sonny a écrit:peezee, et pourtant
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Dans l'imaginaire collectif, il est souvent admis que le “sang impur” serait une manière raciste de désigner l'ennemi. Il s'agirait donc de massacrer l'adversaire à un tel point que son sang coule à flots sur les sillons (terme désignant les tranchées dans la terre labourée, mais aussi les champs par extension). Les détracteurs de l'hymne utilisent souvent ce passage pour montrer sa violence extrême et son hypothétique connotation raciste.
Cependant la réalité est autre : à l'époque une grande partie des nobles considérait avoir le “sang pur”. C'est pour cela qu'ils ne recherchaient souvent qu'à se marier entre eux, pour éviter d'avoir le “sang-mêlé”. La plupart de ceux-ci ont déserté le pays durant la révolution, c'est donc au peuple, le “sang impur” (celui dont le sang ne mérite que d'être versé à la guerre) de prendre les commandes et de défendre le pays. Ce passage est donc un appel au sacrifice d'un peuple préférant souiller la terre de son sang sale plutôt de rendre le pays à l'ennemi.
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"Qu'un sang impur abreuve nos sillons". Pendant l'Ancien Régime, la population était scindée en trois : les nobles, qui avaient soi-disant, le sang "pur" (ou sang "bleu"), le clergé, et le "tiers-état", qui avait soit-disant, le sang "impur" (selon la noblesse).
Le sang impur dont il est question dans les paroles n'est donc pas le sang de l'étranger, ni de l'ennemi, c'est le sang du peuple, son propre sang, qu'il va verser au combat, offrir à la patrie pour sa liberté, pour lutter contre tous les pays d'Europe qui attaquent la France afin de rétablir la monarchie! Il n'est ici nullement question de racisme ou de xénophobie! Les sillons, quant à eux, ne sont qu'une référence agricole, car il ne faut pas oublier que la France à cette époque est un pays agricole.
La Marseillaise n'est pas un chant d'agression, c'est un chant de défense face à l'ennemi, un chant pour se donner du courage. En ce sens, il n'est pas étonnant que les résistants de la 2ème guerre Mondiale aient chanté la Marseillaise avec ferveur. Il est donc à mon avis malsain de vouloir le renier sans le comprendre.
L'erreur avec cet hymne c'est de comprendre
sang impur à la lumière de notre mémoire de citoyen dans une société post-Seconde guerre mondiale. L'anachronisme n'est jamais loin, un risque de comparaison malheureuse avec le concept de race pure cher aux nazis.
Comme le disait
randoulou, ça n'empêche pas les historiens d'être plutôt partagés sur la question et je ne sais même pas si une tendance se dessine dans la communauté en fonction des deux interprétations (le sang des révolutionnaires/ le sang des partisans de l'Ancien régime).
Perso, l'interprétation donnée par les textes que tu cites me laisse très perplexe d'un point de vue proprement littéraire. Le fameux refrain où figure la notion de
sang impur est ainsi précédé par :
Entendez-vous dans les campagnes
Mugir ces féroces soldats ?
Ils viennent jusque dans vos bras
Égorger vos fils, vos compagnes !Cela confirme l'idée d'un peuple agressé qui doit se défendre. Mais que pour riposter, on doive encourager ses congénères à verser leur sang à gros bouillon, c'est étrange, non ? Qu'on encourage la révolte et la vigueur, ça me semble cohérent. Mais balancer :
allez les gars, allez crever joyeusement les tripes à l'air, c'est pour la bonne cause !, c'est moyen comme propagande quand même.
Faudrait demander à un expert en communication.