Rocca a écrit:Et le fatah n'existe plus ? J'avais l'impression que ce parti était moins underground dans ses décisions et un peu plus enclin à la diplomatie
Le Fatah a mis beaucoup de temps à accepter l'idée d'un processus de paix et la recherche d'un compromis. Ce qui a longtemps discrédité Y. Arafat aux yeux des Israéliens.
Ivre de pouvoir, le Fatah a aussi été longtemps empêtré dans des magouilles financières avec l'argent public. Mais surtout, Arafat a sous-estimé la montée en puissance du Hamas, pensant avoir la mainmise dessus.
Aujourd'hui, le fait que le Hamas ait accepté d'entrer dans l'arène politique en étant élu à Gaza a sonné le glas de l'ère toute-puissante du Fatah. Mais chose intéressante, le Hamas est maintenant soumis à l'usure du pouvoir, sa réalité et au jugement des Gazaouis. Gaza étant au bord du gouffre financièrement, le Hamas n'a pas eu d'autres choix que de se rapprocher du Fatah qui contrôle la Cisjordanie et où la situation est un peu mieux.
Or nombre de dirigeants israéliens arguaient que la paix était impossible si les dirigeants avec qui ils négocient de représentent pas l'ensemble du peuple palestinien.
Surtout, le Hamas élu est maintenant aussi jugé sur sa capacité à "gérer" le conflit et c'est ainsi qu'on aperçoit au sein du mouvement des tendances favorables à la coexistence de deux états sans pour autant qu'Israël soit reconnu diplomatiquement pour autant. C'est quelque chose qui était impensable il y a quelques années encore tant il n'existait pas d'autres lignes idéologiques que la destruction pure et simple d'Israël.
Mais évidemment, comme les choses ne sont jamais simples là-bas, ce sont dorénavant des groupes plus radicaux, à la marge du Hamas qui refusent tout compromis, tout cessez-le-feu et mènent des actions violentes en frontière d'Israël.
Et bien entendu, il est difficile d'imaginer le Hamas condamner férocement ces groupes, c'est un euphémisme.