Jester a écrit:C'est toujours interdit de se balader en ville sans shirt sur la côte d'Azur
J'ai pas dit le contraire. Je parlais au passé parce les arrêtés ont été sortis il y a une quinzaine d'années.
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Jester a écrit:C'est toujours interdit de se balader en ville sans shirt sur la côte d'Azur
gigi a écrit:Il y a quelques années, certaines des villes balnéaires qui viennent de sortir des arrêtés anti burkini, empêchaient les gens de se balader en ville torse nu ou en maillot/paréo, provoquant des imcompréhensions.
iamaseb a écrit:Si on considére comme toi (? Sonny plutôt ) que le genre n'influe en rien, on doit retrouver grosse modo les mêmes proportions dans les différents métier, notamment ceux à responsabilité, de femme et d'homme. Ce que l'on ne constate pas aujourd'hui.
La dessus on est d'accord ?
peezee a écrit:iamaseb, et pour le coup gigi, on ne peut pas tomber d'accord car on ne parle pas de la mm chose.
Vous ramenez le burkini à des considérations purement sociales, d'époque, de mode, de mentalité du moment, etc... en parlant de torse poil en ville, de port du string à l'école (qu'on voit dépasser du jean à la moindre occasion), voire mm de santé en disant que les hommes devraient aussi se baigner habillés pour éviter le cancer de la peau.
Tout ceci peut se discuter et je peux être d'accord avec beaucoup de choses, sauf que ce n'est pas de ça que je parle (et pourtant me semblait avoir été clair).
sonny a écrit:gigi, Cela dépend à quelle niveau elles revendiquent.
Façon syndrome de Stockholm ?
C'est tout aussi possible qu'une revendication non influencée.
Le voile intégral (visage masqué ou pas) n'est en rien une liberté.
Après, si la loi leur permet de le porter, ok. Mais cela ne m'empêchera pas d'être contre
D'où ma comparaison avec les femmes "occidentales" que la société de consommation tend aussi à emprisonner dans un modèle qui peut virer à un autre extrême avec les dérives que j'évoquais.
On ne peut pas nier que certaines femme dites libérées s'éclatent en exposant leur plastique tout comme certaines musulmanes qui se couvrent sont tout à fait heureuses dans un trip différent.
Globe Trotter a écrit:Je suis presque sûr que beaucoup de ces femmes diront que c'est leur choix, car leur pesant environnement familial, moral, religieux les ont convaincu qu'une femme digne et pure se devait de se recouvrir totalement, de ne pas susciter le regard des hommes etc...
De la même manière, qu'une femme se voulant moderne et sexy sera convaincue que porter un super bikini et faire un super régime la rendra plus digne d'intérêt au regard des autres, parceque les magazines ou les pubs le lui ont dit.
Jester a écrit:Ben oui je prends le cas inverse, et même quand je le fais, car iamaseb n'y vois rien d'anormal... pour quelle raison ?
Pourquoi les femmes auraient plus envie d'être enseignantes que politiques dans ton esprit ?
Pourquoi y a plus d'hommes boulangers que de femmes ?
Pourquoi y a pas de black en cyclisme ?
Y en a plein d'exemples comme ça. Ma foi.
Est ce que c'est forcément du sexisme ou autre ? Pour moi non. Y a une multitude d'individus, de caractères, etc. et chacun trace sa voie comme il l'entend, et comme il le peut aussi. Quoi de plus normal finalement à mes yeux. Le monde n'est pas uniforme niveau population. Tu as des milliards d'individus, chacun est différent. J'y vois pas que du sexisme comme le dis iamaseb et réaffirme depuis sur ses derniers messages. Pourquoi ça serait du sexisme d'un côté et pas de l'autre ? Surtout qu'il parle d'un milieu (politique) où il y a une liberté de se présenter devant les électeurs, et surtout ensuite aux votes, et de l'autre tu dépends d'une hiérarchie qui peut choisir pour toi.
Rob77 a écrit:Hier, dans C'est dans l'air, un bougre expliquait que la burkini était détestée des barbus les plus extrémistes (Al Qaïda en l'occurrence), parce qu'elle permettait aux femmes de sortir, de se baigner, et que ce faisant, elles étaient mouillées et moulées par la burkini.
Apparemment, en Arabie Saoudite c'est interdit. Faudrait vérifier, mais c'est possiblement pour des raisons diamétralement opposées à celles avancées ici, non sans raison.
Burkini: le “paradis” multiculti qu’on nous vend
Derrière la jolie fable de sa créatrice australienne
Lors d’un séjour à Birmingham en 2003, un interlocuteur quelque peu agressif m’expliqua avec une certaine suffisance que la France aurait certainement dû prendre des leçons du Royaume-Uni en matière d’intégration et de tolérance vis-à-vis des minorités religieuses. Je lui répondis avec un peu d’acrimonie – et peut-être de mauvaise foi – que les Français avaient effectivement beaucoup de leçons à recevoir de nos amis Britanniques qui accueillaient sur leur sol si complaisamment la fine fleur des prêcheurs salafistes ultraradicaux, dans les plus prestigieuses mosquées londoniennes, à Finsbury Park ou Brixton.
La discussion n’alla pas plus loin. A l’époque où je rembarrais gentiment mon Anglais amateur de frog bashing, on parlait déjà de « Londonistan ». Après les attentats contre les tours jumelles du World Trade Center, le gouvernement britannique avait entrepris de faire un peu de ménage, le sujet commençait à devenir sérieusement embarrassant… Le 7 juillet 2005, quatre explosions dans le métro londonien et dans un bus à impériale causaient la mort de 52 personnes. Je n’ai jamais revu celui qui, un an et demi auparavant, me présentait le Royaume-Uni comme un modèle d’intégration et raillait « the stupid french polemic » à propos du voile islamique en employant les mêmes termes que ceux utilisés aujourd’hui par les grands organes de presse britanniques pour se moquer de la stupide polémique française à propos du burkini.
« Absurdité française », a lancé l’éditorialiste David Aaronovitch dans The Times, estimant que de telles interdictions ne pouvaient qu’être l’œuvre « d’esprits tordus. » Pour Juliet Samuel, du Telegraph, l’interdiction des burkinis n’est rien moins qu’« un stupide acte de fanatisme ». Haro donc sur la France éternelle du racisme et de l’intolérance, avec sa laïcitié si ringarde et intransigeant, vue d’outre-Manche, voire de plus loin encore. En Australie par exemple, ou la créatrice du burkini, Aheda Zanetti, remercie les édiles français d’avoir dopé ses ventes, mais ne manque pas une occasion de dénoncer elle aussi le caractère rétrograde et discriminant de la loi française : « Jugent-ils une tenue de bain ou bien une race ou une religion ? », s’est-elle interrogée dans les colonnes du Daily Mail.
L’entrepreneuse libanaise qui a quitté son pays natal pour l’Australie à l’âge de 2 ans, est l’ambassadrice parfaite du storytelling qui s’échafaude autour du burkini. Dans un ouvrage paru en 2012, The click moment : seizing opportunity in an unpredictable world, ouvrage à mi-chemin entre l’essai et le manuel de développement personnel émaillé de quelques biographies très hagiographiques, Frans Johansson raconte la révélation d’Aheda Zanetti : « Pour Aheda Zanetti, l’un des déclics les plus importants de sa vie, celui qui allait changer sa carrière, intervint au début de l’année 2003. (…) Elle avait décidé d’aller voir sa nièce jouer au netball, la version australienne du basketball, dans un centre aéré du quartier, à Sydney. » C’est à ce moment, raconte le biographe, qu’Aheda comprend, en regardant évoluer sur le terrain sa nièce couverte de la tête au pied d’un pantalon, d’une chemise à manche longue et du maillot de son équipe, rouge comme un poivron apoplectique et à deux doigts du malaise, que l’uniforme de netball n’est pas adapté aux musulmanes pratiquantes, tout comme d’ailleurs, beaucoup de tenues sportives…et notamment les tenues de plage. Le burkini venait de naître. Ce fut une excellente intuition commerciale puisque 500 000 burkinis se sont vendus en l’espace de douze ans, à compter de la commercialisation en 2004. Le modèle de la femme d’affaire pragmatique présenté par Frans Johansson est aujourd’hui largement recyclé dans la presse anglo-saxonne mais aussi française pour opposer une France éternellement rétrograde aux sociétés multiculturelles apaisées et pleines d’intiatives. Le problème est que l’Australie n’est pas vraiment l’idyllique paradis multiculti vendu par une partie des médias.
En 2004, le nouveau « maillot » commercialisé par la société Ahiida reçoit, à la demande d’Aheda Zanetti, l’approbation du grand mufti de Sydney, le cheikh Taj Aldin al-Hilali. « J’ai obtenu un certificat ou ce qu’on appelle une fatwa du mufti », explique l’Australienne qui a déposé les marques « burkini » et « burqini »1. Le grand mufti de Sydney est un personnage qui gagne à être connu. Originaire d’Egypte, Aldin al-Hilali débarque en Australie en 1982 avec un visa touristique en poche, qu’il parvient à faire renouveler régulièrement durant plusieurs années. En 1988 cependant, alors qu’Hilali est depuis six ans sur le sol australien, il se lâche un peu trop lors d’un prêche enflammé à l’Université de Sydney, dans lequel il accuse les juifs de contrôler le monde « grâce au sexe, à la perversion sexuelle, ainsi que la promotion de l’espionnage, de la trahison et de la thésaurisation pécuniaire »2. Le ministre de l’Immigration Chris Hurford3 tenta sans succès de le faire expulser et Hilali parvint même à obtenir un statut de résidant après avoir fait amende honorable et profité en 1990 du remplacement de Chris Hurford par le plus compréhensif Gerry Hand.
Le 13 février 2004, s’exprimant devant les fidèles de la mosquée de Sidon, au Liban, Hilali s’emporte violemment contre les Etats-Unis et qualifie les attentats du 11 septembre 2001 d’« œuvre de Dieu contre les oppresseurs ». Interrogé par une journaliste de la chaîne de radio ABC quant à la signification de ses propos, Hilali se justifiera benoîtement : « En fait il s’agissait de poésie et dans la poésie nous faisons usage de l’imagination dans les représentations »4. Ah, ces poètes… Que ne leur pardonnerait-on pas ?
Le cas Hilali est intéressant car il est aussi le parfait exemple de ce qui peut aussi clocher dans le multiculturalisme anglo-saxon. Et si la presse étrangère regarde aujourd’hui avec horreur les « affrontements communautaires » de Sisco et l’oppression des malheureuses burkinistes, il faut rappeler que de tels incidents pourraient faire pâle figure à côté des émeutes de la plage de Cronulla près de Sydney. Le 11 décembre 2005, environ 5 000 personnes se rassemblèrent pour protester contre les vagues d’incidents récents perpétrés, selon les médias, par des jeunes d’origine libanaise habitant les banlieues Ouest de Sydney. Le rassemblement eut lieu à la suite de nombreuses confrontations et altercations, dont le viol d’une jeune Australienne et l’agression de trois sauveteurs une semaine plus tôt. Les violences se multiplièrent au cours des jours suivant : le 13 décembre, des coups de feu furent tirés sur une école catholique et une église dans le quartier de South Auburn et la violence commença à gagner d’autres quartiers de Sydney. Le 14 décembre, une église fut même détruite par le feu à Auburn. Comme de coutume dans les nations post-industrielles et postmodernes, tout se termina finalement par un rassemblement antiraciste, qui est un peu au vivre-ensemble ce que le banquet final est à un album d’Astérix.
En dépit du contexte tendu, le cheikh Hilali n’était toujours pas décidé à se faire oublier. Dans un prêche enflammé tenu au cours du mois de ramadan entre septembre et octobre 2006, celui qui avait accordé au burkini d’Aheda Zanetti un certificat de conformité islamique, saisissait l’occasion de préciser un peu plus à ses fidèles la nature de ses préférences vestimentaires : « Si vous placez de la viande dans la rue, dans le jardin ou dans un parc sans la couvrir et que les chats viennent la manger… qui doit-on blâmer, les chats ou la viande à l’air ? La viande à l’air, voilà le problème. Si elle (la femme) était restée dans sa chambre, chez elle, portant son voile, aucun problème ne serait arrivé. » On ne peut en effet rêver meilleur patronage que celui-ci… Un peu plus d’un an auparavant, Gerard Anderson, chroniqueur du Sydney Herald Tribune se félicitait tout de même que le cheikh Hilali soit naturellement amené à amender son langage face aux douces contraintes imposées par la démocratie et du multiculturalisme5. Raté. En 2006, le cheikh persiste et signe en déclarant à des journalistes, après ses déclarations polémiques sur les femmes, qu’il ne démissionnera que « quand la Maison Blanche sera rasée », ce qui avait le mérite de fixer un calendrier assez vague. L’Association des Libanais d’Australie finit par obtenir de lui qu’il renonce à prêcher, au moins pour quelque temps. « Nous sommes parvenus à un accord pour qu’il prenne un peu de repos (…) et de temps pour voyager », déclare alors Tom Zreika, président de l’organisation, à l’issue d’une réunion d’urgence des responsables musulmans d’Australie. Au grand soulagement de tous, Hilali abandonne même ses fonctions de grand mufti de Sydney en 2007, remplacé par Ibrahim Abu Mohamed, dont on ne peut pas dire qu’il soit à même de susciter plus d’enthousiasme au vu de ses récentes déclarations. Après les attentats de Paris en novembre 2015, le nouveau mufti s’est gardé de formuler toute condamnation explicite des attaques et a simplement indiqué qu’il était de fait « impératif que tous les facteurs causaux tels que le racisme, l’islamophobie, la réduction des libertés en raison des politiques de sécurité, la duplicité des politiques étrangères et des interventions militaires soient soigneusement examinées. » Un communiqué ressemblant d’ailleurs beaucoup à celui que le CCIF avait publié quelques heures après les attentats de Nice.
Il était peut-être nécessaire de restituer un peu plus précisément le contexte particulier dans lequel est né le burkini au début des années 2000, afin, au moins, de tordre un peu le cou à la jolie fable de l’entrepreneuse immigrée qui crée le burkini au pays des kangourous et de la tolérance et invente une nouvelle façon d’être cool tout en restant halal sur la plage. Ceci dit, la polémique actuelle réussit à faire passer la France pour un pays désespérément crispé sur ses principes laïcs et le lobbying islamique pour un véritable combat libertaire. Quel que puisse être le ridicule ou l’outrance des arguments employés, la fascination pour la success story tant de fois relayée d’Aheda Zenatti, « Madame Burkini » montre bien que la bataille médiatique a été remportée avant même que celle des idées ait eu lieu.
sonny a écrit:gigi, Tu ne compares quand même pas l'intégrisme religieux de la burqa (et de ses dérivés) avec la société de consommation ?
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