320cds a écrit:je ne sais parler pour les autres secteurs même si je vois bien que les boites sont tendus quand même dans l'ensemble (on des gros clients genre CAC 40 dans tous les secteurs).
Tes élèves se destinent à être ingénieur mais je suppose que l’extrême majorité ne feront rien en rapport direct avec leurs études.
Autour de moi, cela pullule de Centraliens, il y a du X, des Mines, y'en a même un qui a le M.I.T sur son CV. Ils font du management...
En tout cas, la filière ingénieur de base (école moyenne) informaticien en France, il y a encore du boulot hein, mais je ne conseillerais pas de se lancer là dedans, c'est incroyable la destruction de postes par l'envoi en offshore. Et je parle bien d'ingénieurs.
En France le salaire d'embauche est autour de 30 K pour les ingénieurs informaticiens. En Espagne, c'est pas très loin, c'est 15 K. Encore plus loin, ça doit être encore plus bas. Pourtant, c'est BAC + 5.
Les boites ont de moins en moins de budget, et veulent leur appli au détriment de la qualité (sauf pour les applications très stratégiques et en rapport réel avec ce qui rapportent de l'argent...). Du coup, les entreprises informatiques ne prennent que des jeunes pour développer, avec un salaire de base moyen, qui ne seront plus augmentés assez rapidement, car y'a moins cher ailleurs.
Reste en France les chefs de projets, les Business Analysts, les tests, les posts plus qualifiés que les "simples" développeurs, et donc les jeunes développeurs. Bref, tout ce qui est directement visible par l'entreprise (qui soustraite bien entendu son activité informatique), où un niveau de Français est requis.
Les freins à l'externalisation n'existeront bientôt plus. Aujourd'hui, on critique la compétence de certains pays, mais à force d'embaucher que des jeunes ici, dont certains ne sont même pas informaticien de formation (j'en fais partie ^^),et sans encadrement, on détériore la qualité. De plus, les jeunes dans les pays étrangers, même plus pauvres, sont de mieux en mieux former, et sont pour beaucoup déjà aussi compétent que nous. Ce qui est normal et bienvenue... Mais ils sont moins payés.
Un autre frein, c'est le niveau d'anglais de services des entreprises françaises. Mais cela va changer, de plus en plus de projet Français ont adopté l'anglais comme langue de référence (documentation, code...)
D'un point de vue plus macro économique, quand toute la production sera faite ailleurs qu'en France (et je ne parle pas que du développement, mais aussi des usines...), que tout le monde parlera anglais, et que tout le monde sera grosso modo aussi compétent, il n'y aura plus aucun intérêt non plus à avoir des CP, des tests, des business analystes en France. Tout se basera sur la compétitivité coût.
C'est donc un peu pareil dans tous les secteurs, pas que l'informatique.
L'arbre est mort, impuissant mais lucides, nous regardons les feuilles tomber, les unes après les autres.