par JPP REVIENS » 24 Avr 2018, 10:22
Le modèle de fixation de prix et de remboursement est aujourd'hui basé sur la "vente de boîtes", tel qu'établi depuis des années par les autorités.
Le "scandale" de Sovaldi est directement lié à ça. On a un laboratoire qui arrive avec une innovation majeure, un traitement curatif qui sauve des vies et évite à des patients chroniques dont l'état de santé se dégradait (jusqu'au décès) d'être potentiellement guéris, après une cure de ce traitement.
Les autorités ont été incapables d'anticiper l'arrivée de l'innovation et d'établir un modèle de rémunération différent, à savoir, rémunérer le laboratoire non plus sur le coût du traitement, mais d'étaler cette rémunération dans le temps en la basant sur l'état de santé de la population concernée.
Exemple : au lieu de payer 1 million tout de suite et plus rien après, je vous paye 100 000 par an, pendant 10 ans, si votre patient reste guéri de cette pathologie et en bonne santé. Si son état se dégrade de nouveau, je ne vous rémunère plus. S'il nécessite une autre cure de ce traitement, celle-ci est à la charge du laboratoire.
On arriverait à un modèle rentable pour le laboratoire (car oui, un laboratoire paye ses salariés, sa R&D, ses actionnaires, ses usines... comme une entreprise normale) mais aussi et surtout pour la collectivité.
Au lieu de ça, les autorités ont été coincées par leur propre système de rémunération, ont choisi de payer cher tout de suite ce traitement, se sont trouvées financièrement coincées, ont donc instauré une nouvelle taxe sur l'industrie pharma pour financer ce traitement, et ont déclenché polémique sur polémique dans les médias sur ces médicaments "trop chers".
La thérapie génique, compte tenu des coûts initiaux (actuels), déclenchera un scandale financier puissance 1000 si ce système de rémunération de l'innovation n'évolue pas.
Ce n'est pas qu'une question d'appât du gain, de méchants qui font de l'argent sur le dos des malades ou de médicaments trop chers.
La vie c'est long, surtout vers la fin.