Cecco a écrit:- je ne suis pas un partisan du libéralisme mais je suis d'accord pour dire que le terme est galvaudé et utilisé à toutes les sauces et en perd son sens. J'ai l'impression que iamaseb critique le capitalisme et appelle cela le libéralisme(1). Le libéralisme est selon moi une doctrine précise qui suppose une intervention minimale de l'état dans la sphère privée. Oui le libéralisme économique est obligatoirement capitaliste mais la réciproque n'est pas vraie.
Le début de ma réponse est fortement inspiré d'un article que j'ai lut suite à ta remarque : "Différence entre Capitalisme et Libéralisme" : http://www.altermonde-sans-frontiere.co ... rticle2282
Le libéralisme est une philosophie politique et une doctrine économique. Le capitalisme est un système. Il me semble que libéralisme est antérieur au capitalisme (sauf si l'on parle du capitalisme marchand, à savoir le troc). Autrement dit, le capitalisme est né (s'est structurellement formé) sous le libéralisme... Les bases, les fondamentaux de ce système sont donc issus du libéralisme. Certes, après la guerre, et sous l'influence des luttes sociales et de certaines idéologies comme le socialisme, celui-ci s'est réformé. Sur certain secteur, le capitalisme a même été mis de coté.
Mais dès qu'on cesse de lutter contre les effets de ce système, le naturel revient assez vite, ce que nous constatons depuis trente ans (libéralisation des mouvement des capitaux, réouverture de certaines sphères au marché et au droit de propriété...).
Cecco a écrit:Le fondement théorique du libéralisme, c'est la suppression du contrôle de l'état. Ce n'est pas l'utilisation des moyens de l'état pour s'enrichir.
Parce que le libéralisme moderne, celui des années 70, a identifié l'état (qualifié de "socialiste" pour Hayek) comme étant la principale barrière à l'enrichissement. A cause des états, il n'y avait pas de liberté de capitaux, il y avait des lois fixés par le peuple où à tout du moins, des personnes étrangères aux entrepreneurs / entreprises, des impôts, des contrôles...
Ce qui n'empêchera pas aujourd'hui, nombre de libéraux, d'être présent dans le public et le privé, de faire de la politique et d'occuper des places importantes dans les états, les institutions, et les lobbys...
Pour en revenir aux fondements, le fondement du libéralisme dogmatique, c'est la "liberté" et l'"égalité". Sous son impulsion, les inégalités n'ont jamais été aussi grande historiquement, et la liberté est une question d'argent et de propriété...
Comme je le disais dans mon précédent post, le besoin de liberté exprimé dans la doctrine libérale s'explique dans le contexte de sa création. La coercition était établi par la monarchie, comme elle l'est aujourd'hui par la démocratie à travers l'état. Attention, je ne dit pas que la démocratie et les décisions qui en découlent sont illégitimes, bien au contraire.
L'entreprise aussi peut être à l'origine de la coercition. Au lendemain de la révolution Française, le droit d'association n'était-il pas interdit pour ces raisons là ? (c'est une vrai question)
Lorsqu'une entreprise est forte, dominante et d'une certaine envergure, et que dans le même temps l'état est absent, c'est elle qui contrôle, d'autant plus sur un marché libre. En d'autres termes, sur toutes les sphères (je reprend le terme de JPP) où l'état se désengage, ses prérogatives seront transférées à l'acteur dominant de la dite sphère.
Le libéral cherchera donc à limiter toutes ces coercitions, dans la théorie du moins. Ce n'est donc pas uniquement le "contrôle de l'état" qu'un libéral devrait chercher à supprimer. Un auteur comme Hayek (libéral) dit d'ailleurs que seul l'état devrait avoir un droit de coercition et non les entreprises ...
Hors, les libéraux utilisent le "libéralisme" pour justement défaire les prérogatives d'une institution théoriquement démocratique qu'est l'état et laisser faire les grandes entreprises sur un marché où elles fixent elles-même les règles. Pour ceux qui veulent la liberté, la priorité aujourd'hui devrait être le démantèlement de toutes les multinationales et les entreprises d'une certaines envergure.
Mais encore une fois, le libéralisme est un moyen. Ce qu'il entend par liberté et égalité est assez flou et ne concerne pas tout le monde. Dans la pratique, il agit pour la liberté des puissants via la liberté d'entreprendre et le droit de propriété. Par contre, il ne fait rien, concrètement, pour la liberté des faibles. Les discours existent, une revenu universel... mais dans la pratique, des libéraux comme Malthus et Ricardo ont fait voté des lois pour ne plus venir en aide aux pauvres... Et aujourd'hui ils s'attaquent aux sources de revenus des aides aux personnes en difficultés, du SMIC, de temps de travail...