Modérateur: Modérateurs
On trouve dans le génocide au Rwanda au sein des mêmes religions, à la fois des victimes et des rescapés, des familles et amis des rescapés, des génocidaires avec leurs familles et amis, et des complices des génocidaires. Tous ont leurs réseaux au sein des religions, comme au sein des relations internationales. Au sein de ces mêmes religions on trouve également, à travers le monde, des croyants ignorants tout de cet évènement, mais amenés un jour ou l'autre, à travers telle ou telle Église, à les découvrir.
Le caractère transnational des religions fait d'elles l'un des canaux principaux de transmission des informations du Rwanda à l'étranger. Les religions ne possèdent pas un point de vue univoque car différents courants idéologiques s'y affrontent.
La violence aveugle nous laisse toujours sans voix, et dans un premier temps seul le silence s’impose : le silence de l’émotion et de la compassion pour les victimes et pour leurs proches, le silence du recueillement et de la prière …
Mais, parce que l’Ecole est un lieu d’éducation, elle ne saurait demeurer totalement silencieuse. Et parce que l’Ecole catholique entend témoigner de l’Espérance, sa parole ne peut que dire et redire, envers et contre tout, que la fraternité sera toujours plus forte que la haine. Pour nous chrétiens, il ne s’agit pas d’un vœu pieux un peu vague : il s’agit d’une certitude de foi.
C’est précisément dans la mesure où elle se nourrit de notre foi que notre parole doit être une parole de raison : ne laissons pas notre pays se diviser ; ne laissons pas la peur, l’amalgame et le rejet d’autrui gangréner nos jours et nos vies.
Oui, nous sommes tous dans la peine, et nous pensons d’abord à tous ceux qui ne souhaitaient rien d’autre que de partager un moment d’innocence et de joie en ce jour de fête nationale, et qui ont rencontré la folie meurtrière : particulièrement aux membres de nos communautés éducatives [...] Néanmoins, la colère, la vindicte et la suspicion érigée en système ne constitueront jamais le ciment d’une société humaine digne de ce nom.
Il est certes nécessaire que les pouvoirs publics s’emploient à protéger les habitants de notre pays. Mais la plus forte et la plus sûre des protections se trouvera toujours dans l’édification, par définition jamais achevée, d’une Terre des hommes plus unie et plus fraternelle. Pour ne pas oublier les victimes de Paris et de Bruxelles, pour ne pas oublier désormais celles de Nice, pour ne pas davantage oublier toutes celles et tous ceux qui, du Soudan ou de l’Irak aux bateaux de la Méditerranée, meurent chaque jour de l’exclusion, de la faim et de la guerre, l’Ecole catholique doit plus que jamais vivre son engagement éducatif comme une exigence de tous les instants, et le porter dans chacun de ses gestes - à commencer par les plus modestes d’entre eux.
C’est pourquoi j’invite tous ses acteurs à se rassembler autour de la Prière de Saint François, en en redécouvrant vraiment toute la force et toute la portée :
Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix.
Là où est la haine, que je mette l’amour.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l’union.
Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
Là où est le doute, que je mette la foi.
Là où est le désespoir, que je mette l’espérance.
Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
Là où est la tristesse, que je mette la joie.
Riposte à Nicolas Sarkozy qui a tant de mal à prendre la mesure des nécessités
Mais de quoi la Droite a-t-elle donc si peur ? Pour ne reculer devant aucune abjecte accusation ? Après 4 ans de violence verbale gratuite, elle ne parvient pas à se libérer l’esprit et à raisonner. Elle ressasse encore, les mêmes poncifs, contre la même cible. Après le Premier ministre d’un ‘Etat en faillite’, un candidat putatif à la fonction suprême, dont nous savons comment il l’a exercée, sur quel ton, sous quelle forme, avec quelles méthodes et quels discours, ne réussit pas à s’élever à la hauteur que requièrent les responsabilités auxquelles il aspire en une période de si grand danger.
‘’Désarmement pénal’’ !? Mais où étaient les députés de l’UMP durant les débats parlementaires ? Ils écumaient comme à l’accoutumée studios et plateaux de télévision, à m’agonir de calomnies, mais n’avaient pas le temps de se rendre dans l’hémicycle pour y défendre leurs idées, s’ils en eurent. A leurs heures d’affluence, ils étaient 5 ou 6. Ils ont tenté le premier jour de jouer les grands défenseurs des victimes. La ruse n’a pas tenu longtemps, à comparer d’une part leur pratique quinquennale d’instrumentalisation des victimes alors qu’ils n’ont cessé de baisser le budget de l'aide aux victimes 2008 à 2011, et d’autre part, ma politique de croissance budgétaire (de 10 à 25 millions d’euros en 3,5 ans), d’amélioration des droits (premiers articles de la réforme pénale), d’accueil (un Bureau d’aide aux victimes ouvert dans chaque TGI), d’accompagnement (prise en charge pluridisciplinaire), de soutien (suivi personnalisé, expérimenté puis généralisé dans la loi), de mesures spécifiques (généralisation du téléphone grand danger pour les femmes ; évaluation et augmentation des ressources du Fonds de garantie des victimes du terrorisme). Ils ont fui le débat, déserté le combat, plus soucieux de leur notoriété médiatique que du sujet de société. J’ai pourtant clairement exposé l’évolution du droit des peines, le sens de la peine pour les victimes, les auteurs, la société, et les conditions de son efficacité ; la part qu’ont prise dans cette évolution d'anciens sénateurs et Gardes des Sceaux y compris de la droite et du centre. Aucune répartie, aucun répondant, aucun argument. Le compte rendu des séances en fait foi.
Mais les voilà de retour, tellement désorientés par la macabre inventivité des terroristes djihadistes, qu’ils comblent, par des provocations déplacées, des mises en cause opportunistes, des radotages malséants, ce qui ressemble à leur confusion. La réforme pénale concerne exclusivement les délits. L’échelle des peines pour les actes terroristes et les crimes n’a pas changé. Ni même pour les délits d’ailleurs. Une peine plus efficace, la contrainte pénale, s’ajoute à l’arsenal des peines et peut concerner des personnes présentant des profils justifiant un suivi d’interdictions et d’obligations ; elle est prononcée selon l’appréciation de juges indépendants. Qu’y a-t-il d’énervant à cela ?
Que craignent-ils, que craint-il ? Qu’on se rappelle sa politique de gribouille, les bricolages multiples du code pénal et du code de procédure pénale, le triplement de la récidive, les injonctions contradictoires de la loi pénitentiaire ? Mais oui, on s’en souvient ! Les réductions d’effectifs d’enquêteurs, de magistrats et de greffiers ? Bien sûr ! La suppression de la police de proximité ? Evidemment ! Le retrait des services publics et donc de la présence d’Etat ? Assurément ! L’étranglement des associations de quartier ? Sans aucun doute ! Oui, on s’en souvient !
Avons-nous eu l’idée de l’accuser de quoi que ce soit après les horribles crimes terroristes de Toulouse et Montauban ? Non. Par respect pour la souffrance des familles. Par décence. Par sens des responsabilités.
De ce qui nous arrive, la situation invite, exige, supplie que chacun s’élève à hauteur des nécessités de protection des citoyens et de consolidation de notre Etat de droit. Ce sont des vies que les terroristes visent et volent. C’est un mode de vie qu’ils abhorrent. C’est une éthique de liberté qu’ils récusent. Que des hommes politiques qui ont accumulé des erreurs en tirent leçon, soit. Qu’ils fassent diversion, c’est indigne du moment, de l’Histoire et du courage du peuple français.
‘Monter, grimper, oui …mais se hisser, oh combien c’est difficile !’’ (René Char)
Christiane Taubira
jarlandine a écrit:Manquait plus qu' elle
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