iamaseb a écrit: Entre le "Oui" et le "Non" de gauche, c'est sur les idées qu'il y a une rupture et non sur le moyen. Le gouvernement actuel fait une politique de droite, transforme et réforme la société dans ce sens. Les petits pas ne vont pas vers la gauche.
L'argument de l'époque était mensongé (ce que je disais à l'époque déjà, je pense ^^), aujourd'hui encore les faits le démontrent.
L'erreur fondamentale est de penser que la France pratique une politique de droite. Déjà, qu'est-ce qu'une politique de droite ? Je distingue clairement plusieurs courants de droite, qui sont tous incompatibles : la droite souverainiste, la droite libérale, la droite "sociale"...
Si on considère que l'ennemi est aujourd'hui "la finance / le libéralisme", comme c'est ton cas, trouves-tu réellement et en toute franchise que nos gouvernements successifs sont économiquement libéraux ? Derrière les discours de façade, tu vois une volonté de démembrer l'Etat et de se retirer de la place publique ?
Le désengagement que je te concède est factuel. La bataille perdue par l'Etat est une bataille de financière. Aujourd'hui, nous n'avons plus les moyens financiers d'avoir un Etat interventioniste. L'échec fondamental est de vouloir être partout (enseignement, justice, agriculture, armée, police, participations aux entreprises, fiscalité...) sans avoir aucunement les moyens de cet interventionisme.
On a un état partout, et nul part, qui dissémine les pauvres recettes de fonds de tiroir qu'il trouve et les envoie à dose placebo à l'économie, sans faire aucun choix et sans rien régler. Notre dette est abyssale et nous choisissons de la régler en augmentant la pression fiscale déjà colossale, sans régler aucun des problèmes ayant conduit à cette pression fiscale démesurée.
L'Etat français ne s'investit pas dans l'économie, il agit comme un mécène, un mécène manchot, aveugle et sourd.
Notre gouvernement n'est soutenu par personne, ni par la droite ni par la gauche, car ses mesures n'avantagent personne. Le taxer d'une politique de droite reviendrait à dire qu'il avantage ce courant politique, sauf que ce n'est pas le cas dans les faits.
On souffre d'une crise morale de notre classe dirigeante, certes, mais surtout d'une crise des idées et de vision.