Débats, partage et délires en tout genre. C'est une tradition maintenant...
Règles du forum
Sujet verrouillé

Re: Politique : Mutations et Enjeux

13 Déc 2014, 00:41

iamaseb a écrit:160 000 postes de fonctionnaires supprimés, renflouement des banques, adhésion à l’Europe libérale malgré le référendum, versement de dividendes en période dit de crises, contrats juteux pour entreprises privés...


Notre profond désaccord vient du fait que tu mets le mot "libéral" à toutes les sauces. Ce mot, qui a une origine, un sens, et représente une doctrine politique, sociétale et économique, est aujourd'hui devenu (en France et pour l'extrême gauche européenne), un mot à connotation péjorative, qui pourrait aisément être remplacé par des synonymes de type : diabolique, exécrable, ignoble.
Exemple : l'Europe libérale = l'Europe diabolique.

160 000 postes de fonctionnaires supprimés : OK c'est libéral. J'aurais dit pragmatique, compte tenu de notre dette publique abyssale, mais il s'agit d'un avis personnel lié à mon fort penchant pour le libéralisme économique.

Renflouement des banques : jamais de la vie. L'investissement de ressources publiques dans la sphère privée, qu'elle soit bancaire, agricole, industrielle ou autre n'a jamais constitué et ne constituera jamais une mesure "libérale". C'est même l'antithèse du libéralisme d'en appeler à l'argent du contribuable pour sauver les miches de l'échec d'un acteur privé.
Ce n'est pas parce que tu n'aimes pas les banques (ce que je comprends parfaitement, je leur trouve moi aussi de vilains défauts) qu'il faut qualifier n'importe quelle mesure de "libérale". Une logique politique libérale aurait davantage été d'organiser un contrôle de solvabilité des banques, retirer ses participations des banques les plus faibles et laisser le système "faire" : seules les banques les plus puissantes s'en sortent, rachètent les actifs restants des plus faibles pour améliorer, par la loi du marché, la situation et l'équilibre économique d'ensemble.

"Adhésion à l'Europe libérale". Là, idem, tu places le mot "libéral" pour qualifier l'Europe et donc la politique de Sarkozy, je suis désolé mais ça n'en fait pas un argument. Je trouve même plutôt simpliste, voire intellectuellement nulle comme démonstration. L'Europe favorise la libre circulation des biens et des personnes, soit. Dans le même temps : elle débloque des fonds colossaux en faveur d'une politique agricole commune (qui sauve les miches des agriculteurs français depuis 50 ans), elle développe des normes environnementales colossales qui n'ont jamais autant emmerdé nos pécheurs et autres employés du BTP, elle a développé des programmes de financement en faveur des collectivités territoriales européennes, des entrepreneurs et des équipes de recherche européennes, dotés de milliards d'euros...
L'Europe est complexe. La résumer à ce mot "libéral", que je trouve plutôt faux pour la qualifier, ressemble plus à un tract communisto-frontiste (malgré tout le respect que je te dois), qu'à une réelle réflexion rationnelle.

Bref, arrête de mettre le mot "libéral" partout. Le bilan de Sarkozy est mauvais, comme celui de Chirac auparavant, et de Mitterrand. Est-il libéral pour autant ? Non, et c'est d'ailleurs mon principal reproche à son égard.

Dans la philosophie et les actions, DSK et Hollande (qui l'est tout de même assez peu, n'exagérons rien), le sont davantage que lui.

Re: Politique : Mutations et Enjeux

14 Déc 2014, 10:08

Je te concède volontiers que dans ce que nous produisons ici, nous n’avons pas la même définition du libéralisme : pour moi le libéralisme est un moyen, alors que pour toi visiblement c’est une fin en soi.

Un moyen pour quoi ? L’enrichissement personnel. Le libéralisme économique, à savoir le libre marché, est un système qui profite globalement aux personnes en position de force. Il sera donc globalement défendu par ces gens là. La part de socialiste (au sens Jaurès) des gens qui jouissent le plus de notre système est très faible.

Le libéralisme au sens « philosophique », qui met en avant le besoin individuel en tant qu’individu peut d’ailleurs lui-même expliquer pourquoi le libéralisme économique ne peut être qu’un moyen dans la pratique pour ceux qui le réalisent, à savoir des individus.

Quand je parle de « libéralisme », je ne parle donc pas uniquement du dogme, je l’inscris dans la finalité de son utilisation. Des penseurs à l’origine même du libéralisme, comme Ricardo où Malthus, s'en sont servi comme tel pour s'enrichir très fortement. Je pense que la plupart des décisions prises ici et là, par des « libéraux », sont prises par des personnes qui considèrent eux-aussi le libéralisme comme un moyen.

Le libéralisme en tant que moyen doit aussi se comprendre contextuellement. Il apparaît dans des monarchies, un système qui restreint les possibilités individuelles de certains bourgeois. Et ce fait de nouveau très entendre dans une société où l’état (le peuple) restreint là aussi la maximisation des profits. Le dogme « libéral » est ainsi utilisé pour casser le système : hier la monarchie, aujourd’hui la démocratie.

Ainsi, pour moi il est tout a fait compréhensible qu’un acteur privé (entreprise) défende le libéralisme de marché (exploitation de la main d’œuvre, des petites entreprises…), et dans le même temps, défende des subventions à son égard, des interventions de l’État en sa faveur (militaire où réglementaire), des contrats juteux avec l’état, l’instauration de brevet si elle en profite… Il y a une cohérence évidente.

J’entends donc par libéralisme, non pas tes mots creux sans réel sens direct parce que qualificatif d’un sujet que tu ne définis pas (« diabolique », « exécrable », « ignoble »), mais le fait, par exemple de faire passer ses intérêts avant les besoins vitales des autres.

Ceci étant dit, je concède également ne pas toujours faire preuve de rigueur exemplaire de l’utilisation du mot « libéralisme ». Néanmoins, je ne pense pas que notre profond désaccord concerne l’utilisation de ce mot.


160 000 postes de fonctionnaires supprimés : OK c'est libéral. J'aurais dit pragmatique, compte tenu de notre dette publique abyssale, mais il s'agit d'un avis personnel lié à mon fort penchant pour le libéralisme économique.


Etant donné que les créditeurs ne sont pas dans le besoin, j’aurais trouvé plus pragmatique au vue du service rendu à la communauté par les fonctionnaires d’annuler tout simplement cette dette. Sans même rentrer dans le débat de la légitimité de cette dette, ou du concept abstrait de la dette.

Comme quoi le pragmatisme pour une situation peut déboucher sur des solutions différentes selon l’objectif que l’on a et la représentation que l’on se fait du problème.


Renflouement des banques : jamais de la vie. L'investissement de ressources publiques dans la sphère privée, qu'elle soit bancaire, agricole, industrielle ou autre n'a jamais constitué et ne constituera jamais une mesure "libérale". C'est même l'antithèse du libéralisme d'en appeler à l'argent du contribuable pour sauver les miches de l'échec d'un acteur privé.


Je pense que mon « introduction » répond à cette remarque. Ce n’est donc aucunement une antithèse pour moi. Le capitalisme repose notamment sur le fait de redistribuer une partie du produit des travailleurs vers les détenteurs de capitaux. Si la structuration du transfert n’est pas la même, il est évident que le transfert en lui-même ne choque pas le « libéral ». Mais je peux comprendre que dans la vision restreinte du libéralisme, en tant que finalité en soi, cela ne colle pas.


Ce n'est pas parce que tu n'aimes pas les banques (ce que je comprends parfaitement, je leur trouve moi aussi de vilains défauts) qu'il faut qualifier n'importe quelle mesure de "libérale". Une logique politique libérale aurait davantage été d'organiser un contrôle de solvabilité des banques, retirer ses participations des banques les plus faibles et laisser le système "faire" : seules les banques les plus puissantes s'en sortent, rachètent les actifs restants des plus faibles pour améliorer, par la loi du marché, la situation et l'équilibre économique d'ensemble.



Je ne pense pas que ce soit une bonne chose que la capacité d’investissement soit presque exclusivement privatisée. La collectivité devrait être en mesure de financer quiconque a un projet ou une idée. Et cela ne devrait pas faire l’objet d’un marché mais de choix démocratiques.

En cela, j’estime que le terme « libéralisme » est tout à fait approprié. Donc cela me gène que l’état mette de l’argent dans des organismes privés plutôt que d’assurer de façon plus importante cette fonction.


"Adhésion à l'Europe libérale". Là, idem, tu places le mot "libéral" pour qualifier l'Europe et donc la politique de Sarkozy, je suis désolé mais ça n'en fait pas un argument. Je trouve même plutôt simpliste, voire intellectuellement nulle comme démonstration. L'Europe favorise la libre circulation des biens et des personnes, soit. Dans le même temps : elle débloque des fonds colossaux en faveur d'une politique agricole commune (qui sauve les miches des agriculteurs français depuis 50 ans), elle développe des normes environnementales colossales qui n'ont jamais autant emmerdé nos pécheurs et autres employés du BTP, elle a développé des programmes de financement en faveur des collectivités territoriales européennes, des entrepreneurs et des équipes de recherche européennes, dotés de milliards d'euros...
L'Europe est complexe. La résumer à ce mot "libéral", que je trouve plutôt faux pour la qualifier, ressemble plus à un tract communisto-frontiste (malgré tout le respect que je te dois), qu'à une réelle réflexion rationnelle.



Ok sur le fait que l’Europe n’est pas uniquement libérale, et qu’on ne peut la résumer à ça. Heureusement elle est aussi en partie démocratique et le citoyen peut y avoir sa place.

Par contre, elle est libérale a plein d’égard, notamment dans ces traités que nos gouvernements ont toujours appelé à voter et même ratifier contre le désir du peuple. Malgré tout le respect que je te dois, tu as trouvé le moyen en 16 lignes de passer à coté du sens de ma « démonstration » qui tenait elle en 4 mots… Je taquine, mais je me devais de répondre a tes attaques ;)


Bref, arrête de mettre le mot "libéral" partout. Le bilan de Sarkozy est mauvais, comme celui de Chirac auparavant, et de Mitterrand. Est-il libéral pour autant ? Non, et c'est d'ailleurs mon principal reproche à son égard.

Dans la philosophie et les actions, DSK et Hollande (qui l'est tout de même assez peu, n'exagérons rien), le sont davantage que lui.


Leur bilan est en effet mauvais. Leur bilan est mauvais parce que la société est dirigé par une minorité, qui place ses propres intérêts notamment pécuniaire avant l'être humain. Il est d'autant plus mauvais que la démocratie s'est effritée au profit de la logique du marché. Pourtant, les "libéraux" qui sont aux manettes ont vu leur situation s'améliorer de façon très significative. Pour eux, le bilan est très bon.

Re: Politique : Mutations et Enjeux

14 Déc 2014, 10:44

Intéresant de vous lire :jaime:

Re: Politique : Mutations et Enjeux

14 Déc 2014, 12:00

Perso, les gens qui s'enrichissent tout en offrant des emplois à des centaines/milliers/... de personnes qui sinon seraient à la rue, ça me gêne pas plus que ça. Surtout si en plus ils redistribuent une partie de leur richesse en payant leurs impôts et taxes au fisc français, ce qui doit représenter de belles sommes aussi.

Salauds de riches... ou pas.

Après oui bien sûr il y en a qui profitent honteusement du système, oui la "société de consommation" c'est le mal, oui la redistribution des richesses générées par les entreprises vers les actionnaires et pas assez vers les salariés, etc etc... y'a beaucoup de problèmes et de défauts dans ce "système libéral", mais bizarrement y'a degun qui ait jamais réussi depuis des siècles à proposer quoi que ce soit de viable en alternative. Comment ? Le communisme ? LOL.

Je m'excuse platement par avance pour ce post pas du tout au niveau des posts précédents. :respect:

Re: Politique : Mutations et Enjeux

14 Déc 2014, 13:07

Sinon émission sur Rocard sur C+ gratos.

Re: Politique : Mutations et Enjeux

14 Déc 2014, 13:54

Je ne serai probablement pas au niveau des posts précédents mais deux réflexions qui me viennent comme ça:

- le concept de remercier des gens riches parce qu'ils offrent des emplois, j'adhère pas. Ils sont riches parce qu'ils ont des employés, c'est plutôt dans ce sens-là à mon avis. Il n'y a pas de gratitude à avoir, profiteurs ou non.

- je ne suis pas un partisan du libéralisme mais je suis d'accord pour dire que le terme est galvaudé et utilisé à toutes les sauces et en perd son sens. J'ai l'impression que iamaseb critique le capitalisme et appelle cela le libéralisme. Le libéralisme est selon moi une doctrine précise qui suppose une intervention minimale de l'état dans la sphère privée. Oui le libéralisme économique est obligatoirement capitaliste mais la réciproque n'est pas vraie.
Le fondement théorique du libéralisme, c'est la suppression du contrôle de l'état. Ce n'est pas l'utilisation des moyens de l'état pour s'enrichir.

Après personnellement, ma critique du libéralisme porte pour moi sur d'autres points: je considère qu'il se trompe de combat. Au lieu de demander un recul de l'état, il faudrait demander plutôt un état plus efficace. Parce que des institutions ne fonctionnent pas, on leur coupe les moyens, ce qui les rend d'autant plus inefficaces. Le libéralisme économique détruit le bien public pour un prétexte de manque d'efficacité auquel il serait possible de remédier par d'autres moyens.

Re: Politique : Mutations et Enjeux

14 Déc 2014, 14:18

L'Etat est devenu un outil pour enrichir la sphère privé, toutes les décisions étatiques ne sont plus prise en prenant en compte les intérêts du peuple, mais les intérêts des multinationales.
Et Tafta va renforcé cet état de fait et on va l'avoir bien profond.

Re: Politique : Mutations et Enjeux

14 Déc 2014, 14:34

Cecco, sur ce point précis je pensais pas forcément aux grands patrons fils à papa ou potes du maire ou du ministre, mais à tous ces entrepreneurs qui ont parfois hypothéqué leur maison (pour ceux qui en avaient une, enfin, qui payaient pour en avoir une), et j'en connais je parle pas en l'air, et donc se sont mis grandement en danger eux et leur famille, pour tenter l'aventure et créer de la richesse et des emplois - ou se retrouver eux-mm à la rue en cas de plantage.

Résumer ça en disant "les patrons s'enrichissent grâce à leurs employés", ça me semble pour le moins réducteur voire simpliste.

Re: Politique : Mutations et Enjeux

14 Déc 2014, 14:53

Ce sont les grands patrons qui font la pluie et le beau temps et pas le patron d'un pme ou tpe.

Re: Politique : Mutations et Enjeux

14 Déc 2014, 15:20

Les petits patrons voient l'Etat comme leur ennemi, les salariés voient les chomeurs/fonctionnaires comme leurs ennemis, les fonctionnaires voient les politiques comme leurs ennemis, les chômeurs voient les étrangers comme leurs ennemis, et qui gagne à la fin ?

Malcolm in the middle, ou un autre, je sais plus, a écrit:“The media's the most powerful entity on earth. They have the power to make the innocent guilty and to make the guilty innocent, and that's power. Because they control the minds of the masses.”



C'était la pensée simpliste et démago du jour.

Re: Politique : Mutations et Enjeux

14 Déc 2014, 15:27

sillicate, surtout quand on "sait" qui tient les médias. :hehe:

Re: Politique : Mutations et Enjeux

14 Déc 2014, 15:30

peezee, au temps pour moi, je l'avais lu effectivement dans le sens des grands patrons (d'ailleurs tu parles de centaines/milliers d'emplois). Je ne l'avais pas lu dans l'optique des PME car pour moi, un patron de PME, ça fait longtemps qu'il ne s'enrichit plus.

Re: Politique : Mutations et Enjeux

14 Déc 2014, 20:27

Sinon petite analyse de Guillaume Duval d'Alter éco



L'austérité c'est dur et impopulaire mais ça permet de réduire la dette publique ? Une (mauvaise) blague...

Depuis 2010 les Européens mènent, sous l'impulsion en particulier d'Angela Merkel, une politique censée viser en priorité à limiter et faire décroître l'endettement public des Etats. Et d'abord celui des pays les plus en crise.
Or ce qu'on constate c'est qu'au contraire, cette politique les a non seulement poussés et maintenus dans la récession, avec son cortège de chômage et de misère sociale, mais en plus a conduit partout à une hausse très sensible de l'endettement public. En effet la récession et la déflation ont (comme prévu) accru le poids des dettes passées au lieu de le réduire.
Cette hausse de l'endettement public a été supérieure entre 2010 et 2014 dans tous les pays en crise à celle qu'a connue en moyenne la zone euro. Et cela malgré même, dans le cas de la Grèce, l'annulation d'une partie significative de cette dette publique. Comprenne qui pourra. Bon d'accord : Angela a un doctorat de physique et pas d'économie...

Re: Politique : Mutations et Enjeux

15 Déc 2014, 10:03

Cecco a écrit: Après personnellement, ma critique du libéralisme porte pour moi sur d'autres points: je considère qu'il se trompe de combat. Au lieu de demander un recul de l'état, il faudrait demander plutôt un état plus efficace. Parce que des institutions ne fonctionnent pas, on leur coupe les moyens, ce qui les rend d'autant plus inefficaces. Le libéralisme économique détruit le bien public pour un prétexte de manque d'efficacité auquel il serait possible de remédier par d'autres moyens.


Je suis plutôt en accord avec ce point, qui ne me paraît pas antinomique du libéralisme, du moins tel que je le conçois.

Mon point de vue est que :
1) L'Etat ne peut pas (financièrement) et ne sait pas (absence de compétences) tout faire.
2) La sphère privée ne peut pas (financièrement/rentabilité) tout faire non plus.

L'Etat doit donc, pour des raisons éthiques (améliorer l'état général de la société) et économiques (concentrer ses ressources et compétences dans les sphères pour lesquelles il est compétent et indispensable) se désengager partiellement ou totalement de certaines sphères, pour se consacrer exclusivement à ses prérogatives naturelles.

Exemples :

Notre système de santé, qui garantit l'accès de tous aux soins, doit se moderniser mais demeurer en grande partie publique. L'Etat doit rester dans cette sphère, mais pour le faire, il doit réformer l’hôpital. On ne peut pas, en 2014, avec notre réseau de transport et l'essor de la télémédecine, rester dans un "sur-maillage" territorial, avec certains hôpitaux de proximité à l'activité faible, pendant que des services d'urgence de grandes villes sont surchargés. Le principal poste de dépense de l'hôpital est : les dépenses de personnel. C'est anormal, il faut une redistribution du personnel hospitalier, avoir le courage de fermer les hôpitaux à l'activité trop faible.

Plus généralement, la justice, la police, la santé et l'éducation doivent rester dans le giron de l'Etat, mais en se réformant drastiquement. Ce n'est pas un problème de moyens ou d'effectifs (nous avons un budget de l'Education nationale drastique). C'est un problème le plus souvent de formation, de compétences et d'allocation des ressources.
Par exemple : nommer en zone d'éducation défavorisée des professeurs d'une vingtaine d'années dont il s'agit d'une première expérience de terrain est absolument désastreux. Pour les élèves en premier lieu, mais aussi pour le professeur, qui sortira broyé de l'expérience et dégoutté du métier.

Pour le reste, et pour connaître la chose de près, nous souffrons d'une surmultiplication des directions et services de fonction publique. Pour ne prendre que le domaine de la santé. Sous la direction de la Ministre de la Santé, outre son cabinet de conseillers ministériels, travaillent :

- La DGS : des centaines de fonctionnaires chargés de rédiger les projets de loi, arrêtés ministériels et décrets relatifs à la santé. Ce sont les petites mains de la Ministre.

- La DGOS : des centaines de fonctionnaires chargés de piloter l'offre de soins, donc l'application de ces lois lorsqu'elles ont un impact sur le fonctionnement de l'hôpital par exemple.

- La DSS : des centaines de fonctionnaires travaillant sur les politiques liées au budget de la sécurité sociale. A ne pas confondre avec la CNAMTS, des MILLIERS de fonctionnaires pilotant le budget de l'Assurance maladie.

- La DGCS : centaines de fonctionnaires / politique de cohésion sociale (enfance, handicap etc.)

- La DREES : centaines de fonctionnaires : évaluation et statistiques de santé (youpi)

- La HAS : une autorité "indépendante" (avec des gros guillemets) qui travaillent sur l'évaluation du médicament (intérêt thérapeutique) et des dispositifs médicaux

- Le CEPS : qui fixe le prix des médicaments et dispositifs médicaux en négociation (ou pas) avec les industriels

Pour finir, il reste une bonne grosse vingtaine d'organismes sous tutelle plus ou moins directe du Ministère : http://lannuaire.service-public.fr/serv ... 72143.html je vous mets le lien pour ne pas surcharger la page.

Ne pourrions-nous pas regrouper plusieurs de ces services et agences ? Et bien la réponse est non, en raison du statut de fonctionnaire qui est lié, toute coupe dans les effectifs est impossible.

Le Gouvernement réforme ces agences. La manière dont il le fait consiste à changer le nom de l'institution (exemple : la DGCIS "direction générale compétitivité industrie et services" devient DGE "direction générale des entreprises"). On modifie un peu les noms des bureaux, et Paul passe du bureau A au bureau B, où il fait finalement plus ou moins la même chose (dans le meilleur des cas) ou change totalement d'affectation, mais sans que cette affectation soit liée à ses compétences.

Exemple : pour la DGE, le nouveau responsable du bureau des industries de santé a une énorme expérience dans... l'agroalimentaire et l'environnement. Pas mal comme interlocuteur non ? C'est un type intelligent, qui va bien finir par se former, mais qui sera incompétent pendant au moins 10 mois, le temps qu'il se forme aux problématiques et sujets du secteur.

Re: Politique : Mutations et Enjeux

18 Déc 2014, 20:44

j’étais entrain de lire un article sur le renouveau du FN c 'énorme comment un parti extrémiste et devenue une vraie cage aux folles :ptdr: :ptdr: :ptdr:

Re: Politique : Mutations et Enjeux

18 Déc 2014, 21:25

Jester a écrit:
JPP REVIENS a écrit:Aujourd'hui, Juppé me paraît plus humain, plus pragmatique et moins nombrilo centré que Sarkozy, voilà pour le jugement de valeur. C'est également un homme compétent, droit (impliqué dans des affaires pour lesquelles il a payé pour un autre), enfin débarrassé de Chirac, et dont on a la certitude qu'il ne fera pas son quinquennat en pensant à tout prix à se faire réélire.

Il aura le soutien de personnes compétentes et que j'estime, dont Bruno Le Maire, que je préfère 10000 fois à Dati, Morano, Hortefeux, Peltier and co.

Je ne suis pas dans l'adoration, mais si je dois donner mon vote et une chance à quelqu'un, ce sera sans doute lui.


Tout à fait en adéquation avec toi là dessus.


Pas mal en retard, mais totalement d'accord avec ce post.

J'ajoute un truc, si Sarkozy ne réussit pas a fédérer autour de lui d'ici un an, il aura tout perdu. Son parti est déchiré par les dissensions internes, mais la majorité veut une primaire ouverte au centre droit pour faire barrage à la tendance extrémiste qui monte à droite.
Dès lors, et avec le soutien de Bayrou, jamais Juppé ne pourra perdre face à Sarko.

Le risque c'est que Sarko comprenne très vite qu'il va perdre, et qu'il s'arrange donc pour ne pas mener la bataille, en magouillant une primaire ouverte uniquement à l'UMP il aurait toutes ses chances mais il ferait exploser son parti.

Re: Politique : Mutations et Enjeux

19 Déc 2014, 14:09

http://www.lemonde.fr/politique/article ... 23448.html

Sur son adhésion au SIEL, Mme Allaoui avait expliqué dans Libération avoir « fait une crise d'adolescence politique ». Elle aurait « demandé [son] soutien » au SIEL « par désespoir de cause et pour augmenter [ses] chances d'être élue », selon le quotidien.


Dans le genre dingo qui détruit totalement la fonction politique, elle est pas mal quand même. Peu importe le parti, pourvu qu'on ait les indemnités qui vont bien. :-k

Re: Politique : Mutations et Enjeux

19 Déc 2014, 18:57

http://www.lemonde.fr/societe/article/2 ... _3224.html

Information
Le tribunal administratif de Montpellier a rejeté, vendredi 19 décembre, la demande d'un Biterrois et de la Ligue des droits de l'homme (LDH) d'enlever la crèche de Noël installée dans l'hôtel de ville de Béziers par le maire Robert Ménard, proche du FN.


Putain, ils ont que ça à foutre à la LDH ? C'est quoi le rapport avec les droits de l'homme ?

Re: Politique : Mutations et Enjeux

19 Déc 2014, 20:18

Ils doivent être payés (oui oui ils sont payés ces gens-là) au km ou à l'intervention ridicule. :roll:

Re: Politique : Mutations et Enjeux

19 Déc 2014, 22:02

Information
La justice a tranché. Provisoirement. Alors que la ligue des droits de l'homme (LDH) de Béziers voulait faire interdire en référé la crèche installée à la mairie par Robert Ménard, le tribunal administratif de Montpellier a décidé de la laisser en place, au motif qu'elle ne suscitait pas de "troubles à l'ordre public" et que manquait une preuve de l'atteinte "aux principes de laïcité et de neutralité". La LDH n'entend pas faire appel de cette décision devant le conseil d'Etat, car il ne trancherait que dans plusieurs mois, alors que la crèche doit être retirée début janvier. La décision sur le fond du tribunal administratif de Montpellier, elle, n'est pas attendue avant un an. A Nantes pourtant, le tribunal administratif a exigé qu'une crèche soit retirée du hall du Conseil général de Vendée. La réaction de l'avocat Josy-Jean Bousquet, ancien bâtonnier du barreau de Béziers.

Pour le tribunal administratif de Montpellier, rien ne prouve que la crèche soit une atteinte à la laïcité. Qu'en pensez-vous?

Alors c'est que la laïcité n'a plus de sens. L'article 28 de la loi de séparation de l'église et de l'Etat est clair: pas d'emblème religieux en quelque emplacement public que ce soit. La mairie de Béziers mélange ce qui est public et ce qui doit rester privé. La religion doit rester dans le domaine du privé. La laïcité, c'est respecter le fait que chacun puisse avoir une crèche chez soi. Ce n'est pas de favoriser une religion par rapport aux autres.

Robert Ménard fête également Hanouka et invite des représentants de l'islam à la crèche!

A ce moment-là, il va falloir célébrer toutes les fêtes religieuses dans la mairie, jusqu'au vaudou! Pourquoi ne pas y égorger des poulets? Plus sérieusement, la mairie n'est pas le lieu où les religions doivent être représentées, quand bien même elles auraient une certaine importance sociologique. Elles doivent rester dans le domaine du privé.

Mais cette séparation stricte entre le public et le privé dans le domaine religieux n'est-elle pas en train de vaciller?

Peut-être. Mais c'est une tendance qui me semble dangereuse. Elle risque de nous faire basculer dans les extrêmes, comme on peut déjà l'observer quelquefois. J'espère que dans sa décision finale, la République française fera triompher la laïcité, qui seule permet le vivre-ensemble.

En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/actualite/societ ... MfQ5Ooq.99
Sujet verrouillé