rationalité sait pertinemment qu'il n'aurait pas su la saisir. Nostalgie du peu de souvenirs joyeux que j'ai pu partager avec lui et dont je peux me rappeler. Peur profonde, de constater la déliquescence d'un homme qui a été, physiquement, mon copier-coller, avec qui je partage beaucoup de traits de caractère, appréciables et regrettables, et dont les travers l'ont mis au ban de la société. Ma plus petite a l'âge que j'avais lorsque lui a quitté le bercail, je ne sais pas m'empêcher de me dire que peut-être un jour, mon père se sentait regardé avec le même amour qu'elle me transmet, et je ne peux pas ne pas être terrorisé d'avoir la même fin. Et plus inavouable, mais quand même, la frustration ; alors que dans mon entourage deux personnes ont perdu leurs darons respectifs - je connais vite fait ces personnes, mais j'ai quand même pu avoir cette info entre les oreilles, là où autour de moi absolument personne n'est au courant, et j'ai aussi eu le "devoir" de présenter mes condoléances, parce que c'était la norme au moment où je les ai croisées. Et moi comme un con, j'ai pas pu avoir de père pendant sa vie, je ne mérite donc même pas d'avoir son deuil, parce que ce serait indécent. Comme tu le dis Vodevil, ça interroge, mais ça ne déclenche évidemment pas d'empathie.
Ancien amoureux de l'Ohème. OMliveWiki!