embarras, j'ai eu un peu de mal à formuler ma réponse, j'espère que se sera quand même compréhensible. Je ne maîtrise pas l'économie mais ton raisonnement m'échappe quelque part.
Pas totalement vrai, car tu te situes dans un contexte franco français et oublies quatre choses :
1/ l'état doit faire une cure d'amaigrissement et il y a énormément de choses à faire. En réduisant ses coûts la baisse des recettes sera indolore
2/ La baisse des charges a pour objectif d'améliorer la compétitivité et donc ... d'exporter. En exportant tu améliores ta balance commerciale et tu rentres dans un cercle vertueux
3/ Corolaire du 2, la baisse des charges va débloquer l'épargne et fluidifier l'investissement. Y a beaucoup de psychologique, mais les investisseurs vont se dire "ok c'est le moment de sortir ma tune et d'investir"
4/ Corolaire du 3, la baisse des charges va surtout attirer les investissements étrangers, qui vont investir de la tune qui n'est pas présente sur le territoire
Je reprend tes points 1 et 2.
1) Je suppose ici que tu parles de rationalisation, c’est-à-dire offrir le même service mais à un coût moindre ?
Si c’est cela que tu voulais dire, je veux bien admettre qu'il y a certainement des économies à faire.
Je tempérerai néanmoins :
- Les économies possibles ne sont pas si élevés que ça par rapport aux besoins de recettes.
- Je ne pense pas que ce soit ces dépenses qui soit réellement visée par les politiques de droite (et malheureusement du PS). J'en veux pour preuve que les plus grosses réformes touchent réellement des secteurs utiles qui dégradent le service rendu.
- Enfin, comme le dit Bibpanda, beaucoup de compte sont déjà dans le rouge, faute de recette.
2) Ce n’est pas parce que tu gagnes en compétitivité que tu deviens plus compétitif que les autres pour autant. Si tu ramènes ton coût de 1000 à 100, c’est "bien", mais si quelqu’un propose 50...
Ensuite, je ne comprends vraiment pas l’argument de la compétitivité. Tout d’abord la compétitivité, c’est pour qui ?
C’est pour des entreprises privées, parfois multinationales, qui vendent services et bien sur un marché mondial. Il n’est pas question ici de la France où des français.
Ensuite, la compétitivité ça porte sur quoi ? On est d’accord qu’être compétitif c’est offrir le produit qui se vendra le plus au meilleur coût ?
Il y aurait donc deux composantes principales, la qualité (lié à l’innovation), et le prix. Le prix étant fixé, en partie, par le coût de production du bien où du service, c’est-à-dire en grande partie par le coût du travail (et donc les salaires).
Comme déjà dit, nous sommes dans un contexte où les acteurs (les entreprises) sont privés. L’innovation n’est plus l’apanage des nations, mais de brevets déposés par les grandes entreprises, au plus souvent multinationales.
Reste donc le coût du travail. Ce dernier est lié, pour le moment du moins, à la législation nationale. Et c’est pour cette raison qu’on parle de « Compétitivité Nationale ». Ce qui relève de l’aspect nationale n’est en fait que la partie contraignante, pour le reste…
Dans ce contexte, la compétitivité se fait aujourd’hui sur le coût du travail. Diminuer le coût du travail a une conséquence tangible sur le niveau de vie des travailleurs, tandis que l’amélioration de la balance commerciale n’a aucune signification dans un marché mondial basé sur des entreprises privés et multinationales.
Tu dis que la compétitivité va permettre un cercle vertueux. Sauf qu’être compétitif ne peut s’acquérir par la simple rationalisation des coûts structurels de la France, elle se fera nécessairement sur le niveau de vie des travailleurs, via une baisse de salaire directe et indirecte (les « charges »). La croissance qui en résulterait, le surplus d’investissement, la monté des exportations ne profiteront pas aux travailleurs.
Et comme on touche aux cotisations sociales, c'est l'ensemble de la population qui va voir son niveau de vie se dégrader. La seule couche de la population qui en profitera, c'est les propriétaires des entreprises qui toucheront un profit. Car bien entendu, par je ne sais quel miracle, le coût que représente le profit (les dividendes, les très hauts salaires...) est omis de la quête de la compétitivité...
L'arbre est mort, impuissant mais lucides, nous regardons les feuilles tomber, les unes après les autres.