Garm, je souhaitais aller + loin en me disant qu'il est difficile de juger de la situation là-bas avec un point de vue ethnocentriste voire une lecture seulement héritée de l'école des Lumières. D'ailleurs, mon propos ne s'adressait pas tant à toi.
De la même façon pour les croisades (lire Amin Maalouf et ses Croisades vues par les Arabes), de la même façon dans notre manière de considérer la Chine et d'autres territoires asiatiques (cf. le Monde vu d'Asie de Mathieu Duchatel), il en va de même ici. Et à ne pas voir ces tensions géopolitiques qu'en des termes dignes des Bisounours. En regardant d'un peu plus près, ici, on voit bien que le dit présenté "camp pro-européen" (?), n'est pas aussi simpliste qu'il veut bien en avoir l'air et que parmi les opposants aux Russes, on se doute bien que ce n'est pas qu'en s'alliant avec des pacifistes que les points de vue français, (autres parties), et occidentaux peuvent être entendus.
De la même façon en Syrie avec les anti-Assad, où l'on est parfois en appui de quelques terroristes (Al-Nosra, Etat islamique en Irak et au Levant, Front islamique syrien).
pretender, L'histoire et la société ukrainiennes sont compliquées, mais le parallèle avec la Syrie ne tient pas debout (sauf pour illustrer le double-discours de Poutine). En Syrie il y a les pro-Assad, les anti-Assad qui veulent un état à peu près démocratique, les anti-Assad qui veulent une théocratie, les pions d'Al Qaeda, ceux de la Turquie, ceux du Qatar, les marchands d'armes russes et chinois, sans doute ceux européens et américains également... ca dépasse largement le cadre de la Syrie, tout en étant à la base une situation de guerre civile. En Ukraine c'est le tiraillement de la population entre l'Ouest et l'Est, entre nationalismes ukrainien et russe. Et actuellement une situation d'invasion d'un état souverain par un autre et une distribution de passeports généralisée comme avant l'invasion de la Géorgie. C'est quand même beaucoup plus simple.
Garm, je me suis mal exprimé alors, je ne comparais pas les situations, leurs natures, je disais simplement qu'il fallait éviter l'écueil qu'on peut lire ici de l'Axe du Bien contre le Mal pour caricaturer, et d'être dans une vision de Bisounours aussi. C'tout et simplement ça.
pretender a écrit:Je vais déplaire aux tenants de certaines écoles de pensées géopolitiques mais je rappellerais qu'il n'existe de frontières naturelles. Les frontières ne sont que le résultat de rapports de force.
Intéressante théorie minimaliste qui sous-estime totalement la notion d'identité, d'ethnies et de patrimoine culturel et historique.
Ah tiens, je pense au contraire qu'il dit justement le contraire.
On nous a bourré le crâne sur les fameuses frontières "naturelles" de la France qui n'en sont en réalité pas du tout. La langue allemande se parle des deux côtés du Rhin, Catalan, basque et occitan passent les Pyrénées. L'occitan et le Français passe également les Alpes (Val d'Aoste, Suisse).
Le point intéressant c'est que bien souvent, ces frontières présentées comme "naturelles" sont en réalité des points de contact entre peuples de même culture. Les Allemands se retrouvent également sur les deux versants des Alpes par exemple, la civilisation égyptienne s'est faite des deux côtés du Nil, pas d'un seul. Et je parle même pas des peuples qui s'étalent sur des îles séparées de plusieurs centaines voire millier de km. Pourtant quoi de plus naturel en théorie comme frontière qu'une mer entourant une terre ?
Lo Provençau, je rajouterai que la France, par exemple, s'est aussi construite sur le déni de nombreuses "identité", "ethnie", "patrimoine historique"... Les frontières dites naturelles n'auraient de sens que si elles n'étaient pas le fruit des êtres humains.
Quant à la notion de rapport de force, elle est pour moi déterminante de la nation. La nation est elle-même, à l'échelle de l'humanité, un outil dans le rapport de force, bien qu'elle ne puisse se résumer à cela.
Avec la mondialisation et le mélange des cultures, il est possible qu'on revienne à terme à la notion de frontière qui prévalait avant l'état-nation, c'est-à-dire juste une notion d'allégeance gouvernementale (dynastique) basée sur des délégations de pouvoir par des "parlements" locaux, sans question d'homogénéité nationale etc.
En attendant, on est loin d'être à ce stade (très loin) et le nationalisme est une force qui n'a pas disparu. Après dans le cadre de l'Ukraine, le problème c'est qu'être ukrainien ne veut pas dire la même chose à l'ouest et à l'est j'ai l'impression (Kiev est à la fois l'origine culturelle de la Russie mais est restée avec la Pologne-Lithuanie jusqu'au 17e siècle et a été conquise par la Moscovie en gros). Assez compliqué.
Une conversation enregistree durant la crise place Maidan entre le ministre estonien des affaires etrangeres et Catherine Ashton de l'UE, dans laquelle ca parle des snipers, qui auraient ete recrutes par ... l'opposition... et auraient tire sur les 2 parties, les opposants et les policiers
C’est une guerre diplomatique absolument sans précédent et, partiellement, au grand jour que se livrent depuis mercredi quatre des six monarchies arabes pétrolières du Golfe : l’Arabie Saoudite, Bahrein et les Emirats arabes unis d’un côté, le Qatar de l’autre. Jusqu’à présent, ces quatre pays étaient partenaires économiques et alliés militaires au sein du Conseil de coopération du Golfe (CCG), une organisation à vocation essentiellement sécuritaire créée en 1981 – qui compte aussi le Koweït et le sultanat d’Oman.
Mercredi, cette union, il est vrai de façade, a volé en éclats avec la décision de Riyad, Manama et Abou Dhabi de retirer leurs ambassadeurs au Qatar au motif que Doha multiplierait les ingérences dans les affaires de ses voisins, voire y conduirait une politique déstabilisatrice. Le régime qatari, qui, depuis une vingtaine d’années, fait figure d’enfant terrible dans la région en prenant des positions radicalement différentes, voire hostiles, à celle du puissant royaume saoudien, a aussitôt déclaré «regretter» cette décision et affirmé qu’il n’allait pas, lui, retirer ses ambassadeurs dans ces trois pays. L'Egypte, pomme de discorde
Ce n’est pas la première fois que des tensions apparaissent au sein du CCG. Avec, d’un côté, l’Arabie saoudite et les pays qui lui sont proches ou très proches, les Emirats arabes unis et le Bahrein. Et de l’autre, le Qatar, dont la diplomatie souvent agressive et sa politique ouvertement favorable aux Frères musulmans dans la région n’est pas du goût de Riyad. Mais c’est la première fois qu’une crise prend une telle ampleur. Elle couvait d’ailleurs depuis plusieurs mois et s’était manifestée en février par le rappel par les Emirats de leur ambassadeur à Doha, pour protester contre les propos du prédicateur islamiste vedette et coqueluche de la chaîne de télévision al-Jezira, Youssef al-Qardaoui. Ce cheikh égyptien, l’un des plus influents imams de l’islam sunnite, avait accusé violemment Abou Dhabi d’hostilité envers les Frères musulmans. Ce qui aggrave les différends entre ces deux pôles du CCG, c’est le fait que le richissime Qatar a pris fait et cause pour les Frères musulmans égyptiens écartés du pouvoir en Egypte, tandis que les trois autres pays ont apporté un soutien massif tant politique que financier au nouveau pouvoir égyptien.
Une crise d’envergure entre ces quatre alliés des Etats-Unis, dont deux - Qatar et Bahrein accueillent des bases américaines importantes - risque d’avoir des conséquances sur toute la région, y compris sur la crise syrienne où Riyad et Doha sont en rivalité sur le leadership de la rébellion armée. Même si les riches monarchies pétrolières et gazières du Golfe se gardent de mélanger politique et finances, une telle crise, si elle se poursuit, pourrait aussi avoir des conséquences à long terme sur les investissements au sein des pays du CCG, dont les économies connaissent déjà un certain ralentissement. Ainsi, un grand projet de construction de chemin de fer réunissant ces Etats pourrait être mis en sommeil, de même que des initiatives permettant la création d’une véritable zone de libre-échange et de joint-ventures entre les différents pays.
http://www.liberation.fr/monde/2014/03/ ... lfe_984946 C'est vrai qu'un pays qui soutient les frères musulmans et qui les finance qu'il rachète la France et prenne des parts dans les grosses entreprises n'est pas problématique.
L'agence de renseignement américaine est sous le coup d'une enquête interne, accusée d'avoir espionné les collaborateurs du Sénat américain qui enquêtent sur ses méthodes d'interrogatoire controversées sous l'ère Bush.
La bataille qui oppose le Sénat américain à la CIA prend une tournure disciplinaire. Des employés de l'agence de renseignement sont sous le coup d'une enquête interne. Ils sont accusés d'avoir espionné des collaborateurs parlementaires de la commission de Renseignement du Sénat. Celle-là même qui enquête sur le programme secret de détention et d'interrogation mené par la CIA dans les années 2000... La démocrate Dianne Feinstein, présidente de la commission du Renseignement, a confirmé mercredi l'existence d'une enquête interne à la CIA, au lendemain des révélations du New York Times .
Selon le quotidien américain, des membres du Congrès se sont plaints du comportement de la CIA qui surveillait certains de leurs collaborateurs habilités au secret défense. L‘agence de renseignement a réussi à pénétrer le réseau informatique du Sénat, utilisé par ces collaborateurs pour rédiger un long rapport à charge sur les méthodes de renseignement de l'agence dans les années 2000. Toujours classifié, ce document de 6000 pages, dont certaines conclusions ont pourtant été révélées, remet en cause l'efficacité des méthodes d'interrogatoire «musclées» utilisées par la CIA, comme la simulation de noyade. Selon les parlementaires, elles n'ont pas permis d'obtenir des renseignements permettant de localiser Oussama ben Laden, tué en 2011 au Pakistan.
Séparation des pouvoirs
En juin dernier, la CIA a produit une réponse circonstanciée contestant point par point les conclusions du rapport parlementaire. Mais, en décembre, le sénateur démocrate Mark Udall révélait que le comité de renseignement avait eu vent d'un rapport interne de la CIA qui corroborait les conclusions du Sénat, et contredisait la réponse officielle apportée par la CIA. Cette déclaration aurait mis le feu aux poudres, la CIA suspectant les collaborateurs parlementaires d'avoir obtenu un accès illégal à des documents classifiés de l'agence au cours de l'enquête.
La CIA et le comité de renseignement du Sénat entretiennent des rapports conflictuels, car l'agence rechigne à rendre des comptes à son autorité de tutelle. Sans faire de référence explicite à ces accusations d'espionnage, le sénateur Udall a adressé une lettre au président Barack Obama pour dénoncer le comportement de la CIA, rappelant que la capacité pour le Sénat de superviser sans entrave le travail de l'agence relevait du respect de la séparation des pouvoirs qui est un principe constitutionnel.
Bibpanda a écrit:http://www.lefigaro.fr/international/2014/03/06/01003-20140306ARTFIG00183-la-cia-espionne-le-senat-americain-charge-d-enqueter-sur-ses-methodes.php Il n'y aucun problème avec la NSA et la Cia aux USA....
Bah, si justement, il y en a. Tu devrais quand même lire un peu les articles que tu postes!