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Ne parlez pas aux habitants de Beauregard-l’Évêque de la journée sans portable telle qu’elle était organisée hier. Eux, c’est du téléphone fixe qu’ils sont privés.
Personne, à Beauregard-l’Évêque, n’a suivi l’appel à faire de la journée d'hier, une journée sans portable. Et pour cause : depuis la nuit de lundi à mardi, cette commune est coupée du réseau de téléphonie fixe, suite à un vol de câble téléphonique.
Quelque 500 foyers n’ont donc plus le téléphone. Beaucoup n’ont plus d’internet, les fax ne peuvent fonctionner… Bref, c’est quand il manque que le téléphone fixe, cet ancêtre des communications modernes, démontre la place qu’il occupe encore dans le quotidien.
Depuis mardi matin, les habitants de Beauregard-l’Évêque font sans, attendant avec impatience le retour à la connexion, qu’Orange prévoit pour aujourd'hui, en fin d’après-midi.
Pour passer ses commandes, Pierre Champiat, le pharmacien, est contraint d’utiliser son téléphone portable dans la rue (il n’a pas de réseau depuis sa boutique). Il sert également de relais au médecin du village, qui est par ailleurs son épouse, pour la prise des rendez-vous. Mais cela n’est pas une solution pour les urgences. « Mardi matin, un homme âgé n’est par parvenu à me joindre pour une urgence. Il est allé prévenir une voisine, qui a couru à la pharmacie, qui m’a prévenue », raconte le docteur Olive-Champiat. Ce patient a dû être hospitalisé.
Le calme chez la coiffeuse, la tempête à l’école
Pour Marie, la coiffeuse, la semaine est beaucoup plus calme qu’à l’accoutumée. « Habituellement, plus de 80 % des clients m’appellent pour prendre rendez-vous », sourit-elle. Assise dans le salon, Christiane écoute la conversation. Elle intervient : « Le téléphone m’est complètement indispensable. Moi, je vis seule et j’ai des difficultés pour me déplacer. Sans téléphone, je serais encore plus handicapée », explique-t-elle, rassurée par le portable qui est toujours à portée de main.
Loin du calme imposé du salon de coiffure, c’est l’hyperactivité qui règne dans le bureau d’Isabelle Chambige, la directrice de l’école. Difficultés de liaisons avec les parents, avec l’inspection académique, avec tous les intervenants pour la prochaine classe découverte… Pour tout, il faut trouver une solution. Et quand, c’est impossible, il faut faire attendre. Attendre qu’Internet et le téléphone reviennent.
C’est d’ailleurs la stratégie qu’ont adoptée les services de la mairie, qui ne peuvent transmettre certains dossiers à qui de droit.
Tous les habitants en soupirent d’aise : le téléphone portable fonctionne encore, par endroits même en 4G. La téléphonie mobile est seulement coupée sur l’aire d’autoroute, dont le relais est raccordé au réseau qui a été volé.
La situation devrait revenir à la normale aujourd’hui en fin d’après-midi.
Jean-Baptiste Ledys